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Thème : Alexis Tsipras

Grèce : L’introuvable « retour à la normalité » sur fond de faillite historique de ses gauches !…

Yorgos MITRALIAS

Presque unanimement, tant les médias grecs et internationaux que les leaders des principaux partis grecs ont commenté les résultats des élections du 7 juillet en célébrant “le retour à la normalité” du pays dont la crise a défrayé la chronique européenne pendant la dernière décennie.

Retour donc à la normalité car l’addition des scores de Nouvelle Démocratie (39.9%) et de Syriza (31,4%) donne un écrasant 71,3% en faveur du bipartisme qui semble revenir en force après un intermède chaotique qui a vu des masses de citoyens abandonner les partis de leur vieux bipartisme traditionnel et se déplacer pratiquement d’une extrémité à l’autre du paysage politique en des temps record ! Et aussi, quelle meilleure preuve de la réalité de ce retour à la normalité que l’absence des députés de la très néonazie Aube Dorée des bancs du nouveau Parlement hellénique, ce qui annoncerait (?) la fin de ce pur produit d’une période agitée, mais désormais révolue... Alors, “retour à la normalité” ? Oui, sûrement, mais seulement en apparence. Et tout d’abord, parce que la crise historique (économique, mais aussi sociale et politique) qui a fait naître une Grèce qui ressemblait à l’Allemagne de Weimar comme deux gouttes d’eau, est toujours ici, indifférente aux exorcismes et autres vœux pieux que lui adressent (...) Lire la suite »

Montée et chute de Syriza (New Left Review)

Stathis KOUVELAKIS

Stathis Kouvelakis est membre d'Unité Populaire (Laïki Enotita), politicologue et enseignant en philosophie politique au King’s College de l’Université de Londres. C'est aussi un ancien militant de la LCR, auteur d'un article intitulé "Pourquoi nous quittons le NPA" , mars 2011 (voir bibliographie sur son site, adresse ci-dessous). Dans cette très longue et très instructive interview, aussi réfléchie que bien documentée, l'auteur fait le récit détaillé des circonstances historiques dans lesquelles Syriza a émergé dans la vie politique grecque, puis a été entraîné dans une désastreuse capitulation face à l'Eurogroupe.

Rien n'y manque, ni l'analyse sociologique et idéologique, ni la prise en compte des mentalités individuelles ou collectives, ni l'appréciation des responsabilités des acteurs principaux et des groupes, ni la lucidité combative quant à la stratégie possible pour sortir de l'impasse. L'ensemble est riche de toutes sortes d'enseignements, notamment sur les erreurs à éviter, pour une gauche de transformation sociale (quel que soit le pays concerné), décidée à sortir du carcan euro-étazunio-capitaliste : "Oui. Je ne suis pas althussérien, mais dans ce cas la notion d’obstacle épistémologique est valide. Le mantra de l’européisme de gauche, la croyance à un « bon euro » bloque toute compréhension sur les alternatives possibles." Ou encore : "Le paradoxe du cas grec, c’est que, malgré qu’il se soit terminé par un désastre, il nous a donné à certains moment une idée de ce que pourrait être une alternative. La séquence du référendum fut vitale pour relancer le processus de (...) Lire la suite »
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Triste tropisme

Pierre LEVY

Quand les peuples et les citoyens sont vent debout, une partie de ladite « gauche de la gauche » accourt, pathétique, pour sauver l’« idée européenne »...

Il faut démocratiser l’Europe. Face au danger de retour en arrière chauvin vers le cocon illusoire des Etats-nations, convoquons une convention qui donnerait à celle-ci une véritable constitution d’ici 2025. Qui vient d’énoncer ces conseils aussi originaux que lumineux ? Jean-Claude Juncker ? Mario Draghi ? Angela Merkel ? Ou bien Valéry Giscard d’Estaing, dans un fulgurant retour sur la scène européenne ? C’est en réalité Yanis Varoufakis qui propose ces perspectives d’avenir. L’ancien ministre grec des Finances, qui fut un temps présenté comme « à la gauche » d’Alexis Tsipras, a mis en scène sa réapparition, à Berlin, le 9 février. Avec un objectif : créer un mouvement transeuropéen porteur d’un « Plan B » (encore un – à ce stade, il s’agit au bas mot d’un plan T !) pour une « autre Europe ». De nombreux « intellectuels de gauche » issus de différents pays étaient venus participer au show de celui qui fut docker au port du Pirée, pardon, professeur d’économie à l’université de Sydney, puis conseiller (2004-2006) (...) Lire la suite »

La crise actuelle est aussi une histoire de trahison. Le cas Tsipras.

Liliane HELD-KHAWAM

Tout est à vendre en Europe. Le casino de la haute finance l’a décidé et les gouvernants l’exécutent. C’est une colonisation d’un genre nouveau qui se fait par une financiarisation systématique. L’exemple qui a choqué le net il y a quelques années était celui du patron de Nestlé qui remettait en question la gratuité de l’eau de la planète.

