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Thème : Chine

Blocage de la tronçonneuse : Javier Milei se tourne vers Pékin

Diego BERTOZZI

Qu'est-ce qui a provoqué la « reconversion » – même partielle, elle reste un signe intéressant – du président argentin, qui entend désormais organiser une visite officielle à Pékin à l'occasion du Forum Chine-Celac (Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes) pour 2025 ?

Le président anarcho-libéral argentin, qui avait paradé pendant la campagne électorale en brandissant une tronçonneuse, symbole de sa lutte contre tout ce qui est public et étatique – traces de sang du communisme – se voit contraint d'ajuster son programme en matière de relations internationales. Ce sont ces dernières, dans leur indéniable concrétisation et mutation, qui ramènent à la réalité le Milei qui s'était présenté comme l'inébranlable porte-drapeau du consensus de Washington et s'était enlisé dans la vision d'un monde traversé par le conflit entre le bien et le mal. Un alignement total qui le plaçait en première ligne dans la lutte contre le « communisme décadent » représenté par le Brésil, Cuba, le Nicaragua, le Venezuela et, plus encore, la Chine. Avec les communistes, a-t-il promis lors de la campagne électorale, « plus aucun accord ne sera conclu », notamment parce qu'en Chine « les gens ne sont pas libres, ils ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent, et lorsqu'ils font (…) Lire la suite »
Victor Hugo : « J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra son butin à la Chine spoliée ».

Une bande de « chercheurs » sinophobes accuse deux prestigieux musées français de complaisance envers la Chine

Albert ETTINGER

Dans une tribune du journal Le Monde (1), 27 « chercheurs » sinophobes ont diffamé deux des grands musées nationaux français, le musée du Quai Branly-Jacques Chirac et le musée Guimet. Ils les accusent de courber l’échine « devant Pékin » en « effaçant le mot ‘Tibet’ de leurs collections ».

Les 27 apprentis maccarthystes se sont dits étonnés « de la suppression, dans le catalogue des objets tibétains, du nom "Tibet" au profit de l’appellation chinoise "région autonome du Xizang". » Et d’expliquer que, à leurs yeux, cette « modification n’est que l’application d’une loi en vigueur depuis 2023 en République populaire de Chine et montre bien la volonté que le Tibet [...] doit être rayé des cartes et des consciences, au présent comme au passé ». Car selon eux, « la terminologie employée » au sein des deux musées reflèterait « les desiderata de Pékin en matière de réécriture de l’histoire et d’effacement programmé des peuples non han », cela « jusqu’à en perdre aujourd’hui leur propre ethnonyme et celui de leur territoire ancestral. » On est en plein délire. Mais chacun se ridiculise comme il peut. Nos « chercheurs » sinophobes y réussissent à merveille en étalant aux yeux du monde non seulement leur obsession et leur haine pathologique de la Chine populaire, mais en (…) Lire la suite »
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Ainsi va la Chine en 2024

Bruno GUIGUE

On aura beau tenter d’occulter cette évidence, elle saute aux yeux : la Chine a accompli en soixante-quinze ans ce qu’aucun pays n’a réussi à faire en deux siècles. Elle a imaginé des solutions inédites, multiplié les succès comme les échecs. Aujourd’hui, cette odyssée continue, charriant à nouveau son lot d’incertitudes. Un regard rétrospectif, toutefois, laisse voir l’immensité du chemin parcouru, la profondeur des transformations accumulées, l’importance des progrès réalisés.

La République populaire de Chine a été proclamée par Mao Zedong le 1er octobre 1949. Lorsqu’ils fêtent cet anniversaire, les Chinois savent bien ce qu’est devenu leur pays. Mais ils savent aussi dans quel état il se trouvait en 1949. Dévasté par des décennies de guerre civile et d’invasion étrangère, c’était un champ de ruines. D’une pauvreté inouïe, le pays ne représentait qu’une part infime de l’économie mondiale, alors qu’il en représentait encore le tiers en 1820. Le déclin de la dynastie Qing et l’intrusion des puissances prédatrices ont ruiné cette prospérité. Avec le « siècle des humiliations », la Chine a subi les affres d’une longue descente aux enfers. Le pays a été occupé, pillé et ruiné. En 1949, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Ravagées par la guerre, les infrastructures sont délabrées. Incapable de nourrir la population, l’agriculture souffre de l’absence criante d’équipements, d’engrais et de semences. En 1949, la Chine offre le spectacle d’une misère (…) Lire la suite »
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Économie socialiste de marché

Pino ARLACCHI

La voie chinoise comme nouveau modèle de développement. Nous y étions déjà avec la troisième voie de Berlinguer. La nouvelle résolution visant à faire progresser la modernisation chinoise.

