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Thème : Arménie

Les enjeux de l’échiquier Arménie-Azerbaïdjan

Pepe ESCOBAR

Pepe Escobar analyse les enjeux et les racines historiques du conflit qui agite le Caucase. Un conflit qui dépasse les frontières du Haut-Karabakh avec notamment l’implication de la Turquie qui semble vouloir attirer la Russie dans un nouveau bourbier pour gagner plus de libertés sur d’autres théâtres de guerre. (IGA)

Peu de points chauds géopolitiques sur la planète peuvent rivaliser avec le Caucase : cette intraitable Tour de Babel tribale, depuis toujours carrefour controversé d’empires du Levant et de nomades des steppes eurasiennes. Et il devient encore plus désordonné quand on y ajoute le brouillard de la guerre. Pour tenter de faire la lumière sur l’actuel affrontement Arménie-Azerbaïdjan, nous allons parcourir les faits de base avec quelques éléments de fond essentiels. À la fin du mois dernier, Ilham Aliyev, « l’homme fort » de l’Azerbaïdjan, au pouvoir depuis 2003, a lancé une guerre de facto sur le territoire du Haut-Karabakh détenu par l’Arménie. Lors de l’effondrement de l’URSS, le Haut-Karabagh avait une population mixte composée de chiites azéris et de chrétiens arméniens. Pourtant, même avant l’effondrement, l’armée azerbaïdjanaise et les indépendantistes arméniens étaient déjà en guerre (1988-1994), entraînant un triste bilan de 30 000 morts et environ un million de blessés. La République du Haut-Karabakh (...) Lire la suite »

La guerre hybride entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie

Varoujan SIRAPIAN

Le 12 juillet 2020 la confrontation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est montée d’un cran. L’origine du conflit remonte à la guerre de 1992 entre l’Azerbaïdjan et l’Artsakh (Haut Karabagh) terminée en 1994 par la victoire des Arméniens avec la signature d’un cessez-le-feu. Depuis lors, des escarmouches fréquentes ont eu lieu sur les lignes de contact entre les deux parties. Jusqu’en 2016 les violations du cessez-le-feu (toujours par l’Azerbaïdjan, la partie arménienne ne faisant que répondre) se limitaient aux lignes de contact autour d’Artsakh.

Depuis 1994 les deux parties se réunissent régulièrement sous la houlette du groupe de Minsk (OSCE) pour trouver une solution pacifique à ce conflit et le respect du droit à l’auto-détermination du peuple de l’Artsakh. En avril 2016, l’Azerbaïdjan a décidé d’élargir le champ de ses attaques en déclenchant une guerre éclaire de 4 jours sur environ 800 km de frontières incluant non seulement l’Artsakh mais aussi l’Arménie. Ce qui s’est passé le 12 juillet et les jours suivants sont la continuité de cette stratégie de la tension voulue par Bakou pour détourner le mécontentement de plus en plus grandissant de la population à cause de la crise économique (suite à la chute vertigineuse du prix du pétrole) en attisant la flamme patriotique nourrie par la haine anti-arménienne. Bien que l’Azerbaïdjan soit incomparablement plus riche que l’Arménie, le niveau de vie du peuple d’en bas est presque identique que celui d’Arménie. Ceci à cause d’un régime oligarchique corrompu, basé sur le clientélisme du clan Aliyev, (...) Lire la suite »

Pinar Selek : Parce qu’ils sont arméniens

Pascal MAILLARD
C’est un petit livre mais un grand texte, profondément humaniste, lucide et critique. Un livre de témoignage, écrit « avec les mots du cœur, en étant maître de sa parole », par une femme engagée qui a touché du doigt « les désastreuses séquelles présentes sur une terre mutilée par le génocide ». « Assise sur le banc des témoins », Pinar Selek ne sait pas « qui est juge ou procureur », mais elle prend la parole « devant l’obscur mécanisme de l’Histoire ». Le livre commence par « Il était une fois », un conte inventé par Pinar Selek il y a bien des années et dont la signification allégorique est en surplomb de l’ouvrage : nous pouvons changer le comportement des hommes si nous nous exprimons « avec les mots du cœur, en étant maître de sa parole ». C’est pour Pinar Selek plus qu’une espérance ou une utopie. C’est une part du sens de sa vie, de ses engagements, de ses actions, de son œuvre. Rédigé en 2014 et composé de 16 chapitres très courts, soit autant d’années qui séparent Pinar Selek de son arrestation et des (...) Lire la suite »