Plein écran
98 commentaires

Ainsi va la Chine en 2024

On aura beau tenter d’occulter cette évidence, elle saute aux yeux : la Chine a accompli en soixante-quinze ans ce qu’aucun pays n’a réussi à faire en deux siècles. Elle a imaginé des solutions inédites, multiplié les succès comme les échecs. Aujourd’hui, cette odyssée continue, charriant à nouveau son lot d’incertitudes. Un regard rétrospectif, toutefois, laisse voir l’immensité du chemin parcouru, la profondeur des transformations accumulées, l’importance des progrès réalisés.

La République populaire de Chine a été proclamée par Mao Zedong le 1er octobre 1949. Lorsqu’ils fêtent cet anniversaire, les Chinois savent bien ce qu’est devenu leur pays. Mais ils savent aussi dans quel état il se trouvait en 1949. Dévasté par des décennies de guerre civile et d’invasion étrangère, c’était un champ de ruines. D’une pauvreté inouïe, le pays ne représentait qu’une part infime de l’économie mondiale, alors qu’il en représentait encore le tiers en 1820. Le déclin de la dynastie Qing et l’intrusion des puissances prédatrices ont ruiné cette prospérité. Avec le « siècle des humiliations », la Chine a subi les affres d’une longue descente aux enfers. Le pays a été occupé, pillé et ruiné. En 1949, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Ravagées par la guerre, les infrastructures sont délabrées. Incapable de nourrir la population, l’agriculture souffre de l’absence criante d’équipements, d’engrais et de semences.

En 1949, la Chine offre le spectacle d’une misère ahurissante. Composée pour l’essentiel de paysans pauvres, la population chinoise a le niveau de vie le plus faible de la planète, inférieur à celui de l’Inde ex-britannique et de l’Afrique sub-saharienne. Sur cette terre où l’existence ne tient qu’à un fil, l’espérance de vie est de 36 ans. Abandonnée à son ignorance malgré la richesse d’une civilisation plurimillénaire, la population chinoise compte 85% d’analphabètes. Cette misère n’a rien d’une fatalité : conséquence d’une exploitation éhontée, elle est l’expression de rapports sociaux de type semi-féodal. Heureusement, cette société inique n’était pas faite pour durer. Las de croupir dans le dénuement et la saleté, les paysans ont fini par mettre à bas le vieil ordre social en se rangeant au côté de Mao Zedong et du parti communiste. Événement inouï, cette révolution paysanne a fait basculer le quart de l’humanité du côté du socialisme. Libérée et unifiée par Mao, la Chine s’est engagée sur la voie étroite du développement d’un pays arriéré. D’une pauvreté inimaginable, isolée et sans ressources, elle a exploré des chemins inconnus.

Soixante-quinze ans plus tard, l’économie chinoise représente 20% du PIB mondial en parité de pouvoir d’achat, et elle a dépassé l’économie étasunienne en 2014. En 2023, le PIB chinois (PPA) représente 142% du PIB des États-Unis. La Chine fabrique 50% de l’acier mondial. Son industrie représente le double de celle des États-Unis et quatre fois celle du Japon. Elle est la première puissance exportatrice mondiale. Premier partenaire commercial de 130 pays, elle a contribué à 30% de la croissance mondiale au cours des dix dernières années. Fulgurant, ce développement économique a amélioré les conditions d’existence matérielle des Chinois de façon spectaculaire. Avec 400 millions de personnes, les classes moyennes chinoises sont les plus importantes du monde. En 2019, 140 millions de Chinois sont partis en vacances à l’étranger : interrompu par la crise sanitaire, cet appétit pour les voyages va connaître une nouvelle vigueur. L’espérance de vie moyenne est passée de 36 à 64 ans sous Mao (de 1950 à 1975) et elle atteint aujourd’hui 78,2 ans (contre 76,1 ans aux États-Unis et 67 ans en Inde). Le taux de mortalité infantile est de 5,2‰ contre 30‰ en Inde et 5,4‰ aux États-Unis. L’analphabétisme est éradiqué. Le taux de scolarisation est de 100% dans le primaire et de 97% dans le secondaire. A l’issue de l’enquête internationale comparative sur les systèmes éducatifs pour l’année 2018, l’Organisation de coopération et de développement économique a attribué la première place à la République populaire de Chine.

Attestée par l’ONU, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l’OCDE, l’ampleur des progrès accomplis par la Chine donne le vertige. D’après l’ex-économiste en chef de la Banque mondiale, l’apparition d’une énorme classe moyenne en Chine est la principale cause de la réduction des inégalités mondiales entre 1988 et 2008 : en vingt ans, la Chine a réussi à extraire de la pauvreté 700 millions de personnes.¹ Des résultats colossaux, sans commune mesure avec les progrès enregistrés dans des pays, comme l’Inde, qui avaient un niveau de développement comparable en 1950. Mieux encore, la « pauvreté extrême » (selon les normes internationales) a été éradiquée en 2021 au terme de dix ans d’efforts. Près de 100 millions de personnes ont enfin obtenu les « cinq garanties » : nourriture, vêtements, logement, éducation et santé. Cette disparition de la misère se lit aussi dans les statistiques portant sur les revenus. Calculé en parité de pouvoir d’achat, le revenu annuel moyen disponible par tête des Chinois atteint 19 340 $, soit 83% de celui des Français. Chaque année, il progresse de 5% environ. Avec la généralisation de la protection sociale, 95% des Chinois ont une assurance-maladie, alors que la moitié de la population mondiale n’en a aucune. Corrigeant les effets des réformes structurelles des années 1990, le parti communiste a mis l’accent sur la réduction des inégalités et la recherche de la « prospérité commune ». Le salaire moyen réel a quadruplé en vingt ans, notamment sous l’effet de la mobilisation ouvrière, et les entreprises étrangères ont commencé à délocaliser leur activité à la recherche d’une main d’œuvre moins coûteuse.

En développant le marché intérieur, la politique de Xi Jinping pousse à la hausse l’ensemble des salaires. Société de paysans jusque dans les années 1980, la société chinoise est devenue une société majoritairement urbaine. Le système éducatif forme massivement des ingénieurs, des médecins, des techniciens hautement qualifiés. L’une des questions fondamentales qui se posent aux pays en voie de développement est celle de l’accès aux technologies modernes. La Chine de Mao Zedong a bénéficié de l’aide de l’URSS jusqu’à son interruption en 1960 lors du schisme sino-soviétique. C’est pour pallier cette difficulté que Deng Xiaoping a organisé en 1979 l’ouverture progressive de l’économie chinoise aux capitaux extérieurs : en échange des profits réalisés en Chine, les entreprises étrangères y procéderaient à des transferts de technologie vers les entreprises chinoises. En quarante ans, les Chinois ont assimilé les technologies les plus sophistiquées. Aujourd’hui, la part de la Chine dans les industries de haute technologie atteint 28% du total mondial et elle a surclassé les États-Unis. Il est vrai que la Chine dispose de ressources humaines considérables. Elle envoie 550 000 étudiants à l’étranger et elle en reçoit 400 000. Doté de 80 technopoles, le pays est numéro un mondial pour le nombre de diplômés en sciences, technologie et ingénierie, et il en forme quatre fois plus que les États-Unis.

Cette percée technologique du géant chinois va de pair avec la transition énergétique. Signataire de l’Accord de Paris sur le climat, la Chine est le premier investisseur mondial dans les énergies renouvelables : en 2023, ses investissements ont représenté les deux tiers des investissements mondiaux. Elle possède 60% des panneaux solaires et 50% des éoliennes de la planète. La plupart des bus électriques en service dans le monde sont fabriqués en Chine. Elle contient 50% des véhicules électriques du monde et elle en fabrique trois fois plus que les États-Unis. La Chine a le réseau ferré à grande vitesse le plus grand du monde (42 000 km), et l’entreprise publique CRRC est numéro un mondial de la construction de TGV. Pour faire reculer le désert, la Chine a engagé la plus grande opération de reboisement de l’histoire humaine (35 millions d’hectares). Prenant au sérieux la désastreuse pollution de l’atmosphère, elle a réussi à juguler ce phénomène, et on peut désormais admirer le ciel bleu au-dessus de Pékin. Voulant bâtir une « civilisation écologique », Xi Jinping ne lésine pas sur les moyens. Outre les investissements massifs dans les énergies renouvelables et la lutte contre la pollution de l’air, de l’eau et du sol, un ambitieux programme nucléaire va faire de la Chine le numéro un mondial : le premier réacteur de quatrième génération a été mis en service dans le Shandong en novembre 2023.

Le développement spectaculaire de la République populaire de Chine est le résultat de soixante-quinze ans d’efforts titanesques. Adoptant une voie originale vers le développement, les Chinois ont inventé un système que les catégories en usage en Occident peinent généralement à décrire. Loin d’être une « dictature totalitaire », c’est une démocratie populaire dont la légitimité repose exclusivement sur l’amélioration des conditions d’existence du peuple chinois. Organe dirigeant du pays depuis 1949, le parti communiste sait que la moindre déviation hors de la ligne du mieux-être collectif provoquerait sa chute. Comparé à une démocratie idéale qui n’existe nulle part, ce système n’est pas sans inconvénients : l’opacité des centres de décision, le monolithisme des médias officiels, l’impossibilité de débattre des sujets interdits. Mais si on le compare aux « démocraties » existantes, il présente aussi des avantages : le souci de l’intérêt commun, la primauté du long terme, la culture du résultat, la sélection méritocratique des dirigeants. Pas plus que le système occidental, le système politique chinois n’est exempt de contradictions. Va-t-il durer encore longtemps ? Nul ne le sait, mais sa résistance aux changements depuis soixante-quinze ans plaide en sa faveur. Croyant que la démocratie repose sur la foire d’empoigne électorale, les Occidentaux ne comprennent pas la politique chinoise. Sans doute un effet de la divergence entre deux cultures qui n’ont pas le même univers symbolique. Peut-être aussi parce que les Occidentaux sont aveugles à la réalité de leur système : ils ne voient pas que chez eux le président est désigné par les banques, alors qu’en Chine les banques obéissent au président.

Loin d’être despotique, le pouvoir communiste a des comptes à rendre à la population. C’est pourquoi l’image véhiculée par les médias occidentaux d’une population tétanisée par la peur est complètement erronée. La société chinoise est traversée par des contradictions multiples, et la contestation sociale y est monnaie courante : « Pour la plupart des observateurs, la Chine se résume à son système politique, voire à l’ombre immense de son président, Xi Jinping », relève le sinologue Jean-Louis Rocca. « La société, elle, semble avoir disparu. En général, les Chinois sont réduits à une masse d’individus soumis à la propagande du parti communiste, incapables d’avoir une opinion par eux-mêmes. Ce discours est doublement problématique. D’abord, il est méprisant pour les intéressés, surtout ceux qui sont critiques du système sans être dissidents pour autant. Il l’est également pour les désormais nombreux citoyens biculturels qui connaissent certes les défauts de la société chinoise, mais aussi la crise démocratique que traversent les sociétés européennes. Deuxième problème : ce discours ne correspond en rien à la réalité. Loin d’être amorphe, la société chinoise fait preuve d’un indéniable dynamisme et s’exprime par divers moyens ».

Ponctuée par des « incidents de masse », une contestation multiforme peut faire reculer les pouvoirs locaux, et même les sommets du parti-État. « Le champ des conflits sociaux couvre un très large spectre. Depuis la fin des années 1990, les employés des entreprises d’État en restructuration, les travailleurs migrants exploités, les propriétaires d’appartement dépossédés par les promoteurs ou les riverains d’usines polluantes n’hésitent pas à défendre leurs intérêts. Plus récemment, des livreurs se sont insurgés contre leurs conditions de travail et de rémunération, et des épargnants spoliés par la crise immobilière contre des banques ruinées par leurs pratiques spéculatives. On se souvient aussi des manifestations de novembre 2022 au cours desquelles des milliers de personnes étaient descendues dans la rue pour demander une levée de la politique dite de zéro Covid adoptée dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Même si le parti communiste chinois s’était déjà résolu à assouplir les mesures de contrôle, ce sont bien ces manifestations qui ont définitivement conduit Pékin à sortir de l’isolement sanitaire. Les Chinois expriment aussi leurs opinions sur les réseaux sociaux. Malgré la censure, ceux-ci sont devenus un vrai lieu d’échange d’informations et de points de vue ».²

Pour faire face aux revendications populaires, le parti communiste ne doit-il pas revenir aux sources de son expérience politique et suivre ce que Mao appelait « la ligne de masse » (qúnzhòng lùxiàn 群众路线) ? Appliquée pour la première fois dans les « bases rouges » des années 1930, elle consiste pour les cadres communistes à se confondre avec le peuple, à comprendre ses préoccupations, à assimiler les connaissances qu’il peut transmettre et à formuler des solutions à ses difficultés. Enraciné dans la population, le parti peut transmettre ses exigences aux instances dirigeantes, influer sur les décisions prises au sommet. L’expérience de la fin du « zéro Covid » a montré que le pouvoir était prompt à respecter le verdict des masses, et les Chinois savent que sa légitimité tient pour beaucoup à cette capacité d’écoute. Ils sont conscients qu’ils ne pourront pas remplacer le parti, mais ils savent aussi qu’il a l’obligation de tenir compte de leurs revendications. S’il se dérobe à ses devoirs, ne court-il pas le risque de perdre le consentement populaire ? En Chine, on ne peut pas changer de gouvernement, puisque le rôle du parti n’est pas négociable, mais on peut changer de politique. Dans les pays occidentaux, à l’inverse, on peut changer de gouvernement, mais on ne peut pas changer de politique, puisque la classe dominante fixe les limites a priori de toute politique possible. C’est pourquoi la démocratie libérale est en réalité une oligarchie, et non une démocratie, tandis que le régime chinois est une démocratie populaire, même si elle n’est pas libérale.

Pour Zhang Weiwei, directeur de l’Institut chinois de l’Université Fudan, « le récit occidental dominant sur la politique chinoise est basé sur un paradigme analytique extrêmement superficiel et biaisé : l’argument dit de la démocratie contre la dictature, où la démocratie et la dictature sont définies de manière unilatérale par l’Occident. Cette narration définit le multipartisme et le suffrage universel pratiqués en Occident comme un système démocratique et estime que c’est seulement en adoptant ce modèle que la Chine pourra devenir un pays normal et être acceptée par la soi-disant communauté internationale dirigée par l’Occident. Le système politique chinois est dépeint comme autoritaire et comme l’antithèse de la démocratie. Si vous n’acceptez pas cette logique politique occidentale, alors vous soutenez la dictature. Si vous ne vous dirigez pas vers le modèle politique occidental, alors vous ne menez pas de réforme politique. Ce paradigme est depuis longtemps un outil idéologique permettant à l’Occident de fomenter des révolutions de couleur et de renverser les régimes non occidentaux. Mais comme le modèle politique occidental est problématique, de nombreuses personnes commencent à le mettre en question. Dans ce système, la démocratie signifie la campagne électorale, la campagne électorale signifie le marketing politique, le marketing politique signifie l’argent, les relations publiques, la stratégie, l’image et le jeu d’acteur. Beaucoup de dirigeants savent comment jouer ce jeu, mais peu savent comment faire avancer les choses ».³

Si les Chinois semblent s’accommoder de leur système, au demeurant, c’est parce qu’ils ne perçoivent guère l’intérêt d’en changer : « D’un point de vue occidental, cette société a un défaut majeur », souligne Jean-Louis Rocca. « Une grande partie des citoyens ont aujourd’hui des doutes quant à la possibilité, ou à l’intérêt, d’établir une démocratie représentative en Chine. Mais ces doutes ne sont pas d’ordre idéologique, ils reposent sur une analyse pragmatique de la situation. Il s’agit de répondre à une question simple : la démocratie peut-elle faire mieux que le PCC ? Est-il utile de prendre des risques en s’opposant au PCC ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? ».⁴ Les Chinois savent qu’ils sont propriétaires de leur logement, qu’ils bénéficient de l’accès aux soins, que leur système éducatif est performant, que les transports sont modernes et bon marché, qu’ils peuvent voyager comme ils veulent, que les salaires augmentent, que le travail est valorisé, que les emplois ne sont pas délocalisés à l’étranger, que les minorités ethniques sont respectées, que la Chine est un grand pays souverain, qu’elle est la première puissance industrielle, qu’elle construit des infrastructures dans le monde entier, qu’elle n’est en guerre avec personne, que ses frontières sont sûres, qu’elle poursuit résolument la transition énergétique, que la sécurité dans les rues est assurée, que le terrorisme a été éradiqué, que les dirigeants sont sélectionnés selon leur compétence, que les riches et les puissants ne sont pas au-dessus des lois, etc. Ils peuvent manifester leur mécontentement, et ils ne s’en privent pas. Mais pourquoi voudraient-ils changer de système ?

Sans promouvoir pour autant un changement systémique, certains intellectuels chinois estiment que le pays ne fera pas l’économie d’une réforme politique. Professeure à la retraite de l’École centrale du Parti, Cai Xia soutient que « la politique démocratique » n’est pas contradictoire avec la « révolution socialiste » prédite par Marx, et qu’elle en est plutôt l’accomplissement. C’est pourquoi l’une des missions du parti communiste chinois est de conduire une réforme d’inspiration démocratique destinée à parachever le processus d’émancipation initié en 1949 : « Le parti communiste chinois a établi la Chine nouvelle par une révolution violente sur les ruines de l’autocratie, et guider la construction de la nouvelle Chine a été la mission fondamentale du parti communiste en tant que parti au pouvoir. Cependant, la construction dont la Chine nouvelle a besoin n’est pas seulement économique et culturelle, mais à un niveau plus fondamental, elle est la construction d’une communauté politique qui placera la Chine nouvelle dans la catégorie des pays démocratiques modernes. Mais si nous regardons la réalité en face et prenons au sérieux les leçons de l’histoire depuis que le parti a assumé cette mission en tant que parti au pouvoir, nous devons admettre qu’aujourd’hui encore cette mission n’a pas été pleinement accomplie ».⁵

Nul ne sait de quoi demain sera fait, mais un tel débat d’idées montre que la situation politique en Chine n’est pas figée. Aux yeux de nombreux intellectuels, une évolution démocratique est souhaitable, à condition de pas faire vaciller un système qui a fait ses preuves. Pour assurer l’avenir du pays, l’essentiel est de suivre une voie chinoise vers la modernité, loin d’un modèle occidental en déclin. En Chine, depuis l’Antiquité, le pouvoir politique tire sa légitimité de la délégation de souveraineté octroyée par le Ciel. Principe impersonnel qui régit le mouvement des choses, il attribue la responsabilité du pouvoir royal, puis impérial, à ceux qui s’en montrent dignes. Mais ce mandat céleste a pour corollaire la possibilité d’un changement de mandataire. Si le détenteur de la puissance terrestre se montre indigne de la fonction, le Ciel peut lui retirer son mandat. Il le confie alors à un nouveau souverain, fondateur à son tour d’une nouvelle dynastie. Pour Mencius, philosophe confucéen du IVe siècle avant notre ère, la source de légitimité se trouve dans le peuple, et cette légitimité coïncide précisément avec le mandat du Ciel : lorsque le peuple accorde sa confiance au nouveau souverain, lui remettant les clés du pouvoir impérial, il manifeste la volonté expresse du Ciel de lui octroyer le mandat : « Le Ciel voit comme mon peuple voit, le Ciel entend comme mon peuple entend ».

C’est pourquoi Mencius assume la conséquence logique du primat accordé au consentement populaire : le souverain est comme un bateau porté par les flots, et s’il se comporte de façon indigne, il est légitime que le peuple le renverse. « La légitimité politique n’est autre que le mandat du Ciel de l’ordre politique. Si le mandat du Ciel est perdu, c’est la révolution. Un pouvoir dénué de légitimité ne peut se maintenir que grâce à la violence. Mais une grande violence est impropre à établir une société efficace et une société inefficace conduit fatalement à un effondrement politique », commente Zhao Tingyang, professeur à l’Institut de philosophie de l’Académie chinoise des sciences sociales.⁶ A la lumière de cette tradition philosophique, on mesure l’écart civilisationnel entre la Chine et les États-Unis : pour le protestantisme étasunien, la réussite individuelle est le signe d’une élection divine ; pour le confucianisme chinois, le bien-être collectif est un commandement céleste. Aux antipodes de l’individualisme occidental, la société chinoise est une société holiste où l’intérêt personnel doit s’effacer devant l’intérêt commun. La tradition confucéenne fait de l’individu l’élément d’un tout défini par un réseau de relations qui l’englobe et le dépasse. Pour la pensée chinoise, l’être n’est pas substance mais relation. « La rationalité individuelle est une rationalité de compétition, alors que la rationalité relationnelle est une rationalité de coexistence », écrit Zhao Tingyang. « S’il est vrai que la coexistence précède l’existence, alors la rationalité relationnelle a aussi le pas sur la rationalité individuelle ».

