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Des colonnes doriques sous les chenilles des panzers

Allocution télévisée d’Alexis Tsipras à la suite de l’Eurogroupe

La Grèce a obtenu hier [vendredi 21 février 2015] dans le cadre de ses négociations un succès considérable en Europe. Au cours d’une négociation dure et difficile, – et peut-être première véritable négociation – nous avons fixé des objectifs, nous avons tenu un discours cohérent, nous avons fait preuve de détermination mais aussi de flexibilité, pour atteindre enfin notre objectif principal.

Je souhaite tout d’abord remercier de tout mon cœur chacun d’entre vous, Grecques et Grecs, pour votre grand soutien au gouvernement. Ce [soutien] était l’aide la plus décisive, la plus puissante arme de négociation.

Avec cet appui inégalable, nous avons remporté hier une bataille, mais pas la guerre. Les difficultés, les vraies difficultés, et non seulement celles qui s’attachent à la négociation et aux relations avec nos partenaires, se trouvent devant nous.

Il y a une vingtaine de jours, nous avons reçu un pays au bord du gouffre, avec des caisses vides et une pénurie de liquidités. Avec, en outre, le piège d’un calendrier serré tendu par certains milieux, qui planifiaient une parenthèse anti-mémorandaire en méprisant l’impact de leurs plans sur l’économie réelle déjà en difficulté, et sur notre pays exsangue par les mémorandums.

Hier, nous avons annulé leurs plans. Nous avons évité l’asphyxie économique de la Grèce planifiée pour le 28 février par les forces conservatrices et myopes de l’intérieur et de l’extérieur du pays. Nous avons maintenu la Grèce debout et digne.

Et nous avons prouvé que l’Europe constitue un lieu de négociations et de compromis réciproques possibles et non pas un espace d’écrasement, de soumission et de répression aveugle. Et dans ce sens, peut-être la journée d’ hier est plus importante pour l’Europe que pour la Grèce elle-même.

La déclaration commune de l’Eurogroupe d’hier, est essentiellement un accord-cadre qui crée un pont entre la période mémorandaire et notre propre plan de croissance. C’est un accord qui annule en fait les engagements du gouvernement précédent concernant la baisse des salaires et des pensions, les licenciements dans le public, l’augmentation de la TVA sur les produits alimentaires, les produits pharmaceutiques et les infrastructures touristiques.

Il annule dans la pratique l’austérité et les mécanismes de son application, tels que les excédents primaires irréalistes et déflationnistes. Il crée le cadre institutionnel pour la mise en œuvre des réformes progressistes nécessaires concernant la lutte contre la corruption et l’évasion fiscale, la réforme de l’État, mais aussi la fin de la crise humanitaire, qui est notre devoir primordial.

Grecques et Grecs, en si peu de temps, nous avons réalisé beaucoup de choses. Mais nous avons encore un chemin long et difficile à parcourir. Le peuple grec le sait. Il a, par ailleurs, un gouvernement qui lui dira toujours la vérité. Parce que notre seule force est son soutien et sa confiance.

Hier donc, nous avons franchi une étape décisive, laissant derrière nous l’austérité, les mémorandums et la troïka. Une étape décisive pour changer l’orientation de l’eurozone.

La négociation, cependant, ne s’est pas terminée hier. La négociation entre maintenant dans une nouvelle phase, plus essentielle, qui va durer jusqu’à l’accord définitif de passage de la politique désastreuse des mémorandums à celle de la politique de la croissance, de l’emploi et la cohésion sociale.

Dans cette bataille longue et difficile, dans cette négociation cruciale qui va durer jusqu’au mois de Juin, le gouvernement grec ira de l’avant toujours plus déterminé, ayant comme objectif la restauration de la souveraineté nationale et populaire. Et avec le peuple grec allié et soutien unique mais aussi juge exigeant et strict.

 http://syriza-fr.org/2015/02/22/allocution-d-a-tsipras-a-la-suite-de-leurogroupe/
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COMMENTAIRES  

22/02/2015 18:05 par Clocel

Pas mal le coup de la "détermination flexible", intéressant comme concept, ça va interpeller Mélenchon je pense...
"Encore un moment Monsieur le bourreau ! "
Va falloir s’oindre les parties charnues les gars, ça va piquer !

