RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Thème : Palestine

Palestine, d’une Nakba à l’autre. Les tiraillements des Français juifs de gauche

Jean STERN

Edgar Morin : les trois visages de la diaspora. Edgar Morin garde un cap clair, et ne cesse lors de ses rares sorties de s’indigner du sort des Palestiniens. À 103 ans, l’auteur de La Rumeur d’Orléans ou de Vidal et les siens, dialogue par mail avec Orient XXI. Morin s’indigne du « silence du monde » face à ce que subissent les Palestiniens à Gaza, et constate « qu’une partie de la diaspora ne se reconnaît pas dans Israël, une autre partie s’identifie à lui et le justifie inconditionnellement et une dernière partie se sent liée à lui et évite de le condamner ». Il n’est pas surpris de ma question sur le silence des Français juifs : « L’amour d’Israël puis l’adhésion inconditionnelle à sa politique ont remplacé l’universalisme et le souci des opprimés chez beaucoup d’intellectuels juifs ». Morin nous renvoie à ce qu’il écrivait en 2006 dans Le monde moderne et la question juive : Le danger, la guerre, la justification d’une domination stimule l’israélisme clos, le judaïsme clos. Le messianisme sioniste s’est résorbé dans un nationalisme intégriste. Un manichéisme s’intensifie avec la justification à tout prix d’Israël (...) Le sentiment que l’attitude critique à l’égard de l’État d’Israël est de nature antijuive et la croyance que la compassion au malheur palestinien trahit l’absence de compassion à l’égard du destin juif n’ont fait que s’aiguiser. Morin a également analysé l’évolution de nombreux Français juifs sur Israël-Palestine. « C’est l’antisémitisme qui provoqua le retour au judaïsme et dynamisa le sionisme, lequel régénéra et renforça l’identité juive des judéo-gentils », écrit Morin, qui ajoute : « Le nouveau sens du terme juif retrouve en Israël un sens antique – à la fois nation, peuple et religion – et se répand dans diaspora ».

L’histoire n’a pas commencé le 7 octobre 2023. Dans ce focus, Orient XXI revient sur un an de guerre génocidaire à Gaza. Une partie de la communauté est désemparée face au bruyant soutien à Israël des institutions juives, y compris religieuses. Marqués par des valeurs de justice, effrayés par l’extrême droite et doutant de la gauche, des Français juifs témoignent. Jacques Derrida, star de la “ French Theory ” et cible aujourd’hui des antiwoke, le disait quelques années avant son décès en 2004 : peu de gens dans la communauté juive française contestent le droit d’Israël à exister. Mais le philosophe se donnait le droit de « s’opposer, parfois publiquement, à la politique de l’actuel gouvernement israélien » et, plus profondément, « de s’interroger de la façon la plus insomniaque sur les conditions dans lesquelles s’est installé l’État moderne d’Israël ». Combien de Français juifs partagent ces temps-ci les insomnies de Derrida ? Depuis le 7 octobre, depuis l’enchaînement (…) Lire la suite »

L’armée israélienne tue une militante étasunienne du Mouvement de solidarité internationale (ISM) lors d’une manifestation à Beita, Naplouse

The International Solidarity Movement

Mise au point d’ISM-Palestine réfutant les informations propagées par les médias mainstream, 7 septembre 2024. Après l’annonce de l’assassinat de notre camarade Aysenur, des médias se sont empressés de répercuter la version israélienne de l’incident ayant entraîné sa mort : les militants de l’ISM auraient jeté des pierres sur les soldats d’occupation pendant la manifestation pacifique à Beita. Tous les témoignages oculaires réfutent cette affirmation. Aysenur était à plus de 200 mètres de l’endroit où se trouvaient les soldats israéliens, et il n’y a eu aucune confrontation là-bas pendant les minutes qui ont précédé le tir qui l’a tuée. Quoi qu’il en soit, à une telle distance, ni elle, ni personne d’autre n’aurait pu être perçu comme constituant une menace. Elle a été tuée de sang froid.

