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Thème : Pierre BOURDIEU

De Marx à Bourdieu pour comprendre Haïti

Erno RENONCOURT

Dans les shitholes comme Haïti, certains font inlassablement les mêmes rêves blancs grâce auxquels ils font perdurer les cauchemars noirs : transformer la vie d'ici en poubelle pour mieux mériter l'envol vers les ailleurs où la vie parait plus belle.

Haïti doit réapprendre en urgence à penser dans la contestation et la critique, en osant faire preuve d'insolence inspirante et d'impertinence constructive. C'est seulement ainsi qu'elle pourra faire émerger un brin d’intelligence à projeter sur ceux et celles qui agonisent dans le noir. C’est au nom de cette urgence cognitive salutaire que nous contestons la pensée simplifiante provenant des politiques, des médias et des experts, qui sont les PME du métissage néocolonial, pour dire que si Haïti se présente invariablement dans des habits de déchéance, comme un shithole éternellement assisté, c’est parce qu’une certaine expertise nationale et internationale travaille à faire de la vie d’ici une poubelle en échange de succès précaires dans des ailleurs où la vie parait plus belle. En effet, dans les shitholes comme Haïti, certains font inlassablement les mêmes rêves blancs grâce auxquels ils font perdurer les cauchemars noirs : faire de la vie une poubelle ici pour mieux mériter leur billet retour vers les (...) Lire la suite »
Le matin du grand soir n’est pas pour demain, mais une gauche de gauche peut y conduire...

Pourquoi devons-nous passer d’une gauche de la gauche à une gauche de gauche ?

Evariste (ReSPUBLICA)

Gauche de gauche : l’expression « gauche de gauche » vient d’une tribune de P. Bourdieu, « Pour une gauche de gauche », publiée dans le Monde du 08/04/1998. Au lendemain d’élections de présidents de région alliés au FN, Bourdieu y fustigeait la gauche de gouvernement (Jospin, Chevènement, Hue, Voynet), menant depuis longtemps « une politique instrumentale et cynique, plus attentive aux intérêts des élus qu’aux problèmes des électeurs » (déjà !), qui déçoit les électeurs de gauche.

Cette expression est reprise encore récemment dans des titres de livres ou d’articles, mais la « gauche de gauche » de Bourdieu n’est pas la nôtre. D’une part, Bourdieu précisera lui-même, dans une interview ultérieure à Télérama (idem), que s’il appelle de ses vœux « une gauche vraiment de gauche », c’est uniquement en tant qu’intellectuel, et que parler de « gauche de la gauche » renvoie à un positionnement politique qui ne le concerne pas. D’autre part, selon lui, une « vraie gauche » doit dépasser « la prétendue fatalité des lois économiques » et s’atteler à « humaniser le monde social », ce qui est bien le projet de ce que nous appelons « gauche de la gauche » ; c’était le nom que s’était donné une liste de l’époque et qui est repris aujourd’hui pour d’autres tentatives de constituer des listes de « gauche pour de vrai », allant de la gauche du PS au NPA en passant par le PG, tentatives qui se heurtent le plus souvent aux stratégies partisanes nationales. Comme nous l’avons maintes fois expliqué, le projet de cette « (...) Lire la suite »
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