RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Thème : Gaz à effet de serre

Histoire d’une réussite : le réchauffement climatique

Georges ROSSI

Les idées, les conceptions, on le sait, ont une histoire. Elles naissent, se développent, vieillissent et meurent plus ou moins vite dans un contexte économique, social, politique et culturel déterminé. Elles sont, à un certain moment de l’histoire d’un groupe social l’expression de ses besoins, de ses attentes, de ses angoisses. Elles ont des parents, une famille, portent l’empreinte de cet héritage et remplissent une fonction. Le décodage de cette génétique en dehors de tout présupposé idéologique ou partisan, apporte, souvent, un éclairage intéressant. Le réchauffement climatique n’échappe pas à cette règle.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’idée d’un impact négatif de l’activité humaine sur ce que l’on n’appelait pas encore l’environnement, n’est pas née dans les milieux scientifiques ou dans les milieux pré-écologistes du milieu des années 1960. Elle a été initialement conçue et développée dans l’entre deux guerres au sein du monde intellectuel, politique et économique anglo-saxon, profondément imprégné de libéralisme de malthusianisme et de darwinisme social. Il s’agissait alors, pour les membres de ces cercles, dont l’influente Société eugéniste de Londres, de sauvegarder de la prédation par les masses les ressources naturelles nécessaires aux élites pour promouvoir le développement du monde civilisé, à commencer par l’Empire britannique. Au sein de ces cercles, Julian Huxley est un personnage central. Il est le fils de Thomas Huxley, ami et admirateur de Darwin, fondateur de la revue Nature, il fut le premier à appliquer la théorie de la sélection naturelle à l’espèce humaine (1), ce que Darwin ne fit (...) Lire la suite »
10 

Comment la science nous appelle tous à la révolte (New Statesman)

Naomi KLEIN

Est-ce que notre quête incessante de croissance économique est en train de tuer la planète ? Les climatologues ont observé les données - et leurs conclusions sont alarmantes.

En Décembre 2012, lors de la réunion d'automne de l'American Geophysical Union qui a lieu chaque année à San Francisco, un chercheur de systèmes complexes aux cheveux roses nommé Brad Werner a fendu la foule de 24,000 scientifiques de l'espace et de la terre. La conférence de cette année a vu passer quelques intervenants célèbres, d'Ed Stone du projet Voyager de la NASA, qui a expliqué une nouvelle étape sur le chemin de la conquête spaciale, au cinéaste James Cameron, qui a parlé de ses aventures dans des submersibles en eaux profondes. Mais c'est la conférence de Werner qui fit le plus de bruit. Elle était intitulée « La Terre est-elle foutue ? » (« Is the Earth F**ked ? ») (Titre complet : « La Terre est-elle foutue ? La Futilité Dynamique de la Gestion Globale de l'Environnement et les Possibilités de Développement Durable via le Militantisme de l'Action Directe »). Debout devant la salle de conférence, le géophysicien de l'Université de Californie, à San Diego, a présenté au public le modèle (...) Lire la suite »
20 
Où il est question entre autre du danger nucléaire et du gaz de schiste

La marche à l’abîme

Fidel CASTRO

Ce n’est pas une question d’optimisme ou de pessimisme, de connaissance ou d’ignorance de choses élémentaires, de responsabilité ou d’irresponsabilité face aux événements. Il faudrait jeter à la poubelle de l’Histoire ceux qui se targuent d’être des hommes politiques alors qu’en règle générale, ils ignorent tout ou presque tout de ce qui a trait à cette activité.

Je ne parle pas bien entendu de ceux qui, au long de plusieurs millénaires, ont converti la chose publique en instrument de pouvoir et de richesse au profit des classes privilégiées, établissant en l'occurrence de véritables records de cruauté durant les huit ou dix mille dernières années, celles durant lesquelles nous possédons des vestiges certains de la conduite sociale de notre espèce d'êtres pensants dont l'existence, selon les scientifiques, ne dépasse guère les cent quatre vingt mille ans. Je n'ai pas l'intention de me lancer dans des thèmes pareils qui ennuieraient assurément la quasi-totalité des gens continuellement bombardées de nouvelles fournies par les médias, qui vont depuis la parole écrite jusqu'aux images tridimensionnelles que les cinémas coûteux commencent à projeter, au point qu'elles finiront sous peu par prédominer sur les écrans de télévision aux images déjà fabuleuses en soi. Il n'est pas fortuit que l'industrie dite des loisirs soit installée au coeur même de l'Empire qui nous (...) Lire la suite »

Le chantage aux délocalisations des pollueurs en série

Aurélien BERNIER

En dévoilant récemment les contours de son futur système d’allocation des quotas d’émission de gaz à effet de serre (GES), l’Union européenne a franchi une étape importante dans l’élaboration de sa stratégie de «  lutte contre le changement climatique » pour l’après-2012, date à laquelle prendra fin le Protocole de Kyoto. Le nouveau dispositif prévoit deux aménagements principaux. Les quotas de GES, souvent qualifiés à juste titre de «  droits à polluer », ne seront plus attribués par les Etats, mais par la Commission européenne, qui décidera comment les volumes se répartiront entre les différents secteurs industriels. D’autre part, ces quotas ne seront plus offerts, mais vendus aux entreprises par le biais d’enchères. Plusieurs associations environnementalistes se sont réjouies de ces évolutions, considérant qu’elles allaient dans le sens du principe pollueur-payeur. Pourtant, l’Union européenne ne fait que confirmer ici le choix d’une logique néolibérale qui prétend articuler la gestion de la crise environnementale avec la compétitivité économique, le tout sur fond de libre-échange. Et donc, de chantage aux délocalisations.

Au cours de la première période du marché du carbone (2005-2007), les Etats s'étaient montrés particulièrement généreux dans l'attribution des quotas aux entreprises, provoquant l'effondrement du cours de la tonne de CO2, qui cotait en décembre dernier la somme dérisoire de deux centimes d'euros. Le premier argument servi par l'Union européenne pour justifier sa réforme est qu'une affectation « harmonisée » éviterait les distorsions de concurrence, ainsi qu'un lobbying industriel intense dans chaque Etat afin d'obtenir le volume de quotas idéal. Or, il n'est pas besoin d'être expert sur ces questions pour savoir que les groupes de pression sont au moins aussi efficaces au niveau européen qu'au niveau national. Ainsi, la Table Ronde des industriels européens (ERT, pour European Round Table), qui défend les intérêts des plus grosses multinationales implantées dans l'Union, est particulièrement active sur la question des politiques climatiques. Son message est limpide : pour préserver la compétitivité des (...) Lire la suite »