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Venezuela : coup de projecteur sur les zones d’ombre médiatiques

A lire les media internationaux en ce mois de février 2014, on pourrait croire que le Venezuela est - de nouveau - à feu et à sang. Le coupable désigné par les grandes entreprises de communication est toujours le même depuis maintenant 15 ans : le gouvernement bolivarien massacrerait – de nouveau - son peuple comme s’il s’agissait du passe temps favori des élites politiques révolutionnaires depuis l’accession d’Hugo Chavez à la présidence de la République. Oubliés les onze chavistes assassinés au lendemain de la victoire électorale de Nicolas Maduro en avril 2013, passée sous silence la large victoire du camps bolivarien aux municipales de décembre 2013, gommé le soutien populaire dont bénéficie la Révolution, les vénézuéliens seraient désormais face à un « régime » qu’ils réprouvent et qui n’hésite pas à faire feu contre ses compatriotes. Un retour sur les derniers évènements qui ont secoué le Venezuela est donc nécessaire pour prendre la mesure de ce qui se déroule en ce moment au pays de Bolivar et de Chavez. Retour d’autant plus nécessaire pour capter, après la Libye, la Syrie ou les derniers évènements ukrainiens à quel point l’Empire fait preuve d’un cynisme sanguinaire pour éliminer les gouvernements qui ne s’alignent pas sur ses intérêts.

Guerre interne dans l’opposition

L’opposition vénézuélienne n’est pas un bloc monolithique. Même si tous les partis partagent un programme commun (1), les stratégies de prises de pouvoir et surtout les ambitions personnelles ne manquent jamais de raviver les tensions au sein de la contrerévolution, Or le leadership qu’Henrique Capriles s’était construit depuis sa victoire aux primaires de la plateforme unitaire de l’opposition (Mesa de Unidad Démocratica - MUD) en février 2012 s’est quelque peu érodé au fil des quatre défaites électorales (2). Lors des élections municipales de décembre 2013, le parti de Leopoldo Lopez, Voluntad Popular a même remporté plus de mairies que Primero Justicia, le parti de Capriles.

Le questionnement interne suite aux défaites dans les urnes a ravivé les vieux démons d’une opposition prête à considérer légitime tous les chemins possibles pour conquérir le pouvoir.

Profitant d’un mécontentement compréhensible d’une partie de la population face à une guerre économique qui affecte quotidiennement les vénézuéliens (3), le secteur le plus extrême de l’opposition a décidé de passer à l’attaque.

Dés les premiers jours de l’année 2014, Leopoldo Lopez, Maria Corina Machado ou Antonio Ledezma appelaient au "soulèvement" comme moyen "démocratique" pour chasser le gouvernement (4). Les vrais démocrates apprécieront l’oxymore. Rappelons que l’unique moyen démocratique pour changer de gouvernement est la convocation d’un referendum révocatoire à mi-mandat, c’est à dire à partir d’avril 2016.

Leopoldo Lopez ne s’arrêtera pas là. Au cours d’un meeting, le 2 février 2014, il lance à ses partisans : "les problèmes dont souffre le peuple ont un coupable. Ce coupable est le pouvoir national (...) nous ne pouvons plus dire que le problème c’est seulement Nicolas Maduro. Le problème ce sont tous les pouvoirs publics nationaux" (5). Coup d’Etat, vous avez dit coup d’Etat ?

Au cours du même meeting, Maria Corina Machado affirmera que "la seule réponse possible, c’est la rébellion (...). Certains disent qu’il faut attendre les élections dans je-ne-sais-trop combien d’années (...) Le Venezuela ne peut plus attendre" (6). Le message de confrontation est lancé au gouvernement mais aussi à la MUD et à Capriles. La tentative de mainmise sur l’opposition par les secteurs les plus anti-démocratiques de l’antichavisme est confirmé par Leopoldo Lopez lorsqu’il convoque une manifestation pour le 12 février 2014 : "Notre lutte passe par la rue (...) je suis sûr que ce 12 février, nous verrons Henrique Capriles dans la rue. Je lance un appel [à tous les dirigeants de l’opposition] mais surtout à Henrique, qui a une très grande responsabilité, pour qu’il nous rejoigne dans cette clameur de changement" (7). Les urnes ou le putsch. Les leaders de l’opposition ont les cartes en mains...

Ce qui fut annoncé arriva

Le 12 février la manifestation convoquée se dirigea vers le siège du pouvoir judiciaire (Ministerio Publico) situé dans le centre populaire de la capitale. La plupart des dirigeants de l’opposition, dont Capriles Radonski, était aux abonnés absents. Le faible cortège était surtout composé d’étudiants des classes moyennes supérieures provenant des universités privées. Sur place, Leopoldo Lopez et Maria Corina Machado haranguaient la foule dans des termes similaires à ceux proférés quelques jours plus tôt, avant d’abandonner la manifestation sans prendre le soin de lancer le mot d’ordre de la dispersion de la manifestation. Alors que la majorité des étudiants quittait les lieux sans heurt, des groupes de choc prenaient le relais. Les pancartes pacifistes laissaient place aux jets de pierre et autres cocktails Molotov. Et tout bascula.

Au milieu des affrontements, des coups de feu furent tirés. Juan "Juancho" Montoya, un militant chaviste présent sur les lieux et Basil Da Costa un étudiant d’opposition mourraient tous deux assassinés d’une balle dans la tête. La police nationale réussit à repousser les fauteurs de trouble qui se replièrent à Chacao, arrondissement huppé de Caracas, dont le maire, Ramon Muchacho est membre du parti Primero Justicia. Quelques heures plus tard et alors que les affrontements s’étaient déplacés dans cette zone de la ville, Roberto Redman, un militant de l’opposition, qui avait porté le cadavre du jeune Basil, était à son tour assassiné. La machine médiatique internationale s’emballa. Le gouvernement fut accusé de sanglantes répressions alors que les forces de maintien de l’ordre n’utilisent aucune arme létale pour faire face aux groupuscules armés de l’opposition (8).