Lors de la manifestation hebdomadaire à Beita, en Palestine, le matin du 6 septembre 2024, l’armée israélienne a intentionnellement tiré sur et tuéAyşenur Eygi, une militante des droits humains du Mouvement de solidarité internationale (ISM). La manifestation, qui consistait principalement en des hommes et des enfants en prière, a été réprimée par la force de l’armée israélienne stationnée sur une colline. Dans un premier temps, l’armée a tiré une grande quantité de grenades lacrymogènes, puis a commencé à utiliser des balles réelles. Ayşenur, que nous considérons comme une martyre de la lutte, est la 18e manifestante à être tuée à Beita depuis 2020. Elle était une citoyenne étasunienne d’origine turque. Les forces israéliennes ont tiré deux balles. L’une a touché un Palestinien à la jambe. L’autre a été tirée sur les militants internationaux des droits humains qui observaient la manifestation, touchant l’une militant d’entre eux à la tête. Eygi est décédée peu après avoir été (…) Lire la suite »
11 

Les 7 vérités qui dévoilent la réalité du conflit israélo-palestinien.

Mustapha STAMBOULI

Cet article explore la complexité du conflit israélo-palestinien à travers sept points, chacun révélant des vérités clés. Il aborde la dépendance stratégique d'Israël vis-à-vis des États-Unis, ainsi que les violations des normes internationales et leurs conséquences humanitaires. L'impérialisme américain est présenté, soulignant Israël comme pion dans un jeu géopolitique plus vaste. L’absence de soutien des pays arabes à la case palestinienne et l'inefficacité du système de gouvernance mondial sont également examinées, tout comme l'hypocrisie des puissances occidentales. Enfin, il examine le silence de la Chine sur cette question, appelant à une action collective pour un avenir de paix et de justice pour le peuple palestinien.

L'attaque préventive de la Résistance palestinienne à Gaza a marqué un tournant significatif dans le paysage géopolitique du Moyen-Orient, plongeant la région dans un cycle de violence et de destruction sans précédent. Cette guerre, au-delà de son caractère militaire, a mis en lumière des vérités profondes et inquiétantes sur la dynamique des pouvoir régionaux et internationaux, la dépendance stratégique d'Israël vis-à-vis des États-Unis, ainsi que l'impact désastreux sur la population civile de Gaza. L'interaction entre les acteurs régionaux, la mobilisation des forces de la Résistance libanaise et les implications d'autres puissances, comme le Yémen, soulignent la complexité de cette crise. Alors que le monde assiste à une crise humanitaire d'une ampleur alarmante, il devient crucial d'interroger les responsabilités des acteurs impliqués et d'urgentes réformes nécessaires pour rétablir une paix juste et durable. À 11 mois du déclenchement de l'attaque surprise de la Résistance (…) Lire la suite »

"Souvenez-vous d’Aaron"

Djamel LABIDI

Nous sommes le 24 février 2024. Aaron Bushnel est un jeune homme de 25 ans. Il est dans l'armée des Etats-Unis. Aaron est à la veille de sa mort. Il le sait car il a décidé de se sacrifier, de s'immoler par le feu, le lendemain, pour la Palestine, pour Gaza.

Que ressente-t-on la veille de sa propre mort. Que ressente-t-on lorsqu'on a 25 ans et que l'on va mourir de la pire des façons, qu'on va mettre le feu à son corps ? Comment peut-on faire pareille chose ? Comment peut-on en avoir le courage, ou plutôt la folie ou plutôt la volonté ? Qui peut le dire. Seuls peuvent le dire vraiment ceux qui sont habités par quelque chose qui nous dépasse. Pour qu'on s'arrête de tuer Aaron est croyant. Il est certain que Dieu lui pardonnera. Aaron a été membre d'un groupe religieux Community of Jesus, à Orléans dans le Massachusetts. Aaron," Haroun" en Arabe, est, à l'origine, le nom d'un prophète, célébré à la fois par la Bible et le Coran. Aaron veut mourir en martyre pour le peuple arabe de Gaza. Il pense à son acte comme à un acte d'espoir, pas de désespoir. Aaron avait été profondément marqué par l'immense mouvement de protestation, qui, aux cris de "Black Lives Matter" avait suivi le meurtre de George Floyd. Peut-être a-t-il été (…) Lire la suite »
14 

