RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Thème : Yougoslavie (ex)

« The Last Socialist Artefact » ou la nostalgie des vrais gens et des vrais métiers

Dominique MUSELET

La série télévisée est née avec la télévision et pendant longtemps elle a été méprisée, à juste titre, pour ses feuilletons sirupeux et interminables. La bourgeoisie était cinéphile et, à l’époque, le cinéma était un art. Les choses se sont inversées aux abords des années 1990 avec l’arrivée sur les écrans de la série Twin Peaks de David Lynch. « Dans l’océan de conformisme qu’est devenue ces dernières années la télévision, Twin Peaks brille de l’éclat surprenant de la singularité », écrit Le Monde en juillet 1991 avant de lancer une prophétie : « C’est dire qu’il a toutes les chances de devenir une série culte. »

Un nouveau marché s’ouvre alors et fait la fortune des nouvelles plateformes de vidéos à la demande comme HBO, Netflix, Hulu, qui font assaut de qualité, comme le souligne The Apologist en 2018 : « Il y a une vraie audace et créativité qui ressortent des séries en ce moment. Une écriture soignée et même intransigeante, comme le prouvent des shows du calibre de True Detective, Westworld ou encore The Haunting Of Hill House très récemment. Et vu sous cet angle, le cinéma commence à se berner lui-même en s’entêtant à développer des remakes et des blockbusters inintéressants. La prise de risque sérielle contraste avec celle du 7ème art. » On pourrait espérer que, stimulé par la crainte d’être complètement détrôné, le cinéma se réinvente et que les deux genres se complètent comme le roman et la nouvelle en littérature. Mais on voit déjà que de plus en plus de séries souffrent à leur tour de ce qui, à mon sens, a tué le cinéma, à savoir le politiquement correct paresseux. On se moquait de la culture soviétique toute (...) Lire la suite »

Handke Prix Nobel ; le travail de la transparence contre l’opacité de la langue médiatique

Rosa LLORENS

Coup de tonnerre dans le ciel serein des Nobel : après 20 ans de Purgatoire (depuis qu’en 1996 il a commencé à défendre la Serbie contre « la communauté internationale »), Peter Handke accède au Paradis du Nobel ! Les haines qu’il a déchaînées ne désarment pas pour autant, mais cette reconnaissance officielle permet de reparler de la guerre médiatique déchaînée, aussi criminellement que celle des bombes, contre la Yougoslavie, et de mesurer la grandeur de l’écrivain.

Journaux et revues, littéraires ou non, ne manquent pas de nous faire connaître les réactions indignées de Croates et Albanais : Actualitté nous informe que le Premier ministre albanais, Edi Rama, a réagi sur Twitter : « Jamais je n'aurais pensé qu'un Prix Nobel puisse me faire vomir ». A-t-il vomi en apprenant que l'UCK, l'armée des Albanais du Kosovo, se livrait à un trafic massif d'organes prélevés sur des prisonniers serbes (Sur le Kosovo, voir, de Pierre Péan, Une guerre « juste » pour un Etat mafieux) ? Pourtant, en 2010, il fallait déjà avoir l'estomac bien accroché lorsqu'on a appris que le Nobel était attribué à Mario Vargas Llosa, ex-candidat libéral (c'est-à-dire adepte des criminels « Chicago boys ») à la présidence du Pérou. Courrier International, courageusement, s'abrite, pour salir Handke, derrière The Guardian : « Le dramaturge autrichien, dont les origines slovènes lui avaient inspiré un nationalisme fervent pendant la guerre des Balkans, avait publiquement suggéré que les musulmans de (...) Lire la suite »
Congrès international vingt ans après l’agression contre la Yougoslavie

Oublier ? Pardonner ? Jamais. (Sinistra en Rete)

Fulvio Grimaldi

Avec une éloquence dictée par l'indignation, l'auteur, tout en rendant compte du récent Congrès de Belgrade, nous donne une contre-histoire de la guerre de l'UE et de l'OTAN contre la Yougoslavie et la Serbie. Plus largement, il montre que la guerre de propagande médiatique qui a précédé les bombes est le prototype de toutes les guerre perpétrées depuis 1990 par l'Empire US. C'est ce qui explique la censure particulièrement dure qui frappe ceux qui dénoncent les mensonges sur cette guerre, comme Peter Handke : dans Autour du Grand Tribunal (2003), il oppose aux généralisations diabolisantes qu'on connaît bien l'attention aux faits et même aux petits faits vrais : c'est ainsi qu'il révèle les supercheries grossières des témoins de l'accusation contre Milosevitch au Tribunal International de La Haye ; "curieusement", cet ouvrage est censuré par Wikipedia, et n'apparaît pas dans sa bibliographie. Sur les mensonges à propos du Kosovo, on peut aussi se référer à Pierre Péan : Kosovo. Une guerre "juste" pour un Etat mafieux (2013).