22/02/2015 18:27 par Autrement

Et voici l’opinion de Pierre Khalfa (Copernic, Attac) ici.

22/02/2015 19:14 par Sinsé

A mettre en perspective ( nous semble t il ) avec cet article :

Par un article qu’il signe depuis Bruxelles où il se trouve, le député européen SYRIZA, Manolis Glezos, critique de manière particulièrement acerbe les manœuvres gouvernementales.
En grec : news247.gr
En french : Okeanews

Cré-@ctivement votre
Sinsé

22/02/2015 23:18 par Dwaabala

Gare à la contagion...
Et pourtant, il faut bien négocier...
Toujours pas de chaos (ni de KO, n’en déplaise à M. Schäuble) à l’horizon...
Une brèche qu’il n’appartient qu’aux peuples d’élargir.
Tel est le meilleur soutien à apporter à nos frères grecs au lieu d’aller chercher, avec les pires réactionnaires, des poux dans la tête de leurs dirigeants.

23/02/2015 01:38 par chb

Manolis Glezos : "Je demande au Peuple Grec de me pardonner d’avoir contribué à cette illusion"
comite-valmy.org/spip.php ?article5637
Ce gars-là aussi s’estime floué par la Syriza, comme d’autres l’avaient été par Papandréou (cf James Petras).
En même temps, que n’ont-ils voté, tous ces grecs en juste courroux, pour un programme de sortie de l’euro, de l’UE, de l’Otan... comme le proposait le KKE ? Ou : ces héllènes qui nous ont fourgué la démocratie, ci-devant représentative, z’auraient pu l’améliorer un brin en y ajoutant le mandat impératif, voire en imposant le voile intégral aux candidats, qu’on voie surtout pas leur sourire enjôleur.
Tsipras n’a peut-être pas dit son dernier mot, disons qu’on lui laisse une chance et que le peuple grec saura l’aiguillonner.

23/02/2015 07:48 par Maxime Vivas

Il est vrai que la petite Grèce, ruinée, seule contre 27 pays européens, n’a pas donné une fessée historique (et déculottée) à Angela Merkel soutenue par François Hollande.

Il est vrai que l’Allemagne, le FMI, la BCE, l’UE, Wolfgang Schäuble et Jean Quatremer n’ont pas foncé dans leur niche en faisant kaï, kaï, kaï !

Mais il vrai aussi que le temps des politiques de droite (appliquées par les droites et le Pasok) est passé.

Le mieux est de ne pas jeter la pierre avant que Syriza ne se mette à vendre les ports grecs et les îles, à privatiser les administrations, à multiplier les mendiants, à créer la famine, à faire mourir les vieux et les nouveau-nés, à pousser les entre-deux âges au suicide et les jeunes à l’exil. Tout en laissant la dette augmenter.

Si nous ne sommes pas capables (et c’est le cas) de sortir dans la rue (comme pour Charlie) pour soutenir le peuple grec dans ce combat qui est le nôtre, au moins soyons modérés dans nos critiques.

Evitons la situation où nous regarderions dans l’impasse le voyou attaquer un passant. Sans bouger de nôtre fenêtre, nous critiquerions ce dernier qui se défend mal.

Le gag est qu’un complice du voyou est en train de s’introduire chez nous.

23/02/2015 08:43 par cunégonde Godot

Autrement :
Et voici l’opinion de Pierre Khalfa (Copernic, Attac) ici.