C’est sans doute ce qui explique l’acceptation par les Chinois d’une direction politique unifiée sous l’égide du parti. Pour accomplir le mandat du peuple et promouvoir le bien commun, le pouvoir politique doit se donner les moyens de ses ambitions. En Chine, le centralisme et la discipline ne sont pas des pesanteurs dont il faudrait s’affranchir, mais les conditions d’une efficacité dont le peuple est seul juge. Contrairement aux oligarchies libérales qui préfèrent l’agitation de surface, la démocratie populaire à la chinoise privilégie l’action en profondeur et le développement à long terme du pays. Cette constante de la politique chinoise traverse toutes les époques. Avec « la réforme et l’ouverture » initiées en 1978, la Chine est entrée dans l’ère de la « modernisation socialiste ». Franchissant une nouvelle étape de son parcours historique, le parti communiste s’est donné pour tâche de poursuivre l’édification du socialisme en développant les forces productives. Comme le précise le comité central dans sa résolution adoptée le 11 novembre 2021, cette politique nouvelle visait à « sortir le peuple de la pauvreté et à l’enrichir le plus rapidement possible, tout en fournissant un cadre institutionnel plus dynamique au grand renouveau national ». C’est cette politique qui est poursuivie aujourd’hui, non sans aménagements dont la nécessité a été imposée par l’expérience, conformément au principe, affirmé par Mao Zedong et rappelé par Xi Jinping, de « la primauté de la pratique ».

Avec les réformes économiques et l’ouverture aux échanges, en effet, la Chine s’est dotée d’un véritable « système d’économie de marché socialiste ». Elle a instauré, au « stade primaire du socialisme, un système économique fondé sur la propriété publique et sur le développement simultané de diverses formes de propriété ». Au prix de mille difficultés, les communistes chinois ont bâti une économie mixte pilotée par un État fort dont l’objectif prioritaire est la croissance. Compte tenu des besoins colossaux du pays, son contenu a d’abord été quantitatif, et l’envolée du PIB a porté l’économie chinoise vers des sommets inégalés. Mais depuis l’accession au pouvoir de Xi Jinping, le gouvernement met davantage l’accent sur la qualité de la vie et la prospérité commune. Même si la hausse du PIB est encore largement supérieure à celle des pays riches, elle connaît une décélération qui marque le commencement d’un nouveau cycle. Avec les réformes des années 1980-1990, la politique de développement s’appuyait sur la modernisation des entreprises publiques, la constitution d’un puissant secteur privé et les transferts de technologie en provenance des pays plus avancés. Aujourd’hui, elle vise la première place dans les technologies innovantes où la Chine a fini par conquérir son autonomie stratégique.

Les résultats économiques suffiront-ils à garantir le consensus politique ? Pour Cao Jinqing, professeur de sociologie à l’Université de Shanghai, la capacité de l’élite dirigeante à se montrer vertueuse est un facteur déterminant : « Si ceux qui détiennent le pouvoir au sein du parti sont incapables de résister à la tentation d’obtenir des gains matériels par l’exercice du pouvoir, ou si, une fois que les intérêts matériels sont devenus la chose la plus importante, ces détenteurs du pouvoir cherchent à privatiser ces intérêts, en rejetant la bannière du parti communiste et du socialisme, et ne travaillent que pour eux-mêmes, sans défendre le peuple, alors c’est une trahison du mandat du ciel. Si la corruption n’est pas maîtrisée, c’est le parti au pouvoir lui-même qui en souffrira le plus. Ce n’est que si le pouvoir est exercé dans l’intérêt public qu’il gagnera le cœur de l’homme. Sinon, nous ne pouvons compter que sur une croissance économique continue et sur des créations d’emploi toujours plus nombreuses pour maintenir le pouvoir politique. Mais s’appuyer uniquement sur des facteurs matériels est une approche insuffisante, et si jamais il y a des revers majeurs sur ce front, les choses peuvent devenir extrêmement dangereuses. C’est pourquoi la lutte contre la corruption n’est pas un slogan creux. Chacun, quelle que soit sa position, doit être sévèrement puni pour toute infraction à la discipline du parti ou à la loi de l’État. Le mandat céleste vous a été donné, et vous ne pouvez pas agir uniquement dans votre propre intérêt, mais vous devez plutôt défendre le peuple ».⁷

Avec le « socialisme de la nouvelle ère », la Chine a connu un net changement de cap par rapport à la période maoïste. Mais il ne faut pas se méprendre : la construction du socialisme est toujours à l’ordre du jour, et l’ouverture économique ne signifie nullement un changement de système. Ceux qui ont vu dans la réforme un abandon du socialisme ont confondu la fin et les moyens. Prenant leurs désirs pour des réalités, ils ont privilégié les éléments de rupture et ignoré les éléments de continuité. Le socialisme actuel aurait-il vu le jour sans les avancées antérieures ? C’est ce qu’explique Jiang Shigong, professeur de droit à l’Université Tsinghua : « Xi Jinping a clairement dit que les trente années qui ont précédé la réforme et l’ouverture et les trente années qui ont les ont suivies ne pouvaient être considérées comme mutuellement contradictoires. Dans la première période de la réforme et de l’ouverture, il y avait quelques personnes qui voulaient répudier complètement Mao Zedong, mais Deng Xiaoping s’est résolument opposé à ces propositions, soulignant clairement que s’il n’y avait pas eu le camarade Mao Zedong, notre peuple chinois aurait tâtonné dans l’obscurité pendant une période beaucoup plus longue. Et c’est sous la direction de Deng Xiaoping que le centre du parti est parvenu à une évaluation objective des contributions et des échecs de Mao Zedong. De la même manière, en l’absence de la réforme et de l’ouverture et de la reconstruction moderne poussée par Deng Xiaoping, la Chine n’aurait pas pu s’élever aussi rapidement, en effectuant un tel saut historique : avec Mao Zedong, la Chine s’est mise debout (zhànqǐlái 站起来), avec Deng Xiaoping elle s’est enrichie (fù qǐlái 富起来), et avec Xi Jinping elle est devenue forte (qiáng qǐlái 强起来) ».⁸

L’originalité – et peut-être la démesure – de Mao Zedong, ce fut la tentative d’accélérer le développement des forces productives en accentuant la transformation des rapports sociaux. Pour consolider la voie socialiste, disait-il, il faut poursuivre la lutte des classes à l’intérieur du pays. Ce volontarisme révolutionnaire a jeté les bases de l’industrialisation, contribué à généraliser l’éducation, libéré les femmes du patriarcat, éradiqué les épidémies. Avec Mao, l’espérance de vie des Chinois est passée de 36 à 64 ans. La Chine a connu un taux de croissance supérieur à celui de nombreux pays en développement pour l’ensemble de la période 1949-1976. Mais cet élan incontestable est freiné à deux reprises : par la crise du « Grand Bond en avant », responsable de la dernière famine qu’ait connue la Chine (1959-1961), et par les convulsions de la Révolution culturelle dans sa phase la plus subversive (1966-1967). Durant cet épisode chaotique où la Chine a semblé vaciller, Mao et les gardes rouges ont mobilisé les masses contre le parti afin de l’empêcher de « restaurer le capitalisme ». Mais cette révolution dans la révolution a rapidement rencontré ses limites. L’effervescence idéologique d’une jeunesse fanatisée a causé des violences inutiles. Tournant à vide, cette agitation a généré un chaos qui appelait sa négation, et Mao Zedong lui-même y a mis un terme.

La Révolution culturelle fut la tentative héroïque de fonder une société égalitaire. Elle a laissé de bons souvenirs chez les plus pauvres, mais elle a traumatisé les intellectuels et les cadres. Même si la figure de Mao Zedong fait toujours l’objet d’un respect quasi religieux, les Chinois ne souhaitent pas revivre cette période troublée de leur histoire. Ils aspirent à vivre de leur travail dans un climat apaisé et à jouir d’un confort que leurs aînés n’ont jamais connu. Dans une résolution adoptée en 1981, le parti communiste a porté un jugement sévère sur cette expérience qualifiée de « dérapage gauchiste ». Il a progressivement engagé des réformes qui prenaient le contre-pied de la Révolution culturelle. Marxiste à sa façon, le « socialisme aux caractéristiques chinoises » défini en 1997 repose sur l’idée que le développement des forces productives est la condition indispensable de la transformation des rapports sociaux, et non l’inverse. Comme l’écrit Jean-Claude Delaunay, « la révolution fut conçue par les fondateurs du marxisme comme un fruit devant être cueilli quand il serait mûr, et qui le serait en toute vraisemblance car le verger était fourni ». Mais pour les communistes chinois, la révolution est plutôt « le fruit d’un verger qu’il faudra d’abord cultiver, puis faire grandir et tailler en conséquences ».⁹ En clair, le socialisme n’est pas le paupérisme. Et pour engager la transformation des rapports sociaux, encore faut-il assurer, au préalable, un certain niveau de développement des forces productives.

On n’effacera pas aisément le bilan du maoïsme : Mao Zedong a libéré et unifié le pays, aboli le patriarcat, réalisé la réforme agraire, amorcé l’industrialisation, doté la Chine du parapluie nucléaire, obtenu sa reconnaissance internationale, vaincu l’analphabétisme et donné aux Chinois vingt-quatre ans d’espérance de vie supplémentaire. En Chine, personne ou presque ne conteste de tels acquis. Les Chinois savent d’où ils viennent, et ils ne conçoivent pas la rupture entre maoïsme et post-maoïsme de la même façon que les commentateurs occidentaux. Changeant de trajectoire tout en conservant l’essentiel, les successeurs de Mao Zedong ont tenu compte des inflexions de la vie internationale et tiré parti de la mondialisation. Ils ont transformé le pays en mettant en œuvre les « quatre modernisations » dont Zhou Enlai, le plus proche compagnon de Mao, avait défini le programme dès 1964. Lucides sur le passé et confiants en l’avenir, ils n’ont jamais lâché le gouvernail que leur avait légué le Grand Timonier. Ils ont modernisé l’économie à un rythme accéléré, vaincu la pauvreté de masse, élevé le niveau scientifique et technologique du pays d’une façon qu’aucun Chinois n’avait sans doute imaginé.

L’expérience historique de la République populaire de Chine est unique : c’est la réussite d’une stratégie de sortie du sous-développement à une échelle sans précédent, sous la direction d’un parti communiste qui a mobilisé la population sur la longue durée. Certes, les problèmes demeurent immenses : la population vieillit, la crise immobilière menace, l’endettement des collectivités pèse sur leurs capacités d’intervention. Le pays connaît des paradoxes stupéfiants : les odes au socialisme qui alternent avec la saga des milliardaires, des inégalités persistantes qui tranchent avec le discours officiel sur la « prospérité commune ». La Chine contemporaine charrie son lot de contradictions, elle a ses faiblesses et ses fragilités, mais elle a l’intention de poursuivre le mouvement. Elle entend développer son marché intérieur, promouvoir la transition écologique, devenir un « pays socialiste puissant et prospère ». Il faut se faire une raison : refermant la parenthèse de la domination occidentale, la Chine aspire à retrouver la place qui lui revient.

Les Occidentaux ont exigé qu’elle participe à la mondialisation des échanges, et ils se lamentent des parts de marché que ses entreprises enlèvent haut la main. Multipliant les injonctions contradictoires, ils lui reprochent d’en faire trop et pas assez, d’être désespérément pauvre et scandaleusement riche, décidément trop libérale quand elle n’est pas trop dirigiste. Ils lui demandent de sauver la croissance mondiale – ce que Pékin a fait au lendemain de la crise financière de 2008, provoquée par la rapacité des banques américaines – mais sans se montrer trop gourmande en matières premières. Ils voudraient qu’elle continue à se développer, mais en renonçant aux outils de son développement, comme sa souveraineté monétaire et son secteur public. L’attitude occidentale frôle parfois le comique. Lorsque la Chine, après avoir connu des taux de croissance exceptionnels, redescend en douceur à 5,2% (2023), on entend les experts d’un pays européen qui se traîne à 0,7% faire la fine bouche et pronostiquer la catastrophe. En Occident, on aime dire que la Chine reste un pays pauvre, avec ses centaines de millions de travailleurs sous-payés. Mais la réalité chinoise se transforme plus vite que les représentations des experts occidentaux, car les luttes des salariés de l’industrie – dans un pays qui connaît des conflits sociaux réglés par la négociation – ont abouti à une hausse conséquente des salaires, au point d’inquiéter les investisseurs étrangers.

Quand on voyage en Chine, on ne voit pas un pays en voie de développement, mais un pays développé. La modernité et la fiabilité des moyens de transport y sont impressionnantes. Les métros sont flambant neuf, d’une propreté, d’une fonctionnalité et d’une sécurité à toute épreuve. Il n’y a ni SDF, ni pickpocket, ni tag, ni mégot, ni papier par terre. Les passagers attendent sagement leur tour si le train est bondé, et aux heures de pointe les rames se succèdent toutes les 30 secondes. En dépit de leur gigantisme, les gares et les aéroports fonctionnent comme du papier à musique. Les retards sont rares, les billetteries automatisées, la signalétique irréprochable. La Chine est un pays sans bidonvilles où la misère a disparu pour de bon. Il est significatif que les Chinois, quand ils louent la politique de Xi Jinping, citent à la fois la lutte contre la corruption – qui est extrêmement populaire – et la lutte contre la pauvreté. Dans les villages chinois, on voit des tableaux affichés publiquement où figure le calendrier des programmes d’éradication de la pauvreté. Chacun sait à quoi s’en tenir, et l’évaluation des résultats au vu et au su de tous en est facilitée. Ce tableau est d’ailleurs affiché en face du bâtiment du comité local du parti communiste, ce qui témoigne de l’intérêt qu’on lui porte. L’encadrement social nécessaire à la mobilisation de tous participe aux yeux des Chinois d’un cercle vertueux dont l’efficacité est patente.

S’il y a une idée aujourd’hui enracinée dans l’esprit des Occidentaux, c’est que la Chine est un État policier où l’arbitraire du pouvoir s’accompagne d’une surveillance généralisée. Vivant dans la crainte permanente de la répression, les Chinois subiraient sans broncher une tyrannie fondée sur la terreur qu’elle inspire. Mais cette représentation a-t-elle quelque rapport avec la réalité ? Lorsque la direction du métro de Pékin a voulu introduire un système de reconnaissance faciale, une juriste renommée, Lao Dongyan, a publiquement dénoncé ce projet. Largement diffusé sur les réseaux sociaux, son réquisitoire est sévère : « Les personnes qui contrôlent nos données ne sont pas Dieu. Elles ont leurs propres désirs et leurs propres faiblesses. De plus, on ne sait pas comment elles vont utiliser nos données personnelles ni comment elles veulent les manipuler. Sans vie privée, il n’y a pas de liberté ». Un avocat de Pékin, Lu Liangbao, a surenchéri : « Le peuple ne se sent en sécurité que lorsque l’État s’occupe de lui. Mais le pouvoir est encore plus maniaque et veut tout contrôler. Cela le rassure. Les caméras feraient mieux de surveiller les fonctionnaires et les dirigeants sur l’emploi qu’ils font de l’argent public, plutôt que de contrôler les simples citoyens ». Les affaires de ce genre se sont multipliées. Le 19 novembre 2019, le Quotidien du Peuple relaie la polémique en titrant : « La reconnaissance faciale provoque un débat national ». A ce jour, le métro de Pékin n’a toujours pas adopté la reconnaissance faciale.¹º J’ai pu le vérifier sur place en octobre 2023.

Au chapitre des préjugés sur la Chine, l’idée que l’orthodoxie fait peser une chape de plomb sur la vie intellectuelle occupe également une place de choix. Il suffit pourtant de consulter d’innombrables sources en ligne pour avoir la preuve du contraire. Depuis les années 1980, le débat est permanent. Les libéraux forment un courant très influent dans le pays. Partisans enthousiastes des réformes économiques, ils souhaitent l’extension du marché, l’ouverture du capital financier et la poursuite d’une internationalisation dont ils espèrent qu’elle provoquera à terme un changement systémique. Les plus audacieux n’hésitent pas à réclamer une évolution institutionnelle qui rapprocherait la Chine des pays occidentaux. Contrairement aux libéraux, les nationalistes insistent sur les spécificités chinoises et se font les gardiens vigilants de la souveraineté et de l’intégrité nationales. Lors des crises récurrentes provoquées par la présence de forces aéronavales étrangères aux portes de la Chine, ils sont les premiers à prôner la fermeté. Face à l’impérialisme, la Chine doit définitivement renoncer au profil bas et se préparer à une confrontation inévitable. De leur côté, les intellectuels néo-confucéens préconisent le retour aux valeurs traditionnelles et l’affirmation par la Chine de son identité culturelle. Ils l’invitent à se ressourcer aux plus anciennes traditions pour retrouver confiance en elle-même. Certains vont jusqu’à prôner l’instauration d’une « religion civile » destinée à soutenir la cohésion de la société, malmenée par l’individualisme et le consumérisme.

La Nouvelle Gauche, enfin, est apparue dans les années 1990 dans un climat intellectuel marqué par la résistance au libéralisme triomphant. Selon le discours dominant, la victoire de l’Occident dans la guerre froide signifiait que le capitalisme avait gagné et qu’il n’y avait pas d’autres options pour l’humanité. Pour de nombreux Chinois, cet affront était d’autant plus intolérable que les réformes menaçaient de sacrifier l’héritage socialiste sur l’autel d’un développement à tout prix. Le « socialisme à la chinoise » ne ressemblait-il pas étrangement au capitalisme ? Il semblait mettre en péril le parti, corrompu par les nouvelles possibilités d’enrichissement privé. Allait-on abandonner à son sort le peuple chinois, tandis que de nouvelles élites se partageraient le bénéfice des réformes ? La réorientation de la stratégie de développement en faveur des couches populaires, à partir de 2002, a changé la donne. Les luttes ouvrières ont arraché des hausses de salaires conséquentes et de nouveaux droits pour les travailleurs. La ligne politique de Xi Jinping marque-t-elle un nouveau point d’inflexion ? Impitoyable, la lutte contre la corruption a montré que les puissants pouvaient encourir les foudres de la loi. L’éradication de la pauvreté extrême, la généralisation de la protection sociale et la mise au pas des grands groupes privés illustrent la détermination des dirigeants à réaliser la « prospérité commune ».

Ainsi va la Chine, à mille lieux de ce qu’on imagine en Occident. Poursuivant leur odyssée, les Chinois ne vont pas remplacer leur système par le système occidental. Il est admis depuis 1949 que le parti communiste est l’organe dirigeant de la société et qu’il en fixe les orientations politiques. Ce parti accepte le débat interne mais il ne veut pas de concurrent externe. On peut le déplorer, mais c’est aux Chinois d’en décider. Cette direction unifiée donne sa cohésion à l’ensemble du système. Elle est jugée sur ses résultats, conformément à une éthique d’inspiration confucéenne où les dirigeants sont tenus de servir et non de se servir. Pour les Chinois, la société est première. La famille l’emporte sur les personnes, le clan sur la famille, la société sur les clans. Chaque personne est dans une relation de dépendance à l’autre. La société est un ensemble de subordinations structurelles à l’image de la nature, où la Terre est assujettie au Ciel. Participer à l’effort collectif n’est pas une contrainte, mais une gratification. Tous les lundis, dans les établissements scolaires, le directeur procède à la levée des couleurs et tient un discours mobilisateur devant les élèves en rang et en uniforme, encadrés par leurs professeurs. L’ode au « socialisme de la nouvelle ère » s’élève dans l’air frais du matin devant les écoliers sagement alignés. Des formules moralisatrices comme « sois civilisé, sois studieux et appliqué » ornent en gros caractères la cour de l’école. Ce rituel mi-patriotique mi-pédagogique inaugure une longue journée de travail où chacun s’efforcera de faire de son mieux.

1. Branko Milanovic, Inégalités mondiales - Le destin des classes moyennes, les ultra-riches et l’égalité des chances, La Découverte, 2019.
2. Jean-Louis Rocca, « C’est en évitant la question politique que les groupes sociaux, en Chine, font avancer leurs revendications », Le Monde, 9 février 2024.
3. Zhang Weiwei, « Il est tout à fait possible de raconter l’histoire de la politique chinoise d’une manière plus précise et passionnante », Pékin tous les jours, 21 juin 2021.
4. Jean-Louis Rocca, op. cit.
5. Cai Xia, « Faire progresser la démocratie constitutionnelle », Aisixiang, 30 mars 2013.
6. Zhao Tingyang, Tianxia – tout sous le même ciel, Cerf, 2018, p. 102.
7. Cao Jinqing, « Un renouveau centenaire : le récit historique et la mission du Parti communiste chinois », The Observer, 7 mai 2014.
8. Jiang Shigong, Philosophie et histoire : une interprétation de l’ère Xi Jinping à travers le rapport de Xi au XIXe Congrès du PCC, Ère ouverte, Pékin, 2018.
9. Jean-Claude Delaunay, Les trajectoires chinoises de modernisation et de développement, Delga, 2018, p. 283.
10. Frédéric Lemaître, Cinq ans dans la Chine de Xi Jinping, Tallandier, 2024, p. 181.

Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

13/08/2024 15:23 par Vincent

Toujours excellent Bruno Guigue. Je retiens ces lignes comme autant de punchlines à caractère méditatif :

"les Occidentaux sont aveugles à la réalité de leur système : ils ne voient pas que chez eux le président est désigné par les banques, alors qu’en Chine les banques obéissent au président."

"En Chine, on ne peut pas changer de gouvernement, puisque le rôle du parti n’est pas négociable, mais on peut changer de politique. Dans les pays occidentaux, à l’inverse, on peut changer de gouvernement, mais on ne peut pas changer de politique, puisque la classe dominante fixe les limites a priori de toute politique possible. C’est pourquoi la démocratie libérale est en réalité une oligarchie, et non une démocratie, tandis que le régime chinois est une démocratie populaire, même si elle n’est pas libérale."

"la lutte contre la corruption n’est pas un slogan creux. Chacun, quelle que soit sa position, doit être sévèrement puni pour toute infraction à la discipline du parti ou à la loi de l’État. Le mandat céleste vous a été donné, et vous ne pouvez pas agir uniquement dans votre propre intérêt, mais vous devez plutôt défendre le peuple"

"Elle est jugée sur ses résultats, conformément à une éthique d’inspiration confucéenne où les dirigeants sont tenus de servir et non de se servir. Pour les Chinois, la société est première. La famille l’emporte sur les personnes, le clan sur la famille, la société sur les clans."

Bref : L’individualisme hédoniste égoïste véhiculé par la religion consumériste infantilisante irresponsable fait de nous des crétins clivés incapables de laisser la moindre place au temps long, au vivre ensemble et à l’intérêt général.
Voilà : Nous nous sommes bien conformés au nihilisme cupide à la mode étasunienne : pourvu que ça dure ! Après tout on avale sans sourciller que nos dirigeants sans enfants (Merkel, Rutte, Macron, etc.) conduisent les affaires "en bon pères de famille", non ?

13/08/2024 18:44 par guy

C’est la seule alternative que vous avez en magasin à nous proposer ? Pas étonnant que les moutons votes à droite !

13/08/2024 20:15 par xiao pignouf

Je suis dans l’ensemble d’accord avec le compte-rendu de Bruno Guigue et en premier lieu sur les immenses progrès réalisés par la Chine pour sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté.

J’aurais une seule réserve : ce panégyrique ne convaincra que les convaincus et portera les sceptiques à y voir de la propagande en provenance du Parti.

Je rappelle que j’ai vécu et travaillé 10 ans en Chine de 2005 à 2015. Que j’ai scolarisé mon enfant dans une école chinoise, ce qui a son importance puisque j’ai fait l’expérience du système scolaire chinois.

Je suis parmi les premiers à combattre la désinformation sur la Chine, mais je reste dubitatif devant certains passages de ce texte qui me semblent faire un portrait idyllique. Bien sûr mon scepticisme s’exprime dans la limite où dix années se sont passées depuis mon départ et que, comme le dit l’auteur, en Chine, une décennie vaut un siècle.

Je précise qu’il ne s’agit pas d’une critique, mais d’une demande d’éclaircissements.

C’est pourquoi la démocratie libérale est en réalité une oligarchie, et non une démocratie, tandis que le régime chinois est une démocratie populaire, même si elle n’est pas libérale.

En dépit de ses bonnes intentions et de son assise populaire, le système gouvernemental chinois est oligarchique et n’est pas dénué d’une grosse dose de népotisme. La plupart des dirigeants qui se sont succédés à la tête du PCC, jusqu’à Xi, sont tous les fils de proches de Mao ou d’autres grandes figures passées du parti.

Les Chinois savent qu’ils sont propriétaires de leur logement

La notion de propriété foncière en Chine n’est pas exactement la même que chez nous. Source.

qu’ils bénéficient de l’accès aux soins, que leur système éducatif est performant

C’est une réalité dans les villes, mais est-ce le cas en milieu rural ?

Quant au système éducatif, son niveau de performance n’était pas le même partout.

Les prix de l’immobilier variaient d’ailleurs grandement en fonction de la présence d’un établissement « coté » dans le quartier et lorsqu’on vendait son bien immobilier, on vendait aussi une place dans cet établissement.

Son niveau de performance n’était pas non plus le même pour tous.

J’ai fréquenté un de ces établissements très bien noté en Chine, à Suzhou précisément. Je n’ai jamais rien eu à déplorer et j’en garde à la fois de très bon souvenirs et une excellente impression.

Toutefois, la réalité était celle-là : cinquante élèves par classe. La discipline était respectée mais cela tenait davantage au fameux respect chinois pour l’enseignant, réminiscent du confucianisme, quasi au même niveau que celui pour les parents et les aînés. Toutefois, le système chinois tel que je l’ai connu n’était pas ce que j’aurais appelé « performant » selon moi. C’est un système fait pour les meilleurs, qui en laissent beaucoup sur le bord de la route. Ce qui expliquait en partie, je suppose, le succès des établissements privés alternatifs.

Dans ce système où il y a moins d’élus que de places disponibles (dans les meilleures universités c-à-d les universités de Fudan à Shanghai, de Qinghua et de Beida à Beijing) la scolarité est une énorme source de stress pour les familles et les jeunes, et cette compétitivité faisait le bonheur des organismes privés de formations extra-scolaires.

Il y a également complète invisibilisation des cursus professionnels et technologiques, mais ce n’était peut-être qu’une impression.

Il n’y a ni SDF, ni pickpocket, ni tag, ni mégot, ni papier par terre.

Moi, j’ai vu des mendiants sur les trottoirs de Shanghai ou le parvis des gares, la plupart handicapés, des pick-pockets m’ont volé mon porte-feuille ou mon téléphone, plus d’une fois en dix ans, et des tags, j’en ai vu des milliers sur les murs des quartiers populaires, sur le bord des voies ferrées, c’était le plus souvent des numéros de téléphones, mais non, les tags, les graffitis, ça existe aussi en Chine...

Pour donner mon propre exemple de cette volonté étatique de faire avancer le citoyen chinois lambda dans ses moindres petits détails : à l’époque où je vivais en Chine, une mauvaise habitude subsistait dans les classes les moins « éduquées » : celle de cracher par terre. C’était très fréquent. Au point que fleurissait des affichettes pour inciter les contrevenants à se retenir.

Tout ça n’a jamais remis en question l’image que j’ai de ce pays, mais j’ai vraiment l’impression que Bruno Guigue fait ici le portrait de la Chine qu’il a vue dans les beaux quartiers ou de la fenêtre de son taxi.

Maintenant, évidemment, il est possible que tout cela ait changé depuis 2015, mais honnêtement, j’ai mes doutes.

14/08/2024 00:33 par Julie

Excellent rappel. Saluons les extraordinaires avancées de la Chine Populaire, mais veillons à ce que, comme tant de pays devenus trop puissants, elle n’en arrive pas à s’abandonner à la tentation hégémonique. Les USA aussi ont fait en leur temps l’admiration des peuples désireux de lutter pour un monde meilleur, pour la justice, pour la liberté - qui n’est pas un vain mot, ceux qui ont subi l’esclavage en savent quelque chose.

Développer une analyse marxiste, ne veut pas dire cracher systématiquement sur son propre pays, sur sa propre culture, sur le peuple dont on fait partie. La Chine Populaire nous en a apporté la preuve. On peut aimer aussi les aventures révolutionnaires du peuple français, jusque dans les erreurs commises. S’inspirer du meilleur pour corriger le pire.
Il n’y aura jamais de société parfaite, et c’est heureux : toute société vivante est nécessairement et doit rester perfectible.

14/08/2024 05:54 par François Jacques

Très beau texte, qui mérite plusieurs lectures tellement il est riche d’enseignements tout en étant fluide et parfaitement structuré. Merci à LGS de l’avoir publié.

Des penseurs comme B. Guigue permettent de ne pas désespérer d’être francais. Parce si la masse consumériste anonyme et frivole continue de suivre les Macron, Glucksmann, Van der Leyen, Schwab, Attali, Zélensky, BHL, Hanouna, Cohen et autres égéries du PAF et de la politoc, c’est la chute vertigineuse assurée en une ou deux décennies de plus, la fin de notre modèle de société / style de vie pourtant encore tant enviés sur la planète. Le genre de cauchemard que des générations de Chinois ont connu, qu’ils se sont efforcé de dépasser. Ils font tout pour ne jamais y retomber, sans pour autant rêver de suprématie totale, mortifère, incriticable et éternelle comme les maîtres du jeu étasuniens ou encore israéliens.

Allo, monsieur Rodi ?

14/08/2024 08:48 par Koui

Il n’y a jamais de bonne nouvelles venues de Chine dans les médias occidentaux. Il est toujours question d’un effondrement économique qui a commencé, d’une révolte populaire qui gronde, de fausses statistiques économiques qui seront bientôt démenties par les faits, d’une tyrannie totalitaire qui se met en place, d’une agression militaire chinoise qui va bientôt se produire. Merci à Bruno de faire du rattrapage.

14/08/2024 12:01 par xiao pignouf

guy, pouvez-vous nous dire à quel moment Bruno Guigue donne la moindre préconisation pour appliquer le quart du tiers de la politique chinoise en France ? Vous revenez constamment pondre un commentaire pour clamer ce genre d’inepties.

Bruno Guigue informe sur le développement de la Chine, pays qui, au contraire du nôtre et de nombre de ses alliés, ne se pose pas en modèle à suivre.

Avez-vous quelque chose d’intelligent et de constructif à dire sur le contenu même de ce texte en lieu et place de vos fantasmes habituels ?

14/08/2024 12:55 par D.Vanhove

Grand merci à Bruno Guigue pour ce superbe document qui donne vrmt envie de faire sa valise et d’aller y voir de plus près... pcq’en effet, nous avons une telle méconnaissance de cet immense pays, que qqs journaleux peuvent nous raconter n’importe quoi sur la situation là-bas, rares sont ceux qui pourront confirmer ou non ce qu’il en est vrmt... (le cas des Ouïghours en est la parfaite illustration)

le tableau dressé est riche d’enseignements... faudrait urgemment le conseiller à la lecture à tous les fonctionnaires européens et leurs subalternes de nos gouvernements : y a matière à penser et à revoir notre copie sinon occidentale, au moins européenne !

14/08/2024 13:15 par CN46400

Pour apprécier le socialisme, il fallait bien connaître le capitalisme et en comprendre tous les mécanismes. Lénine avait tout compris, notamment qu’avant d’abolir le capitalisme, il fallait en capter tous les savoirs accumulés depuis des siècles. Mais il a disparu cinq ans après la révolution de 1917.
Le mérite de Mao qui, manifestement, ne savait rien de la NEP, fût de stoker Deng Xiao Ping dans un placard plutôt que de le supprimer comme Staline l’aurait sans doute fait, pendant les tâtonnements malheureux des "cent fleurs", du "grand bond en avant", ou de la "révolution culturelle". A la mort de Mao, Deng parvient à solder la période de "la bande des quatre" à son profit. Il peut alors lancer, en grand, les "réformes", sa NEP qui, en quatre décennies, va propulser l’économie chinoise sur le toit du Monde.
Pour ma part j’ai senti le changement lorsque, lors d’un voyage aux USA (1982), Deng a répondu à Reagan qui croyait le mettre en difficulté par une question sur la liberté de voyager des chinois : "vous en voulez combien de millions ?"

14/08/2024 16:11 par Auguste Vannier

Au delà des chiffres et des descriptions élogieuses (que l’on peut soupçonner de procéder en partie d’effets de propagande), voici ce qui a retenu mon attention dans cet intéressant article :
« Attestée par l’ONU, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l’OCDE, l’ampleur des progrès accomplis par la Chine donne le vertige" ».
Pour apprécier pleinement ce constat il faut prendre en considération ce que l’auteur rappelle :
« la Chine a subi les affres d’une longue descente aux enfers. Le pays a été occupé, pillé et ruiné » et « D’une pauvreté inimaginable, isolée et sans ressources, elle a exploré des chemins inconnus ».
Il est donc raisonnable de penser qu’elle n’a pu réussir qu’en « Adoptant une voie originale vers le développement, et inventé un système que les catégories en usage en Occident peinent généralement à décrire », d’autant plus qu’il est « loin d’un modèle occidental en déclin ».
C’est qu’en effet,« Aux antipodes de l’individualisme occidental, la société chinoise est une société holiste où l’intérêt personnel doit s’effacer devant l’intérêt commun. La tradition confucéenne fait de l’individu l’élément d’un tout défini par un réseau de relations qui l’englobe et le dépasse. Pour la pensée chinoise, l’être n’est pas substance mais relation. « La rationalité individuelle est une rationalité de compétition, alors que la rationalité relationnelle est une rationalité de coexistence », écrit Zhao Tingyang. « S’il est vrai que la coexistence précède l’existence, alors la rationalité relationnelle a aussi le pas sur la rationalité individuelle ».
A ce fondement anthropologique de l’imaginaire social historique de la société Chinoise s’ajoute selon moi une conception de l’action fondés sur la dialectique Pratique/Théorie,sachant que la pratique précède toujours la théorie, d’où le principe de la "primauté de la pratique", ce que les anciens grecs appelaient Praxis, et sur la réflexion stratégique dont on sait l’importance dans la pensée orientale.
En toute hypothèse nous devons reconnaître que :
« L’expérience historique de la République populaire de Chine est unique : c’est la réussite d’une stratégie de sortie du sous-développement à une échelle sans précédent, sous la direction d’un parti communiste qui a mobilisé la population sur la longue durée »

14/08/2024 16:16 par Sam

Laudateur, Guigue a aussi la lucidité d’être contempteur. Ainsi, la fin, le lever des couleurs, et les injonctions sociales, sociétales, dès l’enfance, montre que ce pays nous est étranger culturellement, sans pour autant être une dictature, sinon celle du groupe sur l’individu. Ce qui ne nous autorise pas à nous juger supérieur et à stigmatiser ce pays, ce peuple. Nous avons bien la dictature de l’argent, et du groupuscule millardaire.

14/08/2024 17:45 par guy

Xiao , effectivement les chinois sont au top ! au dessus y’a l’soleil ! https://youtu.be/nCXNc6iei0Q?si=UMnpTk79JS4bXMP8

14/08/2024 18:26 par guy

Une dernière , par une personne qui a vécut 14 ans en chine ! On est pas dans le bla bla là , on est dans la réalité ! https://youtu.be/38EHMvkKZzA?si=sXzCkJp6MzGDCIZw

14/08/2024 18:53 par Saint k7

Lénine avait tout compris, notamment qu’avant d’abolir le capitalisme, il fallait en capter tous les savoirs accumulés depuis des siècles. Mais il a disparu cinq ans après la révolution de 1917}

.

Attention quand même : 7 ans pas 5... Un peu de précision ne nuit pas. Lénine est mort en janvier 24, si j’en crois Henri Guillemin. Ya pire comme source, no ?

14/08/2024 19:15 par Bruno GUIGUE

Contrairement à ce qu’affirme la dernière phrase, assez méprisante, du commentaire de Xiaopignouf, j’ai rarement pris le taxi en Chine : le train, le métro et le bus y sont des moyens de transport collectifs d’une remarquable efficacité. De plus, ce n’est pas dans le taxi que j’ai recueilli les données chiffrées dont je fais état dans cette synthèse, qui constitue l’introduction à un livre de 400 pages à paraître prochainement chez Delga. Concernant le caractère oligarchique du système chinois, cela mérite discussion. Certes, le "stade primaire du socialisme" auquel la Chine se situe officiellement est fort loin du communisme idyllique dont le portrait est esquissé dans les écrits philosophiques de Marx. J’ai expliqué pourquoi dans les 470 pages de mon livre précédent, "Communisme", publié chez Delga en 2022. ce qui est rapporté par mon contradicteur sur le système scolaire est évidemment très intéressant et sans doute parfaitement exact. Le socialisme réel a extrait le peuple chinois de la misère, il a généralisé l’accès aux soins, au logement et à l’éducation. Mais il n’a aboli ni la division sociale ni la contrainte que fait peser l’Etat sur l’individu. Les inégalités ont eu beau diminuer depuis dix ans, elles demeurent importantes. En bref, ce n’est pas parce que la Chine a progressé de manière spectaculaire qu’elle est devenue le paradis du prolétariat. Pour ce qui est des mendiants que Xiaopignouf a sans doute vus depuis son taxi, je note que c’était entre 2005 et 2015. Pour ma part, je suis allé en Chine en 2018, 2019, 2020 et 2023, notamment dans les régions classées comme "pauvres" des provinces rurales. Je n’ai vu aucun SDF et aucun bidonville. A propos du logement, 93% des ménages sont propriétaires de leur résidence principale, et ce taux est de 100% dans les campagnes. Ce n’est pas moi qui le dis, mais l’ONU, le FMI, la Banque mondiale, etc. En bref, les observations de Xiaopignouf sont éclairantes (ironie méprisante mise à part), mais elles reposent sur une expérience de la Chine des années 2005-2015. Depuis cette date, Xi Jinping a accédé au pouvoir, le PIB par habitant a doublé, la pauvreté extrême a été éradiquée, les groupes privés ont été mis au pas, la Chine a construit 42 000 km de LGV, et en 2018 l’enquête PISA de l’OCDE a conclu que la Chine avait le meilleur système éducatif. Je pense qu’on ne mesure pas l’ampleur des transformations accomplies depuis dix ans dans ce pays. Mon prochain livre en donnera un aperçu, naturellement très imparfait !

15/08/2024 02:10 par sixiangjiaoyu

D’après le bureau des statistiques, le revenu disponible moyen par habitant en 2023 était de 39 218 RMB par an.
En utilisant le taux de conversion du RMB en dollars internationaux de la Banque mondiale pour 2023 (3, 64 RMB/$), on obtient 10 774 $.
L’auteur parle de 19 340€.
Comment expliquer cette disparité ?
https://www.stats.gov.cn/sj/zxfb/202401/t20240116_1946622.html
https://donnees.banquemondiale.org/indicator/PA.NUS.PPP
Pour ce qui est de l’éducation, le classement Pisa de 2018 cité ne concerne pas l’ensemble de la Chine mais l’ensemble Beijing-Shanghai-Jiangsu-Zhejiang.
Mon sentiment est que l’auteur sous-estime l’importance du bas coût de la main d’œuvre dans l’économie chinoise d’aujourd’hui. Les salaires restent comparativement bas et les horaires sont très longs.
Le rôle de la migration intérieure est toujours important.
Avoir une classe moyenne de 400 millions d’habitants est énorme mais veut aussi dire que vous avez en Chine un milliard de personnes qui n’en font pas partie.

15/08/2024 06:01 par Tardieu Jean-Claude

xiao pignouf a rééquilibré un peu l’article dithyrambique honteux de monsieur Guigue, qui nous abreuve de généralités ou de lieux communs trompeurs qui relèvent de la propagande. Un exemple.

 La Chine a réussi à extraire de la pauvreté 700 millions de personnes. Des résultats colossaux, sans commune mesure avec les progrès enregistrés dans des pays, comme l’Inde, qui avaient un niveau de développement comparable en 1950.

Comparaison malvenue ou procédé stupide compte tenu de leur histoire antérieure.

 Le salaire moyen réel a quadruplé en vingt ans.

Et alors ?

En Inde, le salaire minimum communément admis est passé de 1.000 à 8.000 ou 10.000 roupies en 30 ans (2 à 3.000 roupies inférieur pour les femmes très souvent), soit une augmentation de 700% à 900%, la performance chinoise est donc pulvérisée, mais cela ne prouve absolument rien ! Car l’immense majorité des Indiens sont toujours aussi pauvres, je dirais même encore plus pauvres, je vous explique pourquoi. C’est bizarre qu’il faille rappeler à un " communiste" que l’argent ne fait pas le bonheur, à croire que là aussi il existe des contrefaçons !

Nous disions, toujours aussi pauvres avec en prime davantage d’exploitation, puisqu’il y a 30 ans en arrière au moins 50% des Indiens étaient au chômage ou plutôt ne travaillaient pas, la notion de chômage est plus récente. On pouvait vivre à 8 ou 10 sur un salaire, les charges fixes n’existaient pratiquement pas, hormis se nourrir, alors qu’aujourd’hui on a des difficultés pour vivre à 2 avec 1 ou 2 enfants avec 8.000 roupies, bref, les Indiens travaillent beaucoup plus qu’il y a 30 ans. Dès que c’est possible (quand les enfants sont scolarisés) le mari et la femme travaillent. Ils sont davantage opprimés de fait, doublement, ils ont perdu en temps libre aussi, donc en liberté, les rapports qu’ils ont entre eux et leur mode de vie se sont considérablement dégradés au lieu de s’améliorer, mais matériellement ils sont mieux lotis, l’unique bonheur des occidentaux, c’est la partie visible, la seule qui est visible de l’extérieur, qui apparaîtra aux yeux d’un étranger. Je crois que c’est le facteur en trompe-l’œil que retiennent ceux qui n’ont jamais eu qu’une conception déformée du matérialisme ou du marxisme, qui confondent aisément capitalisme et socialisme, qui citent éventuellement la NEP en exemple, sans s’attarder sur la manière dont elle est mise en œuvre, car là on s’apercevrait que cela n’a plus rien à voir avec le socialisme...