La terre Palestine irriguée par le sang des enfants

Mohamed EL BACHIR
« Les Etats-unis et l’Etat israélien ne sont pas dans le système international, ils sont au-dessus. Surplombant les nations, ils sont prêts à être les porteurs de la Loi. » (1) Résister Puisque certains mots ne peuvent plus voler d'olivier en olivier sans être pourchassés...épiés. Puisque ils ne peuvent plus se promener sans être interrogés...Déshabillés. Puisque, de peur d'être mal compris, ils chuchotent... Je parle des mots qui, en file indienne et avec sagesse, suivent le couple (peuple palestinien ; Etat d'Israël). Bien sûr, en évoquant ce couple, la raison s’impose. Aussi, les mots ne peuvent pas en parler sans faire un voyage dans le passé. C’est ainsi que sur le chemin du retour, ils rencontrent : déclaration, Balfour, accords, Sykes-Picot, colonialisme, partage, territoires, foyer national, sionisme, terre, peuple, mythe, guerre, existence...Dieu. (2) Pour faire court, on ne peut pas disserter sur ce couple avec justesse sans ce retour dans le passé. Car un (…) Lire la suite »

Palestine. Les renoncements européens face à Israël et aux États-Unis ou les renoncements européens vis-à-vis du droit international

Isabelle AVRAN

Trois membres de l’Union européenne — l’Espagne, l’Irlande et la Slovénie — ainsi que l’Arménie et la Norvège ont reconnu l’État de Palestine en mai 2024. Les autres restent désespérément immobiles. L’UE ne prend aucune initiative pour obtenir au moins un cessez-le-feu durable à Gaza et l’arrêt de la colonisation en Cisjordanie. Il fut un temps, lointain, où elle se montrait plus audacieuse.

Après plus de dix mois de guerre dans l’étroit territoire palestinien de Gaza, l’urgence d’une initiative efficace devrait s’imposer au monde, notamment à l’Union européenne (UE). Les bombardements se succèdent, les jours y ressemblent aux nuits, sans espoir de pause ni de cessez-le-feu. L’Union et ses États membres se contenteront-ils, une fois de plus, de dénoncer la poursuite de ce cauchemar et d’appeler au cessez-le-feu — comme ils l’ont fait tardivement, en mars 2024 — et à la libération des otages israéliens, sans agir concrètement ? Continueront-ils, à l’instar des États-Unis, à louvoyer ou à soutenir de facto la politique du gouvernement israélien ? Ou interviendront-ils enfin pour faire respecter la vie, les droits humains, le droit international et donner une chance à la paix et à la justice ? L’urgence est là depuis des mois, alors que les statistiques morbides s’égrènent comme une terreur sans fin. Début août, les agences des Nations Unies déplorent la mort, dans le (…) Lire la suite »

Palestine : chronique d’un crime de guerre

Mohamed EL BACHIR
Benjamin Netanyahou : démocrate en Occident, terroriste au Proche-Orient « Un monde qui s’achète et se vend, grimpe ou chute au grès des taux du dollar Et de l’once d’or qui grimpent ou chutent au grès de la variation du prix du sang oriental. Non...Beyrouth est la boussole du combattant. » (1) Je n'ai comme arme que ma modeste parole pour dénoncer l'injustice. Ici et ailleurs. Mais face à l'imposture habillée de cynisme et de perversion des puissants, cette parole a été étouffée par la colère. Impuissant, je ne peux regarder les images de Gaza. Je ne lis plus les témoignages de ceux et celles qui agissent avec humanité à Gaza pour apporter secours. Vieux, il ne me reste plus que la colère tout en ressassant ce qui était prévisible. Et je persiste : ce que vit le peuple palestinien est inscrit dans la nature même du sionisme politique. Dommage collatéral d'un Etat qui ne fait que se défendre face aux terrorisme ? Génocide ? Crime de guerre ? Crime contre l'humanité ? (…) Lire la suite »

Sionistes arabes à effacer urgemment

Mustapha STAMBOULI

Dans ce poème, j'exprime mon indignation face à la trahison de certains pays arabes envers la cause palestinienne. Je dénonce leur alliance avec l'entité sioniste et prédis des conséquences négatives pour ces actions et ces pays lâches.

