Ramón Soto, étudiant : "CNN utilise d’anciennes images de moi pour tromper le monde."

Venezuela : une manipulation d’image particulièrement odieuse (Aporrea)

Image datée du 10 avril 2013 - Crédit : escuelabolivarianapoderpopular.blogspot.com
Orlando Rangel Yustiz

17 février – Ramón Soto est étudiant en Sciences Politiques et Juridiques de l’Université des Andes de l’État de Merida. Le 10 avril 20&3 il a été agressé sauvagement par des groupes financés par Voluntad Popular (VP) et les Gouvernement des États-Unis comme Juventud Activa Venezuela Unida (Javu), qui sont les troupes de choc de la droite, lors d’un meeting de la campagne de celui qui était alors candidat à la présidence Henrique Capriles Radonski, qui s’était achevé dans la violence.

Presque un an plus tard, Ramón Sota, qui appartient aux forces étudiantes révolutionnaires de la ULA et milite dans les mouvements des Jeunesses du Parti Socialiste Unifié du Venezuela (Jpsuv), a de nouveau été agressé, cette fois par l’entreprise transnationale de communication CNN, dans sa version en espagnol.

“Il existe une série d’images de ma personne qui circulent dans les réseaux sociaux et qui sans aucun scrupules sont diffusées dans des programmes de télévision, par dessus tout par le canal CNN en Espagnol. Ils ont repris d’anciennes images de moi, qui datent du 10 avril 2013, quand j’ai été agressé par des hordes violentes qui étaient avec Henrique Capriles lorsqu’il était venu pour sa clôture de campagne », explique Soto lors d’une entrevue téléphonique accordée à l’Agence Vénézuélienne d’Information (AVN)

A ce sujet, il ajoute : « A présent ils utilisent ces images pour dire qu’il y a de la répression au Venezuela, et pour tromper le monde, et ce sont non seulement ces images qui sont diffusées, mais également d’autres qui sont prises dans d’autres pays, où issues d’événements anciens »

Pour Soto, l’agression contre lui va plus loin. La fausse information diffusée par CNN le classe comme membre du mouvement 13 de l’Université des Andes, groupe lié à VP et Javu et qui est coordonné par la membre de VP Gaby Arellano.

“Ce qui me dérange le plus, c’est qu’ils utilisent des images qui me font apparaître, moi, comme un membre du Mouvement 13 qui agit depuis l’Université des Andes, ce qui est un mensonge absolu, parce que je suis un membre de la Jeunesse du Parti Socialiste Unifié du Venezuela », souligne Soto

Faisant référence aux personnes qui manipulent ces groupes violents à Merida, Soto explique : “Gaby Arellano et Villoa Fernández sont les coordinateurs des actions du Mouvement 13, ils disent qu’ils sont étudiants, mais ce n’est pas vrai, ils se font passer pour des étudiants, ce sont des personnes qui n’assistent pas aux cours de l’Université mais qui y traînent depuis plus de 15 ans, y compris en y provoquant des faits de violences dans ses locaux”

La véritable agression et les mensonges des media

Ce Leader étudiant nous rappelle que précisément ces groupes - qui depuis le 12 février participent à des actions violentes qui ont provoqué la mort de 3 personne et plus de 70 blessés dans le pays – sont ceux qui lui ont causé plusieurs fractures du visage et qu’ils sont étroitement liés au politiques de la droite vénézuélienne.

“Moi, ce sont des membres du Mouvement 13 et de Javu , qui étaient présent à Mérida, fomentant des actions violentes et soutenant Capriles qui m‘ont agressé. L’agression que j’ai subie s’est produite après 4H30 de l’après-midi », se souvient Soto, qui après avoir reçu un coup de bouteille en plein visage a souffert d’une fracture de la cloison nasale, d’une fracture du maxillaire, d’une fracture orbitale, entre autres blessures, qui l’ont obligé à garder le lit pendant des mois, avant de subir une opération qui lui a permis d’améliorer sont état de santé.