La finance fixe une valeur à tout. Cela va des diverses dettes aux semences des plantes en passant par la privatisation des services publics, le rachat des patrimoines nationaux, etc. Il n’a échappé à personne que la finance est en train d’asservir la planète. Cette financiarisation va bon train même si les populations n’en veulent pas. C’est dans ce face-à-face que réside l’immense enjeu du moment. Le 20ème siècle avait apporté au citoyen Européen la protection par un Etat-Nation qui veillait entre autres sur ses libertés fondamentales, son droit à la vie privée, son droit à la propriété privée et sur les biens communs. Il a donc fallu y aller au marteau-piqueur pour faire tomber cet Etat-Nation, ses représentants et les principes élémentaires de la démocratie. Nous avons tous compris que les outils de production, les emplois, les PME/PMI voire l’économie réelle dans son ensemble sont tributaires de la toute-puissance de ces firmes-Etats appelées transnationales. Elles détiennent les processus de (...) Lire la suite »
Tsipras a brandi un miroir où se reflète le visage effrayant du néolibéralisme brutal européen

Sia Anagnostopoulou « En Grèce et en Europe, nous sommes plutôt au début de la lutte qu’à la fin »

Sia Anagnostopoulou (Entretien avec 
Thomas Lemahieu, l'Humanité)

Ministre déléguée aux Affaires européennes du gouvernement grec, élue Syriza de Patras, Sia Anagnostopoulou explique les raisons 
qui ont poussé le premier ministre Alexis Tsipras à remettre sa démission et à organiser des élections anticipées en septembre.

Alexis Tsipras a annoncé sa démission jeudi dernier. De nouvelles élections devraient avoir lieu le 20 septembre. Qu'est-ce qui a poussé le premier ministre grec à prendre cette décision ? Sia Anagnostopoulou. Alexis Tsipras a mis en avant deux raisons que je partage. La première, c'est que notre parti, Syriza, s'est déchiré en interne. Nous étions terriblement divisés et, faute d'appuis dans son propre camp, le gouvernement a été soutenu par les partis totalement discrédités de l'ancien système, la Nouvelle Démocratie et le Pasok. Ce n'était pas supportable plus longtemps, c'était devenu très douloureux. La deuxième raison est beaucoup plus importante pour le peuple : nous avons gagné les élections le 25 janvier dernier en promettant de négocier un accord honnête permettant de changer la situation économique de la Grèce. Ce cycle de négociations s'est terminé avec l'accord de juillet. Cet accord est extrêmement pénible pour nous. Dès lors, à nos yeux, Alexis Tsipras est obligé de renouveler le mandat (...) Lire la suite »
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Une alternative est possible au plan négocié entre Alexis Tsipras et les créanciers à Bruxelles

Eric TOUSSAINT

Le 5 juillet 2015, à l’issue du référendum initié par le gouvernement d’Alexis Tsipras et le parlement hellène, le peuple grec a rejeté massivement la poursuite de l’austérité que voulaient lui imposer les institutions qui auparavant agissaient sous le nom de Troïka. C’est une splendide victoire de la démocratie.

Pourtant, s’il est mis en pratique, l’accord intervenu le lundi 13 juillet au matin, signifiera la poursuite de l’austérité dans le cadre d’un nouvel accord pluriannuel.

Ce qui est en totale contradiction avec le résultat du référendum. Cette proposition inclut l’abandon d’une série très importante d’engagements pris par Syriza lors de la campagne électorale qui lui ont permis d’obtenir une victoire d’une portée historique le 25 janvier 2015. Syriza a engagé sa responsabilité devant le peuple grec et il serait tragique qu’elle ne la respecte pas, d’autant que le peuple lui a apporté un appui très clair tant le 25 janvier que le 5 juillet 2015. Les concessions faites aux créanciers par le gouvernement grec portent sur les retraites, avec une nouvelle diminution de leur montant (alors que Syriza s’était engagé à rétablir le 13e mois pour les retraites inférieures à 700 euros par mois) et un allongement de l’âge de départ, les salaires qui resteront comprimés, les relations de travail qui seront encore plus précarisées, l’augmentation des impôts indirects y compris ceux supportés par les bas revenus, la poursuite et l’accélération des privatisations, l’accumulation de nouvelles (...) Lire la suite »
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Euro über älles

L’Euro, raison délirante

Jacques SAPIR

Les différentes révélations sur les conditions dans lesquelles a été arraché l’accord, et il vaut mieux parler de diktat entre la Grèce et ses créanciers illustrent bien ce que l’on pouvait en penser à chaud. Cet accord est un véritable désastre pour l’ensemble de ses signataires, et pour la Grèce en premier lieu.