Les entreprises de communication privées dénoncèrent la censure gouvernementale après qu’une chaine câblée colombienne, NTN24, fut retirée de la programmation par les opérateurs de câble privés pour avoir enfreint la loi vénézuélienne de ne pas retransmettre en direct les images des violences de rue. Il ne s’agissait donc pas d’une censure opérée par le pouvoir, les media audiovisuels internationaux et nationaux ayant largement couvert la partie pacifique de la manifestation. En revanche, aucun media international ne s’est attardé à dénoncer les attaques à l’arme à feu contre le siège de la télévision publique VTV. Une employée de la chaine ayant même reçu une balle dans les côtes. Liberté d’expression à deux vitesses ?

Au soir du 12 février, on dénombrait en plus des trois morts, de nombreux blessés y compris chez les forces de l’ordre et les travailleurs du Metro de Caracas, pris d’assaut par les groupes de choc de l’opposition, 6 voitures de police incendiées, des sièges d’institutions publiques détruits, sans compter les nombreux dommages collatéraux dont ont souffert les habitants de Caracas.

Des critiques se firent entendre au sein même de l’opposition. Une journaliste du journal antichaviste El Universal, dénonça l’irresponsabilité et le manque de leadership de Leopoldo Lopez qui abandonna les étudiants lorsque les affrontements eurent commencé (9). Le maire de Chacao publia un tweet cinglant : "nous reconnaissons le manque de leadership de l’opposition. Seul l’anarchie règne. C’est ce que nous voulons ?" (10). Dans un premier temps, Capriles Radonski se fit écho de "la mainmise de groupes violents sur une manifestation pacifique" (11).

L’enquête démontrera, comme l’a indiqué le Ministre de l’intérieur et de la justice, Miguel Rodriguez Torres, que les deux personnes assassinées prés du Ministerio Publico le furent avec la même arme à feu, renforçant ainsi la thèse de l’infiltration de mercenaires paramilitaires d’opposition dans l’objectif de créer le chaos, et d’enflammer les tensions entre vénézuéliens. Un scénario similaire à celui vécu lors du coup d’Etat du 11 avril 2002 (12). Les plus vulnérables à cette stratégie sont malheureusement les jeunes étudiants qui croient pouvoir renverser un gouvernement appuyé par la majorité du peuple et par l’armée.

Comme dans n’importe quel pays démocratique, la justice recherche désormais le principal responsable de ces violences, Leopoldo Lopez, pour le mettre en examen. Nous n’osons imaginer ce qu’il se serait passé si de tels évènements avaient eu lieu dans n’importe quel pays occidental. Qu’aurait fait le pouvoir français si la manifestation Jour de Colère (qui comme la manifestation de Leopoldo Lopez n’avait de mot d’ordre commun que la chute d’un gouvernement élu) s’était soldé par trois assassinats et de nombreux blessés chez les forces de l’ordre. Il y a fort à parier que ses organisateurs seraient aujourd’hui sous les verrous sans que cela n’émeuve personne ni qu’aucun parti politique, pas même le Front National, n’en vienne à les défendre.

Mais s’il s’agit du Venezuela, les media y décèlent une persécution politique. Capriles Radonski, quand à lui s’est solidarisé avec Leopoldo Lopez, tout en insistant sur les différentes stratégies qui l’opposent á son ancien comparse (13). L’ancien candidat à la présidentielle a même appelé à une manifestation contre la violence et le paramilitarisme (sic), espérant ainsi récupérer à son compte les manifestants de ces derniers jours. Comble de l’ironie pour celui qui devrait assumer la responsabilité intellectuelle de l’assassinat de 11 militants chavistes au lendemain de sa défaite électorale aux élections présidentielles d’avril 2013 (14).

La main de l’Empire américain n’est pas une chimère

Alors que Nicolas Maduro a reçu des messages de solidarité et de condamnation des violences de l’opposition de la part de nombreux gouvernements et partis politiques de par le monde et de l’Union des Nations Sud-américaines (Unasur), le gouvernement des Etats-Unis prenait un ton menaçant. Lors d’une allocution télévisuelle, le président Maduro dénonçait que le sous-secrétaire d’Etat adjoint pour l’Amérique latine, Alex Lee, avait émis une série d’exigences (libération des responsables des violences, arrêt des poursuites contre Leopoldo Lopez, dialogue immédiat avec l’opposition) sous peine de "générer des conséquences négatives au niveau international" (15).

Cette menace à peine voilée est en fait le résultat de la participation active des Etats Unis dans les récents évènements qui secouent le Venezuela. Soulignons une fois, pour les éternels sceptiques, que la déstabilisation du gouvernement bolivarien n’aura de cesse que lorsque les Etats-Unis reprendront le contrôle du maniement de l’industrie pétrolière comme dans le passé.

En réponse, le président Maduro a décidé d’expulser du pays trois citoyens étatsuniens pour leur récente participation active dans la formation et le financement d’étudiants aux techniques de coup d’Etat soft (16).

Dans la nébuleuse d’informations sur la situation actuelle au Venezuela, de grossières manipulations médiatiques tentent de légitimer le discours de l’opposition qui dénonce la torture et la répression sanglante du gouvernement. Cette cyber-attaque est surtout un moyen de décrédibiliser le Venezuela au niveau international et de chauffer les esprits des partisans de l’opposition afin de générer une situation d’ingouvernabilité à l’instar des évènements actuels en Ukraine.