Le Comité central du Parti communiste chinois (PCC) a adopté une résolution historique visant à approfondir les réformes et à faire progresser la modernisation de la Chine. Au cours de la troisième session plénière du 20e Comité central, Xi Jinping, au nom du Bureau politique du Comité central, a expliqué le processus interne qui a conduit à la rédaction du document. Un plan stratégique pour réaliser les objectifs du PCC, assurer un avenir prospère à la Chine et relever les défis grâce à des réformes profondes et ciblées. "L'élaboration de plans de réforme et de dispositions axées sur notre mission principale a été une expérience réussie pour le Parti dans la conduite de la réforme et de l'ouverture", a déclaré Xi Jinping. Par conséquent, sur la base de l'expérience pratique et en tenant compte des besoins réels, le Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, a expliqué Xi, a confié à la troisième session plénière du 20e Comité central du PCC la tâche d'analyser (…) Lire la suite »
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L’OTAN accélère son conflit avec la Chine

Vijay PRASHAD

Lors du sommet de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) à Washington, l'attention s'est portée sur l'Ukraine. Dans la Déclaration de Washington, les dirigeants de l'OTAN ont écrit : "L'avenir de l'Ukraine est dans l'OTAN".

L'Ukraine a officiellement demandé à adhérer à l'OTAN en septembre 2022, mais elle s'est vite aperçue que, malgré le large soutien de l'OTAN, plusieurs États membres (comme la Hongrie) n'étaient pas à l'aise avec l'idée d'une escalade du conflit avec la Russie. Dès le sommet de l'OTAN à Bucarest en 2008, les membres ont salué "les aspirations euro-atlantiques de l'Ukraine et de la Géorgie à l'adhésion à l'OTAN. Nous sommes convenus aujourd'hui que ces pays deviendront membres de l'OTAN". Toutefois, le Conseil de l'OTAN a hésité en raison du conflit frontalier avec la Russie. Si l'Ukraine avait été intégrée à la hâte dans l'OTAN et si le conflit frontalier s'était aggravé (comme ce fut le cas), l'OTAN aurait été entraînée dans une guerre directe contre la Russie. Au cours de la dernière décennie, l'OTAN a renforcé sa présence militaire le long des frontières de la Russie. Lors du sommet de l'OTAN au Pays de Galles (septembre 2014), l'OTAN a mis en œuvre son plan d'action rapide (…) Lire la suite »

Guerres et destructions : Biden et Trump sont égaux

Fabio MINI

Quel âge d'or ! En Ukraine, les armes occidentales n'apportent pas la victoire. Le Moyen-Orient est en feu, avec la Chine, c'est un défi ouvert. Et rien ne changera de sitôt.

Absorbés par la ration quotidienne d'absurdités et accros à l'absence de raisonnement, nous vivons une époque tout à fait heureuse. De l'ignorance béate. Difficile alors de retrouver un minimum d'objectivité, et encore plus difficile de trouver une lueur où le bon sens, moteur de la sagesse populaire, parvient à bloquer la vague de mucilage pseudo-politique et géopolitique qui nous engloutit. Comme la flore marine éponyme qui se nourrit de chaleur et d'abondance de "nutriments" naturels et synthétiques, la propagande a colmaté les filtres intellectuels, alourdi les filets et asphyxié la vie d'une mer cérébrale déjà fermée comme notre Adriatique. Les crises et les conflits armés semblent être devenus chroniques, ou du moins on veut nous le faire croire, et sont donc passés de l'urgence à l'ordinaire. La fiction des armes occidentales en Ukraine En Ukraine, la Russie semble dans une impasse et Zelensky et ses hommes font semblant de croire que le soutien occidental peut renverser (…) Lire la suite »
Progrès économique accompagné d’améliorations des conditions de vie et de la protection de l’environnement.

Ouverture du troisième plénum du 20e CC du PCC : perspectives, réformes et vision de Xi Jinping

Francesco Maringiò

Le troisième plénum du 20e comité central du parti communiste chinois s'est ouvert à Pékin. Il s'agit traditionnellement d'un événement crucial pour l'annonce des politiques économiques qui définissent l'agenda des années à venir. Il existe d'illustres précédents, comme le troisième plénum du 11e CC qui a jeté les bases de la politique de "réforme et d'ouverture", le 14e en 1993 qui a lancé le concept d'"économie socialiste de marché" et, vingt ans plus tard, le 18e qui a mis l'accent sur la "modernisation socialiste" et le "rôle décisif du marché dans l'allocation des ressources". Tous ces événements ont non seulement représenté un moment important de discussion interne au sein du parti, mais ont également permis d'élaborer des programmes articulés de réformes et de politiques économiques pour les décennies à venir.

Au moment où le troisième plénum vient de s'ouvrir, il est imprudent de s'aventurer dans des prédictions. Toutefois, nous pouvons classer quelques considérations pour nous guider dans une discussion aussi compliquée qu'importante. Tout d'abord, il y a l'économie chinoise qui, ces dernières années, a connu une lente reprise par rapport au rythme auquel nous étions habitués les années précédentes. Cela s'explique par le fait que l'économie mondiale - dans laquelle celle de la Chine est parfaitement intégrée - est elle-même confrontée à des problèmes de croissance multifactorielle sur le plan purement économique et qu'elle est devenue un environnement plus compétitif pour la Chine sur le plan géopolitique. En outre, il existe certaines spécificités chinoises qui ont été longuement discutées tant en Chine qu'à l'étranger. Ce plénum a été précédé de réunions qui se sont concentrées sur certaines priorités économiques. Lors de la réunion du Politburo en avril, la modernisation et le (…) Lire la suite »
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Gaza. Où sont la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil... ?

