12 juin 2019
Du 6 au 8 juin 2019 avait lieu le Forum Économique International de Saint-Pétersbourg (SPIEF). Vladimir Poutine a participé à la session plénière du 7 juin, et y a prononcé un discours d’une portée au moins équivalente à celui qu’il prononça à la Conférence de Munich en 2007. Au vu de l’importance de ce discours, j’ai décidé de le traduire en français dans son intégralité. J’ai mis en gras certains passages qui me semblaient être les plus intéressants.
Bonjour, chers amis et collègues, Mesdames et Messieurs.
Je suis heureux d’accueillir en Russie tous les chefs d’État et de gouvernement, tous les participants au Forum Économique International de Saint-Pétersbourg. Nous sommes reconnaissants à nos invités pour leur attention et leur attitude amicale à l’égard de la Russie, et pour leur volonté de travailler ensemble et de coopérer dans le domaine des affaires qui repose toujours, comme les chefs d’entreprise le savent bien, sur le pragmatisme, la compréhension des intérêts mutuels et, bien sûr, la confiance mutuelle, la franchise et des positions claires.
Je voudrais profiter de l’occasion qui m’est offerte par le SPIEF pour vous parler non seulement des objectifs et des tâches que nous nous sommes fixés en Russie, mais aussi de notre vision de l’état du système économique mondial. Pour nous, il ne s’agit pas d’une conversation abstraite, ni d’une discussion académique. Le développement de la Russie, simplement en raison de sa taille, de son histoire, (...) Lire la suite »
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2 octobre 2017
Côte d’Ivoire : de l’exploitation des planteurs de cacao à l’amer profit du chocolat
Jérôme DUVAL
Finalement, les pays dits « en voie de développement » (PED) d’aujourd’hui remplacent les colonies d’hier : les grandes entreprises multinationales occidentales se placent dans les anciennes colonies, y investissent et en extorquent les ressources pour accumuler de faramineux profits qui s’évadent dans des paradis fiscaux appropriés. Tout cela se déroule sous le regard bienveillant des élites locales corrompues, avec l’appui des gouvernements du Nord et des Institutions financières internationales (IFI) qui exigent le remboursement de dettes odieuses héritées de la colonisation. Par le levier de la dette et des politiques néocapitalistes imposées qui la conditionnent, les populations spoliées paient encore le crime colonial d’hier et les élites le perpétuent subrepticement aujourd’hui, c’est ce qu’il est convenu d’appeler le néocolonialisme. Pendant ce temps, hormis quelques tardives et bien trop rares reconnaissances des crimes commis, on se hâte d’organiser l’amnésie collective afin d’éviter tout débat (...) Lire la suite »
11 février 2017
Montauba
C'est le journée "défense et illustration" de la mondialisation sur France Culture !
LA MONDIALISATION « HEUREUSE »...
C’est quand quelques dizaines d’individus ont confisqué en peu d’années autant d’argent que plusieurs milliards d’êtres humains,
C’est quand le creusement des inégalités de revenus et de richesse atteint des niveaux encore jamais vus sur la planète,
C’est quand le « salaire » et la « retraite » d’un patron équivalent à plusieurs années du salaire des ouvriers,
C’est quand les possédants organisent les paradis fiscaux et la fraude et imposent aux gouvernements la minimisation (ça s’appelle l’optimisation !) de leurs impôts,
C’est quand les banques se livrent à des méthodes de spéculation inouïes et se font rembourser leurs pertes par le contribuable.
La mondialisation « heureuse »...
C’est quand les pays développés ont laissé démolir leurs industries, délocalisées dans des pays aux salaires de misère,
C’est quand les patrons rêvent d’aligner les salaires de leurs employés sur ceux du Bangla Desh,
C’est quand les États, complices de ces liquidateurs, abandonnent la protection des (...) Lire la suite »
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25 novembre 2016
Yann FIEVET
La Conférence des Présidents du Parlement européen a décidé le 17 novembre dernier de refuser à deux commissions du dit parlement le droit d’examiner le CETA, l’accord de libre échange EU-Canada. Cette décision est sans précédent.