L’opinion de ce monsieur se résume à dire que tout autre politique de la part de Syriza serait catastrophique, c’est-à-dire tout autre politique que le renoncement à toute souveraineté nationale.
La classe moyenne (la petite-bourgeoisie en Grèce comme partout ailleurs sur le continent européen, de droite, d’extrême-droite, de gauche social-démocrate, y compris de gauche "radicale"...) veut l’ Europe". C’est sa religion, sa superstition, sa servitude volontaire, comme ici en France. L’électorat petit-bourgeois désire sa propre disparition et se soumettre afin de mieux s’oublier dans la consommation frelatée, la festivisme cultureux et l’événementiel disneylandisé, ce qu’elle croit être le stade ultime du spectacle du capitalisme euromondialiste.
Il n’y a, sur le fond, aucune différence d’analyse entre M. Khalfa et n’importe quel pisse-copie pseudo-progressiste de la presse mainstream...

23/02/2015 08:58 par cunégonde Godot

Maxime Vivas :
Il est vrai que la petite Grèce, ruinée, seule contre 27 pays européens, n’a pas donné une fessée historique (et déculottée) à Angela Merkel soutenue par François Hollande.

Il est vrai que l’Allemagne, le FMI, la BCE, l’UE, Wolfgang Schäuble et Jean Quatremer n’ont pas foncé dans leur niche en faisant kaï, kaï, kaï !

Mais il vrai aussi que le temps des politiques de droite (appliquées par les droites et le Pasok) est passé.

Le mieux est de ne pas jeter la pierre avant que Syriza ne se mette à vendre les ports grecs et les îles, à privatiser les administrations, à multiplier les mendiants, à créer la famine, à faire mourir les vieux et les nouveau-nés, à pousser les entre-deux âges au suicide et les jeunes à l’exil. Tout en laissant la dette augmenter.

Si nous ne sommes pas capables (et c’est le cas) de sortir dans la rue (comme pour Charlie) pour soutenir le peuple grec dans ce combat qui est le nôtre, au moins soyons modérés dans nos critiques.

Evitons la situation où nous regarderions dans l’impasse le voyou attaquer un passant. Sans bouger de nôtre fenêtre, nous critiquerions ce dernier qui se défend mal.

Le gag est qu’un complice du voyou est en train de s’introduire chez nous.

Soutenir une politique euromondialiste (fût-ce par le truchement de quelques aménagements mendiés à l’Allemagne), c’est quand même beaucoup demander. En tout cas, ce n’est vraiment pas mon truc. La Grèce Syriza a déjà le soutien des Etats-Unis, comme l’Ukraine p.ex. Que demander de plus ?...

23/02/2015 09:52 par Maxime Vivas

La Grèce Syriza a déjà le soutien des Etats-Unis

On est plusieurs ici à être surpris par la qualité de vos analyses et la véracité de vos informations.

23/02/2015 11:12 par Dwaabala

Merci à @ Cunégonde Godot de nous donner à relire in extenso l’intervention de Maxime Vivas qui le mérite bien ; ainsi que d’être méditée avant se lancer à l’assaut de SYRIZA.

23/02/2015 12:27 par Autrement

Je comprends très bien Manolis Glezos, et je sais que Tsipras et Varoufakis le comprennent aussi. Il n’y a qu’à voir la tête de ceux qui hurlent avec les loups, ou plutôt avec les hyènes, c’est la ruée générale. Tout ce que la France compte de médiocres, de gueulards, de pantouflards et de faux-culs se précipite pour achever l’agonisant. Mais Manolis a retrouvé sa jeunesse, comme Stéphane Hessel la sienne.

23/02/2015 14:03 par Cristino

Tsipras cherche trop à ménager les deux parties (ses électeurs d’un côté, l’Union Européenne de l’autre).