J’ai visualisé avec du recul des vidéos sur la Chine, sur les entreprises chinoises implantées en Afrique, en Éthiopie notamment, c’est effroyable la manière dont ils traitent les ouvriers ou ouvrières africaines, travail 6j/7, 12h/jour, des cadences de travail infernales, entre 30 et 50 euros de salaire mensuel, etc. Les généreux patrons chinois nourrissent et logent leurs ouvriers... parce qu’ils ne pourraient pas louer un logement décent et se nourrir correctement avec le salaire de misère qu’ils leur versent.

Cela m’a fait penser au capitalisme en occident au début du XXe siècle, c’est cela qu’encensent finalement Guigue et ses semblables, en plus despotique encore ne leur en déplaise !

15/08/2024 06:55 par BRUNO GUIGUE

Réponse à sixiangjiaoyu : le chiffre de 19 340 dollars, soit à peu près autant en Euros, correspond au revenu annuel moyen disponible par tête en parité de pouvoir d’achat tel qu’il est calculé par les institutions financières occidentales, FMI et Banque Mondiale. Il est cité par l’économiste Bruno Cabrillac dans la dernière édition du "Que-sais-je ?" sur l’économie chinoise. C’est évidemment approximatif, puisque ce chiffre date de 2021 et que le revenu moyen disponible des Chinois augmente chaque année. Pour ce qui est de la situation sociale de la majorité des Chinois, vous avez raison et je n’ai jamais prétendu le contraire : les deux tiers d’entre eux travaillent dur pour un salaire modeste. Il reste que ce salaire n’a cessé d’augmenter depuis vingt ans et que les Chinois peuvent satisfaire leurs besoins fondamentaux. En Chine, il n’y a pas d’un côté des classes moyennes qui vivent dans l’aisance et de l’autre des masses qui croupissent dans la misère. En 2024, par exemple, 93% des ménages sont propriétaires de leur résidence principale et 95% d’entre eux bénéficient désormais d’une couverture maladie de base. Nous ne sommes pas en Inde, paradis capitaliste où la moitié des enfants souffrent de malnutrition (sauf au Kerala communiste, bien sûr).

15/08/2024 08:10 par xiao pignouf

M. Guigue,

Je vous remercie de votre réponse. Ne voyez aucun mépris dans mon commentaire, tout au plus une boutade. Ni même de la contradiction. Je l’ai dit dans mon commentaire : j’ai bien conscience qu’en dix ans, la Chine a beaucoup changé et je ne conteste pas les 90% de ce que vous dites. Je parle juste des choses que j’ai vues et dont j’ai fait l’expérience.

Vos articles rigoureux, notamment ceux sur la Chine, ont toujours été une inspiration pour moi.

Ce que je voulais dire concernait uniquement ces petits détails que l’on croit constater de ses yeux. Moi aussi j’ai passé 10 ans dans les trains et les transports en commun, entre Shanghai et Suzhou dans le Jiangsu. Et prendre le taxi n’est pas une honte en Chine. À l’époque où j’y vivais, ça restait un moyen économique de se déplacer en ville.

Mes questionnements concernaient, et concernent toujours, d’une part, l’écart entre le monde rural et le monde citadin, sans mépris mais avec le plus réalisme possible. D’autre part, l’éducation en Chine est un sujet qui m’intéresse beaucoup (j’ai non seulement travaillé dans ce domaine là-bas, mais comme je l’ai précisé, j’y ai scolarisé mon enfant qui envisage aussi d’y retourner faire des études).

Vous me permettrez d’émettre quelques réserves sur la validité du classement PISA, notamment concernant la Chine où l’évaluation n’a été conduite que sur des établissements des provinces de Shanghai, du Jiangsu, du Zhejiang et de Pékin. En dehors de la capitale, les trois autres provinces sont mitoyennes et sont le poumon économique de la Chine. Dans le domaine de l’enseignement secondaire, elles sont réputées pour abriter les meilleurs établissements du pays. Cela étant dit, ça ne remet pas en question les progrès et je n’ai aucun doute sur ceux qui ont été faits depuis.

J’ai parlé de « mendiants », pas de bidonvilles. J’emploi le mot « mendiant » car c’est le terme usité en chinois, et non l’euphémisme « sans domicile fixe ». Je précise que le nombre de ceux qu’on pouvait apercevoir parfois à cette époque était sans commune mesure avec le nombre de SDF qui peuplent les villes occidentales.

une personne qui a vécut 14 ans en chine !

guy, tu es obligé d’aller curer les tréfonds de YT pour dégotter un sinophobe notoire dont la chaîne est consacrée à recenser les faits divers et dont le but est de faire systématiquement un portrait négatif de la Chine, tout en étant payé pour cela. Ça n’a strictement aucune valeur informative et crois-moi, des mecs qui ont passé des années en Chine et qui sont complètement passés à côté du pays, tu en trouveras des brouettes. Et ce n’est pas parce que ce mec est à moitié chinois que ça change quoi que ce soit, ce sont même souvent les pires (ça dépend de l’histoire familiale). À la limite, s’il était anti-communiste, on pourrait l’entendre, mais son contenu est clairement raciste.

15/08/2024 08:25 par CN46400

"Les salaires restent comparativement bas et les horaires sont très longs."
C’est sans doute vrai, mais qu’est-ce que le salaire ? Selon Marx, c’est la valeur de tout ce qui est nécessaire pour entretenir la force de travail du travailleur et de permettre à celui-ci d’avoir envie de revenir au "turbin", le jour, ou le mois suivant...Cette condition qui existe aussi en Chine comme partout ailleurs, ne peut être négligée.
Et tout indique que les pénuries de produits manufacturés, si prégnantes dans l’URSS finissante, sont quasi-inexistantes dans la Chine actuelle. Ce qui ne veut pas dire que tous ces produits, pas plus qu’en Occident, soient tous à la portée de tout un chacun, mais ils sont disponibles pour ceux qui ont les moyens de les payer...

15/08/2024 09:51 par Luc Laforets

Bonjour.
Merci de ce texte qui retrace la trajectoire et brosse un portrait édifiant de la Chine contemporaine. On le complétera sans doute opportunément du 1er commentaire posté par Xao Pignouf.
Ce pays d’économie mixte, intermédiaire entre capitalisme et socialisme, est sans doute l’exemple réel le plus typique de ce que je nomme la 3ème Voie ++ (celle que De Gaulle envisageait en venant de la droite).
Les contradictions le traversant, tant sur les plans politique, économique, sentimental et spirituel, pointent les limites d’un tel modèle pragmatique.
Certes supérieur au capitalisme, mais sans aucun doute non durable en l’état, ces contradictions ne pouvant demeurer éternellement présentent sans produire des effets délétères. L’article l’illustre d’ailleurs, car le Ciel et le Peuple ne sauraient consentir à maintenir ce statu quo de manière autoritaire sans que les forces sociales ne se manifestent.
C’est donc sur le plan idéologique, notamment, qu’il convient de pousser plus loin l’analyse. De tracer un modèle apte à faire jouer de façon pérenne tant le libéralisme que les exigences humaines collectives. C’est modestement ce que propose la 4ème Voie, qui s’inscrit opportunément dans la Voie du Tao.
Cordialement.
Luc Laforets
www.Via4.net

15/08/2024 16:36 par François Jacques

M. Guigue, nous sommes habitués aux commentaires lapidaires de monsieur-j-ai-tout-vu-je-sais-tout. Heureusement il s’est calmé niveau vulgarité. Mais c’est l’intérêt de ce forum d’être ouvert et peu filtré.

J’ai remarqué que quand on explique que la France est réellement en train de décrocher par rapport à des pays comme la Chine, l’Inde, des pays asiatiques plus discrets sur la scène internationale et même le Brésil, le Mexique ou l’Afrique du sud, surgissent certains automatismes pour se rassurer que quand même, ça va pas si mal par ici, on fait toujours partie du haut du panier. Possiblement parce que de nombreux commentateurs sont à l’abri de la vraie misère ou bénéficient encore d’une retraite correcte. Les plus jeunes sont souvent plus radicaix, offensifs et inquiéts de l’avenir et cela se comprend... Mais surtout parce que le (néo)colonialisme est encore si enfoncé dans notre inconscient collectif qu’il ne se voit pas.

Ce qui devient évidebnt cependant c’est que notre culture générale à l’international est en train de se réduire comme peau de chagrin. À cet égard, que la France de Macron ait liquidé notre diplomatieondialement reconnue afin de confier l’entière politique extérieure aux instances de L’UE non démocratique et anglo-germanophile ne semble préoccuper personne chez les militants de gauche.

15/08/2024 18:14 par André

Ils sautent comme des cabris, et crient La Chine, La Chine, La Chine.

Pour rappel, en 1920, la Russie devenue l’URSS était dévasté par la guerre civile et l’invasion étrangère, depuis des années, c’était un champ de ruines.

Infrastructures délabrées, incapable de nourrir la population, l’agriculture souffre de l’absence criante d’équipements, d’engrais et de semences.
D’une pauvreté inouïe, le pays ne représentait qu’une part infime de l’économie mondiale.

20 ans plus tard, l’URSS détruisait 80 % de l’armée allemande invincible au prix d’une hécatombe inouïe et d’une avancée économique et industrielle sans précédent pour ce pays.

Vivement que nos médecins découvrent un vaccin contre cette nouvelle variante de danse de saint-guy chinoise (La chorée de Sydenham).

Au XX siècle, la majorité des pays qui ont accédé à la puissance économique l’on fait en une vingtaine d’années, exemple le Vietnam, le Brésil, l’Inde, la Corée, Chine . . . .
La concurrence libre et non faussée imposée par l’union européenne étant leur meilleur atout.

La Chine, quel superbe allié du capitalisme le plus sauvage !

15/08/2024 19:03 par Palamède Singouin

@guy
c’est qui votre type sensé tout savoir sur la vie des chinois avec des images qui pourraient aussi bien être filmées à New-York, Paris, Bombay, Sao Paulo...?

Pas plus que Guigue ou Xiao Pignouf, les dirigeants chinois ne voient pas la Chine comme un modèle socio-économique applicable à toute la planète. Ne pas confondre Chinois avec Euraméricains qui se prennent pour le centre de l’univers.

15/08/2024 19:10 par Ernesto

Bon sang c’en est assez de cette sinolâtrie, lisons plutôt plutôt l’avis de ce grand intello français (de souche) à ce sujet :


La nature a fait une race d’ouvriers. C’est la race chinoise d’une dextérité de main merveilleuse, sans presque aucun sentiment d’honneur ; gouvernez-la avec justice en prélevant d’elle pour le bienfait d’un tel gouvernement un ample douaire au profit de la race conquérante, elle sera satisfaite ;

[le bougre d’âne continuait ainsi :

une race de travailleurs de la terre, c’est le nègre : soyez pour lui bon et humain, et tout sera dans l’ordre ; une race de maîtres et de soldats, c’est la race européenne. Que chacun fasse ce pour quoi il est fait et tout ira bien

Capito ?

15/08/2024 20:47 par mmmk

Encore un article orientaliste, soixante-huitard et plutôt digne d’un poème dans le film La Chinoise de Godard...Le capitalisme a triomphé en Chine, personne ne mentionne que le "neo-maoiste" Bo Xilai a été éliminé par le parti. Drôle de socialisme. Allez parler avec les jeunes chinois, leur connaissance du marxisme-léninisme va vous étonner...

15/08/2024 22:48 par xiao pignouf

En 2024, par exemple, 93% des ménages sont propriétaires de leur résidence principale et 95% d’entre eux bénéficient désormais d’une couverture maladie de base

Serait-il possible d’avoir la source de ces chiffres ?

15/08/2024 22:54 par xiao pignouf

Au XX siècle, la majorité des pays qui ont accédé à la puissance économique l’on fait en une vingtaine d’années, exemple le Vietnam, le Brésil, l’Inde, la Corée, Chine . . . .

Pas tous au même prix. La Corée a perdu sa souveraineté, l’Inde et le Brésil en ont laissé des millions sur le bord de la route.

16/08/2024 07:33 par Julie

A tous ceux qui prétendent enseigner le vrai marxisme aux lecteurs du GS, et qui n’ont manifestement pas bien saisi la dynamique de la pensée marxiste,

Les contradictions sont le moteur de l’histoire
C’est Marx qui l’a dit.

16/08/2024 08:17 par CN46400

@Ernesto,
C’est qui ce français de souche ("grand intello") ?...

16/08/2024 12:07 par xiao pignouf

nous sommes habitués aux commentaires lapidaires de monsieur-j-ai-tout-vu-je-sais-tout.

N’est-ce pas votre commentaire qui est tout à la fois lapidaire et vulgaire ?

Votre suffisance dont je ne sais de quel accomplissement personnel vous la tirez vous permet de railler 10 années de vie dans un pays où je devine que vous n’avez jamais foutu un orteil. Ainsi vous versez votre fiel sur un apport que je pensais constructif avec toutes les précautions pour assurer de mon adhésion au fond de l’article, mais appelez de vos voeux le témoignage de Rodi dont le savoir a toute votre considération. C’est bien là la preuve de votre malveillance à mon encontre car même lorsque nous nous retrouvons sur de un nos rares points d’accord — ici la Chine — vous n’arrivez pas à vous défaire de cette immaturité presque infantile qui vous pousse à me traiter comme si nous étions des ennemis dans une cour d’école. Grandissez.

Moi au moins, François Jacques, lorsque je me trompe, j’ai cet honneur de m’excuser auprès de mon interlocuteur, quel qu’il soit.

16/08/2024 14:15 par Ernesto

@CN46400

Il s’agit de l’immense et colossal Ernest Renan. Entre autres fulgurances. Accessoirement grand lyncheur pendant la Commune*. Toutes les qualités...

* comme toute la clique intellectuelle de l’époque, ces "grandes têtes molles" raillées par Lautréamont. J’en vois que 2 à faire exception, Vallès bien sûr, et Villiers de l’Isle Adam. Tout le reste, panier (oui bon VH aussi, mais VH c’est hors catégorie.) Cette veulerie couarde assassine et complice a de beaux restes, suffit de voir leurs pendants contemporains avec Ghaza

16/08/2024 20:37 par Palamède Singouin

@Ernesto
Je crois qu’on peut ajouter Verlaine et Rimbaud à la très courte liste de ceux qui n’ont pas hurlé avec les loups. Hugo avait essayé d’éviter la déportation à Louise Michel. Clemenceau la soutiendra jusqu’à sa mort.

17/08/2024 14:05 par sixiangjiaoyu

Pour Xiao :
Le taux de couverture de l’assurance maladie de 95% a été publié par l’administration nationale pour la sécurité des soins de santé.
https://www.nhsa.gov.cn/art/2024/4/11/art_7_12348.html

Pour le taux de propriété du logement, une enquête de la banque centrale chinoise donne 96% des ménages urbains propriétaires de leur logement en 2019
https://m.thepaper.cn/newsDetail_forward_7165436

Je remercie l’auteur pour sa réponse.
Je vais me procurer le « Que sais-je ? » dans peu de temps.
Je reste perplexe quant aux 19 340$ de revenu disponible par habitant en PPA.
Ils ne correspondent pas aux données du bureau national de statistiques si on applique le facteur de conversion utilisé par la Banque Mondiale ou par le FMI.
Au taux de change nominal, 1$ équivaut à environ 7$. Le facteur de conversion en PPA du FMI ou de la banque mondiale est d’environ 3,7RMB pour 1$.
En 2023, le revenu national moyen par habitant était de 39 218 RMB, soit 5600 $ en valeur nominale et 10599 $ en PPA.
La différence est tout de même importante.

https://www.stats.gov.cn/english/PressRelease/202402/t20240201_1947120.html

Je pense qu’il n’est pas correct de suggérer que le niveau de vie des chinois est globalement très proche de celui des français. Je crois que la plupart des gens qui travaillent en France même dans les métiers les plus durs seraient incapables d’accepter de faire leur travail aux conditions chinoises (horaires, salaire, méthode de management…).

_

17/08/2024 14:05 par sixiangjiaoyu

Pour Xiao :
Le taux de couverture de l’assurance maladie de 95% a été publié par l’administration nationale pour la sécurité des soins de santé.
https://www.nhsa.gov.cn/art/2024/4/11/art_7_12348.html

Pour le taux de propriété du logement, une enquête de la banque centrale chinoise donne 96% des ménages urbains propriétaires de leur logement en 2019
https://m.thepaper.cn/newsDetail_forward_7165436

Je remercie l’auteur pour sa réponse.
Je vais me procurer le « Que sais-je ? » dans peu de temps.
Je reste perplexe quant aux 19 340$ de revenu disponible par habitant en PPA.
Ils ne correspondent pas aux données du bureau national de statistiques si on applique le facteur de conversion utilisé par la Banque Mondiale ou par le FMI.
Au taux de change nominal, 1$ équivaut à environ 7$. Le facteur de conversion en PPA du FMI ou de la banque mondiale est d’environ 3,7RMB pour 1$.
En 2023, le revenu national moyen par habitant était de 39 218 RMB, soit 5600 $ en valeur nominale et 10599 $ en PPA.
La différence est tout de même importante.

https://www.stats.gov.cn/english/PressRelease/202402/t20240201_1947120.html

Je pense qu’il n’est pas correct de suggérer que le niveau de vie des chinois est globalement très proche de celui des français. Je crois que la plupart des gens qui travaillent en France même dans les métiers les plus durs seraient incapables d’accepter de faire leur travail aux conditions chinoises (horaires, salaire, méthode de management…).

_

17/08/2024 17:07 par guy
17/08/2024 19:54 par BRUNO GUIGUE

sixiangjiaoyu

Merci pour votre commentaire !

J’ai copié/collé le passage du livre de Bruno Cabrillac :

"Le revenu nominal par tête était en 2021 de 12 560 USD (945 USD en 2000). Ce chiffre classe la Chine parmi les pays à revenu intermédiaire, nettement devant les grands pays d’Asie, comme la Thaïlande (7 230) l’Indonésie (4 290), l’Inde (2 280) ou le Pakistan (1 540) mais aussi devant certains « Tigres » (Malaisie : 11 370) et loin derrière les « dragons ». Estimé en termes de parité de pouvoir d’achat (PPA) par la Banque mondiale et compte tenu d’un niveau de prix encore relativement bas en Chine, le revenu par tête se situerait en 2021 à 19 340 USD, un chiffre qui situe la Chine parmi les pays à revenu intermédiaire de la classe supérieure, au côté du Mexique et au-dessus du Brésil. Cependant, compte tenu des disparités régionales et de l’écart toujours élevé entre revenus urbains et ruraux le revenu moyen n’est guère pertinent. Les habitants urbains de la côte orientale ont un niveau de vie et des habitudes de consommation qui se rapprochent des pays de l’OCDE, tandis que le revenu et la consommation des habitants ruraux des provinces de la Chine extérieure sont plus proches des Indonésiens".

17/08/2024 21:01 par Maxime Vivas

De Maxime Vivas
J’ai fait plusieurs fois ce constat sur lequel j’attire votre attention : la puissance de feu de l’ensemble des médias du clan pro-atlantiste est telle qu’il n’est pas besoin de vérifier leurs dires. On les prend et on les répercute. Ils sont validés par leur origine, confirmés par leur répétitivité. Ils sont évidents et redoutablement apodictiques, c’est-à-dire qu’il ont « le caractère convaincant, évident, d’une proposition universelle démontrée », comme jadis la course du soleil autour de la terre. Flaubert (Bouvard et Pécuchet) nous rappelle qu’une « erreur, fût-elle vieille de cent mille ans, par cela même qu’elle est vieille, ne constitue pas une vérité ! la foule invariablement suit la routine. C’est au contraire, le petit nombre qui mène le progrès. »

S’agissant de la Chine, Bruno Guigue nous donne à lire un article documenté, étayé, un travail de fond dont sont incapables nos antichinois. Pour eux, il suffit de dire « Ouïghours esclaves, dictature, etc.) et ça passe crème. Je sais de quoi je parle pour avoir constaté le scepticisme de quelques lecteurs du GS (oui, du GS) sur les vérités que j’ai écrites après trois voyages au Xinjiang (trois !), lesquels lecteurs n’avaient à m’opposer que ce que les médias antichinois leur avait raconté. Parmi tous les journalistes qui m’ont critiqué, insulté, menacé, une seule avait mis les pieds au Xinjiang… au siècle dernier.
Vivement qu’on puisse lire le prochain livre de Bruno !

17/08/2024 21:49 par xiao pignouf

sixiangjiaoyu,

Merci pour vos liens.

Quel crédit accordez-vous à ces chiffres ? 96% des ménages urbains chinois sont propriétaires ? C’est peut-être vrai, mais ça me semble un chiffre très élevé.