Ceux qui, ces jours-ci, à l’occasion du XXème anniversaire de l’agression de l’OTAN contre la Serbie, entonnent un chœur de pleureuses sur une guerre qui a déchiré l’Europe et sanctionné la fin du jus gentium, le droit qui régule les rapports entre peuples et impose le règne de la loi sur les abus et les actes arbitraires, sont ceux qui, le 24 mars 1999, le matin après les premières bombes, s’armèrent de mensonges et partirent pour Sarajevo. Des cinquièmes colonnes de pèlerins de la paix accourus pour offrir une contribution à l’escroquerie qui parlait de nationalisme ethnique des Serbes, du « dictateur » Milosevic, de la persécution contre les Albanais au Kosovo, du siège meurtrier de la cité bosniaque par les Serbes, du massacre de 8000 innocents de Srebrenica (uniquement des miliciens du chef de bande Nasr Oric, homme de confiance du fasciste islamiste Izetbegovic, massacreur - v éritable - de 3500 Serbes autour de Srebrenica. Mais c’est Karadzic, le défenseur des Serbes contre les hordes djihadistes (...) Lire la suite »

Le bombardement de la Yougoslavie : vingt ans après

Neil CLARK
C’est bientôt le 20ème anniversaire du bombardement de la Yougoslavie par l'OTAN. Il a commencé le 24 mars 1999 et a duré 78 jours. Il n’a pas connu de trêve, pas même pour la Pâque orthodoxe. La guerre menée pour soi-disant empêcher le nettoyage ethnique des citoyens de souche albanaise du Kosovo, ne s’est pas, il faut bien le dire, heurtée au même niveau d'opposition que d'autres opérations militaires des États-Unis. À la Chambre des communes britannique, 13 députés (dont Jeremy Corbyn, George Galloway et John McDonnell) ont tenté, sans succès, d'imposer un vote sur le sujet. Parmi les personnalités de gauche dont on aurait tout naturellement attendu qu’elles s’opposent à l’agression militaire dirigée par les États-Unis, il y avait un certain Ken Livingstone. Des personnes bien intentionnées craignaient que ne se produise au Kosovo ce qui s’était produit à Srebrenica en 1995, où environ 8 000 hommes et garçons avaient été massacrées par les forces serbes de Bosnie (dans ce qui a plus tard été qualifié de (...) Lire la suite »
14 
L’art de la guerre

Ponts écroulés et ponts bombardés (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
“L’image est vraiment apocalyptique, on dirait qu’une bombe est tombée sur cette très importante artère” : voilà comment un journaliste a décrit le pont Morandi qui venait de s’écrouler à Gênes, en brisant la vie de dizaines de personnes. Mots qui ramènent à l’esprit d’autres images, celles des environ 40 ponts serbes détruits par les bombardements Otan en 1999, parmi lesquels le pont sur la Morava méridionale où deux missiles frappèrent un train en faisant un massacre chez les passagers. Pendant 78 jours, décollant surtout des bases italiennes fournies par le gouvernement D’Alema, 1100 avions effectuèrent 38 mille sorties, larguant 23 mille bombes et missiles. Détruisant systématiquement les structures et infrastructures de la Serbie, et provoquant des milliers de victimes chez les civils. Aux bombardements participèrent 54 avions italiens, qui effectuèrent 1378 sorties, en attaquant les objectifs désignés par le commandement étasunien. “Pour le nombre d’avions nous n’avons été seconds que derrière les (...) Lire la suite »

Milosevic est innocenté pendant que la machine de guerre de l’OTAN continue sa route (RT)

Neil CLARK
Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) vient d’innocenter Slobodan Milosevic, l'ancien président défunt de Yougoslavie, des crimes de guerre commis pendant la guerre de Bosnie. Cela prouve, une fois de plus, que nous ne devons pas seulement en prendre et en laisser dans les allégations de l'OTAN concernant ses « ennemis officiels », mais pratiquement tout laisser. Pendant les vingt dernières années, les commentateurs néo-conservateurs et autres sommités « libérales interventionnistes » n’ont pas cessé de nous répéter que Milosevic (un dirigeant démocratiquement élu dans un pays où plus de 20 partis politiques fonctionnaient librement) était un dictateur diabolique génocidaire responsable de TOUTES les morts survenues dans les Balkans, dans les années 1990. Répétez après moi avec la voix d’un robot (tout en faisant des mouvements de bras saccadés) : l'agression génocidaire de Milosevic », « l’agression génocidaire de Milosevic ». Mais le récit officiel, tout comme celui qu’on nous a (...) Lire la suite »
15 
La construction de l’UE est responsable des deux drames utiles aux USA

Emir Kusturica : "L’Ukraine, un remake de la Yougoslavie"

Emir KUSTURICA

« L'Humanité Dimanche » publie un entretien réalisé par Vadim Kamenka et Michaël Mélinard avec le cinéaste et musicien franco-serbe Emir Kusturica, le lauréat de deux palmes d’or pour « Papa est en voyage d’affaires » (1985) et « Underground » (1995). Extrait : ce qu'il dit sur l'Ukraine.
M.D.

