Une politique de non-intervention des Etats-Unis au Venezuela serait un changement bienvenu (The New York Times)

Cet article a été publié par le New York Times en espagnol le 8 juillet 2016, dans le cadre d’un débat présentant deux visions sur la position des Etats-Unis par rapport à la situation au Venezuela. Cet article de Mark Weisbrot était suivi du texte de Ricardo Hausmann (professeur en développement économique et directeur du Centre pour le Développement International de la Faculté Kennedy de Harvard) intitulé "Le Venezuela a besoin de l’aide internationale pour se relever".

La meilleure chose que pourrait faire le gouvernement des Etats-Unis par rapport à ce qui se passe au Venezuela serait de ne plus intervenir, et ce indépendamment des résultats politiques.

Lors de ces 15 dernières années, Washington a occasionné de gros dégâts au Venezuela avec sa stratégie acharnée de "changement de régime". Le mois de mars dernier, le président Obama a déclaré une nouvelle fois, de façon irrationnelle, que le Venezuela représentait une "menace extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique extérieure des Etats-Unis", élargissant les sanctions économiques contre ce pays.

Même si ces sanctions ont une portée limitée, leurs conséquences sont importantes au niveau des prises de décisions pour les investissements, car les investisseurs savent très bien ce qui arrive habituellement aux pays qui sont dans la ligne de mire de Washington en tant que " menace extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique extérieure des Etats-Unis". Les sanctions, tout comme la pression provenant du gouvernement étatsunien, ont provoqué le refus de la part d’importantes institutions financières de prêts au gouvernement vénézuélien, alors qu’ils auraient été considérés comme peu risqués dans d’autres circonstances puisque garantis en or.

Washington était impliqué dans le coup d’Etat de 2002 contre le gouvernement élu du Venezuela. Le Gouvernement des Etats-Unis a reconnu avoir fourni "l’entraînement, des installations institutionnelles et d’autres moyens de soutien à des personnes et organisations" qui ont participé au coup d’Etat. Par al suite, il a augmenté le financement de groupes de l’opposition et continue aujourd’hui de leur attribuer des millions de dollars.

En 2013, Washington s’est de nouveau retrouvé isolé au niveau régional et mondial, en refusant de reconnaître les résultats des élections présidentielles (alors même qu’il n’y avait pas eu de doute quand au déroulement du processus électoral), et a soutenu les manifestants violents qui voulaient faire tomber le gouvernement. Washington a aussi soutenu politiquement des tentatives similaires en 2014.

Tout cela est très bien documenté et les journalistes qui couvrent le Venezuela en ont été informés, néanmoins il n’est pas aisé d’en trouver un parmi les médias les plus importants qui ait le courage d’écrire à ce sujet. Comme si l’on voulait informer au sujet de la situation en Ukraine sans jamais mentionner la Russie.

En effet, l’intervention des Etats-Unis au Venezuela, comme celle d’autres pays, a contribué a la polarisation politique et à alimenter un conflit qui dure depuis des années, en encourageant de diverses façons certains éléments de l’opposition à chercher une stratégie de changement de régime, laissant de côté la voie d’un changement politique pacifique.

Mettre en place une politique de non-intervention au Venezuela serait un changement énorme pour Washington, et constituerait un précédent salutaire. Après tout, le monde est déjà inondé de sang et de réfugiés à cause de la volonté des Etats-Unis de provoquer des "changements de régime" en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie et dans d’autres pays. Pourquoi ne pas essayer une autre méthode en Occident ?

Mark Weisbrot – Center for Economic and Policy Research

Traduction pour Le Grand Soir par Luis Alberto Reygada (Twitter : @la_reygada).

Mark Weisbrot est co-directeur du Centre de Recherches en Economie et Politique (Center for Economic and Policy Research, CEPR), basé à Washington, Etats-Unis ; il préside aussi l’organisation Just Foreign Policy. Il est l’auteur du livre "Echec. Ce que les ‘experts’ n’ont pas compris au sujet de l’économie globale" (Akal, Madrid, 2016).

Le CEPR est un centre de recherches indépendant et non partidiste, créé pour promouvoir le débat démocratique sur les sujets économiques et sociaux les plus importants qui affectent la population mondiale.

Source – New York Times en espagnol : http://www.nytimes.com/es/2016/07/08/mark-weisbrot-y-ricardo-hausmann-debaten-sobre-el-futuro-de-venezuela/

La version originale en anglais est disponible ici.

Source – CEPR : http://cepr.net/publicaciones/articulos-de-opinion/una-politica-de-no-intervencion-en-venezuela-seria-un-cambio-bienvenido

 http://www.nytimes.com/es/2016/07/08/mark-weisbrot-y-ricardo-hausmann-debaten-sobre-el-futuro-de-venezuela/

COMMENTAIRES  

21/07/2016 17:01 par aldamir

L’axe du mal conduit par les USA doit être absolument neutralisé et combattu par tous les moyens dans l’intérêt de la sauvegarde de la Paix, de la Sécurité et de la souveraineté de tout peuple et pays de notre monde

24/07/2016 03:29 par alain harrison

Bonjour.

Voyons la méthode massive (comme dans armement à destruction massive) qui se pratique sans un tic, dans l’UE.