Rappelons que le Venezuela est le cinquième pays au monde qui se sert le plus de Twitter (17). Ce réseau social, abondamment utilisé dans les autoproclamées "Révolutions" arabes, est devenu une arme de premier choix dans la déstabilisation du gouvernement bolivarien. Ainsi, des photos de répressions et de tortures, reflétant des réalités étrangères, sont envoyées massivement aux jeunes vénézuéliens leur faisant croire que les scènes se déroulent dans leur pays (18). De retweet en retweet en passant par de nombreux hastags, un nombre non négligeable de jeunes opposants à la Révolution est ainsi manipulé.

Sur la photo suivante nous pouvons voir comment une manifestation à Sao Paulo devient une manifestation à Caracas

Sur la photo ci dessous une image aérienne d’un pèlerinage religieux se transforme en une manifestation massive de l’opposition qui n’a pourtant jamais eu lieu


Les étudiants chiliens doivent sauter au plafond en voyant leurs camarades utilisés par l’extrême droite vénézuélienne


Un cas de torture dans le royaume d’Espagne devient un argument pour la droite vénézuélienne


Qui se doutait que les policiers égyptiens réprimaient des citoyens vénézuéliens ?


Rien n’arrête le cynisme de l’opposition. Les morts du conflit syrien sont transférés au Venezuela dans la ville de Maracay


Même le pauvre Loukanikos, icône animale de la révolte grecque, n’est pas épargné. Que fait la SPA ?

Le camp bolivarien doit donc une fois de plus faire face aux tentatives de déstabilisation de la contrerévolution au moment précis où le gouvernement prend des mesures radicales pour lutter contre la guerre économique et contre l’insécurité.

Même si le Peuple, l’armée et la police défendent les institutions démocratiques, la vigilance est de mise. Face à la désinformation des entreprises privées de communication, la solidarité internationale est plus que jamais de vigueur afin de déjouer la propagande médiatique contre la Révolution Bolivarienne. A un an de la disparition physique du Comandante Chávez, son Peuple est bien décidé à perpétuer son héritage révolutionnaire.

Romain Migus

Notes :

(1) Voir Romain Migus, El programa de la MUD, Caracas, ed. Barrio Alerta, 2012, disponible sur http://albaciudad.org/wp/wp-content/uploads/2012/09/libro_el_programa_de_la_mud.pdf

(2) Élections présidentielles du 7 octobre 2012 et du 13 avril 2013, élections régionales du 16 décembre 2012, élections municipales du 8 décembre 2013 (91% des états régionaux et 75% des mairies gagnés par le chavisme).

(3) La guerre économique et les réponses gouvernementales ne sont pas le sujet de cet article. Mais il est indéniable que la spéculation contre le bolívar, les ruptures de stock organisées, et la contrebande de produits de première nécessité vers la Colombie ont des conséquences immédiates sur la vie quotidienne. Pour un approfondissement de ce sujet, voir jacques Sapir, « La situation économique au Venezuela », Russeurope, 17/02/2014, http://russeurope.hypotheses.org/2001

(4) Voir “¡LaSalida es la calle ! ¡#LaSalida es la calle !”, Youtube, 25/01/2014, http://www.youtube.com/watch?v=MZBiTc6Z4Os (traduction de l´auteur).

(5) Voir “Protestas en Venezuela, 2 de Feberero de 2014 #LaSalida“, Youtube, 03/02/2014, http://www.youtube.com/watch?v=hyh3AEf5JDA (traduction de l´auteur).

(6) Ibid.

(7) Voir “Leopoldo López El 12F vamos a la calle con la consigna justicia y cárcel para los corruptos“, Youtube, 09/02/2014, http://www.youtube.com/watch?v=f9X67Jvw5Lk (traduction de l´auteur).

(8) Pour être plus précis nous soulignons que les forces de police utilisent des bombes lacrymogènes et des cartouches de gros sel, et un usage très limité de la force si l´on compare avec la répression des manifestations dans les pays européens.

(9) Testimonio de una periodista de El Universal : "Leopoldo no tuvo bolas. Le agarró la mano a su esposa, se fue y dejó a los carajitos alborotados", Aporrea, 13/02/2014. http://www.aporrea.org/oposicion/n245131.html

(10) “Vandalismo en Chacao : Ramón Muchacho se pregunta ¿quién asume la responsabilidad ?”, Noticias24, 12/02/2014

http://www.noticias24.com/venezuela/noticia/222431/vandalismo-en-chacao-ramon-muchacho-se-pregunta-quien-asume-la-responsabilidad/

(11) “Capriles condena violencia en marcha estudiantil, Prensa Primero Justicia, 12/02/2014, http://www.primerojusticia.org.ve/cms/index.php?option=com_flexicontent&view=item&cid=158:en-la-prensa&id=13853:capriles-condena-violencia-en-marcha-estudiantil&Itemid=500

(12) Voir “Fallecidos el 12F fueron con la misma arma de fuego”, YVKE Mondial, 14/02/2014, http://www.radiomundial.com.ve/article/fallecidos-el-12-f-fueron-asesinados-con-la-misma-arma . Sur les assassinats similaires pendant le coup d´Etat d´avril 2002, voir l´excellent documentaire de Angel Palacios, “Puente llaguno : clave de una massacre”, http://www.youtube.com/watch?v=fkrAI72ct-I

(13) “Capriles llama a movilizaciones contra la violencia y el paramilitarismo”, El Universal, 16/02/2014, http://www.eluniversal.com/nacional-y-politica/140216/capriles-llama-a-movilizacion-contra-la-violencia-y-el-paramilitarismo

