Un seul coup d’œil dans les programmations des cinémas (ou des plateformes) fera remarquer aux plus attentifs l’omniprésence du cinéma d’horreur. Il est vrai que le genre s’est particulièrement démocratisé. Les listes recensant sur les sites de cinéphiles les meilleures œuvres horrifiques sont devenues courantes. De même les vidéastes spécialement dédiés à l’horreur et les plateformes du type Shadowz. Hérédité (2018) d’Ari Aster a rapporté 80 millions de dollars. Get out (2017) de Jordan Peele en a lui rapporté 255 millions avec une critique unanime pour souligner les qualités et l’originalité du film. Le film Titane (2021) de Julia Ducournau a reçu la palme d’or l’année de sa sortie.
Comme nous sommes privés de films russes (autant que submergés de films étasuniens, notamment sur l’URSS, comme le prochainement en salles L’Ombre de Staline), le Festival du film russe (du 2 au 9 mars) semble une aubaine, une chance unique de savoir quels films on fait en Russie, pour les Russes.
De sable et de feu, de Souheïl ben Barka, est un objet étonnant : film maroco-italien à gros budget (le plus gros investissement de l’histoire du cinéma marocain), il raconte l’histoire d’un Catalan, officier de la Couronne d’Espagne, Domingo Badia, chargé, vers 1800, de gagner la confiance de l’anglophile Sultan Moulay Slimane, sous le pseudonyme d’Ali Bey, de façon à fomenter, en sous-main, une révolte des tribus, et à le remplacer par un sultan acquis aux intérêts espagnols.
La cause semble entendue : Nabil Ayouch est un cinéaste courageux, qui a fait un film magnifique, qui brise les tabous, ce qui lui attire la haine des fanatiques. Une avalanche de critiques dégoulinantes de beaux sentiments et nobles principes s’est ainsi déversée sur Much loved.