23/02/2015 14:38 par placide

Grèce ou France, sortir de l’UE cette prison des peuples.
Car ne nous y trompons pas, on aura beau rebaptiser la Troika "institution" et le memorandum "accord-pont", ou un crocodile un hamster, cela n’y change rien. l’UE, l’euro, vient d’imposer à la grèce - et au delà à l’ensemble de l’Europe - la poursuite de l’austérité. peut importe que nous ayons voté non en 2005 ou que les grecs viennent de voter contre l’austérité. Car l’UE n’est pas une institution démocratique, c’est une dictature. Ce n’est pas une institution neutre, réformable selon le désidérata des peuples. C’est une arme de guerre, une arme d’exploitation massive contre les peuples. Et la gifle cinglante infligée prouve malheureusement une nouvelle fois qu’il se sera pas de politique de gauche sans rétablissement de la souveraineté nationale permettant aux peuple grecs de la mettre réellement et concrétement en pratique. Qu’il n’y aura pas de "réforme" de l’UE. Entre le joug et la liberté, entre l’euro et les travailleurs, il faut choisir.

Ce n’est pas pour rien que depuis l’origine, les communistes s’opposent et combattent la construction de l’UE du capital.

Manolis Glezos, résistant et député européen de syriza dont il est un des fondateur, ne fait rien d’autre que de reconnaitre honnêtement et lucidement cet état de fait dans son article d’hier. Il refuse ainsi de continuer à alimenter la machine à produire du déni, la machine à faire perdre les travailleurs et à faire monter l’extrème droite.

http://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/sortir-de-l-ue-prison-des-peuples-grece-france/

23/02/2015 15:55 par c.b2-1000

Paul Craig Roberts : "La Grèce pourrait être secourue par les BRICS"

"Nous ne savons pas quelles menaces a reçues le gouvernement (grec) de l’Allemagne et de Washington. Les menaces peuvent être effrayantes." a dit à RT Roberts, qui fut Secrétaire Adjoint du Trésor aux Etats-Unis, sous Reagan.

"Si la Grèce sort de l’UE, ce serait une terrible erreur, dans la mesure où si elle en sort et est secourue par les BRICS, l’Italie et l’Espagne pourraient suivre son exemple et entamer le même type de négociations", a souligné Roberts.

"Le fait de ne pas se rendre compte qu’il ne s’agit pas seulement d’un crédit à la Grèce, qu’il s’agit de l’Union Européenne, peut entraîner la division de cette même Union Européenne", ajouta-t-il.

"L’Union Européenne ne comprend pas ce qui est véritablement en jeu. Ce n’est pas la question de la dette grecque mais l’existence même de l’Union Européenne" a-t-il fait ressortir.

La Russie étudie une assistance financière à la Grèce

"S’il y a des demandes de la part du Gouvernement Grec, alors elles seront étudiées, comme l’a dit notre Ministre des Finances", a dit Lavrov lors d’une conférence de presse qu’il a tenue avec le Ministre des Affaires Étrangères Grec, Nikos Kotziás(...).

Lavrov a souligné que les liens Moscou-Athènes existent de longue date dans tous les domaines, y compris celui de la coopération militaire.

23/02/2015 17:15 par Calame Julia

Ma fille m’a fait remarquer que sur une chaîne privée lors du direct des élections en Grèce, il avait été
annoncé que Tsipras avait obtenu la majorité absolue au parlement (correspondante qui espérons le
comprenait la langue grecque). Dans le même temps paraît-il les autres chaînes maintenaient avec un
suspens tout à fait relatif le contraire s’époumonant à parler d’alliance ( pour deux sièges).
Cela semble sans importance mais à la lueur des évènements des questions peuvent se poser...
Si quelqu’un pouvait vérifier... merci.

23/02/2015 20:00 par legrandsoir

Syriza a raté la majorité absolue de deux sièges. Résultats : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_grecques_de_2015

23/02/2015 17:22 par Christophe

à Autrement

Et voici l’opinion de Pierre Khalfa (Copernic, Attac) ici.

Dans son articvle Pierre Khalfa reprend la rengaine des thèse alarmistes contre la sortie de l’Euro, utilisées par ailleurs dans les médias mainstream.
Télé irréalité
Dans les groupes ATTAC une parole non libérale se voit souvent considérée comme communiste et refoulée, comme pour Israèl une critique antisioniste devient de l’antisémitisme.