L'arrogance et la violence de l'entité sioniste Pousse la Palestine à se battre pour son honneur. Mais les pays arabes sionistes, sans aucune pitié, S'allient avec l'ennemi pour attaquer l'Iran, pays respecté. Vous aidez avec argent, propagande, logistique l'entité sioniste, Mais votre trahison vous coûtera, c'est certain. Car l'Islam enseigne la solidarité, sans distinction, Assiste ton frère, quelle que soit les conditions, telle est la loi. Un jour viendra où vous paierez le prix de vos actes ignobles, De votre lâcheté et de votre pacte avec le diable. Le jugement dernier vous atteindra ici-bas, O vous, méprisables du vingt-et-unième siècle, c'est certain. La justice humaine vous attend, impitoyable, Pour vos crimes, que rien n'adoucira, indéniable. Que Dieu vous châtiera, quand viendra le jour du jugement, En attendant, repentissez-vous, de vos actes de déshonneur. Mustapha STAMBOULI, © copyright/ Texte protégé. Lire la suite »

Gaza. Où sont la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil... ?

Djamel LABIDI

Les massacres à Gaza sont sans fin. Il n'y a pas dans l'Histoire un tel précédent. Avec ces massacres, Israël et les Etats Unis ont inscrit à jamais leur condamnation morale dans l'histoire de l'humanité. Netanyahou, monstre parmi les monstres, ne sera pas repu du sang palestinien. Il ne s'arrêtera pas si personne ne l'arrête. Il compte sur la lassitude de l'opinion mondiale, pire sur sa résignation.

Il faut le dire, il n'y a jusqu'à présent que “ les gens ” qui se sont dressés dans d'immenses manifestations d'indignation et de compassion douloureuse dans le monde. Pas leurs Etats. Qu'ont fait ceux-ci qui ne soient pas seulement verbal, politique, au mieux diplomatique ? Qu'ont-ils fait de matériel, de tangible, d’efficace sur Israël. Ils n'ont rien fait de ce genre. Ils se sont indignés comme “ les gens ”. A quoi donc servent les Etats s'ils ne font que s'indigner, dénoncer, condamner comme de simples citoyens. N'est-ce pas eux qui détiennent la puissance matérielle, la force d'agir ? Seuls l'ont fait, le Yémen des Houtis, et aussi le Hezbollah au Liban. Honneur à eux. Ils n'ont pas eu peur des conséquences dont d'autres disent avoir si peur pour leurs pays, en réalité pour eux-mêmes. Qui disait que "“ e courage est de faire ce qui est juste ” ? Certes, on peut faire observer que des pays comme l'Afrique du Sud, la Turquie, l'Algérie ont mené un combat d'une valeur (…) Lire la suite »
14 

Un espoir concret pour Gaza : la déclaration de Pékin signée par les factions palestiniennes

Francesco MARINGIO

Le 23 juillet, Wang Yi, membre du bureau politique du comité central du PCC et ministre des Affaires étrangères, a assisté à la cérémonie de clôture des pourparlers de réconciliation des factions palestiniennes à Pékin. À l'issue des discussions, les représentants de 14 factions palestiniennes (y compris des délégués de haut niveau du Hamas et du Fatah) ont signé la "Déclaration de Pékin" pour mettre fin aux divisions et renforcer l'unité nationale palestinienne. Le 23 juillet également, le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, est arrivé à Pékin à l'invitation de son homologue chinois. Il s'agissait de sa première mission en Chine depuis le début du conflit, afin de discuter des possibilités concrètes de trouver une solution politique à la guerre en cours en Europe de l'Est.

Dans la foulée, les représentants de deux peuples impliqués dans des guerres qui bouleversent non seulement leur avenir, mais l'ordre international lui-même, se rendent en Chine pour discuter des conditions de la paix et trouver un moyen diplomatique de mettre un terme au bruit des armes. Tout cela représente un succès incontestable pour la diplomatie chinoise qui a su, après la médiation très réussie de l'accord entre l'Arabie Saoudite et l'Iran en mars 2023, créer les conditions pour que la solution politique et diplomatique aux conflits actuels progresse. Ces jours-ci, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, se trouve aux États-Unis et s'adressera au Congrès. Bien que Washington, au cours de tous ces mois, n'ait pas bougé le petit doigt pour mettre fin aux violences commises par l'armée israélienne à l'encontre de la population palestinienne et qu'il ait opposé à plusieurs reprises – et de manière incroyable – son veto aux résolutions de l'ONU appelant à un (…) Lire la suite »