Djamel LABIDI

Les massacres à Gaza sont sans fin. Il n'y a pas dans l'Histoire un tel précédent. Avec ces massacres, Israël et les Etats Unis ont inscrit à jamais leur condamnation morale dans l'histoire de l'humanité. Netanyahou, monstre parmi les monstres, ne sera pas repu du sang palestinien. Il ne s'arrêtera pas si personne ne l'arrête. Il compte sur la lassitude de l'opinion mondiale, pire sur sa résignation.

Il faut le dire, il n'y a jusqu'à présent que “ les gens ” qui se sont dressés dans d'immenses manifestations d'indignation et de compassion douloureuse dans le monde. Pas leurs Etats. Qu'ont fait ceux-ci qui ne soient pas seulement verbal, politique, au mieux diplomatique ? Qu'ont-ils fait de matériel, de tangible, d’efficace sur Israël. Ils n'ont rien fait de ce genre. Ils se sont indignés comme “ les gens ”. A quoi donc servent les Etats s'ils ne font que s'indigner, dénoncer, condamner comme de simples citoyens. N'est-ce pas eux qui détiennent la puissance matérielle, la force d'agir ? Seuls l'ont fait, le Yémen des Houtis, et aussi le Hezbollah au Liban. Honneur à eux. Ils n'ont pas eu peur des conséquences dont d'autres disent avoir si peur pour leurs pays, en réalité pour eux-mêmes. Qui disait que "“ e courage est de faire ce qui est juste ” ? Certes, on peut faire observer que des pays comme l'Afrique du Sud, la Turquie, l'Algérie ont mené un combat d'une valeur (…) Lire la suite »
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Un espoir concret pour Gaza : la déclaration de Pékin signée par les factions palestiniennes

Francesco MARINGIO

Le 23 juillet, Wang Yi, membre du bureau politique du comité central du PCC et ministre des Affaires étrangères, a assisté à la cérémonie de clôture des pourparlers de réconciliation des factions palestiniennes à Pékin. À l'issue des discussions, les représentants de 14 factions palestiniennes (y compris des délégués de haut niveau du Hamas et du Fatah) ont signé la "Déclaration de Pékin" pour mettre fin aux divisions et renforcer l'unité nationale palestinienne. Le 23 juillet également, le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, est arrivé à Pékin à l'invitation de son homologue chinois. Il s'agissait de sa première mission en Chine depuis le début du conflit, afin de discuter des possibilités concrètes de trouver une solution politique à la guerre en cours en Europe de l'Est.

Dans la foulée, les représentants de deux peuples impliqués dans des guerres qui bouleversent non seulement leur avenir, mais l'ordre international lui-même, se rendent en Chine pour discuter des conditions de la paix et trouver un moyen diplomatique de mettre un terme au bruit des armes. Tout cela représente un succès incontestable pour la diplomatie chinoise qui a su, après la médiation très réussie de l'accord entre l'Arabie Saoudite et l'Iran en mars 2023, créer les conditions pour que la solution politique et diplomatique aux conflits actuels progresse. Ces jours-ci, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, se trouve aux États-Unis et s'adressera au Congrès. Bien que Washington, au cours de tous ces mois, n'ait pas bougé le petit doigt pour mettre fin aux violences commises par l'armée israélienne à l'encontre de la population palestinienne et qu'il ait opposé à plusieurs reprises – et de manière incroyable – son veto aux résolutions de l'ONU appelant à un (…) Lire la suite »

Trump, Taïwan et ce formidable quid pro quo pour défendre le dollar

Alessandro VOLPI

L'ancien président a déclaré que les États-Unis pourraient renoncer à défendre Taïwan contre une invasion chinoise. Derrière cette option, médiatisée par le retrait de Joe Biden, il y aurait un accord tacite avec Pékin pour maintenir le dollar comme monnaie dominante, affaiblissant les “ big tech ” et les grandes fortunes et favorisant ainsi les “ alliés ” de l'ancien président, Elon Musk en tête.

Le discours de Donald Trump et les déclarations de son second James Vance sur Taïwan revêtent une importance considérable. En pratique, Trump, l'adversaire le plus farouche de la Chine lors de sa précédente présidence, affirme, presque sans y penser, que les États-Unis pourraient renoncer à défendre Taïwan et ouvrir ainsi la porte à une "conquête" chinoise. Il s'agit là d'une position d'un poids gigantesque. Que se cache-t-il derrière une telle affirmation ? Deux éléments peuvent nous aider à y voir plus clair. Le premier. Trump veut ramener aux États-Unis des pans entiers de la production étasunienne : en substance, une réindustrialisation. Pour ce faire, des financements du reste du monde sont nécessaires pour acheter la dette des EU, et la dollarisation ne doit donc en aucun cas être remise en cause. La Chine est le pivot de la dollarisation, car environ un tiers du commerce mondial concerne des biens et des services chinois. La décision de la Chine de se désengager du dollar (…) Lire la suite »