23/02/2015 17:31 par Leo Lerouge

"Il est vrai que la petite Grèce, ruinée, seule contre 27 pays européens, n’a pas donné une fessée historique (et déculottée) à Angela Merkel soutenue par François Hollande.
Il est vrai que l’Allemagne, le FMI, la BCE, l’UE, Wolfgang Schäuble et Jean Quatremer n’ont pas foncé dans leur niche en faisant kaï, kaï, kaï !"

Tout à fait exact.
Les Grecs sont dans une situation quasi-inextricable, avec face à eux les plus grands prédateurs à l’œuvre depuis bien longtemps, et, ici, en France, où, à part manifester avec ces mêmes prédateurs (belle image de soutien qu’on a donnée à la Grèce, soit dit en passant), on n’a aucune action à proposer.
Ni contre la poursuite des agressions extérieures, ni contre la politique de harcèlement de la population musulmane sous prétexte de "lutte contre le terrorisme", pire, ni contre l’utilisation du 49/3 pour forcer le passage de la loi Macron.
La loi Macron, qui a été concoctée par le patronat, la Commission européenne, le FMI, et les deux grands partis de droite (UMPS), mais est également soutenue par la CFDT et d’autres syndicats traitres, sera prochainement imposée sans grande résistance par le gouvernement de Valls.
La loi Macron, je le rappelle, c’est : modification des seuils sociaux, suppression de jours fériés, réforme du contrat de travail, révision du cadre légal de la durée du travail, report de l’âge de la retraite, contrôle des chômeurs, "assouplissement" du smic... : une attaque majeure contre les travailleurs dont la droite rêvait depuis longtemps et que la pseudo-gauche va faire sans qu’on bouge le petit doigt.

Et nous voilà, "assis sur notre derrière", comme tous les "experts" en arbitrage sportif devant leur écran, en train de disséquer les décisions du nouveau gouvernement grec qui, seul contre tous, dirigeants et autres peuples européens, veut tenter de sortir la Grèce des griffes dans lesquelles elle est enserrée depuis des années sans rien pouvoir faire. Une tâche herculéenne, donc.
Mais, au moins, les Grecs, eux, peuvent être fiers de s’être battus contre cette emprise, même si ce fut en vain et au prix de la répression.
Cela, parce que les peuples européens ont laissé faire sans broncher. Après tout, c’était leur affaire.
Si c’est leur affaire, pourquoi s’en mêler maintenant ? Attendons-nous des seuls Grecs qu’ils nous sortent sans dommage du piège européen ?

En traitant les autres de traitres, on se donne le beau rôle.
La décence s’imposerait.
Mais ce n’est pas une vertu de notre peuple arrogant et donneur de leçons.

23/02/2015 19:12 par AUBERT

Le gouvernement Grec ne peut affronter seul la "grosse bertha"... Les Peuples ont cette responsabilité majeur de revenir sur le devant de la scène historique pour éviter que la guerre économique se poursuive. « La guerre économique, c’est quand les prolétaires subissent l’histoire, la lutte des classes, c’est quand les prolétaires font l’histoire »

23/02/2015 21:29 par Calame Julia

LGS bien reçu !
Léo Lerouge,
beaucoup de personnes avaient fait des appels pour soutenir le peuple grec ! nombreuses sont celles qui
insistaient pour que les autres peuples se bougent... et pas uniquement des représentants de partis ou
assimilés... Bon ! que voulez-vous ? Si encore on pouvait appliquer pour cette situation "on peut être sans
avoir été" nous pourrions -être aujourd’hui-... Toujours la même détermination à ne pas en être.