(14) Voir Romain Migus, “Nuit de cristal au Venezuela”, Venezuela en Vivo, 17/04/2013, http://www.romainmigus.com/2013/06/nuit-de-cristal-au-venezuela.html

(15) “Venezuela rechaza declaraciones de secretario estadounidense John Kerry”, Telesur, 16/02/2014, http://www.telesurtv.net/articulos/2014/02/16/venezuela-rechaza-declaraciones-de-secretario-estadounidense-john-kerry-2982.html

(16) “Funcionarios norteamericanos tienen 48 horas para salir de Venezuela”, Noticias24, 16/02/2014, http://www.noticias24.com/venezuela/noticia/222622/elias-jaua-funcionarios-norteamericanos-tienen-48-horas-para-salir-de-venezuela/

(17) “Venezuela : quinto país del mundo que más usa el twitter”. <>Ciudad CCS, 29/05/11, http://www.ciudadccs.info/?p=176192

(18) Telesur a réalisé une compilation de ces montages médiatiques. Voir : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10151869482281179.1073741986.186321186178&type=1ii

 http://www.romainmigus.com/2014/02/venezuela-coup-de-projecteur-sur-les.html

COMMENTAIRES  

18/02/2014 14:42 par Lionel

Aujourd’hui Mardi pourrait bien être un jour de tous les dangers, la Ministre de la Communication alerte sur des risques de déstabilisation, l’ultra-droite annonce une lutte de fond qu’ils qualifient de "golpe suave", quelque chose comme "combat en douceur" ce qui n’annonce pas de calme à venir...

18/02/2014 15:17 par Lionel

Evo Morales interrogé en direct sur Telesur élude quelque peu la question de la journaliste pourtant répétée 5 fois (...) : la tentative de coup d’État peut-elle être mise en relation avec la réunion à La Havane de la CELAC où Maduro a appelé à une zone de paix d’où seront supprimées les colonies ?
Morales semble ne pas vouloir jeter de l’huile sur le feu...
Feu où brillent violemment les fameux DOM !

18/02/2014 22:36 par Feufollet

Le dernier paragraphe me rend encore plus inquiet
Goebbles n’avait pas les moyens médiatiques d’aujourd’hui
Je n’ose pas vous dire combien j’ai peur de ses héritiers.
Par les moyens technologiques et financiers dont ils disposent
Et les destins funestes qui les animent
L’exemple socialiste du Venezuela pourrait disparaître
Dans la cacaphonie médiatique, numérisée
Assénée avec plus de moyens et moins de vérités
Oubliez ! Et regardez les JO de Sochi
Telle est le destin qui vous est dévolu
N’êtes-vous pas contents ? Ingrats !
Quand on pense combien il a fallut payer pour vous distraire !
Jamais contents ces français

18/02/2014 23:15 par tb

Monsieur Migus,

puisque l’heure est à la déconstruction de l’information, je me permets quelques remarques sur votre article.

"NTN24, fut retirée de la programmation par les opérateurs de câble privés pour avoir enfreint la loi vénézuélienne de ne pas retransmettre en direct les images des violences de rue. Il ne s’agissait donc pas d’une censure opérée par le pouvoir"
Nicolas Maduro en cadena national a sans équivoque expliqué qu’il s’agissait d’une décision d’état (http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=FBDcozXJXFg à partir de 1:52)

A propos des morts du 12F,
"renforçant ainsi la thèse de l’infiltration de mercenaires paramilitaires d’opposition dans l’objectif de créer le chaos, et d’enflammer les tensions entre vénézuéliens"
cette thèse des mercenaires paramilitaires de l’opposition est brandie un peu rapidement, au regard des nombreuses images disponibles réunies pour certaines dans ce "reportage" d’Ultimas Noticias, qui reste à décortiquer, l’hypothèse des mercenaires paramilitaires de l’officialisme est aussi à envisager.

Quant au fait que "les forces de maintien de l’ordre n’utilisent aucune arme létale pour faire face aux groupuscules armés de l’opposition",
je trouve cette remarque naïve, aussi "gentilles et douces" que puissent être ces forces de maintien de l’ordre, je doute qu’elles n’utilisent que du gros sel..
C’est une utilisation parcimonieuse, certes, voire laxiste (pourquoi n’y avait-il aucune force de l’ordre à fiscalia general au moment de son sacage ?) et cela aurait pu être bien pire en d’autres temps, ou en d’autres lieux, mais il est faux de dire qu’elles ne sont pas utilisées.

Ce gouvernement est-il exempt de tout reproche ? La GNB et la Sebin sont-elles sans bavures ?

Saludos

19/02/2014 02:11 par Romain Migus

1) L État via Conatel (le CSA vénézuélien) a appelle les opérateurs de câble pour leur signaler les fautes de la chaîne NTN24. Les opérateurs de câble aurait très bien pu joué le bras de fer avec l État, et ne pas tergiverser ou s en remettre à la lente justice vénézuélienne. La décision finale leur appartient. Lisez l interview de Wiliam Castillo, président de Conatel, dans Ciudad CCS.

2) même si un manifestant est atteint par une décharge de gros sel, et même si ça fait mal, et même si ça fait un gros hématome, et même si on peut pas s assoir pendant 2 jours, C EST UNE ARME NON LÉTALE. Je confirme donc mon propos.

3) Il y a des vidéos circulants montrant des policiers tirer sur des manifestants avec une sorte de carabine. Je confirme. C est de cette arme que proviennent les cartouches citées dans le point 2.

4) Un autre doute, une autre question ?
R.

