RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
12 
L’opération « Sortie » se met en place, et la solidarité gronde peu.

Venezuela : Le crime se prépare

Le crime se prépare, comme en 1973 au Chili de l’Unité Populaire. La campagne de discrédit, de déstabilisation, contre Caracas, s’accélère avec le déchaînement, l’activisme, des vraies droites, des fausses gauches, et des médias « libres » internationaux.

Pour le chef d’orchestre, les Etats-Unis, il faut reprendre la main en Amérique latine, notamment afin de mettre en place les Zones de libre-échange transatlantique et transpacifique, vastes entreprises de recolonisation. Cela passe par le renversement, « électoral » et/ou insurrectionnel de la révolution vénézuélienne, pièce maîtresse du puzzle émancipateur continental, et dont la chute provoquerait, selon le gouvernement étatsunien, des « effets domino », des réactions en chaîne. Caracas est en effet l’architecte du système souverain d’intégration continentale, insupportable pour les intérêts géoéconomiques de Washington, dans une région qu’il dominait sans partage depuis le 19ième siécle et la « doctrine Monroe » (1823). « L’empire » voudrait en finir avec les « restes du chavisme » : Petrocaribe, l’Alba, l’Unasur, la Celac, les président(e)s Correa, Kichner, Dilma, Morales et Maduro, ces empêcheurs d’impérialiser en rond.

Le crime se prépare contre Caracas, la nouvelle opération « Sortie » se met en place, et la solidarité gronde peu. Rappelons qu’au Venezuela l’essentiel de l’économie est encore aux mains du secteur privé et 80% des médias à l’opposition, que la droite relaie toutes les ingérences extérieures ( le néo-franquiste parti Populaire espagnol a proposé que le prix Sakharov 2015 soit attribué à cette droite putschiste vénézuélienne...à défaut de Franco, déjà décédé).
Ingérences et provocations s’accélèrent à l’approche des législatives du 6 décembre, notamment en utilisant le différend territorial entre le Venezuela et la Guyana (ex Guyane britannique), au sujet de l’Esequibo. Le gouvernement de la Guyana et son nouveau président David Granger, manipulés, refusent de reconnaître l’accord de Genève de 1966, qui déclare « zone en litige » l’Esequibo.

La campagne d’intox est grassement et salement financée par le lobby pétrolier yankee, par la multinationale pétrolière Exxon Mobil, qui a obtenu de la Guyana des concessions juteuses (« Bloque Starbroke ») dans la zone en litige, et opère, exploite le brut, sans précautions et en toute illégalité.

Caracas s’en tient à une « attitude diplomatique de paix », soutenue par le Mercosur lors de sa récente réunion au Brésil, tout en revendiquant « ses droits historiques » ; mais l’occasion est trop belle pour Washington qui tente de transformer en conflit bilatéral le différend territorial. La sous-secrétaire américaine pour l’hémisphère sud, Roberta Jackson, jette de l’huile sur le feu. Le décret du président Obama considérant le Venezuela comme une « menace pour la sécurité des Etats-Unis », couvre tous les mauvais coups.

La guerre économique (pénuries, accaparement, stockage, détournements, corruption grandissante, spéculation sur la monnaie, inflation importante) se poursuit de plus belle et fatigue la population. Les groupes paramilitaires se préparent... Lorsque le gouvernement se défend, que la justice arrête et juge ceux qui confondent opposition et sédition, la révolution est accusée par les « troïkistes » de là-bas (et d’ici), de « totalitarisme », de « violation des droits de l’homme ». Les séditieux deviennent des « martyrs », des « dissidents », des « prisonniers politiques ». Henry Kissinger reçut le Nobel de la paix après le crime commis au Chili... Un grand classique. Pas de liberté hors du marché. Pas touche au capitalisme, indépassable et bienfaiteur de l’humanité. Les mêmes je vous dis, FMIisés, Merkélisés, qui n’aiment les peuples qu’enchaînés, soumis, bien saignants...

Si nous ne réagissons pas à la hauteur des enjeux, si nous cédons au pilonnage, j’ai peur que demain nous disions : « Qu’elle était belle cette révolution ».

Jean Ortiz

L’Humanité, Chroniques Latines. 26 Juillet 2015.
Les chroniques Latines de Jean Ortiz portent un regard loin des clichés sur les luttes de libération du continent sud-américains... Toujours un oeil vif sur l’Espagne et les enjeux sous-jacents du quotidien...

»» http://www.humanite.fr/auteurs/jean-ortiz-544965
URL de cet article 29035
  

Même Auteur
CHE, PLUS QUE JAMAIS (ouvrage collectif)
Jean ORTIZ
Recueil d’interventions d’une vingtaine d’auteurs latino-américains et européens réunis à Pau en avril 2007 pour un colloque portant sur l’éthique dans la pratique et la pensée d’Ernesto Che Guevara, une pensée communiste en évolution, en recherche, qui se transforme en transformant, selon les intervenants. Quatrième de couverture On serait tenté d’écrire : enfin un livre sur le Che, sur la pensée et la pratique d’Ernesto Guevara, loin du Che désincarné, vidé d’idéologie, doux rêveur, marchandisé, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"La seule façon de garder un secret, c’est de ne pas en avoir".

Julian Assange - Wikileaks

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.