23/02/2015 21:54 par µarc

traduction de 20h 09 sur news 247 gr :

Quelles sont les dernières informations sur la liste des réformes que le gouvernement grec a préparées ; elles comprennent toutes les réformes structurelles du 4ème congrès de Salonique.

http://news247.gr/eidiseis/politiki/h-lista-twn-metarrythmisewn-ths-kyvernhshs.3322273.html

23/02/2015 22:45 par µarc

je vous traduis lensemble de l’article de news247 du mieux que je peux :

La liste des réformes comprend :
1 l’ensemble du 1er congrès de Salonique qui concerne le programme pour affronter la crise humanitaire
2 une grande partie du 2ème congrès qui concerne la remise sur pied de l’économie réelle, avec comme priorité la réglementation des arriérés, des prêts exorbitants et l’arrêt des ventes aux enchères de résidence principale
3 la liste contient toutes les réformes structurelles du gouvernement grec du 4ème congrès de Salonique :
a - régime fiscal équitable
b – lutte contre la fraude
c – lutte contre la corruption
d – reconstruction du secteur public et diminution de la bureaucratie
4 la liste parle des réformes dans le travail, des accords et des conventions collectives
5 Elle ne parle pas de la boite à outils de l’OCDE mais de l’accord Gouria -Tsirpas sur les réformes structurelles nécessaires dont a besoin le pays
6 Enfin elle ne parle pas de la reprise des employés publics puisque le ministre compétent a déclaré que cela sera joint au recrutement déjà prévu programmé dans le budget

° la liste sera envoyée demain matin à l’Eurogroupe, alors qu’aura lieu une téléconférence l’après midi
°° demain mardi à 12.00 se tiendra une réunion du conseil de gouvernement
°°°demain mardi 10h 30 le premier ministre rencontrera Mikis Théodorakis

24/02/2015 00:43 par julie

merci pour l’info sur propositions à l’Eurogroup. Fascinant comme tout est sur la place publique, ça doit faire enrager pas mal de monde...
Comme je ne connais pas trop bien la vie politique en Grèce, l’accord Gouria - Tsipras, de quoi s’agit-il ?

24/02/2015 01:37 par Autrement

@Christophe. Merci, mais oui, j’ai lu aussi Sapir et je trouve que la direction qu’il montre est tout à fait possible ! Je pense qui si cette voie est la bonne, tôt ou tard les Grecs la trouveront, car ils ne peuvent ni ne veulent continuer comme avant. D’autre part, Attac publie toutes sortes d’analyses et de prises de position radicalement anti-libérales et anti-finance, et il me paraît inexact de dire que

"dans les groupes ATTAC une parole non libérale se voit souvent considérée comme communiste et refoulée "

et que ce serait donc par anti-communisme (lequel ?) que l’article de Khalfa s’interrogeait sur l’opportunité ou non pour la Grèce d’une sortie forcée de l’UE et/ou de l’euro. Attac organise d’aiileurs une manifestation internationale le 18 mars, avec mobiiisation solidaire des citoyens des autres pays, à l’occasion du déménagement de la BCE et de sa réinstallation dans son nouveau siège de... Francfort. Ce serait une bonne idée qu’en France cette manifestation ait un écho, avec campagne d’éducation populaire sur ce qu’est l’actuel carcan monétaire et institutionnel de l’Europe de Bruxelles, et sur la trahison de notre NON au TCE par le PS. Jusqu’ici, à part la CGT Île-de-France qui a appelé à la manif du 15 février (ainsi au moins que le SneSup-FSU), il n’y a guère d’organisations autres que politiques (et encore ! ) qui aient manifesté un soutien énergique à la Grèce. Quant aux medias, ils sont au-dessous de tout et s’efforcent principalement de faire comme si de rien n’était, ni pour la Grèce (qu’on n’a qu’à abandonner à son triste sort), ni surtout pour les Français, qu’il s’agit d’occuper ailleurs. Seule fenêtre entrouverte : ce soir sur Arte, avec Costa-Gavras, qui a pu dire ce qu’il pensait de "la grosse bertha". Merci aussi à μarc ; la une de Αυγή (Avghi), le journal de Syriza, titre aussi sur les éléments du programme de Thessalonique contenus dans l’envoi de ce mardi à l’Eurogroupe. Qui vivra verra.