17/08/2024 23:52 par Maxime Vivas

De Maxime Vivas
J’ai fait plusieurs fois ce constat sur lequel j’attire votre attention : la puissance de feu de l’ensemble des médias du clan pro-atlantiste est telle qu’il n’est pas besoin de vérifier leurs dires. On les prend et on les répercute. Ils sont validés par leur origine, confirmés par leur répétitivité. Ils sont évidents et redoutablement apodictiques, c’est-à-dire qu’il ont « le caractère convaincant, évident, d’une proposition universelle démontrée », comme jadis la course du soleil autour de la terre. Flaubert (Bouvard et Pécuchet) nous rappelle qu’une « erreur, fût-elle vieille de cent mille ans, par cela même qu’elle est vieille, ne constitue pas une vérité ! la foule invariablement suit la routine. C’est au contraire, le petit nombre qui mène le progrès. »

S’agissant de la Chine, Bruno Guigue nous donne à lire un article documenté, étayé, un travail de fond dont sont incapables nos antichinois. Pour eux, il suffit de dire « Ouïghours esclaves, dictature, etc.) et ça passe crème. Je sais de quoi je parle pour avoir constaté le scepticisme de quelques lecteurs du GS (oui, du GS) sur les vérités que j’ai écrites après trois voyages au Xinjiang (trois !), lesquels lecteurs n’avaient à m’opposer que ce que les médias antichinois leur avait raconté. Parmi tous les journalistes qui m’ont critiqué, insulté, menacé, une seule avait mis les pieds au Xinjiang… au siècle dernier.
Vivement qu’on puisse lire le prochain livre de Bruno !

18/08/2024 03:30 par sixiangjiaoyu

Bonjour monsieur Guigue,

Merci pour votre réponse et pour la citation du livre de Bruno Cabrillac.
Il me semble que les valeurs indiquées ne correspondent pas au revenu disponible par tête.
Cabrillac parle de “revenu nominal par tête”. Quand on consulte la base de données du FMI pour le produit intérieur brut par habitant, on trouve en gros les valeurs indiquées dans le passage.
Chine : 12,57 (milliers de $) / 12 560 (Cabrillac)
Thaïlande : 7,24 / 7230
Indonésie : 4,36 / 4290
Inde : 2,25/ 2280
Pakistan : 1, 57/
Malaisie : 11, 48/ 11 540

https://www.imf.org/external/datamapper/NGDPDPC@WEO/OEMDC/ADVEC/WEOWORLD

Calculé en PPA, le FMI donne aussi une valeur quasi identique à celle de Cabrillac :
Chine : 19,39 / 19 340$

Le fait que Cabrillac parle de « revenu nominal par tête » et que les valeurs qu’il indique correspondent au Produit intérieur brut par habitant, en tenant compte du fait que les autorités chinoises donnent pour le revenu disponible par tête en valeur nominale à peu près 5500 $ suggèrent que le chiffre de 19340$ ne doit pas être interprété comme celui du « revenu disponible par tête ».

Si je ne me trompe pas, cela signifie qu’il est erroné de tirer du chiffre de 19 340$ la conclusion qu’il représente 80 % du revenu disponible par habitant français (dont j’ignore le montant).

Le PIB par habitant calculé en PPA de la Chine était de 19340$ en 2021.
Celui de la France, de 51 430 $.

Le PIB par habitant calculé en PPA de la Chine représente donc environ 40% de celui de la France.

18/08/2024 07:22 par Bruno GUIGUE

Merci à toi mon cher Maxime !

Pourrais-tu changer la photo qui illustre mon article, s’il te plaît ?
Elle n’est vraiment pas terrible.

18/08/2024 10:23 par Maxime Vivas

J’vas l’faire, compa.

18/08/2024 08:08 par Francois Jacques

Puisque vous me traitez d’immature et de grossier xiao, je n’ai pas le souvenir que vous vous soyez excusé auprès de l’interlocuyeur auquel vous aviez répondu "je te/vous pisse à la raie" un jour, bien avant de tempérer ici votre ton. À moins qu’on ne vous ait usurpé votre pseudo lors de ce débat houleux, comme il y en a souvent sur LGS en période électorale.

18/08/2024 09:43 par sixiangjiaoyu

Pour Xiao,
l’enquête de la banque centrale portait sur un échantillon de 30 000 familles sur l’ensemble de la Chine.
Je pense que le chiffre de 96% est fiable mais je me demande comment il faut l’interpréter.
les politiques en faveur de l’accès à la propriété jouent un rôle important (le gongjijin par exemple)
le fait que l’immobilier soit aussi perçu comme le principal véhicule d’investissement.
A mon avis, le fait que l’enquête porte sur des familles ne doit pas être oublié.
Les jeunes en Chine ne quittent pas le logement familial avant le mariage en général et ne se marient pas avant d’être propriétaire.
Par conséquent, leur résidence principale reste leur propriété puisqu’ils vivent avec leurs parents.
Le passage par le dortoir universitaire voire la location d’un logement dans une autre ville pour le travail n’affectent pas le fait qu’ils restent officiellement domiciliés chez leurs parents.
Il est intéressant de noter qu’en Europe, la proportion de ménages propriétaires de leur logement est en moyenne de 69%.
La France est à 63% mais la Roumanie est à 95%, la Slovaquie à 93% et la Hongrie à 90%.
Généralement, l’Europe de l’Est ainsi que l’Espagne, l’Italie et le Portugal présentent des proportions élevées de ménages propriétaires.
https://ec.europa.eu/eurostat/web/interactive-publications/housing-2023

18/08/2024 11:08 par Zéro...

@ Bruno GUIGUE,

N’ayant pour référence sur la Chine que « la puissance de feu de l’ensemble des médias du clan pro-atlantiste... », je ne peux que vous croire !

Je veux vous croire parce que, lorsque les critiques viennent de pays occidentaux sans foi ni loi, qui n’ont pour gloire que les valeurs qu’ils s’accordent contre toutes les évidences, elles soulèvent le forcément doute...

Probablement la Chine n’est-elle pas parfaite mais ceux qui l’affirment avec force, sans pitié ni retenue devraient s’étendre un peu plus objectivement sur leur monde idéal !!

18/08/2024 11:31 par xiao pignouf

sixiangjiaoyu,

Merci. J’ai lu l’article sur The Paper. Non seulement il donne ce chiffre de 96% mais aussi le montant moyen des actifs par ménage qui s’élève à 2,9 millions de yuans.

Si j’ai bien compris cette phrase :

« Lorsque le revenu total des ménages est trié de faible à élevé, le total des actifs détenus par les 20 % des ménages les plus riches représente plus de la moitié des actifs totaux de tous les ménages de l’échantillon. Parmi eux, l’actif total moyen par ménage des 10 % des ménages les plus riches est de 12,048 millions de yuans, soit 13,7 fois l’actif total moyen des 20 % des ménages les plus pauvres. »

J’en conclus que 20% des ménages chinois les plus pauvres dans la fourchette la plus basse possèdent en moyenne 875 000 yuans d’actifs (12,048 / 13,7) soit 110 000 euros.

Je pense (mais je peux me tromper) que l’échantillon de 30 000 ménages ciblés dans le cadre de cette enquête a été extrait essentiellement des classes les plus aisées (moyenne et supérieure). Ou alors, c’est qu’il n’y a plus de classes populaires dans les centres urbains chinois.

18/08/2024 12:51 par GC45

" 14/08/2024 à 00:33 par Julie "

Il se commet trop souvent une erreur fondamentale, qui est de comparer des choses et des situations incomparables.
Par exemple, comparer l’histoire d’un territoire conquis ou soumis par des génocidaires avec soit celle d’une métropole dirigée par des génocidaires, soit celle d’un territoire dévasté qui vient de s’extirper de la soumission.

Ou comparer les performances de tel ou tel composant d’un système énergétique possibles en zone équatoriale avec celles possibles dans une région située au nord (ou au sud pour l’autre hémisphère) du 55e parallèle.

Tout est dépendant du contexte, qui en plus de la géographie physique comprend une multitude d’éléments plus ou moins tangibles.
On ne peut pas pratiquer la même pédagogie lorsqu’il y a 50 élèves par classe que lorsqu’on en a 10, en classe unique en milieu rural.

J’ai l’impression que la plupart des débats ont lieu entre des gens qui même lorsqu’ils sont plus ou moins superficiellement polyglottes restent profondément monoculturels.
Or j’ai constaté que lorsque je pense dans l’une ou l’autre des rares langues que je maîtrise, non seulement le cheminement de ma pensée diffère, mais des collègues m’avaient fait remarquer que mon langage corporel différait (c’était en 1978, donc ce n’est peut-être plus vrai, j’ai peut-être été partiellement assimilé).

Ce monoculturalisme rend les gens incapables non seulement de tenir pleinement compte de tous les aspects du contexte mais aussi, souvent, de refuser de reconnaître l’importance de tel ou tel élément du contexte.

En ajoutant le fétichisme lié à tels ou tels "grands auteurs", on en vient à des querelles hors-sol et le résultat est l’anéantissement du potentiel de libération de la dictature du capital financier endogame.

18/08/2024 17:11 par Bruno GUIGUE

sixiangjiaoyu

J’entends bien la différence entre PIB/hab et revenu disponible par tête, mais M. Cabrillac, lui, parle bien de revenu par tête à propos des 19 340 dollars. Il cite aussi le niveau des prix en Chine, effectivement beaucoup plus bas qu’en France pour de nombreux produits et de nombreux services. L’exemple plus frappant, c’est le ticket de métro : autour de 2 ou 3 yuans (30 à 40 centimes d’euro) à Canton ou à Pékin, contre 1,90 Eur à Paris. A Nanning, j’ai pris le bus pour 1 yuan, à Toulouse c’est 1,60 Eur : la différence est de 1 à 10. A Guilin, dans une gargotte de quartier, j’ai mangé une très bonne soupe chinoise pour 10 yuans, soit 1,3 Euro.

18/08/2024 22:22 par Rachid Zani

Merci Bruno pour ce moment de grâce, je connais mieux la Chine maintenant.

@Guy : Raphaël Glucksmann sort de ce corps !

18/08/2024 22:51 par Dominique

@Tardieu Jean-Claude

Misère, misère, ! vous ne tenez pas compte des raisons historiques qui ont plongés des pays entiers dans l’éclatement de leurs structures socio-économiques traditionnelles, structures qui avait fait leurs preuves, la colonisation, synonyme de pillage et de destruction organisés, du reste de la planète par l’Occident suprématiste et raciste (pléonasme nécessaire, je m’excuse pour ceux qui ont déjà compris que colonisation, racisme et suprématisme vont toujours de pair). Comme nous pouvons malheureusement encore et toujours le voir aujourd’hui en Palestine ou en Nouvelle-Calédonie.

Oui, ces structures socio-économiques avaient fait leurs preuves. Par exemple en Inde, ce pays contient les témoins archéologiques de la plus longue présence continue de la civilisation de l’histoire humaine et il n’avait jamais connu de famine avant que le colon anglais ne commence à y faire une réforme agraire. Cette famine avait provoqué de telles émeutes que l’anglais avait été obligé de renoncer à ces réformes.

Malheureusement aujourd’hui, le capitalisme et le consumérisme sont en train de faire ce que la colonisation n’avait pas réussi à faire, faire exploser la structure de la société indienne et avec elle sa multiculturalité infinie, ainsi qu’à plonger des dizaines de millions de personnes dans la ruine et la misère, ce qui ne va pas sans provoquer des manifestations massives comme celles des agriculteurs. Heureusement pour eux, ils ne connaissent pas cette formule magique pour pacifier les mouvements sociaux, les grèves d’un jour de la gauche collabo d’ici, si bien que leur mouvement s’est inscrit dans la durée, ce qui lui a permis de faire plier le gouvernement. Mais connaissant les capitalistes, on peut être malheureusement sûr que ce n’est que partie remise.

En fait d’histoire de la Chine, cet article mentionne la colonisation anglo-saxonne de la Chine, donc venir leur reprocher leur histoire est du foutage de gueule complet, ceci car les chinois n’ont jamais ni agressé, ni invité les occidentaux à venir les tuer, les piller et les abrutir d’opium - d’où le nom de cette guerre de colonisation, la guerre de l’Opium, une guerre dont les bénéfices acquis de façon dégueulasse ont été tellement colossaux qu’ils ont permis de financer les débuts de la révolution industrielle sur les deux bords de l’Atlantique.

Justice pour tous les peuples !

18/08/2024 23:42 par Dominique

Chronologie de l’histoire de l’Inde. Grace à des études astronomiques et historiques, il est montré que la civilisation de l’Inde a une histoire de 16’500 ans. Ce qui en fait la plus ancienne civilisation selon les connaissances actuelles. https://www.youtube.com/watch?v=ycmC9oj8M2Y

19/08/2024 02:21 par sixiangjiaoyu

Bonjour Monsieur Guigue,

Je sais bien que vous entendez la différence entre PIB/Habitant et revenu disponible par tête.
Je suis quasiment certain que le chiffre utilisé par Cabrillac est celui de « revenu national brut par tête ».
La banque mondiale publie cette donnée en valeur nominale et en PPA.
Elle fait un classement des économies sur cette base et produit un tableau facile à utiliser pour faire des comparaisons.
Vous remarquerez que Cabrillac n’utilise pas l’expression « revenu disponible » ce qui indique que ce n’est pas cette donnée.
Le fait que le gouvernement chinois donne un revenu disponible par tête d’une valeur moyenne nominale de 5500$ et que Cabrillac donne une valeur deux fois plus grande indique qu’il ne s’agit pas des mêmes données.
D’après Xinhua et le bureau national des statistiques , le revenu disponible par tête était en valeur nominale de 5511$ (par an)
Le quotidien du peuple indique que le revenu national brut selon la banque mondiale était en 2021 de 12 400$, soit la valeur nominale indiquée par Cabrillac.
http://french.peopledaily.com.cn/Ec...
https://french.xinhuanet.com/202401...

19/08/2024 09:03 par Julie

Las ! Après un si brillant article voir reparaître les inepties de Dominique est pour moi effarant. Mais il est manifeste qu’elle y a des fans.

19/08/2024 13:38 par BRUNO GUIGUE

sixiangjiaoyu

"Le fait que Cabrillac parle de « revenu nominal par tête » et que les valeurs qu’il indique correspondent au Produit intérieur brut par habitant, en tenant compte du fait que les autorités chinoises donnent pour le revenu disponible par tête en valeur nominale à peu près 5500 $ suggèrent que le chiffre de 19340$ ne doit pas être interprété comme celui du « revenu disponible par tête ».

Si je ne me trompe pas, cela signifie qu’il est erroné de tirer du chiffre de 19 340$ la conclusion qu’il représente 80 % du revenu disponible par habitant français (dont j’ignore le montant).

Le PIB par habitant calculé en PPA de la Chine était de 19340$ en 2021.
Celui de la France, de 51 430 $.

Le PIB par habitant calculé en PPA de la Chine représente donc environ 40% de celui de la France."

Vous avez raison s’il ne s’agit dans cette affaire que du PIB/hab, indicateur très imparfait pour mesurer le pouvoir d’achat.

Sauf que :

1. Selon Cabrillac, le chiffre de 19340$ ne correspond ni au revenu NOMINAL par tête ni au PIB/hab (comme vous l’écrivez), mais au revenu annuel moyen par tête calculé en PPA.
2. Vous suggérez donc que Cabrillac s’est trompé en confondant PIB par habitant et revenu disponible par tête ? Peut-être.
3. Quoiqu’il en soit, le chiffre de 19340 dollars en PPA ne me paraît pas incompatible avec le revenu annuel moyen NOMINAL de 5500$, puisque le revenu nominal, contrairement au revenu calculé en PPA, ne neutralise pas le différentiel des prix.
3. La différence entre 5500$ et 19340$ pourrait peut-être correspondre à ce différentiel de prix, ce qui donnerait un ratio de 1 à 3,5.
4. Exemples vécus : la soupe de nouilles parfaitement comestible à 1 ou 2 euros, le très bon plat à 6 ou 7 euros, le bus ou le métro entre 0,15 et 0,40 euro (contre 1,6 euro à Paris), l’hôtel 3 étoiles de province à 30 euros, l’hôtel 4 étoiles dans l’hypercentre de Pékin à 70 Eur, 120 km de taxi (3 passagers) dans le Jiangxi à 15 Eur, l’hébergement type Rbnb avec chambre individuelle et douche à 10 euros, les 600 km de TGV à 20 euros : c’est ce que j’ai constaté en 2018, 2019, 2020 et 2023.
5. Le problème, avec les statistiques, tient aussi au fait que la distinction entre revenu brut et revenu net n’est pas facile à établir.
6. Le revenu annuel moyen disponible net par tête en France est de 24330 Eur selon l’INSEE.
7. Le revenu annuel moyen disponible net par tête, c’est le revenu effectivement perçu après paiement des impôts et versement des prestations, ce qui pourrait expliquer, dans le cas français, que le revenu net est très inférieur au revenu brut.
8. En Chine, les ménages paient beaucoup moins d’impôts qu’en France (pas de taxe foncière ni d’impôt sur les successions), et ils sont propriétaires de leur résidence principale à 89% en milieu urbain et à 100% dans les campagnes. Comment valoriser cet avantage non monétaire dans le cadre d’une comparaison internationale ?
9. Un problème de méthode analogue s’est posé pour l’évaluation de l’éradication de la grande pauvreté, une grande partie de l’effort accompli pour y parvenir ne pouvant se traduire en revenu monétaire.

Merci mille fois, sixianjiaoyu, pour vos commentaires : de la discussion surgit la lumière.

19/08/2024 16:12 par Tardieu Jean-Claude

@ Bruno Guigue, Maxime Vivas, Dominique et consorts.

 96% des ménages urbains chinois sont propriétaires.

Quel bonheur, l’idéal du communiste s’il vous plaît !

Si c’est vrai, ne s’agissant pas de la population autochtone qui est propriétaire de son habitation, cela signifie qu’il s’agit des migrants de l’intérieur venus chercher du travail dans les grandes villes, cela signifie qu’ils se sont endettés pour de longues années pour acquérir leur logement, 20 à 30 ans, bref, s’endetter et être propriétaire sont des principes bien connus des communistes au point de s’en féliciter !

Ma sœur cadette, qui a une retraite misérable de caissière, a le bonheur de vivre en France. Elle s’est vue attribuer à titre de logement social ou HLM, un logement dans une petite maison avec jardinet dans un village de Haute-Provence pour un loyer dérisoire. Elle y est très bien, vue sur les Alpes, elle est heureuse de ne pas avoir dû s’endetter pendant 25 ou 30 ans pour se loger, elle doit être anticommuniste ma foi !

Allez, vive le régime politique et économique français en place, vive la Ve République communiste et le Grand Timonier Macron ! On se marre bien ici.

Moi, je vis en Inde, c’est uniquement à contrecœur que je suis devenu propriétaire, je considère que c’est un gros mot, excusez-moi, parce que les loyers augmentent en moyenne de 10% par an, à peu près au même rythme que l’inflation plutôt proche de 15%, peu importe, avec 390 euros de retraite j’ai calculé que dans 10 ans environ mon loyer engloutirait toute ma retraite, donc cette décision fut motivée par une simple question de survie. Depuis je me suis débarrassé de mon titre de propriété au bénéfice de ma dernière compagne indienne (53 ans), je me sens mieux, plus léger, vraiment en phase avec mes idées, tout le monde ne peut pas en dire autant ou nous n’avons pas vraiment la même conception du communisme, c’est un euphémisme ! Je ne défends pas le communisme et je ne cherche à convaincre personne, je n’ai rien à vendre, seuls les faits et la vérité m’intéressent, car ce sont eux qui permettent d’y voir plus clair.

Quand j’avais indiqué à propos de la Chine et de l’Inde : " Comparaison malvenue ou procédé stupide compte tenu de leur histoire antérieure ", je voulais dire par là, qu’on ne pouvait pas évoquer leurs parcours à partir de 1950 sans tenir compte que leur modèle économique différait radicalement, et que les deux pays n’avaient pas bénéficié du même traitement économique de la part des principaux acteurs qui dominaient le marché mondial ou de l’URSS et des pays de l’Est...

Ce procédé revient constamment dans les commentaires complaisants envers la Chine ou dans l’article de monsieur Guigue, le contexte n’est pas mentionné, ils n’en tiennent pas compte ou il est traficoté, tout est pipé ou presque, ce n’est que de la propagande à l’arrivée.

Depuis la fin des années 70, toute l’histoire du développement économique de la Chine consista à venir en aide au capitalisme occidental en crise, en menant à ses côtés la lutte de classe contre les travailleurs occidentaux et leurs acquis sans que les travailleurs chinois en bénéficient, car finalement ils ne seront pas mieux lotis que les travailleurs français, ils le seront même moins pour l’essentiel, bien que les conditions de ces derniers se soient considérablement dégradées au cours des 4 dernières décennies.

La Chine, "l’atelier du monde", sans lui le capitalisme mondial se serait déjà effondré, sinon pourquoi l’auraient-ils créé de toute pièce ? Chut ! Tout est du même tonneau métaphysique ou seulement une partie de la réalité apparait.

L’épisode épouvantable de la dictature hygiéniste a déjà été effacée. Kissinger reçu en grande pompe par Xi Jinping à Pékin en 2023, cela doit en imposer à un communiste, il doit être fier d’avoir un tel ami, pardon, camarade, et vous ? S’il n’y avait que cela...