A chaque année qui passe les espoirs d’une « mondialisation heureuse » s’éloignent. Certes, seuls les hommes les plus naïfs et ceux qui avaient intérêt à leur faire croire à cette fable grossière usaient ces dernières années de cet adjectif collé à un processus mortifère puisque orchestré par « les nouveaux maîtres du monde » contre les « multitudes ». Partout, les possesseurs du capital exploitent de manière éhontée puis jettent sans vergogne des « flux » de main-d’œuvre qui viennent alors grossir les rangs des outsiders. Partout, une économie de dévoration ravage les écosystèmes pour nourrir en « ressources » épuisables la méga-machine dont les rejets nocifs sont, de plus, impossibles à contenir désormais. Partout, les fractures sociales et écologiques poussent des pans entiers des sociétés humaines vers le désespoir. Sur ce terreau fertile des hommes et des femmes se prétendant de bonne volonté se font élire pour diriger à leur tour le système qui les a si bien servi jusqu’alors. Ils ne feront ensuite qu’aggraver le (...) Lire la suite »
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2 mai 2016
Pouvoir, propriété, souveraineté, ces concepts n’ont pas été au cœur des « Nuits debout »
Pierre LEVY
Son canal. Ses chapeaux. Et maintenant son havre fiscal. Le petit Etat centre-américain du Panama a focalisé une extraordinaire attention médiatique quand fut révélée l’ampleur de la bienveillance financière organisée par un cabinet établi sous ses cieux. « Pro mundi beneficio » (« pour le bénéfice du monde »), comme l’affirme fièrement la devise centenaire du pays ? Plutôt pour le plus grand bonheur des fortunes mondialement baladeuses.
Certains – non sans quelque bon sens – ont noté que l’origine des révélations était inconnue, et qu’on ne s’était guère interrogé sur l’identité et les objectifs de la si discrète « gorge profonde ».
Pourtant, là n’est pas l’essentiel. Il faut plutôt regretter que, comme souvent, le couple médiatique investigation/indignation soit en passe d’obscurcir le nécessaire diptyque analyse/compréhension. Il en va souvent ainsi quand on confond, hélas, morale et économie politique. Car l’évasion fiscale, aux lisières du légal et de l’illégal, n’est que la minuscule partie émergée d’un immense iceberg non seulement licite, mais qui fonde même l’actuelle économie mondiale.
Ainsi, le consensus dominant est prompt à jeter l’opprobre sur les discrètes fortunes qui se déplacent pour trouver les conditions fiscales les plus indulgentes ; mais il ne trouve guère à redire quand une multinationale ferme ici une usine dont le « coût de la main d’œuvre » est jugé excessif, pour la délocaliser là où les salaires, les cotisations, ou les taxes (...) Lire la suite »
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2 août 2015
Liliane HELD-KHAWAM
La mondialisation ou globalisation des marchés est accompagnée d’une mue de la société. Le Larousse décrit la mue entre autre comme « la dépouille de l’animal qui a mué ». Ci-dessous un exemple de la mue d’une cigale. On voit bien qu’à la fin de sa mue, la cigale émerge et abandonne une carapace ressemblante mais vidée de toute substance.
C’est exactement ce qui se passe à l’heure actuelle au niveau de l’organisation de société au plan mondial. La société était organisée jusqu’à récemment autour mais surtout au sein d’Etats-nations. Ainsi les classes travailleuses avaient développé tout un système de relations avec les tenants du capitalisme à travers des structures publiques ou privées qu’elles soient législatives, syndicales, politiques ou sociales.
Ces classes subordonnées aux gouvernants se voient actuellement mises de côté tant au plan politique que professionnel à tous les niveaux de décisions, qu’ils soient étatiques, régionaux, ou locaux. Elles ne comprennent plus ce qui se passe et continuent d’observer cette enveloppe qu’était l’Etat-nation qui semble à son tour inerte telle l’enveloppe de notre cigale.
Que s’est-il passé ?
Une nouvelle organisation globalisée essentiellement privée a émergé de la carapace des Etats-Nations reléguant ceux-ci aux historiens. Elle est issue de 3 facteurs qui se sont succédé mais qui, s’ils sont mis bout à (...) Lire la suite »
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