19/02/2014 23:04 par Lionel

Oui... juste une petite remarque, il n’a pas été signalé de blessé par balle, c’est certainement du gros sel !...
Il se trouve toujours un médecin ou une infirmière pour lâcher la vérité quand elle doit éclater, là, rien !

20/02/2014 08:45 par Anne Wolff

Un sentiment qui me semble partagé par beaucoup de gens, c’est la crainte que la peur des représailles internationales empêche le Ministère Public de mener le procès de López et autres personnes impliquées dans les violences insurrectionnelles à terme avec les condamnations méritées.
Et là, la question déborde largement le Venezuela pour entrer dans l’iniquité qui règne actuellement dans le monde, entre ce qui est permis en matière de politique, de justice et de droits humains aux alliés ou au ennemis de Washington.
Arabie Saoudite, Qatar, selon les critères invoqués pour les interventions humanitaires en d’autres lieux, toutes choses égales, auraient depuis longtemps du faire l’objet d’une intervention humanitaire.
On évoque l’internaute qui a été condamné à un an de prison aux USA, pour avoir appelé au meurtre d’Obama sur le Net (une jeune femme a également été condamnée pour des raisons similaire en Espagne) or en Novembre de l’année passée, JV Rangel dénonçait l’existence de camps d’entraînement paramilitaire à Miami, 30 jeunes gens, vénézuéliens, bénéficiant de bourses dont 10 auraient été payée par López lui-même, qui s’est rendu sur les lieux, y « bénéficiaient d’un entraînement » dans le cadre duquel pour le tir de précision, les cibles étaient à l’effigie de Maduro… Question : que prévoit le droit international pour le pays hôte, de terroristes qui s’entraînent sur son territoire en préparation au renversement de leur gouvernement légitime, et d’un magnicide ?
Une histoire belge dont je vous garanti qu’elle est rigoureusement authentique :
Il y a quelques années, j’ai rencontré Ricardo, musicien chilien, au beau sourire. Il nous a invités à visionner un concert magnifique réunissant sous la dictature chilienne, la jeunesse du continent, dans le stade où les militaires avaient brisé les doigts de Jara. Quelques mois plus tard, je vous donne le récit précis qui a été fait dans le cadre de la campagne de soutien qui a suivi, je connais personnellement Ricardo, mais vous pourrez vérifier, et trouver d’autres récits de bavures belges ici
Et comme si cela ne suffisait pas, huit mois plus tard, un autre dérapage impressionnant se déroule en Belgique. Le samedi 7 mai, Ricardo se rend au "Steenrock", un festival en soutien aux étrangers détenus dans le centre fermé de Steenokkerzeel. Alors qu’il arrive à proximité du centre devant lequel le festival se déroule, ce jeune chilien fait l’objet d’un contrôle d’identité qui va déraper de manière incompréhensible. Ricardo ne comprend pas le néerlandais et le policier ne s’adresse pas à lui en français. Il s’en suit une remarque désobligeante de la part du festivalier. Ricardo aurait demandé, non sans humour, s’il pouvait avoir des sous-titres. Les deux policiers se mettent alors à discuter en néerlandais. L’un deux répond « ja ja » calmement. Puis soudainement, survient une inattendue explosion de violence envers le jeune homme. Gilles, qui a assisté à toute la scène nous l’a décrite : « C’était d’une violence terrible, le premier coup semblait prévu pour tuer ou briser ! J’ai cru qu’il allait lui casser la tête tant il lui donnait de coups… Le sang a véritablement giclé… Pourtant, à aucun moment le jeune homme ne s’est montré menaçant, il demandait plutôt grâce ! Ensuite, alors qu’il était ensanglanté, effondré à terre, les policiers ne lui ont apporté aucun soin ! Au contraire, celui qui l’avait frappé s’est encore assis sur lui pour le menotter… Le jeune homme hurlait, le policier lui a alors gueulé de se calmer, alors qu’il venait de lui arracher un bout de lèvre, ou de joue, qui pendait de la mâchoire… C’était effroyable ! ». L’autre policier, présent et actif sur les lieux, n’a pas pris la peine de retenir son collègue. Il est resté posément sur le côté, à assister tranquillement à ce déchaînement de violence. "

Ricardo, avant cela, avait un sourire à la Jara. Qui a condamné la Belgique comme une odieuse dictature ayant des pratiques dignes du Chili de Pinochet ?
Je ne vois rien à ajouter…

21/02/2014 04:33 par PPB

Camarade,

Peux-tu STP m’éclairer sur quelques points ?

- "la déstabilisation du gouvernement bolivarien n’aura de cesse que lorsque les Etats-Unis reprendront le contrôle du maniement de l’industrie pétrolière comme dans le passé" dis-tu. Très bien, mais comment expliques-tu l’immense satisfaction de Chevron, qui voit ses profits s’envoler au Venezuela ? Son directeur pour la zone Amérique se frotte les mains, et ce depuis plusieurs années : http://www.eluniversal.com/2007/11/08/eco_art_nuestra-actividad-e_583552
La loi d’hydrocarbures est profitable aux multinationales pétrolières et le chavisme est complètement business-friendly puisque non content d’octroyer 49% de l’exploitation pétrolières aux grandes firmes privées, le gouvernement bolivarien accroit chaque années ses achats en essence raffiné. Me trompe-je ? Ne faut-il pas voir là un capitalisme d’Etat on ne peut plus classique ?

- Peux-tu nous dire ce qui se passe à Tachira ? Internet serait coupé depuis plusieurs heures, qu’en est-il exactement ?

- Pourquoi le mot "pénurie" n’apparait-il pas une seule fois dans ton article. Un rappel sur le contexte économique et social ne te semble pas nécessaire ? Ne s’agit-il pas d’une "zone d’ombre" que tu veux dénoncer ?