19/08/2024 17:54 par sixiangjiaoyu

Bonjour Bruno Guigue,

merci pour votre réponse.
J’ai réfléchi à la question et je crois pouvoir préciser en quoi il me semble que vous faites erreur dans l’interprétation des chiffres donnés par Cabrillac.
Je reprends la citation que vous avez communiquée (merci encore).
« Le revenu nominal par tête était en 2021 de 12 560 USD (945 USD en 2000). Ce chiffre classe la Chine parmi les pays à revenu intermédiaire, nettement devant les grands pays d’Asie, comme la Thaïlande (7 230) l’Indonésie (4 290), l’Inde (2 280) ou le Pakistan (1 540) mais aussi devant certains « Tigres » (Malaisie : 11 370) et loin derrière les « dragons ». Estimé en termes de parité de pouvoir d’achat (PPA) par la Banque mondiale et compte tenu d’un niveau de prix encore relativement bas en Chine, le revenu par tête se situerait en 2021 à 19 340 USD, un chiffre qui situe la Chine parmi les pays à revenu intermédiaire de la classe supérieure, au côté du Mexique et au-dessus du Brésil. »

À mon avis, l’indicateur qu’utilise Cabrillac est le « revenu national brut par tête »(Gross national income/国民总收入)
C’est un agrégat calculé sur base du PIB auquel on intègre des revenus rapatriés de l’étranger et soustrait des parts de revenus qui partent à l’étranger.
C’est l’indicateur qu’utilise la banque mondiale dans ses comparaisons internationales et il est disponible dans la base de données de la Banque mondiale en valeur nominale et en PPA (ce qui donne une source vraisemblable aux autres données citées par Cabrillac.
Vous comparez avec le « revenu disponible par tête » (per capital disposable income/居民人均可支配收入)

les valeurs nominales et PPA du « Revenu national brut par tête » en 2023 sont :
France : 45 860 $ / 57 090 $
Chine : 12850 $ / 21 250$
https://databankfiles.worldbank.org/public/ddpext_download/GNIPC.pdf

Les valeurs nominales du « revenu disponible par tête »
France : 24 340 € Chine : 39 218 RMB ( +-5500$)

En utilisant le facteur de conversion PPA de la Banque mondiale (1$ = 3,7 RMB), on obtient un « revenu disponible par tête » PPA
de 10 500 $ environ.

19/08/2024 18:06 par Dominique

@Julie

Avoir comme seul "argument" l’insulte de mes propos ne fait que prouver que vous n’en avez pas. Oui, la Chine et l’Inde ont des civilisations bien plus anciennes que la civilisation occidentale. Par exemple en musique, les chinois connaissent, même s’ils l’utilisent principalement avec des gammes pentatoniques, le système chromatique avec 12 demis-tons sur une octave, depuis environ 1500 ans avant J-C, tandis qu’en Occident, même s’il a eu des précurseurs, ce système n’aura été systématisé et rendu populaire en Occident que par J-S Bach dans son "Clavecin bien tempéré". Source : "La musique dans la joie" de Jeanne Bovet, ou une petite histoire de la musique populaire à travers les âges et les civilisations.

Quand au Flamenco qui présente à la guitare une technique encore plus aboutie et plus précise que celle de la musique classique (entre autres, les rasgueados en technique classique sont de la diarrhée rythmique pour un joueur de flamenco), il nous vient d’un voyage de plusieurs siècles qui part de l’Inde pour aboutir en Camargue et en Espagne.

Mon propos, je peux le dire autrement, était surtout de faire remarquer que ce ne sont pas les chinois qui connaissaient bien avant nous les 3 inventions qui ont rendu possible les colonisations : le gouvernail de proue, la boussole et la poudre à canon, qui se sont rués à la conquête et au pillage du reste du monde, mais l’occident suprématiste et ceci, dés qu’il a eu connaissance de ces 3 inventions. Si vous êtes blessée par de tels propos, je n’y peux rien car je l’ai appris il y a longtemps à l’école par un prof d’histoire qui en plus de nous faire retenir par coeur des dates, ce qui n’est jamais que du bourrage de crane sans grand intérêt vu qu’il est facile de les retrouver avec une démarche bibliographique, nous expliquait aussi les concepts, qui les maniaient et comment ils les maniaient. Et oui, suprématisme et racisme sont inséparables des colonisations, ceci car la peur de l’autre a toujours été le levier le plus puissant utilisé par ceux qui manient de tels concepts pour nous manipuler afin de nous faire accepter l’horreur et ainsi nous diviser.

Sur l’opium, il faut aussi noter que les premières législations sur son commerce apparaissent en Occident pendant la guerre de l’Opium et qu’elles ont servi essentiellement à masquer sa provenance, la Compagnie des Indes. Depuis l’accès aux voyages par la classe moyenne au début des 30 glorieuses, les législations sur les drogues n’ont cessé d’être renforcées, ce qui a renforcé le crime organisé, ces mafias héritées des colonisations, de la traite négrière et de la guerre de l’opium. Pour les riches, l’argent n’a pas d’odeur, pour les peuples, c’est l’esclavage salarial.

De même, les législations sur la migration, quasi inexistantes avant cela - entre nobles puis entre bourgeois ils s’arrangeaient à coups de Louis d’or ou d’autres monnaies auxquelles les pauvres n’avaient pas accès, ont pris naissance et n’ont cessé d’être développées à partir de ce moment où les pauvres ont commencé à avoir accès aux voyages. Source : cours d’histoire extra-muros donné par une prof d’histoire à l’UNI de ... lors d’une action de soutien à une lutte contre les accords Dublin.

Justice pour tous les peuples !

19/08/2024 19:59 par Julie

A Dominique,
Je ne suis pas blessée par vos propos, je suis effarée par vos certitudes gonflées de tant d’approximations, d’amalgames, d’inventions aussi parfois, voire de contradictions dans certains de vos articles.

Je trouve que vous faites parfaitement la paire avec Tardieu Jean Claude, chacun à votre manière.

19/08/2024 20:51 par BRUNO GUIGUE

sixiangjiaoyu

Je comprends parfaitement votre raisonnement, mais seul M. Cabrillac pourrait répondre à la question initiale. Au demeurant, le facteur de conversion de la Banque mondiale entre le dollar et le renminbi n’est pas pertinent pour mesurer le différentiel des prix entre la Chine et la France. Car ce dernier est sans doute beaucoup plus proche de 1 pour 3 que de 1 pour 2. Pour les transports en commun terrestres, par exemple, c’est même beaucoup plus. Aussi la conclusion selon laquelle le Chinois a un niveau de vie équivalent à 40% de celui d’un Français, à mon avis, est également fausse. Et il faudrait aussi intégrer le fait que les Chinois sont propriétaires de leur résidence, paient moins d’impôts, etc.

19/08/2024 21:36 par Tardieu Jean-Claude

@Dominique

En regrettant la disparition des "structures socio-économiques" millénaires de l’Inde, en tant que progressiste, peut-être communiste qui sait, vous devez être nostalgique du système des castes, du régime quasi esclavagiste et féodal qui prévalait en Inde il n’y a pas si longtemps encore, je peux même vous dire qu’il en reste encore des relents nauséabonds dans la société indienne sous la forme de rapports tyranniques à peine déguisés et de corruption quasi généralisée dont sont victimes l’immense majorité des Indiens, j’ai eu l’occasion d’en faire l’expérience aussi, c’est très désagréable et éprouvant.

Quant à la "multiculturalité infinie" de l’Inde, je n’ai jamais vu de rapports aussi rigides et autoritaires au sein des différentes communautés que j’ai croisées, et s’agissant des relations entre des membres de différentes communautés, ils prennent soin de s’ignorer ou de ne pas se mélanger chaque fois qu’ils le peuvent. Je précise que je suis marié à une indienne et je vis maintenant avec une autre femme tamoule, j’ai été prof de français pendant plusieurs années à Pondichéry, et j’ai toujours vécu dans des villages où résidaient exclusivement des Indiens hindous, je n’ai aucune relation avec des occidentaux depuis des décennies.

Les Indiens pauvres que je fréquente ou croise incriminent toujours le gouvernement, mais jamais la colonisation, sauf pour lui attribuer abusivement des qualités, surtout aux colons, aux occidentaux en général, ils se figurent par ignorance ou en désespoir de cause, que si l’Inde était britannique ou française aujourd’hui, le pays serait plus développé et moins inégalitaire, bref, il ne pourrait être pire, sur ce point ils ont sans doute raison, car les classes supérieures indiennes sont répugnantes et cruelles, la lutte de classes, quoi.

Les Occidentaux ont la fâcheuse habitude de penser à la place des autres peuples dont ils ignorent les conditions d’existence précises. Le système des castes et l’époque de la colonisation britannique appartiennent au passé, tout le monde s’en fout ! Il y a un truc qui m’a bien fait marrer, c’était à propos de l’histoire millénaire de l’Inde, parce que les Indiens l’ignorent eux-mêmes ! On oublie ou on ignore qu’hier encore plus de 80% d’entre eux étaient illettrés, ou à part les récits mythologiques intégrés à l’hindouisme (Ramayana et Mahabharata principalement) dont ils connaissent quelques épisodes grâce au cinéma, pour le reste ils sont complètement incultes, j’en sais quelque chose, puisque c’est moi qui leur raconte ! Mais peut-être que je me trompe. Je ne fréquente pas les nantis, les lettrés, les élites, je ne m’adresse pas à eux, bref, on n’est sans doute pas fait pour se comprendre, excusez pour le dérangement, je vous laisse entre vous.

20/08/2024 03:47 par Vania

Article très intéressant. Concernant la sinophobie, j’ai vu une vidéo de Mirko Cassale sur les J.O. qui montre le traitement injuste infligé aux nageurs chinois par rapport aux nageurs étasuniens. Tous les nageurs chinois ont subi 21 test de dopage par nageur contre seulement 6 pour les nageurs étasuniens. De plus, plusieurs nageurs étasuniens avaient des certificats médicaux qui signalaient que l’athlète était asthmatique ou avait des troubles de comportement/de l’attention et qu’il avait le droit de prendre certains médicaments. Les gringos sont capables de tout pour proclamer leur exceptionnalisme.
https://odysee.com/@ahilesva:e/2024.08.14_Mirko-Doping-China_Odysee:7

20/08/2024 05:51 par sixiangjiaoyu

Bonjour Monsieur Guigue,

Je viens d’adresser un mail à Bruno Cabrillac sur son adresse de la banque de France. Je ne veux pas préjuger de la probabilité qu’il me réponde, mais je comprendrais que ma demande reste sans réponse.
Peut-être pourriez-vous faire de même de votre côté ? Je pense qu’en tant qu’auteur, la légitimité de votre question sera plus grande.
Si vous envisagez d’utiliser cette donnée dans votre prochain ouvrage, il serait, à mon sens, utile de vérifier, d’autant que mes doutes, vous en conviendrez, sont étayés.
Les exemples que vous donnez sont conformes à mon expérience de la Chine (transports, nourriture, hébergement) mais ne suffisent pas à établir de manière rigoureuse le coût de la vie en Chine et le pouvoir d’achat des Chinois.
Je pense qu’il est important de tenir compte des salaires, du temps de travail nécessaire pour les obtenir, du coût du logement à l’achat, du coût de l’éducation des enfants, de celui des soins de santé (hospitalisation, soins intensifs, …)pour avoir une vision complète de la question.

20/08/2024 08:14 par Francine lo

Je trouve intéressants les propos de M. Tardieu depuis l’Inde. Il ne faut pas oublier que la Chine est devenue le principal et gigantesque atelier de production de l’économie capitaliste. Et que des entrepreneurs chinois sont aussi des voleurs de brevets et de marques sans scrupule, compétition économique oblige. Les grandes marques de luxe françaises, italiennes, celles de sport étasuniennes ou allemandes copiées en Chine dans les années 80, cela semble maintenant anecdotique depuis les transferts de technologie exigés par le gouvernement chinois pour que la High Tech occidentale vienne y délocaliser ses chaines de production. Selon la logique néolibérale appliquée depuis 40 ans, cela a créé un chômage de masse, la fracture sociale et la désindustrialisation en Europe et aux USA, un appel à la main d’oeuvre étrangère sous-payée, une immigration mal contrôlée, la stagnation des salaires de la classe moyenne, celle travailleuse, encadrante et productrice de richesses puis la montée du racisme et de l’intolérance voire le néonazisme dans les ex bastions industriels occidentaux (l’Ukraine en faisait partie du côtè soviétique)

Accessoirement la délocalisation en Chine (aussi au Mexique avec la complicité des cartels) a permis de faire des super profits aux actionnaires et d’accorder des salaires astronomiques aux dirigeants de holdings financières sur le dos d’ouvriers sous payés en Chine, en Asie, au Mexique et ailleurs.

Si si, en jouant ses propres pions sur l’échiquier de la mondialisation, selon le principe des vases communicants, la Chine a aussi participé à cela.

20/08/2024 11:17 par cunégonde godot

La Chine est un État-nation souverain et indépendant, dont le système économique capitaliste est cornaqué par une organisation politique de type communiste qui a compris que, l’idéal communiste étant insuffisamment transcendant en soi, le bien-être immédiat du peuple-nation par tout moyen y compris la consommation de masse s’avérait nécessaire (mais peut-être pas suffisant, l’avenir le dira).
C’est “nouveau” et bigrement efficace, pour l’instant...

20/08/2024 15:05 par BRUNO GUIGUE

sixiangjiaoyu

Encore merci pour vos commentaires et pour cette initiative. Quoiqu’il en soit, par précaution, je modifierai un peu la rédaction de ce passage de mon texte lorsque je corrigerai les épreuves de mon livre (cet article n’en est que l’introduction).

Voici la nouvelle rédaction (à peaufiner) :

"Cette disparition de la misère se lit aussi dans les statistiques portant sur les revenus. Calculé en parité de pouvoir d’achat, le revenu annuel moyen brut par tête des Chinois atteint 21250 $ en 2023, et il progresse chaque année de 5% environ. S’agissant du revenu annuel moyen nominal disponible par tête, il est de 5500 $ (selon le Bureau des statistiques du gouvernement chinois), contre 24330 Euros pour celui des Français (selon l’INSEE). L’écart des prix entre les deux pays étant environ de 1 à 3, on peut estimer que les Chinois ont un revenu monétaire moyen disponible par tête à peu près équivalent aux deux tiers de celui des Français".

20/08/2024 20:48 par Dominique

@Julie,

à la place de me balancer des arguments d’autorité, étayez-les avec des arguments construits, comme ça nous pourrons avoir une discussion constructive. La réalité est souvent compliquée, voir même complexe en géopolitique (en raison du secret d’état pratiqué par l’état profond de tous les états, ils nous manque des données) et je n’ai jamais prétendu que mes connaissances suffisaient à l’expliquer.

20/08/2024 23:47 par Dominique

@Tardieu Jean-Claude

Si je savais lire et écrire une année avant de commencer l’école enfantine et que j’ai presque toujours beaucoup lu, j’en ai vite eu marre du bourrage de crane élitiste scolaire et je me suis orienté sur une profession manuelle, l’électronique. D’abord dans le dépannage, puis comme ingénieur. Le dépannage m’a appris une bonne systématique pour trouver les causes des dysfonctionnements dans des problématiques complexes (dont on ne connait pas toutes les inconnues). En résumé, on part d’un bout et on va en direction d’un autre bout en analysant le fonctionnement de chaque bloc rencontré. Quand je l’applique au techno-capitalisme globalisé, quelque soit le point de départ et la direction prise, c’est le gros bordel car il y a des contradictions partout. Avec deux constantes historiques.

La première est que depuis la première ville (et donc l’invention de la civilisation), ce mode de vie est non autosuffisant, ce qui implique qu’il est obligé pour se perpétuer, de consumer son environnement et celui de ses voisins.

La deuxième est que chaque civilisation a davantage optimisé l’exploitation de tout et de tous que celle qui l’a précédée.

C’est dans ce contexte général que je me place quand je dis qu’avec sa structure de castes, toutes inégalitaires soient-elles, l’Inde n’avait jamais connu de famine (source, pas sur, dans l’article d’Engels sur les aventures des colons anglais en Afghanistan, dans L’Avenir mode d’emploi de Garaudy ou ailleurs) avant que le suprématisme occidental ne vienne y semer la zizanie et ne propulse ce pays dans le technocapitalisme, cette forme de civilisation qui exploite de façon globalisée (suite aux colonisations) et industrielle.

De même, je n’idéalise pas la Chine quand je rappelle que ce n’est pas elle qui s’est lancée dans une colonisation brutale et raciste du reste de la planète mais les occidentaux. Par contre c’est une preuve par l’acte que le suprématisme occidental est pire que les autres. Les Palestiniens s’occupent de la Palestine et ils ne lâcheront pas. Par contre ils comptent sur nous pour nous occuper des nôtres de suprématistes afin de les forcer à arrêter de soutenir cette colonisation horrible. Quand aux chinois ou aux indiens, je pense qu’ils sont assez pour laver leur linge sale en famille et que de toutes façons, ils n’ont pas besoin de moi pour ça.

Quand à l’éducation, c’est un problème partout. En suisse le nivellement vers le bas à commencé dés les années 60. C’en est au point que l’université de Lausanne a dû rappeler, il y a quelques années, à l’élue socialiste en charge de l’éducation dans ce canton que ce n’est pas à l’uni de baisser son niveau d’entrée mais aux écoles de son département à monter les enfants au niveau requis par l’uni. Un désastre.

Je suis aussi musicien, en partie autodidacte, en partie éduqué dans différents cours et dans la rue lors de rencontres avec d’autres musiciens. Quand aux élites et aux nantis, je les ai rencontrées soit dans le cadre de mes activités professionnelles, ils étaient les clients, j’étais leur saveur qui réparait ou installait leurs machines, donc des rapports cordiaux sans plus. Soit dans différentes luttes politiques et là, j’ai toujours été déçu car je n’ai jamais supporté ni les hypocrites, ni les pervers manipulateurs et il y en a beaucoup dans ces milieux. Cette société a les politiques qu’elle méritent, ils sont tous productivistes, donc tous pour une hiérarchie du travail industriel hyper spécialisée et tout autant féroce qui ne fait que renforcer les hiérarchies basées sur le fric et le pouvoir, et in fine pendant qu’ils nous parlent d’un climat qui en a vu des bien pires, ils sont tous pour un mode de vie industriel et donc mercantile car impossible à financer sans le Kapital, globalisé et matérialiste, un mode de vie qui est en train de niquer les conditions nécessaires au vivant.

Ce qui implique que j’estime que ceux qui ont le moins tord sont les anarcho-primitivistes pour leur donner une étiquette forcément réductrice, en pratique des groupes comme DGR ou les antitechs. Nous avons besoin d’un autre concept de civilisation, un concept qui parte de la base de toute ontologie, notre rapport à la nature, pour remplacer l’exploitation de tout et de tous par le respect.

En sommes-nous capable, je ne le crois pas car l’histoire ne revient jamais en arrière et nous sommes depuis si longtemps sur une trajectoire de fuite en avant vers de plus en plus d’exploitation de tout et de tous que, comme le dit HK dans Niquons la planète, c’est notre raison d’être. Nous sommes éduqués pour ça et nous ne savons plus comment faire autrement. Par exemple la transition par le Business As Usual provoque un véritable boom extractiviste qui, comme toutes les nouvelles technologies précédentes, ne fait qu’accélérer la destruction générale du vivant et perpétue les bonnes vieilles traditions : selon l’ONG qui fait des statistiques sur l’esclavage, il n’y a jamais eu autant d’esclaves qu’aujourd’hui.

Les jeunes d’ici qui sont éduqués, qui lisent et qui s’informent, quand je discute avec eux de l’écologie, beaucoup considèrent que l’effondrement du technocapitalisme est inévitable et, vu les dégâts déjà causés au vivant et leur augmentation exponentielle, ils ne savent pas si la vie dans le monde d’après sera possible et si oui, si elle vaudra la peine d’être vécue. Les élites espèrent s’en sortir grâce à leur contrôle de la science... le fric rend con, beaucoup de fric rend très con.

21/08/2024 09:12 par sixiangjiaoyu

Bonjour Monsieur Guigue,

Je ne sais pas si M. Cabrillac répondra, mais je pense vraiment qu’il parle du RNB par tête et non du revenu disponible par tête.
J’ai fait une erreur dans le message précédent. Le chiffre de 21 250$ correspond au RNB en PPA par tête pour l’année 2022 et non 2023.

Si je ne fais pas d’erreur, le RNB est calculé sur la base du PIB et en est un équivalent approximatif.
https://www.oecd.org/fr/data/indicators/gross-national-income.html

Je persiste à dire que le fait que le RNB PPA par tête de 2022 soit de 57 090 $ me paraît rendre difficile à soutenir que le revenu chinois soit équivalent à 2/3 au français.