Soto commente le fait que ce 10 avril de 2013 beaucoup de media montrèrent comme ce jour fut violent, cependant, nombre d’entre eux, liés aux intérêts de la droite ont utilisé ses images malgré qu’il s’agit d’une information hors contexte et mensongère.

“Les media se font l’écho de la manipulation fasciste et des faits violents que perpétue la droite. Les media sont responsables de l’information qu’ils diffusent, ils doivent la vérifier. C’est pour cela que je lance un appel à tous les media pour qu’ils vérifient les informations avant de les publier de quelque façon que ce soit », souligne le leader étudiant.

Pour Soto il est important que face à ces tromperies médiatiques qui prétendent associer le gouvernement révolutionnaire à des faits qui violent les droits humains, les forces révolutionnaires, la jeunesse et les étudiants qui luttent pour les véritables revendications du peuple doivent affronter le plan de coup d’état programmé par l’extrême-droite.

“L’appel que nous lançons depuis le mouvement étudiant de la révolution, est un appel à la paix, si certains veulent sortir pour manifester qu’ils le fassent de manière pacifique, sans violenter le droit d’autres personnes, le droit à la libre circulation et le droit à s’exprimer sans causer de dommage à qui et quoi que ce soit » affirme-t-il

Que s’est-il passé le 10 avril 2013 à Mérida

Après la visite d’Henrique Capriles a Mérida, les groupes d’extrême-droite ont activé la violence dans l’entité Andine avec pour conséquence la perte matérielle de plus de 300 000 bolivars (35OOO €) dans les édifices et locaux commerciaux adjacents à l’Avenue 26 de la ville, lieu où s’était effectuée l’action de prosélytisme »

Neuf personnes avaient alors été blessées par des objets contondants, parmi elles, 3 mineurs d’âge, un Sergent de la Garde nationale Bolivarienne et un Officier de Police de l’État de Mérida.

Le groupe de choc ont également pris d’assaut les installations de l’Institut de la Jeunesse de l’Etat de Mérida, du Ministère de l’Agriculture et des Terres, de YVKE Mondial les Andes (chaîne de radio populaire NdT), de la Corporation Méridienne du Tourisme, de la Fondation Régionale de l’Enfant Simón et du Gouvernement de l’État de Merida.

Ils avaient également attaqué le siège de l’Université Nationale expérimentale des Forces Armées (Unefa), où ces groupes ont volé la bannière de cette maison d’étudiants.

Pendant que ces faits se produisaient, l’ex président de Colombie, Alvaro Uribe Vélez, « informait » à travers son compte du réseau social Tweeter @AlvaroUribeVel de ce qui suit : « Communauté du Venezuela URGENCE 10 blessés par balles lors de la concentration de Capriles à Mérida, attaqués par des bandes armées communistes »

Traduction Anne Wolff

Source en espagnol :

Estudiante Ramón Soto : CNN utilizó imágenes viejas de mí para engañar al mundo

 http://les-etats-d-anne.over-blog.com/article-v-122615480.html

COMMENTAIRES  

18/02/2014 17:23 par Letzte Ölung

Oui ! c’est encore une énième tentative d’hégémonie yankee qui est déclenchée, sûr que l’oncle Sam a lâché ses chiens de guerre comme en Syrie et en Ukraine.....! (Chris.....)

18/02/2014 21:37 par Anne Wolff

Dernières nouvelles ;après un bref discours sur le lieu de convocation de la manifestation putschiste, Leopoldo Lopez, s’est rendu, non sans avoir appelé ses partisans à continuer d’occuper la rue. Il a été emmené menotté par les Gardiens de la Paix. Il y a quelques années déchu de ses droits civiques, il avait été réhabilité dans ces mêmes droits par un jugement unanime du CIDH - malgré non seulement ses actes avérés de déstabilisation du gouvernement et sa participation au coup d’état de 2002, mais aussi différentes affaires de corruption en tant maire de la municipalité de Chacao - contre l’Etat du Venezuela. Va-t-il jouer la carte de la persécution politique ? C’est plus que probable.
Capriles lui n’a pas daigné participer à la réunion des gouverneurs et maires convoquée à l’initiative du gouvernement, et qui est une obligation constitutionnelle pour le gouverneur de Miranda, alors qu’aujourd’hui dans ce même état, on déplore un nouveau meurtre et plusieurs blessés suite à des tirs contre des travailleurs du textile de Tocome. Il faut rappeler que Capriles fait l’objet d’une procédure de destitution pour non exercice de ses fonctions de gouverneur, n’ayant quasiment jamais mis les pieds dans l’état depuis son élection en décembre 2012 et qu’il a encore aggravé son cas par son absence au cours de ces derniers jours, ne prenant aucune mesure pour calmer la violence.
Lopez menottes aux poings, c’est ici, quelle que soient les suites, cela montre que l’opposition a besoin d’un martyr pour renverser un rapport de force totalement en sa défaveur.
A suivre...