24/02/2015 14:00 par µarc

@ Julie
j’ai traduit Phonétiquement donc je ne connais pas l’orthographe du nom en caractères latins,
je pense qu’il s’agit du responsable de l’Eurogroupe
il y a beaucoup d’allusions et références qui me sont étrangères,
j’ai voulu faire voir qu’en Grèce les cartes sont sur la table ce qu’on appelle la transparence,
les lecteurs du Grand soir ont eu le contenu des propositions, comme les grecs, avant les responsables européens.
ça laisse quand même pantois !!!!

24/02/2015 19:33 par Autrement

@μarc et Julie. ΟΟΣΑ (Οργανισμός Οικονομικής Συνεργασίας και Ανάπτυξης), c’est en français l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Non, "Gouria" n’est pas le directeur de l’Eurogroupe : il s’agit du secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria.
Le contenu de l’accord n’est pas précisé dans la liste traduite par μarc (accord a minima, développé dans un texte plus complet, mais trop technique pour moi sur ce sujet !) ; il est seulement dit ici que le gouvernement grec ne se réfère pas à la "boîte à outils" (εργαλειοθήκη) que lui proposait l’OCDE ; boîte dans laquelle je pense que ne figuraient ni faucille, ni marteau, mais plutôt des scies et des tenailles.
Voir ici.
Les "yeux doux" (dans ce lien et d’autres) étaient une interprétation : Tsipras pensait seulement à ce qui l’attend.

25/02/2015 00:56 par julie

... et on continue la transparence. Ce lien semble donner le texte de la proposition (en anglais) , accepté par l’Eurogroupe.
http://clamo.ftdata.co.uk/files/2015-02/24/GREEK%20GVT%20REFORM%20AGENDA.pdf

25/02/2015 07:22 par cunégonde Godot

Giscard conseille à la Grèce de sortir de l’euro, première condition pour réaliser son programme.
Même si pour lui c’est seulement une manière de se débarrasser d’un pays qui a désormais effectué le principal : rembourser la dette bancaire. son analyse est globalement juste. C’est peut-être ce que cherche Syriza, gagner du temps pour se préparer à cette rupture. Espérons...
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article5642

25/02/2015 10:08 par Autrement

"Un pavé dans la marre" par le Yeti, ici :
Je cite : "la liste des réformes proposée par le gouvernement grec à la Troïka a été directement rédigée sur l’ordinateur d’un économiste de la Commission européenne, un certain Declan Costello, le lundi 23 février à 22h09.(...)Car l’affaire révèle bien plus une précipitation mal contrôlée de l’Eurogroupe pressée d’afficher un accord, qu’un faux-pas du gouvernement Tsipras signant sous la contrainte un document qui au final ne mange pas de pain, mais lui permettra (peut-être) de bénéficier d’une petite rallonge de quatre mois. "
Et dans les commentaire :
"Bob 25 février à 09:18 : Hallucinant ! Yanis Varoufakis n’aurait donc pas tapé le texte d’accord de ses propres mains ! Quel scandale...
Le Yéti 25 février à 09:33 : Non, le "scandale" est surtout que la Commission européenne, pressée d’afficher un accord dans les délais, ait fait le boulot de secrétariat à la place des Grecs. Car il est clair que les propositions ont été discutées entre elle et Varoufakis, et que celui-ci ne les a pas acceptées les yeux fermés."

On passe de Sophocle à Aristophane (mais c’est toujours du démos qu’il s’agit).

25/02/2015 11:48 par Autrement

ΝΒ. Pour info (incomplète évidemment). Je constate à cette heure que le "pavé" du Yeti a disparu de son blog de Politis.

25/02/2015 12:49 par Dwaabala

Oui, étonné, j’ai entendu dire à la radio que les ordinateurs de l’Eurogroupe étaient en train de tourner pour donner la réponse aux propositions grecques.

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