Pour le revenu disponible par tête, j’ai deux questions :

1) pourquoi ne pas utiliser le facteur de conversion en $ PPA pour tenir compte du différentiel de prix entre la Chine et la France et décider sur base du prix des nouilles et du bus que celui-ci est de 1 pour 3 ?
Est-ce que la même chose peut être dite des prix de l’immobilier ou des soins de santé ? Des biens de consommation plus importants (téléviseur, ordinateurs, téléphones, voitures etc.) ?
2) je n’ai pas réussi à trouver le revenu disponible par tête français sur le site de l’Insee. Vous pourriez m’indiquer où le consulter ?

21/08/2024 12:43 par Bruno Guigue

Sixiangjiaoyu
Le facteur de conversion retenu par la Banque mondiale (3,6) signifie que les prix sont deux fois plus élevés en France qu’en Chine, puisque le taux de change est approximativement de 7 yuans pour 1 dollar ou 1 EUR.
Ce n’est pas ce que j’ai constaté empiriquement, c’est tout. Votre référence ironique au prix du bus et des nouilles n’y changera rien. Je fais partie des gens qui vivent avec 1000 euros par tête et qui font leurs courses.

21/08/2024 12:47 par Bruno Guigue

Sixiangjiaoyu
Le facteur de conversion retenu par la Banque mondiale (3,6) signifie que les prix sont deux fois plus élevés en France qu’en Chine, puisque le taux de change est approximativement de 7 yuans pour 1 dollar ou 1 EUR.
Ce n’est pas ce que j’ai constaté empiriquement, c’est tout. Votre référence ironique au prix du bus et des nouilles n’y changera rien. Je fais partie des gens qui vivent avec 1000 euros par tête et qui font leurs courses, ce qui me permet de faire des comparaisons pertinentes et d’obtenir des informations de première main, dans les deux pays, depuis des années.

21/08/2024 15:20 par CAZA

Bonjour Bruno ,
Et la santé où en sont les chinois ?
L’ accès aux médecins , aux médicaments , les chirurgies de confort (ophtalmo ,dentaires , orthopédiques ) celles qui prolongent la vie ( cardiaques , pulmonaires , urologiques ),les chimiothérapies .
L’ article en lien de 2017 aborde le problème du vieillissement en Chine .

https://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe-2017-2-page-151.htm

21/08/2024 16:48 par sixiangjiaoyu

Bonjour Monsieur Guigue,

Vous écrivez que « Le facteur de conversion retenu par la Banque mondiale (3,6) signifie que les prix sont deux fois plus élevés en France qu’en Chine, puisque le taux de change est approximativement de 7 yuans pour 1 dollar ou 1 EUR. »
Vous notez également dans votre nouvelle version que « L’écart des prix entre les deux pays [est] environ de 1 à 3 »
la question que l’on est dès lors en droit de se poser est si les prix sont deux fois ou trois fois moins chers en Chine.
A mon sens, il est peut-être plus prudent d’utiliser les indicateurs que la banque mondiale utilise pour les comparaisons internationales.
Par exemple, le RNB par tête en PPA qui était en 2022 de :
France : 57 090 $
Chine : 21 250$
Mais cela pose problème pour le sentiment que nous avons de la prospérité de la Chine car cela suggère que le RNB chinois représente 36% du RNB français en ppa.
Comme le facteur de conversion est supposé neutraliser les différences de prix, je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas l’utiliser pour comparer les données dont nous disposons pour le revenu disponible par tête.
D’où ma remarque sur le fait que vous semblez vous baser sur votre expérience personnelle pour déterminer que les prix en Chine sont 3 fois moins élevés qu’en France.
Les valeurs nominales du « revenu disponible par tête »
France : 24 340 € Chine : 39 218 RMB ( +-5500$)

En utilisant le facteur de conversion PPA de la Banque mondiale (1$ = 3,7 RMB), on obtient un « revenu disponible par tête » PPA
de 10 500 $ environ pour la Chine.
Le facteur de conversion PPA pour l’Euro en France est de 0,68€ pour 1$ soit 35 823$

Je ne remets pas en question votre ressenti qui correspond largement mien ( hospitalisation et prix de l’immobilier à part) mais je pense qu’il faut trouver un moyen de le démontrer

22/08/2024 16:47 par sixiangjiaoyu

Carte postale de Chine - Suzhou, le 16 août 2024

Cette maison se trouve dans une venelle perpendiculaire à la rue Fengliu, à deux pas du temple Xi An, en direction de celui de la Montagne Froide, célèbre pour le son mélancolique de sa cloche au milieu de la nuit.
Je suis passé par là par hasard en cherchant un raccourci pour rentrer à mon hôtel confortable et bon marché (mais j’ai omis dans noter le prix).
Ce genre d’habitations devient rare et j’ai été un peu surpris d’en voir une si près d’un endroit très touristique.
La maison est divisée en trois studios. Celui au fond est loué depuis 9 mois par un grutier. Il travaille à Suzhou sur des chantiers depuis une dizaine d’années. Ce jour-là, il se prépare à rentrer dans sa ville natale, située dans la même province.
Il dit avoir choisi d’habiter là parce que c’est plus économique et plus pratique. Sinon, il faut aller loin pour trouver un logement abordable.
Ce n’est pas facile de gagner sa vie. Je renonce à déterminer son niveau de vie en valeur nominale ou en PPA et je m’en vais en refusant sa cigarette. C’est pourtant une Zhonghua, mais j’ai arrêté de fumer en quittant la Chine : je payais mon paquet quotidien de Zhongnanhai 10 RMB et j’ai été découragé de fumer par le prix des cigarettes en Europe, autre indice que le pouvoir d’achat y diminue.

24/08/2024 14:20 par xiao pignouf

j’ai arrêté de fumer en quittant la Chine : je payais mon paquet quotidien de Zhongnanhai 10 RMB et j’ai été découragé de fumer par le prix des cigarettes en Europe, autre indice que le pouvoir d’achat y diminue.

Pareil. Moi, je fumais des HongShuangXi (Double Happiness), à l’époque 8 RMB le paquet, un euro...

24/08/2024 21:05 par sixiangjiaoyu

Bonjour Monsieur Guigue,

Bruno Cabrillac confirme que l’indicateur qu’il utilise est le « Revenu national brut par tête » (RNB/GNI).
Sur base de cet indicateur, il est erroné d’écrire « Calculé en parité de pouvoir d’achat, le revenu annuel moyen disponible par tête des Chinois atteint 19 340 $, soit 83% de celui des Français. »
En effet, en 2022, le RNB par tête en PPA était de :
France : 57 090 $
Chine : 21 250$
https://databankfiles.worldbank.org/public/ddpext_download/GNIPC.pdf
En 2023, il était de
France : 62 130$
Chine : 24 380$
https://datacatalogfiles.worldbank....

Dans les deux cas, le RNB par tête en PPA chinois équivaut à environ 40% du RNB français.

Je ne sais pas comment concilier ces chiffres avec le ressenti que nous partageons que la vie en Chine est beaucoup moins cher qu’en France, notamment en ce qui concerne l’alimentation, les transports et les hébergements.
L’élément d’explication qui me vient le plus naturellement à l’esprit est que le calcul des PPA intègre d’autres postes que la nourriture, les transports et l’hôtellerie-restauration.
Il prend en compte également le prix du logement, de la santé, de l’éducation, domaines dans lesquels il n’est pas certain que la comparaison soit si favorable à la Chine.
Il est probable aussi qu’il intègre des éléments de prix dont la pertinence n’est pas évidente pour la Chine. Par exemple, posséder une voiture particulière n’est pas une nécessité aussi pressante quand vous disposez d’une infrastructure de transports en commun exceptionnelle (ce que personne ne contestera pour la Chine). Le calcul des PPA inclut peut-être le prix d’éléments de ce type.
Il sous-estime peut-être aussi le rôle de la mise en commun des ressources à travers les réseaux de solidarité familiale, amicale, professionnelle etc. qui rend possible des dépenses a priori impossible sur le plan strictement individuel.

25/08/2024 06:19 par sixiangjiaoyu

Visiblement, le courriel de Bruno Cabrillac n’est pas passé. Je le mets ci-joint. Ne tenez pas compte du message si la photo n’est pas passée. Merci.

25/08/2024 09:02 par xiao pignouf

Par exemple, posséder une voiture particulière n’est pas une nécessité aussi pressante quand vous disposez d’une infrastructure de transports en commun exceptionnelle

En Chine, la voiture, dispensable c’est vrai dans les mégapoles du pays tant les transports en commun y sont ultra-développés, est davantage un moyen de signifier sa réussite sociale (ça va jusqu’à la marque de cigarettes qu’on fume) qu’un vrai moyen de se déplacer. Conduire à Shanghai est un véritable enfer sans parler des contraintes supplémentaire liées au parking.

D’ailleurs, si ça n’a pas changé, le coût d’une voiture en Chine peut être bien supérieur à celui d’un Français moyen, car en plus du prix du véhicule, il faudra débourser une somme souvent supérieure au prix même de la voiture pour l’autorisation de circuler. C’est un peu l’équivalent de ce qui était la vignette en France, mais qui peut coûter plusieurs dizaines de milliers d’euros suivant la ville où on réside.

À mon souvenir, en 2015, si l’on était pas résident shanghaien, pour accéder avec sa voiture personnelle au « périphérique » de la ville, sans cette autorisation, c’était souvent au risque d’une amende.

25/08/2024 16:33 par sylvain

la progression de l’industrie chinoise ces 70 dernieres annees est impressionante. Elle n’est cependant pas tres differente de la période moderne en europe occidentale ou aux etats unis : un capitalisme d’etat, une classe laborieuse corveable a merci, un enrichissement rapide d’une partie de la population avec la creation d’une classe moyenne, un systeme politique autoritaire...

C’est presque du copié collé

26/08/2024 08:26 par sixiangjiaoyu

Bonjour Xiao,

Je suis retourné à Shanghai cet été pour la première fois depuis un peu moins de 10 ans.
Un des changements les plus frappants est l’explosion du nombre de voitures particulières..
Les allées des îlots en sont remplies. J’étais près du terminus de la ligne 8 dans le nord de la ville, dans un îlot super banal et il y avait vraiment pas mal de bagnoles parquées à l’intérieur. Il y avait de tout : des VW, des Tesla, des Mercedes, des Skoda, des BYD, et des marques chinoises que je ne connais pas.
Comme on le lit dans la presse, il y a effectivement beaucoup d’électriques. La redevance pour la plaque ( qui, comme vous vous en souvenez, valait parfois le prix de la voiture) a été supprimée pour les véhicules électriques. Ceux-ci ont une plaque verte ( et non bleue) qui est, m’a-t-on dit, gratuite, ce qui fait fortement baisser le coût réel pour l’acquéreur.
Je n’ai aucune idée des prix.
Dans le haut-de-gamme, la différence ne doit pas être énorme mais il y a plein de marques chinoises moins cher.
Le model Y de Tesla vaut entre 30 000 et 40 000 € ( peut-être 10 000€ de moins qu’en France)
Les prix de BYD ont l’air très concurrentiel (le modèle Qin est indiqué aux alentours de 12 000€ et il resssemble à une Tesla comme un Huawei à un IPhone).
Mais, il y a beaucoup de marques et j’imagine de gamme de prix. Ce qui est sûr, c’est que la voiture particulière est en train de se banaliser à Shanghai.
A mon avis, dans le calcul des parités de pouvoir d’achat, le prix de ce genre de choses est intégré. Cela pourrait expliquer en partie pourquoi Bruno Guigue peut soutenir que le niveau de vie, le revenu ou le pouvoir d’achat des chinois est de 83% de celui des Français et la Banque mondiale le situer à environ 40%.
Par exemple, si on utilise les chiffres du revenu disponible par tête, on constate que le prix d’une Tesla model Y équivaut à 6 ou 8 ans de revenus chinois contre 2 ans en France. (Je me base sur les chiffres de Bruno Guigue pour la France)
On peut discuter de l’importance de posséder une voiture et par conséquent de la nécessité d’en tenir compte pour évaluer le coût de la vie dans un pays. Mais des institutions comme la Banque mondiale et le FMI le font certainement.
Quant aux gens en Chine, au vu du nombre de voitures que j’ai vues dans des ruelles très étroites et franchement pas pratiques, je crois que beaucoup considèrent que c’est assez important.
Je pense que le même genre de phénomènes existe dans la santé et l’éducation sans parler du logement, notoirement élevé.
De mon point de vue, la discussion est intéressante : j’espère qu’elle pourra se poursuivre avec bonne foi.

26/08/2024 08:43 par CAZA

Très interessant Sylvain . Et que ce serait il passé sans le Parti communiste chinois ?
Les chinois fumeraient encore l’ opium peut être pour engraisser les multinationales impérialistes ?

Si la pensée politique occidentale pour organiser la société est en panne depuis longtemps ce n’ est pas le cas en Chine .
Et là on parle d’ organiser une communauté d’ 1,5 milliard de personnes .
Pauvre France avec les pitoyables magouilles à Macron pour ne pas nommer énième 1er ministre qui finira par être la serpillère habituelle du capitalisme sionisé .

https://legrandcontinent.eu/fr/2022/10/14/les-defis-du-parti-communiste-chinois-selon-yao-yang/

28/08/2024 17:30 par Georges Rodi

Tout débat sur le revenu par habitant (ou tout autre bilan économique...) nécessite de prendre beaucoup de recul.
Et pour celui qui souhaite comparer la situation de la Chine à celle des pays du G7, l’exercice est particulièrement périlleux.

Un article (en anglais) de Jacques Sapir de fin 2022 nous propose une bonne introduction.
https://americanaffairsjournal.org/2022/11/assessing-the-russian-and-chinese-economies-geostrategically/

Sapir soutient que le meilleur indicateur de la force économique réelle d’un pays (En particulier en ce moment où les USA entraînent leurs alliés vers une quasi guerre froide) est la taille réelle de sa production industrielle
Un calcul qui exclut les services, dont les statistiques sont plus faciles à manipuler.
Sur cette base, il a noté que dès 2019, l’économie chinoise était déjà trois fois supérieure à celle des USA et même supérieure à celle des USA, de l’UE et du Japon réunis.
Et si l’on prolonge son analyse en prenant en considération les dernières statistiques économiques pour 2023, l’économie productice de la Chine dépasserait de 12% celle des USA, de l’UE et du Japon réunis, tout en continuant à croître à un rythme plus rapide.

Un autre point à considérer est l’impossibilité de connaître avec certitude la situation économique chinoise.
Qui peut penser connaître le montant des réserves en or, en bons du trésor ou en monnaies étrangères (U$, €, Yen...) au sein de la banque centrale chinoise et des banques d’état ? Beaucoup considèrent cela comme autant de secrets d’état.
Il existe bien sûr un exercice qui consiste à estimer l’économie chinoise en fonction de ses effets sur l’économie mondiale.
Les douanes, les échanges bancaires sur le SWIFT, les tonnages de containers, les observations des satellites, les datas pompées par Microsoft, Apple ou Oracle permettent de mesurer des pans de cette activité... Mais combien d’échanges économiques contournent les banques du G7 ? Combien de règlements financiers internationaux sont basés sur le troc ?

Le grand jeu du moment pour la Chine, les Brics et les pays en cours de développement consiste à s’isoler le plus possible des sanctions économiques du camp étasunien.
À ce grand jeu, les Chinois ont pris le parti de minimiser le plus possible leurs résultats, histoire de ne pas provoquer d’avantage les réactions épidermiques du congrès et du sénat étasuniens.
La vérité de l’économie chinoise nous apparaît avec retard, et grandes sont les surprises.

Considérons les politiques menées par le G7 depuis 2020.
Au nom du ‘derisking’, il serait devenu indispensable de ramener les usines chez nous, ou vers des pays proches ou amis. Reshoring, Nearshoring, Newshoring, Friendshoring, voilà les solutions qui nous ont été vendues par les têtes d’oeuf de nos administrations gouvernementales.
Ajoutons-y une pinçée de tarifs douaniers délirants (100% de plus sur les véhicules élec), les interdictions au nom de la sécurité (Huawei, JDI...), les blocus sur les technologies ou les composants électroniques, les interdictions de collaborer... Tout est en place, la Chine ne perd rien pour attendre, c’est sûr.

Quelques années plus tard, découvrons les résultats de ces politiques.
Les usines sont revenues aux pays du G7 ? Non...
Elles sont allés vers des pays amis ? Oui, en partie, vers le Mexique, le Vietnam, l’Inde, etc., mais nous voyons bien que la Chine en profite toujours en exportant matériaux et composants vers ces pays.
Et voilà que tombent les analyses du site (payant) Descartes Datamyne : https://www.datamyne.com/
En juillet 2024, les US ont importé de Chine pour 1 million de TEU, (l’unité utilisée pour mesurer les volumes de containers de transport...).
Un record absolu qui n’était pas censé être battu.

Autre record historique, le surplus commercial chinois, qui atteint maintenant 100 milliards U$ par mois, et ce, malgré les sanctions.
100 milliards par mois... 3 milliards U$/jour qui entrent dans les caisses chinoises.
Alors que la dette US se creuse de 1 milliards U$/jour.
Autrement dit, lorsque la Chine prends la décision de subventionner une industrie ou un service, c’est en consommant ses surplus, alors qu’un pays du G7 le fera au prix de son endettement d’ores et déjà excessif.

Puis nous découvrons aussi que les sanctions technologiques ne fonctionnent pas mieux, au fur et à mesure que Huawei commercialise de nouveaux produits. Pas seulemet les ciruits intégrés, mais aussi les logiciels permettant de remplacer ceux d’Oracle, Google ou Microsoft.
Encore un résultat qui n’était pas censé arriver.

Et nous découvrons chaque jour la réalité de la R&D chinoise, son avance dans les batteries, la fusion nucléaire, l’aéronautique et l’espace...
Car l’innovation s’appuie le plus souvent sur les activités industrielles.

La Chine a coulé 6 gigatonnes de béton en 3 ans, et les USA 4,5 gigatonnes en 100 ans... Quel est le pays succeptible de proposer les plus grandes avancées pour réduire l’impact environnemental de cette industrie ?
Réponse ici :https://www.nature.com/articles/s43247-022-00579-3

Même problématique avec les trains à grande vitesse.
Quel est le pays succeptible de proposer les plus grandes avancées ? La Chine et ses 42000 kms de voies rapides, ou les USA et ses 500 Kms de voies beaucoup moins rapides ?
La Chine teste en ce moment les premiers prototypes de train sur voie classique, à 600 Km/h et sur rail magnétique à 1000 Km/h. Tout cela nécessite des nouveaux matériaux, des composants électroniques, des systèmes de distribution d’énergie qu’il faut inventer.

Les exemples de ce type peuvent se compter en milliers.

Détail à noter : les Chinois rédigent leurs rapports de recherche en langue chinoise.
Il a fallu du temps aux membres du G7 pour comprendre qu’il serait pertinent de s’intéresser aux publications scientifiques en langue chinoise, et les comptabiliser.
Conséquence amusante pour le classement international des universités qui intègre les notes et les recherches scientifiques : les universités chinoises ont vu leur statut sérieusement revu à la hausse, elles trustent maintenant 15 des 20 premières places.
https://www.leidenranking.com/ranking/2024/list
Il faut noter que la Chine n’a jamais rien fait pour que soient pris en compte ses résultats plus tôt.
Car ce serait contreproductif de mettre en avant ces avancées technologiques en utilisant la langue anglaise. Pour quel résultat... Une crise étasunienne de plus ?

La Chine est encore très loin de ses objectifs, mais elle est éveillée.
Les pays développés de leur côté sont de plus en plus drogués aux sanctions et aux illusions de leur pouvoir perdu.

29/08/2024 08:19 par sixiangjiaoyu

Bonjour George Rodi,

Que pensez-vous du niveau de vie ou de rêve des gens en Chine ? Je ne suis pas certain que ce genre de comparaison ait un sens mais estimez-vous celui-ci équivalent à 80%, 60%, 50% ou 40% de la moyenne française ?
Bruno Guigue a écrit, dans un premier jet et sans ciller, que le revenu disponible des chinois était équivalent à 83% du revenu disponible français en se servant d’un indicateur qui disait qu’il était de 40%.
A votre avis, comment a-t-il pu commettre une telle bourde ? Quels sont les éléments, dans la réalité, qui peuvent conduire à penser qu’un indicateur qui dit 40% veut dire 80% ?
C’est une chose de dire que l’indicateur n’est pas fiable ( comme vous le soutenez) et une autre de s’appuyer sur lui pour lui faire indiquer ce qu’il n’indique pas.

29/08/2024 13:45 par Jclaude

@]sixiangjiaoyu je pense qu’il ne faut pas penser de cette manière.

Les Chinois ont une autre culture, TRÈS ancienne : il est indispensable de réussir à se mettre à leur place pour oser juger leur vie, leur milieu culturel, éducatif...... et c’est pas gagné !