- Enfin, à en croire le camarade Orlando Chirinos, syndicaliste historique, les nationalisations décidées par le gouvernement (sous Chavez & sous Maduro) sont suivies d’une abolition des conventions collectives et d’une non-reconnaissance des syndicats préalablement élus. Ce qui explique la colère d’ouvrier camarades des usines Agroisleña ou Sidor.

Merci d’avance pour ces infos.

21/02/2014 20:09 par andre

Je voudrais faire quelques remarques : Le cortege du 12-02 netait pas du tout "faible" , a mon avis il y avait au mois 30 mille manifestants voire 40 ou 50 mille.
Il y avait beaucoup detudiants ,certes, qui protestaient surtout pour la liberation des étudiants déténus a San Cristobal quelques jours auparavant. Parmis ces étudiants manifestant le 12-02, des étudiants des universities privées bien sur mais également des étudiants de luniversité Simon Bolivar qui existe depuis plus de 35 ans et de la UCV Universidad Central de Venezuela qui existe depuis toujours, toutes les deux des universités publiques (a ne pas confondre avec des universites "bolivariennes"). Par ailleurs jai vu des gens de toutes categories sociales et de tout age.
En arrivant devant le Ministerio Público, toujours le 12 02 les étudiants et autres manifestants sont restés a peu pres deux heures car les portes sont restés fermées, personne s ést digné venir prendre la lettre des revendications que les étudiants avaient porté PACIFIQUEMENT. Leopoldo Lopez et Maria Corina Machado ont demandé aux étudiants restants,( peut etre mille a ce moment, car le reste étaient deja parti ou pour les plus agés, setait contenté detre presents au rassemblement du depart, plaza Vénézuéla) de partir. Donc Lopez et Machado ont demandé aux presents de partir. Mais les étudiants restants ont voulu rester sous un soleil peu clement. Aucune force de lordre sest montré pendant toute la "marcha" ni devant le Ministerio Publico. Je suis parti vers 15 heures, Tout etait calme. Les violences ont eu lieu quelques minutes plus tard.
Concernant les armes des forces de lordre depuis le 12 02, nombreux films montrent le contraire.
Concernant lindustrie pétroliere vénézuélienne cela fait des décénies , bien avant Chavez, que celle ci a été nationalisée.

23/02/2014 23:19 par andre

Concernant lesdeux morts du 12-02 ce matin ,23 -02 le journal vénézuélian El Universal ( www.eluniversal.com) publie un article révelateur " CICPC identificó a implicados en muerte de Basilio Dacosta". Dans cet article ilest dit le centre de recherches cientifiques de la police a identifié les coupables dassassinat dun étudiant . Ce sont des personnes tres proches de Miguel Rodriguez Torres, lactuel minister de la Justice au Vénézuéla. Pauvre pays, pauvre révulotion !

24/02/2014 02:54 par legrandsoir

L’article en question : http://www.eluniversal.com/sucesos/140223/cicpc-identifico-a-implicados-en-muerte-de-bassil-dacosta

C’est une information plutôt rassurante, au cas où vous ne l’auriez pas compris.

26/02/2014 16:22 par Romain Migus

En ce qui concerne les morts du 12/02, il y a pour l instant 2 membres du Sebin, 1 policiers et plusieurs civils inculpés. L enquête suit son cours pour déterminer l assassin. Je rappelle au cas ou que c est la police judiciaire qui mène l enquête et c est la justice qui condamne, pas les média. De plus, le président Maduro a demandé l´instauration du Comission parlementaires (composé de chavistes ET d´opposants) pour enqueter sur les violences et les morts de ces derniers jours au Venezuela. Comme dictature sanguinaire, on fait mieux....

Je rappelle que ce n est pas un article sur l économie, et que malgré les difficultés actuelles (regardez l article de Sapir en note 3) cela ne justifie en rien un coup d État comme aime a le faire croire les opposants.

Orlando Chirinos ne représente qu une partie des courants trotskistes. Celui qui désormais défile avec les patrons le 1er mai et prétend que ce gouvernement tyrannise les travailleurs lorsque les travailleurs sont chavistes. Chirinos a fait 0,02% des voix aux présidentielles de 2012. Il ne sert qu a être la caution de gauche, l idiot utile d une droite en manque de référence sociale. Si vous êtes trotskiste je vous invite a regarder les analyses critiques de Marea Socialista, un groupe trotskyste qui soutient la Revolution.

26/02/2014 20:20 par Anne Wolff

@ André
Je vous renvoie ici et ici pour vous faire une petite idée des joyeux divertissements de plein air de ces charmants bambins, qui ont des cousins dans les Ardennes où je vis et on s’en passerait bien ! Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’est pas original, et que les camps de vacances pour facho en herbe ne manquent pas en ce moment en aucun lieu de ce monde.
Et on peut dire à la décharge de l’opposition que ces loisirs ne sont pas réservé à une élite puisque Lopez et cie offre des bourses à des petit gars du peuple pour aller faire du sport à Miami, c’est en espagnol mais avec un petit effort.
Et pour couronner le tout à titre de comparaison entre démocratie et horrible dictature, je vous renvoie ici, vous y apprendrez comment la police belge s’est comportée avec mon pote chilien, Ricardo, un chanteur, un musicien, héritier de Jara et ce n’est malheureusement pas un fait isolé... mais il est particulièrement illustratif des torsions de plan de réalité qui sont notre quotidien...