La longue interview donnée le mercredi 14 juillet dans la nuit par Alexis Tsipras à la télévision d’Etat ERT le confirme[1]. Il avoue d’ailleurs que cet accord est un « mauvais accord ». L’analyse qui en est faite sur son blog par l’ex-Ministre des finances, M. Yannis Varoufakis va dans le même sens[2]. De plus, le Fonds Monétaire International a rendu public une note d’analyse, qui avait été communiquée à TOUTES les parties en présence dès le 6 juillet et qui montre de manière irréfutable que cet accord n’est pas viable[3]. Dès lors se dévoile une autre face du drame qui s’est déroulé dans la nuit du 12 au 13 : tout ceci ne sert à rien. Un autre accord devra être trouvé rapidement, et la perspective d’une expulsion de la Grèce hors de la zone Euro reprend force[4]. Le Ministre des finances allemand, M. Schäuble l’a lui-même reconnu ainsi que l’ancien gouverneur de la Banque Centrale de Belgique[5]. Cela rend les proclamations de succès de notre Président a faites à Bruxelles le matin du 13 particulièrement (...) Lire la suite »

L’intenable posture d’Alexis Tsipras.

Liliane HELD-KHAWAM

Ouf, la Grèce devrait rester dans la zone euro. Un véritable miracle à en croire certains « experts ». Pourtant nous l’avions prédit avec une certitude que d’aucuns auraient pu trouver quelque peu péremptoire. L’Union européenne n’est rien d’autre qu’un marché unique qui définit et impose ses normes. Oubliez donc tout raisonnement qui traite d’Etat, de Nation, de décision à la majorité, d’impliquer les petites gens, de besoins sociaux, etc.

Le marché unique a vocation à s’agrandir et à unifier le monde par sa privatisation grâce et autour de la finance. Le marché européen est un sous-ensemble du marché mondial. Et un marché doit faire de l’argent. Toujours plus, toujours plus vite. Les faibles et les lents n’y ont pas leur place. La performance du marché dépend encore – mais plus pour très longtemps grâce à la science et la technologie- des performances humaines et se traduit par des normes qui doivent être les mêmes du Nord au Sud de l’Est à l’Ouest de la planète. Elles portent le nom d’homogénéisation, harmonisation, globalisation... Cela ne suffit pourtant pas. Des mesures de surveillance et de contrôle doivent être mises en place pour mesurer la performance et le degré d’atteinte des objectifs. Les législations d’un pays, ses spécificités ou pire l’Autorité étatique, doivent s’effacer face aux normes communautaires. Il est impossible de faire cohabiter les besoins d’une nation et de son peuple avec ceux d’un marché mercantile et vorace. Pour (...) Lire la suite »

Pince-mi et pince-moi sont dans un bateau... A. Tsipras tombe à l’eau...

Mauris DWAABALA

A. Tsipras n'est pas un chien crevé et il n'a pas à être traité comme tel. C'est dans l'adversité que se montre la solidarité véritable, et non pas quand règne l'illusion des succès.

Il n'a pas fallu attendre les dernières semaines pour que les choses soient claires, puisque dès février, dès le début des négociations il se voyait que les Grecs devaient avaler couleuvre sur couleuvre en voulant croire cependant qu'ils pouvaient travailler en même temps et pour le bien et de l'Europe et pour celui de la Grèce. Cette vision était grandiose, sauf qu'elle ne prenait rien en compte de la réalité. Et pourtant, c'est avec leurs idées fausses qu'ils ont tenues avec obstination et courage qu'ils ont joué le rôle de révélateur (s'il en fallait un de plus) de ce que sont l'Europe, l'Allemagne et la France dans ses rapports avec elles. Ils ont aussi joué le rôle de révélateur sur le crédit qu'il faut apporter aux programmes de gauche quand ils ont l'art de résoudre les difficultés sur le papier (et de manière chiffrée de surcroît !) et d'emporter quelques enthousiasmes à défaut de convaincre l'esprit populaire. Quand je lis sous la plume d'Eric Coquerel, Secrétaire national du PG, que « Dans (...) Lire la suite »
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Le tragique détail de l’accord imposé

La Grèce n’est pas un protectorat allemand

Eric COQUEREL

Mais que s’est-il passé dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 juillet ? Qu’est-ce qui au final a poussé Alexis Tsipras a apposer sa signature en bas d’un texte aux conditions « plus dures que celles négociées avant le référendum du 5 juillet » pour reprendre le qualificatif de Mediapart ?

La peur du saut dans le vide après un chantage éhonté au Grexit de la part de Berlin ? La volonté d’en finir avec un blocus financier qui garrotait progressivement son pays ? Jusqu’alors Alexis Tsipras et son gouvernement ont fait un quasi sans-faute. Il a su rassembler toujours plus de ses concitoyen-ne-s derrière sa politique. Il sait, pour les avoir combattu précédemment avec des arguments qui nous nous sont communs, que les mesures d’austérité sans contrepartie contenues dans cet accord ne sont pas en capacité de relancer l’activité en Grèce. Au contraire… Les libéraux de tous poils glosent sur tous les plateaux de TV : Tsipras serait tout simplement passé du statut de gauchiste invertébré à celui d’homme d’Etat… Comme si seule la soumission au libéralisme valait d’être ainsi acceptés par ceux-là même qui lui sont dévoués corps et biens. Je pense que le rôle de François Hollande n’a pas été mineur. Depuis des semaines, le président de la République explique qu’il est du côté de la Grèce. Il nous a même reçu (...) Lire la suite »
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