19/02/2014 03:20 par Anne Wolff

Complétement surréaliste le dénouement du jour au Venezuela. En résumé : Leopoldo López est venu, comme promis à ses partisans prononcer un bref discours à la manifestation qu’il avait convoqué par vidéo la veille, et il leur a demandé de continuer à occuper la rue, avant de se rendre aux Gardiens de la Paix. Ce qu’on a appris par la suite :
Une des raisons invoquées comme cause de cette reddition serait la visite faite la veille par Diosdado Cabello aux parents de López pour leur apporter la preuve que depuis Miami se planifiait l’assassinat de leur rejeton. Il serait donc plus à l’abri dans le giron du gouvernement qu’en compagnie de ses comparses !
Une immense manifestation de soutien au gouvernement a également eu lieu. Et Maduro y a prononcé ces paroles que je vous transmets :
« Finalement, c’est nous qui veillons sur la vie de Leopoldo López, et je sais que ses parents sont contre nous, mais qu’ils savent au fond de leur cœur que nous sauvons la vie de leur fils. Il faut que le Venezuela et le monde le sachent"
Et c’est Cabello qui a assuré personnellement la sécurité de López… une vraie nounou !

Quand à Capriles, il est tellement occupé à retourner sa veste, cherchant désespérément le bon côté, celui qui lui permettra de conserver son rôle de leader de la MUD, qu’il n’a toujours pas le temps de remplir ses fonctions de gouverneur de Miranda, et surtout pas de participer aux réunions de gouverneurs et maires du pays convoquées par le gouvernement. Ce qui va lui retomber sur le dos... De toute façon rares sont ceux qui le croient quand il prétend qu’il veut arriver au pouvoir en respectant l’ordre constitutionnel.
Deux gros problèmes se posent à la droite : une guerre interne pour le leadership qui fait que Capriles et López ne cessent de balancer entre complicité (dans les actions de déstabilisations) et rivalité (pour la direction de l’alliance d’opposition), Et la conclusion du rapport des conseillers de Capriles qui affirme qu’il est impossible de déclencher une révolution de couleur au Venezuela. Plan B ? Le but de tout ce vilain monde reste bien sûr la chute du gouvernement et la destruction du chavisme, et les actes de violence ponctuelle continuent, un mort de plus dans l’attaque d’une usine textile par un groupe motorisé et plus de cent blessés, un bon nombre par balles, mais qui va diriger la suite du mouvement ?
Dans la journée à venir : comparution de López devant le tribunal, conférence de presse des organisations populaires à Caracas pour convoquer une nouvelle manifestation antifasciste et anti impérialiste pour jeudi.
Et nous saurons bientôt si d’autres leaders putschistes vont émerger ou si le mouvement va s’essouffler faute de direction. Si et comment l’opposition va se recomposer. Les exactions d’avril bien moins intenses que celles des derniers jours avaient ramené une partie du peuple sinon sur le chemin du chavisme du moins dans la reconnaissance et le respect du gouvernement démocratiquement élu.
Nous laissons donc la droite en mauvaise posture et le gouvernement avec le vent en poupe, jusqu’au prochain épisode...

19/02/2014 06:35 par BM

La "gauche de gauche" états-unienne ne parle pas du Venezuela (article de Michael Albert sur Znet) :

http://zcomm.org/znetarticle/venezuela-shunned-by-the-left/

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