27/02/2014 10:05 par CN46400

@ PPB

1-le pétrole venezuelien est vendu aux opérateurs internationaux par la société nationalisée PDVSA à un tarif, doublé depuis Chavez, fonction des cours mondiaux (26$ en 2003- 140$ en2008- 30$ en 2009- 100$ en 2013). Les profits, pour l’état vénézuelien sont donc, comme ceux des opérateurs, fonction de ces cours, les deux montent , ou descendent, ensemble.
2-La "nationalisation" de PDVSA avant Chavez était fausse puisque les opérateur internationaux, US en particulier, participaient à la gestion (donc à la politique des prix) de PDVSA. Depuis Chavez, PDVSA est 100% propriété de l’état vénézuelien qui gère comme il l’entend cette société...Si des "majors" (Chevron, Total...) travaillent encore au Vénézuela c’est évidemment parcequ’elles y trouvent encore leur compte, ce qui ne veut pas dire que l’état vénézuelien n’y trouve pas le sien !

27/02/2014 11:20 par BQ

Dans ces moments-là, il est important de s’arrêter un instant et voir les zones d’ombres, c’est pourquoi je trouve l’article de Romain Migus très bon !

C’est important car c’est dans ces moments-là de tension, d’agression bourgeoise coordonnée, recueillant les fruits de sabotages minutieux, que se révèlent les internationalistes et ceux qui n’ont jamais qu’attendu le moment où leur prophétie auto-réalisatrice -d’une révolution avec des heurts, qui fait face à des rapports de force, avec un gouvernement qui ne peut objectivement pas rester impassible, pur et non-violent face à des tentatives de coup d’état, de manifestants armés alors que les garanties démocratiques sont présentes- se réalise. Et alors là bien qu’ils appuient la confrontation de classes, ils ne peuvent soutenir car c’est l’Etat qui se défend, peu importe que l’Etat ait un appui populaire, ouvrier, agricole ou de la jeunesse. Et donc 0 soutien !

Mais regardons un instant les élusions, les silences complices ici et ailleurs. Que dit le NPA ou tiens le CCR du NPA qui publie quelquefois ici ? Mais RIEN, 0. Au moment où l’on a le plus objectivement besoin de solidarité internationale, pour que cette révolution continue à s’approfondir, voilà leur internationalisme : le silence !

Bilan : Ces trotskystes francais n’en ont absolument rien à foutre de la révolution au Vénézuela et s’il arrive un coup d’Etat ben ma fois : ce-sera-bien-la-faute-du-gouvernement-bolibourgeois-qui-n’aura-eu-que-ce-qu’il-mérite. On a donc affaire à des gens qui seraient donc prêts à tolérer un coup d’état parce qu’ils ne pensent quà l’image pure d’eux mêmes s’ils avaient à dire qu’ils se sentent solidaires du peuple vénézuélien face aux agressions impérialistes et Point. Non ils rajouteraient "bolibourgeoisie", "caste chaviste", "inflation", "bureaucratie", "anti-populaire et ouvrier", "répression indiscriminée", blabla, dans les mot-clés de leur communiqué.

Nous le savons qu’ils réagissent et réagiraient comme cela, alors j’imagine bien certains trotskystes de là-bas avec l’extrême polarisation, l’impact néfaste que cela peut avoir.

Je recommande pour ceux qui suivent les informations au Vénézuela, l’échange entre Silvio Rodriguez et Ruben Bladés, deux personnages importants de la chanson sociale latino-américaine. Mais ce dernier a récemment fait preuve justement de "gauchisme", pour faire vite, en adressant une lettre au président Maduro, en plein moment de tension extrême au Vénézuela, pour critiquer ouvertement la révolution. Je conseille donc la réponse (espagnol) que je trouve excellent de Silvio Rodriguez, comme toujours ! (voir : http://segundacita.blogspot.cz/2014/02/que-fallo.html, 24/02/14).

27/02/2014 16:01 par Lionel

Alors si l’on résume... Les communistes et les anars ne peuvent se déclarer solidaires en raison ( par exemple ) d’une trop grande proximité avec la religion.
Le NPA doit avoir dans sa manche des arguments du même ordre, merde, c’est plus facile quand elles portent le voile, au moins on les reconnaît de loin ( "les étrangers qu’on préfère encore, c’est les étrangers de couleur, parce qu’on les repère de loin..." chanson "Les anglais en vacances" )
À ce propos, il est remarquable que notre vision devenue si puritaine ne nous permette pas de remarquer que dans les manifs populaires il y a une très grande majorité de métisses, indiens et noirs, ce qui délégitime automatiquement la popularité prétendue des jeunes violents issus de familles aisées et blanches ( ça va souvent ensemble ).
La gauche et les humanistes occidentaux se gardent bien de prendre position puisque cette révolution bolivarienne est menée par des gens dont "nous" ( français ) dénonçons les aspects communautaires ( de communauté à communautarisme il n’y a qu’un mot ) qui sont cependant la force survivante des peuples d’Amérique latine, en effet comment prétendre à de la solidarité sans un sentiment de fraternité culturelle ( ah ça va fâcher les internationalistes prolétariens primaires ) ?
Notre ethnocentrisme légendaire se prend une sévère claque !
Comment ? Un peuple il y a peu si misérable et analphabète entend donner des leçons ( et lesquelles... ) de démocratie aux fils de la Révolution ???
C’est sur, il est plus pratique pour ne pas penser au delà de la limite de validité de ne faire que participer à une manif, ça permet de rencontrer les potes et c’est moins fatigant que se prendre la tête sur des commentaires qui enseignent, éclairent, permettent de se faire une idée plus précise et ... d’entrer en contradiction avec nos comparses en politique, donc d’entamer la polémique risquant de faire tache d’huile.
Il est plus simple également de parler de l’Ukraine, au moins tout le monde est d’accord, ce sont bien des néo-nazes à l’origine du coup-d’État, pas de révolution à l’horizon, juste la sécurité de l’Europe mais l’OTAN ça sert à quoi, alors ?
Forts de ces réflexions et sans parler de celles que j’ignore, quelle stratégie devons-nous adopter ?
Faire du bruit dans la rue ou sévèrement secouer les certitudes de nos gauches caviardées et adaptées au monde "moderne" ?
Ou imposer le débat y compris et surtout à ceux que ça dérange afin de mieux comprendre nos contradictions et de forger de la pensée critique ?
Cessons d’être les éternels censeurs de la planète et soyons un peu plus humbles, oui, de toute évidence il est possible d’être révolutionnaire et croyant.