29/08/2024 16:00 par BRUNO GUIGUE

Georges Rodi,

Merci pour ces précisions solidement étayées, qui montrent que les statistiques, loin de constituer des vérités révélées, doivent inciter à la réflexion et à l’analyse. Ma référence au chiffre fourni par Bruno Cabrillac était sans doute inexacte, mais elle ne change rien au constat global. Pour ma part, je ne cherche pas à démontrer que j’ai raison, mais à y voir plus clair dans un enchevêtrement complexe de données quantitatives et d’observations empiriques. En octobre 2023, j’ai vu dans une vitrine à Pékin une superbe voiture électrique dont le prix représentait 20 à 25% d’un modèle équivalent en France. Eh oui, il n’y a pas que le prix des nouilles ! Et puis, si les Chinois n’ont que 40% du niveau de vie des Français, comment se fait-il que les uns soient propriétaires à 93% et les autres à 56% seulement ? C’est sûrement un peu plus complexe que ne le pensent les fétichistes du PNB. Je partage totalement votre analyse - et celle de Sapir - sur les limites de ces indicateurs qui agrègent des données radicalement différentes. Si on les prend telles quelles, les Etats-Uniens sont tellement plus riches que les Chinois ! Sauf que les Chinois vivent plus longtemps, ils possèdent leur résidence principale, ils ont une assurance maladie et ils peuvent circuler librement sans se faire détrousser. Bref, je soutiens que le revenu moyen national brut n’est pas un indicateur pertinent pour évaluer le niveau de vie, et que nous ne disposons pas des données permettant de comparer précisément des revenus moyens nets, a fortiori lorsque le taux de conversion pratiqué par les institutions financières internationales est manifestement erroné.

29/08/2024 16:03 par BRUNO GUIGUE

sixiangjiaoyu

Oui, oui, Bruno Guigue commet des "bourdes". Une seule, en fait, si je comprends bien, à moins que vous n’en trouviez d’autres. J’en serais tellement heureux.

29/08/2024 18:28 par Georges Rodi

Sixiangjiaoyu

Est-ce que le niveau de vie ou de rêve des gens en Chine serait équivalent à 80%, 60%, 50% ou 40% de la moyenne française ?

Pour avoir une base de comparaison qui tienne compte de la taille du pays et des variations importantes des situations économiques, il faudrait évaluer le niveau de vie d’un Chinois moyen et le comparer à celui d’un Européen moyen.

Des pays Baltes au Portugal, de la Roumanie à la Grande-Bretagne, sans vouloir faire preuve d’insolence, je dois avouer que l’idée d’un Européen moyen me fait à priori sourire.
Mais il existe peut-être un papier sur le niveau de vie d’un tel individu ?
Du côté chinois, de Kunming à Harbin, de Shenzhen à Hotan, le niveau de vie, la culture, la langue, les goûts, les couleurs et les religions des Chinois diffèrent tout autant.
Donc oui, en plus des doutes que je partage avec J.Sapir sur les comparatifs et les statistiques économiques, je ne suis pas loin de penser que ce genre de comparaison n’a aucune chance de déboucher sur quoi que ce soit qui ait du sens.

Pour ne pas laisser l’impression de fuir le débat, je peux préciser quelques points.
En vacances depuis 2 jours, et de retour en France, j’ai le plaisir de revenir sur LGS, et d’y trouver un article de B. Guigue.
Cela dit, sur des sujets à peine évoqués comme la crise immobilière par exemple ou le vieillissement de la population, il me semble que, dans un esprit de coopération, plus de détails ne feraient pas de mal.
Quelques commentaires à suivre permettront de développer ces sujets, et en passant, il y aura quelques données qui donneront des éléments de comparaison entre la vie en Chine et en France.

29/08/2024 22:32 par CAZA

Justement Georges .

J’ avais écrit ça il y a quelques jours .
<<< Bonjour Bruno ,
Et la santé où en sont les chinois ?
L’ accès aux médecins , aux médicaments , les chirurgies de confort (ophtalmo ,dentaires , orthopédiques ) celles qui prolongent la vie ( cardiaques , pulmonaires , urologiques ),les chimiothérapies .
L’ article en lien de 2017 aborde le problème du vieillissement en Chine .

https://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe-2017-2-page-151.htm >>>

Il y a une 15ène d’ années le Diplo avait publié un article disant que les USA voulaient détruire la Chine parce qu’ après il serait trop tard .
Il est maintenant trop tard on c’ est parfait .

Que la Chine ait pulvérisé l’ occident est une évidence , occident capitaliste qui s’ est cette fois ci cassé les dents à la différence de la destruction de l’ URSS .

Il me semble que plus que l’ accès à la société de consommation ce qui est important pour un peuple c’ est l’ égalité de l’ accès à la santé , à l’ éducation , au logement Etc pour tous .

30/08/2024 00:06 par Georges Rodi

La crise immobilière. Première partie.

La Chine abrite aujourd’hui les villes les plus modernes au monde. Situées pour la plupart le long de la côte pacifique, nous pouvons y trouver effectivement ce que décrit B. Guigue.
Impossible d’ignorer la qualité des infrastructures, des transports publics, la propreté des rues et des commerces, les parcs, l’absence de mendiants, les livreurs en scooters électriques, les bus et les voitures électriques, les cafés, les centres de fitness... Ainsi que les progrès en matière d’environnement : la qualité de l’air s’est indiscutablement améliorée.

Si vous allez vers les provinces à l’intérieur des terres, vous trouverez encore des villes modernes, comme Kunming dans le Yunnan ou Chengdu dans le Sichuan.
Il suffit de s’en écarter pour découvrir les campagnes aux conditions de vie difficile.
La modernisation de l’agriculture, la lutte contre la pauvreté, et une tendance universelle à l’urbanisation font que dans les 15 prochaines années, 290 millions de Chinois iront rejoindre les villes où ils trouveront services de santé, écoles, et emplois... Faute de quoi, ils ne se déplaceront pas.

Mis à part le nombre de personnes concernées, il n’y a rien de particulier dans cette tendance.
Tous les pays en cours de développement traversent cette évolution. Cela dit, 290 millions, ce n’est pas très loin de la population des USA (350 millions).
Et c’est un chiffre à garder en tête lorsque vous entendez parler de villes fantômes ou d’un excès de constructions en Chine.

Qu’en est-il des emplois pour ces millions d’arrivants ?
Il est courant d’entendre parler d’usines textiles, et autres unités de production de meubles, d’électro-ménager et de râpes à fromage ou de jouets déplacées vers les pays comme le Vietnam, le Mexique ou la Thaïlande, à faible coût de main d’oeuvre et qui seraient à l’abri (pour l’instant) des sanctions tarifaires.
C’est un phénomène tout à fait marginal.
Un article du WSJ rapporte qu’il ne s’agit que d’opérations limitées. En fait ces industries se déplacent vers les provinces intérieures de la Chine.
https://www.wsj.com/world/china/chinas-factory-floor-is-movingbut-not-to-india-or-mexico-dbd9fd69

Depuis le début 2018, d’après les données du CEIC, les exportations des 15 provinces les plus reculées de Chine ont doublé.
Sur une année, ces provinces (dont le Xinjiang) ont exporté l’équivalent de 630 milliards U$.
Plus que l’Inde (425 milliards), le Mexique (590 milliards) ou le Vietnam (346 milliards), et la croissance reste forte.

Beijing s’efforce d’expliquer aux jeunes diplômés en recherche d’emploi qu’il ne faut pas rêver, il ne peut pas y avoir la sécurité de l’emploi et des postes administratifs pour tous. Les opportunités sont à l’ouest y compris pour les ingénieurs. La production d’énergie, les machines agricoles, les drones, l’industrie automobile, les projets d’irrigation présentent des opportunités immenses.
.
Dans les provinces de l’ouest, Beijing s’emploie à maintenir au pays ses industries de base et parvient à compenser des salaires chinois plus élevés en maîtrisant ses coûts de production des matières premières et en profitant de ses avantages logistiques.
Les emplois sont là et sauf guerre mondiale, il n’y a pas de crise immobilière en vue.

30/08/2024 05:36 par xiao pignouf

Salut George,

Tu vas dire que je me répète, mais n’est-il pas possible qu’au lieu de cantonner tes explications en commentaires, ce qui limite leur visibilité, tu les proposes sous la forme d’une série d’articles ?

30/08/2024 08:12 par Georges Rodi

> CAZA

Un lien intéressant sur le vieillissement de la population chinoise qui a accompagné mon petit dej :)
Et un sujet global, beaucoup plus marqué et sensible à Taïwan, en Corée du sud et au Japon.

Quelques mesures prises par la Chine de 2024 feront l’objet d’un commentaire, promis.

30/08/2024 15:52 par Georges Rodi

La crise immobilière. Deuxième partie.

Dans les provinces les plus riches de la Chine, l’immobilier a traversé quelques années folles.
A travers une anecdote, un article de Forbes nous en donne une idée.
( l’adresse de la source m’empêche d’envoyer ce commentaire, il faudra vous contenter du titre de l’article : shanghai-couples-scrambled-to-divorce-to-buy-property )

À Shanghai en 2016, l’immobilier coûtait 40.000 yuans/m2, soit 6.000 U$/m2.
D’une année sur l’autre, les augmentations de prix des appartements permettaient d’assurer aux propriétaires un gain très confortable de 13%/an et ce, sans les aléas de la bourse.
Je précise que ce gain ne pouvait se matérialiser qu’en cas de revente.

En conséquence, chaque province édictait des règlements pour limiter quelque peu les achats d’appartements.
D’après l’article de Forbes, Shanghai permettait d’acheter un premier appartement avec un apport de 30%, mais imposait un apport de 70% sur l’achat d’un deuxième.
Pour contourner cette barrière, les couples divorçaient le temps d’acheter un deuxième appartement, et se mariaient à nouveau dans la foulée, du moins la plupart du temps :)

Je n’ai pas pris le temps de vérifier cette information.
Dans la province du Guangdong, les prix étaient plus élevés de 50% (Un écart qui m’étonne je dois avouer, mais peu importe.
(Et je ne vous parle pas ici des prix à Macao, ni du délire à Hong-Kong)
Et dans ma ville du Guangdong, il était carrément interdit d’acheter un deuxième appartement. Une interdiction levée depuis peu cette année.

Pour mieux comprendre les aspects économiques en jeu, je prends pour référence un achat immobilier réalisé dans une ville perdue du Sichuan.
Un appartement de 80m2 est vendu 3.000 yuans/m2, soit 13 fois moins cher qu’à Shanghai... La construction revient à 1250 yuans/m2, et je précise que les appartements sont habituellement vendus brut de béton.
Ce ne sont pas les artisans qui manquent pour finaliser le reste.

Je ne vois pas beaucoup de raisons de penser que les ouvriers du bâtiment, les matériaux, les engins de travaux publics coûtent plus cher à Shanghai que dans le Sichuan.
J’en déduis qu’un promoteur à Shanghai peut se permettre de construire un appartement pour 2.000 yuans/m2, terrain compris, puis le vendre 20 fois plus cher.
Il ne faut s’étonner de voir quelle catégorie professionnelle comporte le plus grand nombre de fortunes chinoises.

L’affaire Evergrande.
Au plus fort de sa gloire, le groupe Evergrande a occupé une enviable deuxième place sur le marché chinois de l’immobilier.
Crée en 1996 par Hui Ka Yan, le groupe s’était en outre diversifié dans les médias, les véhicules électriques, l’eau en bouteille, les parcs à thème, les assurances... On croirait avoir affaire à D. Trump
Pour la petite histoire, Hui Ka Yan était membre du PCC, et avait enregistré son groupe dans les îles Caïmans.

Evergrande a connu une expansion phénoménale en une vingtaine d’années, construite sur les folles années de la spéculation immobilière et sur une montagne de prêts accordés par les banques d’état, avec des taux d’intérêt pouvant atteindre 15%/an selon des amis initiés.
15%/an, cela peut paraître énorme, sauf qu’il s’agit de les payer uniquement sur les faibles coûts de construction et pendant la durée des travaux : 3 ans.
Une fois vendus les biens immobiliers, Evergrande pouvait oublier ce que les intérêts bancaires ont pu coûter.
Bref, les gouvernements locaux vendaient leurs terrains à prix d’or, les banques encaissaient leurs intérêts, et les actionnaires d’Evergrande -qui s’enrichissaient sans investir un kopek de leur poche- nageaient dans le bonheur de la promotion immobilière et ses fortunes faciles.

Les premières sanctions étasuniennes, l’épisode COVID ont mis à mal les économies mondiales.
Les sociétés exportatrices des grands centres urbains chinois -où Evergrande réalisait ses ventes- ont sérieusement réduit la voilure :
Et lorsque les temps deviennent incertains, les Chinois ont l’habitude de réduire leur train de vie. Ce sont les champions du monde de l’épargne.
Et rien n’est plus facile que de repousser l’achat d’une voiture ou d’un appartement.
Qu’importe les promotions, les appartements de Shanghaï, Hangzhou, Beijing, Shenzhen, Guangzhou... ne trouvent plus preneurs
Et pour le groupe Evergrande, sans aucune réserve financière et obligé de payer ses intérêts bancaires, il n’y avait plus qu’une intervention de Beijing pour les sauver.

Le groupe Evergrande était trop gros, trop important pour être sacrifié. Et l’immobilier représentait parfois les 3/4 des ressources budgétaires des municipalités chinoises.
Forts de ces certitudes, les fonds d’investissement de Wall Street et d’Europe ont fait le pari que Beijing interviendrait.
Ces Hedge funds ont acheté les bons émis par Evergrande, et attendu qu’arrive la bouée de sauvetage de Beijing pour réaliser leur plus-value financière.

C’est une stratégie courante.
Lorsque des entreprises sont liquidées, les petits actionnaires perdent tout.
Les banques, les groupes financiers ont leurs prêts garantis par les stocks de l’entreprise, Et le plus souvent, l’état intervient pour combler les manques.

Cette stratégie n’avait aucune chance de succès en Chine.
Les fonds d’investissement ont perdu 99% de leur investissement spéculatif dans l’opération.
https://fortune.com/2024/02/08/evergrande-liquidation-99-percent-haircut-hedge-funds/

Notons qu’il y a eu beaucoup de groupes immobiliers qui ont su traverser cette crise.
Mais il est important de comprendre que toutes ces banqueroutes de promoteurs immobiliers ne sont absolument pas un problème aux yeux de Beijing. Ce sont des solutions.

La spéculation immobilière était devenue folle en Chine.
Et Beijing considérait que cela créait 3 problèmes.
1/ Comment permettre aux 290 millions de ruraux Chinois d’accéder à la propriété si les prix de l’immobilier atteignent des sommets délirants ?
2/ Si vous demandez aux jeunes couples chinois pourquoi ils n’ont pas d’enfants, la première raison donnée est le coup d’un appartement. La spéculation immobilière tuait littéralement les perspectives de ces jeunes générations.
3/ La Chine se devait de quitter un modèle de croissance économique du PIB basé sur l’immobilier. Un modèle de croissance artificielle qui ne faisait qu’assécher les ressources du peuple chinois aux dépends des développements industriels.

Wang MengHui, Ministre du logement et de la construction, a rappelé en janvier 2021 dans une interview à Xinhua les paroles de Xi jingping : « les maisons sont faites pour y vivre, pas pour spéculer ».

Xi ne s’exprime pas souvent, et il ne donne jamais d’opinion personnelle, il délivre un message le plus clairement possible.
https://english.www.gov.cn/statecouncil/ministries/202101/07/content_WS5ff6b7c5c6d0f725769436a6.html
Que des fonds d’investissement occidentaux, 2 ans plus tard, puissent envisager un bon coup spéculatif ne pourra que vous laisser rêveur.

À ce jour, plus de 230 promoteurs immobiliers chinois ont été emportés par la tourmente.
https://economictimes.indiatimes.com/news/international/business/over-230-home-developers-filed-for-bankruptcy-in-china-last-year-report/articleshow/107198162.cms
Après liquidation, les immeubles en cours de travaux sont récupérés par les banques chinoises, puis sont achevés par les entreprises de construction et mis sur le marché à des prix abordables.

Pour ceux qui ont spéculé, et perdu, je comprends que la pilule soit pénible à avaler, mais Beijing s’en fout.
Quant aux gouvernements locaux, et pour toutes les municipalités qui comptaient sur des revenus faciles, les voilà obligés de s’adresser à Beijing pour équilibrer leur budget, et suivre un peu plus sérieusement les directives du sommet.

Et oui, au fait, l’économie chinoise ne s’est toujours pas effondrée.

30/08/2024 15:58 par Georges Rodi

> Xiao
C’est sympa, mais...
 je m’étais promis depuis longtemps de commenter sous un article de Bruno.
 et son article restera plus longtemps visible que les miens qui s’affichent habituellement dans le couloir de la mort rapide (la colonne de droite de la page d’accueil :)

30/08/2024 17:02 par Georges Rodi

Mince, j’ai écorché le prénom du Président dans mon commentaire deuxième partie.
Que Dieu me pardonne...

01/09/2024 12:02 par xiao pignouf

son article restera plus longtemps visible que les miens qui s’affichent habituellement dans le couloir de la mort rapide (la colonne de droite de la page d’accueil :)

Comme tu veux, mais ça se discute. Le choix de mettre des articles dans la colonne de gauche dépend semble-t-il à la fois de la pertinence d’un article, du statut d’un auteur et de la subjectivité des admins. C’est vrai que son flux s’est considérablement ralenti ces derniers temps.

Une chose est regrettable depuis la récente màj du site, c’est qu’elle a rendu très laborieuse l’utilisation de la version mobile, et certaines fonctionnalités ont disparu, comme le flux rss qui permettait notamment de référencer un commentaire.

02/09/2024 01:05 par legrandsoir

depuis la récente màj du site

Yep, màj rendue obligatoire par notre hébergeur et qui nous a fait perdre la version pour mobiles. On travaille dessus. Devrait être résolu courant septembre.

Précision : les articles qui paraissent en colonne latérale sont ceux saisis directement par les internautes.

02/09/2024 08:00 par Georges Rodi

La véritable crise immobilière. Les bureaux.

Lorsque la bulle immobilière a explosé en 2022, le PIB de la Chine a été négativement impacté.
C’est certain car il représentait habituellement 30% de cette statistique selon les analystes de Fitch.
https://fortune.com/2023/08/17/china-real-estate-fitch-james-mccormack-downgrade-warning/

Les mêmes analystes de cette fameuse agence de notation rapportent dans cet article de 2023 : « Contrairement, à l’économie des USA, l’économie chinoise est tout sauf forte »
Humm... Oui... Bon... A votre avis, c’est une remarque 20%, 40%, 60% ou 80% fausse ?

Ces analystes confirment que Beijing n’interviendra pas pour soutenir les promoteurs.
Ce qui est tout sauf une surprise pour ceux qui lisent les plans quinquénaux de la Chine qui se dirige, comme annoncé, vers une industrie à haute valeur ajoutée.
Toujours est-il que des facilités bancaires ont été établies pour faciliter l’accès à la propriété. En Chine, les ventes d’appartements repartent gentiment.

Par contre, les immeubles de bureau qui restent vides, c’est impossible à manquer.
Je vois des projets annulés, des chantiers interrompus, des tours de bureaux flambant neufs et totalement vides.
Et je vois les entreprises qui restructurent leurs espaces de bureaux, qui occupaient trois niveaux et n’en occupent plus qu’un, libérant des milliers de m2.

Pour ceux qui s’intéressent à la crise majeure qui monte aux US, et qui secouera profondément l’Europe, jetons un coup d’oeil à ce qui se passe là-bas dans l’immobilier professionnel :
 En 2014, à New-York, au 1740 Broadway, le Groupe Blackstone a acheté un immeuble de bureaux pour 605 millions U$. Après avoir dépensé une fortune pour le moderniser intégralement, y aménager un nouveau Hall et un nouveau restaurant, ce bien a été vendu en début d’année 2024 pour moins de 200 millions U$.
 A Washington, au 1101 Vermont Avenue, un immeuble estimé à 72 millions U$ en 2018 a été vendu cette année pour 16 millions U$.
 A Chicago, au 300 west Adams street, un immeuble acheté pour 51 millions U$ en 2012 a trouvé preneur pour 4 millions U$. Même pas sûr que ce soit une bonne affaire au final.

4.000 établissement bancaires sont impactés par la dévaluation de ces actifs, ils n’auront pas d’autre choix que d’être absorbés par les banques géantes.
Quelques banques allemandes et françaises sont concernées aussi... Avec de lourdes pertes en perspective.

Du côté chinois, j’attends de voir comment Beijing prendra en main cette situation dans le futur.
La Chine est mieux plaçée pour étaler cette tempête du fait de sa balance commerciale, de ses réserves financières et de son poids dans les marchés en développement.
Et la croissance est toujours là. Et il n’y a que peu d’inflation en Chine.
C’est normal. L’inflation n’impacte que le peuple.

17/09/2024 10:37 par CAZA

Vidéo mise en lien par un lecteur de RI sur : ""Aux ( soit disant) experts de la Chine qui n’arrivent pas à comprendre la Chine "".
Experts ?, ou 5ème colonne infiltrée pour donner de la véracité aux fabulations occidentales .
C’ est un français vivant en Chine ( Un voisin de Georges ? ou que Bruno a rencontré ).

https://www.youtube.com/watch?v=i-GhuOQgK0M

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
 Contact |   Faire un don
logo
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft :
Diffusion du contenu autorisée et même encouragée.
Merci de mentionner les sources.