« L’Ukraine marque un tournant. La Russie n’accepte plus son encerclement avec l’élargissement continu de L’OTAN. » HD. que vous inspirent les événements en Ukraine ? E. K. La guerre humanitaire est en fait une légalisation de la guerre. Wall Street dépend de la guerre. La valeur psychologique d’une action dépend de la manière dont vous êtes agressif dans certaines parties du monde. Plusieurs guerres, de tailles réduites, se déroulent un peu partout à travers la planète. Désormais, l’option des conflits de basse intensité apparaît épuisée. Et l’Ukraine marque un tournant. La Russie n’accepte plus son encerclement avec l’élargissement continu de l’OTAN. L’idéologue américain Zbigniew Brzezinski a largement écrit sur « l’enjeu eurasien », capital à ses yeux, à savoir la maîtrise et la colonisation de la Russie et de l’espace ex-soviétique. L’Ukraine est donc une première étape vers ce démantèlement imaginé par Brzezinski. HD. Ne vous rappelle-t-il pas ce qui s’est produit en ex-Yougoslavie ? E. K. À Kiev, l’histoire des (...) Lire la suite »

Cinema Komunista : hommage à la Yougoslavie.

Rosa LLORENS
Deux films de mémoire sortent cette semaine : Cinema Komunisto, de Mila Turajlik et : Barcelone, avant que le temps ne l'efface, de Mirèia Ros. Tous deux auraient pu se référer, en sous-titre, au livre de G. Orwell, Hommage à la Catalogne. Malheureusement, le deuxième se contente de dérouler les souvenirs de quelques grandes familles de la bourgeoisie industrielle et mécène de l'époque moderniste (fin XIXe-début XXe) ; il apporte certes des informations intéressantes et même amusantes, ainsi l'étymologie du mot "culé" (supporter du Barça) : le choix du terrain du nouveau stade, le futur Camp Nou, s'était porté sur un champ de choux, "col" en catalan ; "coler", amateur de choux, s'est ensuite déformé en culé, qui se prononce de la même façon. Mais c'est un film narcissique, et on a du mal à partager la nostalgie des auteurs (du film, et du roman qui l'a inspiré) qui semblent penser que la fin des grandes dynasties bourgeoises est la fin de Barcelone (pas la moindre allusion au projet de deuxième (...) Lire la suite »
« Interventions humanitaires » - prétexte pour le stationnement de troupes américaines

« L’agression de l’OTAN contre la Yougoslavie en 1999 était un modèle des nouvelles guerres de conquête »

Zivadin Jovanovic

Interview de Živadin Jovanovic, ancien ministre des Affaires étrangères de la République fédérale de Yougoslavie, aujourd’hui président du Belgrade Forum for a World of Equals

Horizons et débats : Monsieur Jovanovic, pourriez-vous vous présenter brièvement pour nos lecteurs et dire quelques mots sur votre personne et votre carrière ? Živadin Jovanovic : En 1961, j'ai terminé mes études à la faculté de droit de l'Université de Belgrade, de 1961 à 1964 j'étais dans l'administration du district de la ville de Novi Belgrade ; de 1964 à 2000 j'ai servi dans le service diplomatique de la République fédérative socialiste de Yougoslavie (à partir de 1992 République fédérale de Yougo ­slavie, de 1988 à 1993 j'étais ambassadeur à Luanda/Angola, de 1995 à 1998 ministre des Affaires étrangères suppléant et de 1998 à 2000 ministre des Affaires étrangères). De 1996 à 2002 j'étais vice-président du parti socialiste de la Serbie pour les affaires étrangères ; en 1996 membre du Parlement serbe et en 2000 du Parlement de la République fédérale de Yougoslavie. Les livres que j'ai écrits sont « The Bridges » (2002) ; « Abolishing the State » (2003) ; « The Kosovo Mirror » (2006). Après avoir quitté le (...) Lire la suite »

Réflexion sur les causes de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie

Philippe ALCOY
La Yougoslavie est morte. Ou devrait-on dire qu'elle a été assassinée ? En tout cas, il est vain de se focaliser simplement sur la façon dont la fin de la Yougoslavie s'est produite : dans un bain de sang, le carnage le plus important sur le sol européen depuis la Seconde Guerre Mondiale. Pour mieux comprendre cette fin tragique il faut se pencher sur l'évolution sociale, économique et politique connue par ce pays depuis au moins la fin de la guerre de libération (1941-1945). L'étude de cette évolution est d'autant plus importante que « la crise yougoslave illustre ce qu'il y [avait] de plus général dans les impasses du "socialisme réellement existant" . A maints égards, l'expérience yougoslave dans les décennies passées a anticipé bien des conflits et contradictions qui ont surgi plus tard ailleurs, en Europe de l'Est et en URSS » [1]. Plusieurs spécialistes [2] ont signalé les caractéristiques particulières de la Yougoslavie « titiste », notamment sa structure politique et économique (...) Lire la suite »
afficher la suite 0 | 10