Qui sauve qui ?
22 juin par Anouk Renaud
« « Mais pourquoi les banques européennes achetaient tant de la dette grecque ?
D’une part, parce qu’avec la déréglementation financière, investir dans la dette publique est considéré comme une prise de risque zéro et donc permet aux banques de prêter sans compter et sans prendre de risque… du moins en apparence. De cette façon les banques maintiennent de « bonnes notes » auprès des agences de notation |8|………
En plus d’avoir servi à rembourser les banques européennes qui détenaient la dette publique grecque, l’argent des prêts de la Troïka a également permis de recapitaliser les banques grecques afin d’éviter qu’elles ne s’effondrent. Sauver les banques grecques permettait de sauver les banques européennes car elles possédaient des filiales de ses banques, avaient des parts dans leur capital et surtout leur avaient prêté beaucoup d’argent ! Et la crainte de l’effet domino ne s’arrêtait pas là, puisque les banques américaines étaient également très exposées vis-à-vis des banques européennes. Bref, il fallait sauver les banques grecques pour sauver le système bancaire……….
L’artillerie lourde a donc été sortie non pas pour sauver la Grèce, mais les banques privées européennes, grecques y compris. D’ailleurs à y regarder de plus près, les nouveaux créanciers de la Grèce ne s’en cachent pas tellement… Le FMI est on ne peut plus clair à ce sujet, puisque en 2013 un de ces rapports admet que « repousser la restructuration de la dette offre une fenêtre aux créanciers privés pour réduire leur exposition et transférer leurs créances au secteur public » |16|. » »
http://www.cadtm.org/Qui-sauve-qui,13640

Oui, il faut tout faire pour renverser la vapeur, mais adéquatement.

En ce moment les hells fêtent, ces salops sans conscience. À quand la purge ?
Je crois qu’il faut faire pression sur les gouvernements pour en finir avec cette racaille.
Mais si je suis le seul, rien ne ce fera.
Et pourtant, c’est flagrant.
Tout comme le laxisme envers le fascisme.

Il y a des paroles sans contenu : JAMAIS PLUS.
La gauche doit se lever.
Faire pression sur les médiats. Ou sur les gouvernements : l’expropriation est l’avenue à promouvoir.
IL y a les argents dans les paradis fiscaux.
Un ultimatum doit être promulgué.
Mais d’abor viré le PS et l’UPR.
En 2005. Votants : 28 985 293__69,34% ont voté__ NON : 54, 68 %
Est-ce assez claire !

Alors la gauche, le potentiel est là.
Mais il y a un travail de terrain (internet en fait parti), les twitters et cie..........
Chacun peut trouver son cheval de bataille et son terrain de pratique.........
Le bouche à oreille sur internet.......
Chaque citoyenne travailleur est un potentiel de changement, mais il faut promouvoir les facteurs qui seront les conditions pour le changement.
Un facteur déterminant, à mon avis, est le passage de l’état de droit (faillite avérée) à l’état Démocratique.
C’est le centre de décision.

Les US ne lâcheront rien, le méta conditionnement téléguidé par cette religion (voir dieu aux états-unis), le protestantisme est sans doute la pire, il manipule les esprits et il instrumentalise les croyances avec succès.
Qui est derrière les printemps arabes ?
La question se pose, et des faits historiques ne manquent pas.

Lisez le cet article :

Crimes contre l’humanité : L’ultime retour des barbares

Par Fethi Gharbi

Mondialisation.ca, 06 août 2014

« « « En effet, le volk anglo-saxon, dans le cadre de son projet euro-atlantique compte aplanir l’espace allant de l’Europe du nord aux confins de l’Oural. La mondialisation néolibérale a bien besoin d’un espace vital à la hauteur de sa démesure. Tous les volk qui font obstacle seront systématiquement réduits. La tragédie du monde arabe est de se trouver géographiquement et énergétiquement en travers du chemin de cette vaste entreprise de démolition. » » »
« « « En juillet 1953 alors que la guerre froide battait son plein, une délégation de musulmans est invitée aux États-Unis. Elle est reçue à la Maison-Blanche par le président Dwight Eisenhower. Celui-ci s’adresse à ses invités en ces termes : « notre foi en Dieu devrait nous donner un objectif commun : la lutte contre le communisme et son athéisme ». Saïd Ramadan, gendre et successeur de Hassan Al-Banna, fondateur du mouvement des « frères musulmans » faisait partie de la délégation (7). » » »

http://www.mondialisation.ca/lultime-retour-des-barbares/5394869
Mais si vous ne vous instruisez pas sur le principe du conditionnement manipulé, et sur notre propre processus d’auto-conditionnement, vous tournerez en rond s’en vous en apercevoir, refaisant toujours les mêmes bourbes. Ne jouez pas au bien pensant !

Le marxisme, sans son adaptation aux connaissances actuelles toujours en progrès, certains aspects suffisants et compris, d’autres aspects toujours en explorations, risque, et c’est déjà un fait, de devenir une idée sans avenir.
Ici, il faut utiliser la notion de voir le vrai du faux et le faux du vrai, sans condescendance ni préjugés, mais sainement et lucidement.

L’élément fondamental que Marx nous a dévoilé, une chose inaperçu*, que le propriétaire s’accapare la plus value du travailleur. Le propriétaire, l’homme d’affaire, le boss, ce demi dieu qui crée la richesse et l’emploi.
Mais qui sont ces lutins qui mettent les conditions pour.......
Avant lui, personne n’avait réussi, semble-t-il, à formuler clairement cet état de fait, qui plus est de toujours. Il n’y a qu’à jeter un regard sur l’histoire.
Un coup qu’on en a pris conscience, cela devient évident ou élémentaire mon cher Watson.....
Krishnamurti : nous pensons la réalité au lieu d’y être.

Mais, qu’est devenu cette découverte ?
Les communistes l’ont organisé, mais mal organisé !?
NON.
Et bien contempler les réussites du capitalisme. Ha oui, il va se faire hara-kiri selon la théorie.

Hum, la théorie n’est pas la réalité. Elle a ses limites.
De même l’accaparement va connaître ses limites, mais dans combien de temps. Allons-nous attendre la fin, il risque de pas y avoir de nouveau commencement. À long terme nous sommes tous mort.

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