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Thème : Les Beatles

Beatles et historiographie

Bernard GENSANE

Erin Torkelson Weber. The Beatles and the Historians. An Analysis of Writings About the Fab Four. McFarland and Company. Jefferson, North Carolina, 2016.

55 ans après l’enregistrement de “Love Me Do”, des centaines de livres et des dizaines de milliers d’articles consacrés aux Beatles (du plus frivole au plus savant), il est de plus en plus difficile et stimulant d’écrire de manière novatrice sur le plus important groupe de musique populaire du XXe siècle. Récemment, le sociologue Laurent Denave s’est intéressé à la « valeur » – y compris marchande – des Beatles (Rennes, P.U.R., 2016). Ici, Erin Torkelson Weber prouve que l’historiographie des Beatles n’est pas une mince affaire. Á noter, pour ne plus y revenir – mais l’historiographie pourrait se pencher sur ce fait qui n’est peut-être pas anodin – que l’écrasante majorité des ouvrages sur les “Fab Four” ont été écrits par des hommes. Ce qui n’est donc pas le cas d’une étude – inspirée, méthodologiquement parlant, par Marc Bloch – qui fonde en un tout dynamique l’histoire des faits conscients et celle des faits inconscients de la vie et de l’œuvre des Beatles. Comment, en effet, écrire l’histoire des Beatles, mais (...) Lire la suite »

Laurent Denave. La valeur des Beatles. Rennes, P.U.R., 2016

Bernard GENSANE

C’est peu dire que, vu l’immense bibliographie qui a été consacrée aux Beatles – en groupe ou pris séparément, il n’est pas simple, 54 ans après “Love Me Do”, d’offrir un travail original les concernant. Mission accomplie par le sociologue Laurent Denave qui s’est efforcé, au travers d’une rigoureuse étude, d’évaluer la « valeur » des Beatles. Valeur esthétique, humaine, historique. Valeur marchande également.

La démarche programmatique de l’auteur était très engageante : « justifier la thèse d’un lien entre la valeur de la production et les conditions de production, évaluer l’œuvre des Beatles, comprendre comment ces créateurs ont pu produire une œuvre de cette valeur, de cette qualité, de cette originalité ». Le parti prix de l’auteur était de mettre en regard la musique populaire et la musique savante, ce qu’on appelle plus communément la musique classique. En s’arrimant longuement à l’exemple de la vie et de l’œuvre de Schubert (Leonard Bernstein déclara dès 1964 que les Beatles étaient les Schubert de notre temps), Denave explique de manière exhaustive ce qui tombe sous les sens : la musique de Schubert n’est pas meilleure que celle des Beatles mais elle est plus complexe, plus développée. Car s’il y a fort à parier que, dans 100 ans, on écoutera avec autant de plaisir “Yesterday” et “La jeune fille et la mort”, il n’en reste pas moins que McCartney aurait été incapable de composer la sonate n° 21 en si bémol (...) Lire la suite »
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