27/02/2014 16:12 par Lionel

Ah oui, j’oubliais, les écolos et les décroissants ( certains seulement ) ont du mal à se positionner puisque ce pays réalise certes des choses formidables, mais en exploitant les ressources naturelles, ce qui je vous le concède est un réel problème mais sans doute pas prioritaire au regard du monde, de la disparition de la misère extrême et des risques élevés de massacres de masse y compris en Colombie où des politiques ont déjà établi la nouvelle carte du Venezuela en annexant les régions limitrophes ! ( Dans leurs têtes, je vous rassure mais il y a peu de la coupe aux lèvres... )

03/03/2014 19:42 par andre

Je ne sais pas si cest trop tard pour écrire ici, cest la premiere fois que je communique par ce biais.
Pour Anne Wolff, jai cherché a savoir qui est Laurent Saleh, jai demandé autour de moi, personne na jamais entendu parler. A la télé non plus, je nai jamais entendu parler de lui. Il na jamais pris la parole a aucune "marche". Jai cherché aussi des renseignements sur les armements a propos de lunivertsité de Carabobo, si on cheche "SOPMOD MU" on tombe sur "TEAM AIRSOFT" une sorte de sport qui sínspire de la guerre mais avec des armes inofensives, en France il y a aussi des clubs de AIRSOFT.( Si ca se trouve ce sont des paramilitaires qui veulent renverser le gouvernement socialiste francais) Cest la meme erreur qui a commis DIOSDADO CABELLO, le président du congres vénézuélian, dans son émission de télé,( tiens ! le président du congres a une émission de télé), il a montré des photos dun homme mort persecuté par la guardia nacional, cet homme sentrainant , cest a dire , pratiquant du AIRSOFT, pour justifier la mort de cet homme car paramilitaire entrainé par Uribe ou je ne sai plus qui. CABELLO a montré ce jour aussi quantités darmes (en photo) tres dangereuses que cet homme detenait. Que le premier venu se trompe sur ce sujet, rien détonnant, mais que un tres haut fonctionnaire se trompe et ne sache pas differencier des vrais armes des armes AIRSOFT cest tout de meme un peu grave.
Quant a linformation de EL UNIVERSAL sur lidentification des personnes qui ont provoqué la mort de MONTOYA et DACOSTA le 12 02, je ne la trove pas du tout RASSURANTE, dabord parce que dune facon ou dune autre le ministre TORRES semble tres impliqué dans cette histoire étant donné que les deux principaux personnages identifiés font partie de sa garde rapprochée ; ensuite parce que cette information est apparue a lintérieur du journal et non pas a la une alors que cest une information primordiale car suite au 12 02 LEOPOLDO LOPEZ fut recherché comme coupable ´homicide et jenpasse alors que les morts nétaient pas du tout morts par sa main comme ont a voulu faire croire.POurqoui El Universal donne cette information de facon si cachée ? Ont ils peur ? Cest un journal de lopposition,"faciste" et tout ce quon voudra. Ca ne me parait pas du tout rassurant. Non plus le fait que personne nen ait parlé dans les informations des nombreuses chaines chavistes révolutionnaires . Maduro a parlé tres vite des personnes du Sebin arretés mais sans donner aucune explication. Rien, le ministre Torres comme si de rien nétait non plus, Je ne trouve pas cela tres rassurant.
Pour finir, juste vous dire que écouter a longueurs de journée les émissions de télé" révolutionnaires", des chaines "révolutionnaires " devient tres lassant. On veut nous laver le cerveau ou quoi ?

04/03/2014 01:23 par Emilio

Cher Andre , si je voulais me laver le cerveau , je goberais Cnn .. )))

DIOSDADO CABELLO, le président du congres vénézuélian, dans son émission de télé,( tiens ! le président du congres a une émission de télé),

Ben non meme pas , you see Andrew , ça lui arrive parfois d etre invite sur le canal Telesur , mais il n a pas le privilege d avoir son emission a lui .

Pour le reste , quand tu verras un paramilitaire , one day , tu lui demanderas si son pistola Five-seveN USG est un jouet fourni par Uribe mais si son . pistola est de marca Beretta, modelo PX4 Storm , c est peut etre juste un etudiant

Et crois moi , Leopoldo est tres content d etre la ou il est , parce qu il peut y etre vivant .... le plan US de recuperation du petrole dans les •bonnes mains• se moque des pions et de ses propres pions a l occasion .. Capriles peut demander des explications a Otto Reich , ex ambassadeur .. Henrique aussi etait prevu d etre un fusible ... Les balles sont pour les chavistes et pas que . Le petrole est plus important que n importe quels venezueliens , et meme les plus riches . Il y a toujours plus haut et c est toujours le sommet de la pyramide qui mene la danse .
Pour le reste de ta preoccupation il s agit de Lorent Saleh . Cherche avec cette otrthographe, ça ira beaucoup mieux

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