Aymeric MONVILLE
Si l’on prend au sérieux la définition de l’impérialisme chez Lénine, la qualification de la Russie contemporaine comme puissance impérialiste pose un problème théorique majeur. Ce problème ne tient pas à une sympathie politique ou morale, mais à la cohérence même des concepts. Soit l’on conserve une définition rigoureuse de l’impérialisme, soit on l’étend au point qu’il ne distingue plus rien.
Chez Lénine, l’impérialisme n’est pas synonyme de politique extérieure agressive ni même de guerre. Il désigne un stade déterminé du capitalisme, caractérisé par des traits absolument centraux : la concentration du capital menant aux monopoles, la fusion du capital bancaire et du capital industriel dans le capital financier, et surtout l’exportation massive de capitaux devenant plus importante que l’exportation de marchandises (https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1916/imp-hsc/ch07.htm). L’impérialisme suppose ainsi un haut degré de développement du capitalisme, la domination (…)
Aymeric MONVILLE
Cher Monsieur Reichstadt,
Vous me faites l’honneur de publier une photographie de moi, en compagnie de Michel Collon, en une de votre site intitulé « Conspiracy Watch ». A la dernière fête de l’Humanité, sur le stand du Pôle de Renaissance Communiste en France, j’avais commis, selon, vous le crime de vous avoir confondu avec M. Julien Pain, de France Info. Ce M. Pain a même cru bon d’en faire un sujet télévisé. De cette confusion, passagère et vénielle me semble-t-il, étant donné la proximité idéologique à tu et à toi entre M. Pain et vous-même, vous avez jugé bon, sans doute parce que vous manquiez d’inspiration, de faire rien moins que le « complot de la semaine », en reprenant ce même article dans l’hebdomadaire « Franc-tireur ».
En publiant le même article dans deux médias différents, vous ne craignez donc pas qu’on confonde ainsi « Conspiracy Watch », non plus avec « France Info », mais avec le journal au nom usurpé « Franc-tireur » ? Mais ici, c’est vrai, aucune confusion (…)
Aymeric MONVILLE
Suite à une nouvelle tentative de récupération par l'extrême-droite d'authentiques penseurs marxistes (ici Michel Clouscard, 1928-2009), Aymeric Monville, directeur des éditions Delga, nous envoie ce communiqué où il est aussi question de la défense de la République populaire de Chine.
Dans un récent entretien filmé au bord du lac Léman et publié sur son site en septembre 2023, Alain Soral m'attribue une responsabilité majeure dans sa rupture définitive avec le philosophe Michel Clouscard. Cette rupture fut matérialisée - comme on le sait peut-être -, par l'article du penseur marxiste, publié dans L'Humanité et intitulé "Aux antipodes de ma pensée". Michel Clouscard y désavouait publiquement Alain Soral au moment où celui-ci se rapprochait de Jean-Marie Le Pen et tentait, selon les termes de Clouscard, "d'y associer sa personne". C'était en l'an de grâce 2007, ma rencontre avec Michel Clouscard datant, elle, de 2003.
A ma connaissance, c'est la première fois que cette nouvelle théorie du complot - le mot s'impose ! - est rendue publique. Pourquoi vingt ans après ma rencontre avec le penseur natif de Gaillac ? Je l'ignore. Quoi qu'il en soit, je serais ainsi le chaînon manquant, l'âme noire, qui expliquerait pourquoi, à la fin de sa vie, le philosophe resté (…)
Aymeric MONVILLE
De retour du Xinjiang, je relis le volumineux rapport antichinois de 654 pages qu’avait diffusé, il y a deux ans, l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (IRSEM). Fort de cinquante autoproclamés chercheurs et comptant un relais de l’OTAN, officier supérieur de l’armée des États-Unis, l’institut parrainait ce pavé censé alerter sur les « machiavéliennes » opérations de la Chine et sur ses complices français dénoncés selon la méthode de McCarthy.
Deux ans plus tard, j'ai donc eu la facétie d'étudier les preuves avancées par le rapport concernant les informations à propos des Ouïghours puisque je reviens donc de la région de Chine, où ce peuple majoritairement musulman et parlant une langue turcique représente près de 45% de la population.
Pour ladite stérilisation forcée des femmes ouïghoures, l'unique source n'était autre qu'Adrian Zenz, un évangéliste allemand d'extrême-droite dont la détestation des pays socialistes, et notamment de la Chine, est proverbiale et qui n'a pas mis un pied au Xinjiang depuis 2007.
Pour les esclaves dans le champ de coton du Xinjiang, la source n'est autre que l'ASPI, l’Australian Strategic Policy Institute financé par le Département d'Etat, le ministère des Affaires étrangères des Etats-Unis.
Pour les organes dits "halal" prélevés sur des prisonniers ouïghours et vendus à l'étranger, la source dudit rapport était le magazine "Vice", dont l'enquête était si probante qu'elle affirmait : « (…)
Aymeric MONVILLE
A mon retour du Xinjiang, j’apprends que mon exécution pour divergence avec les principaux médias de mon pays va peut-être être différée. En effet, l’arsenal de la presse française se fait désormais plus modeste.
Commentant la récente visite du président chinois dans la région, Le Monde, dans son édition du 28 août 2023 titre : La répression chinoise en voie de « normalisation ».
Quant à RFI, un jour plus tôt : Chine : Xi Jinping réaffirme la priorité donnée à la « stabilité sociale » au Xinjiang.
Enfin, Le Figaro : Chine : le président Xi au Xinjiang, loue « la stabilité sociale ».
Je n'ai pas trouvé d'autres articles sur le même sujet. Mais je constate une belle unanimité : trois titres et trois fois les mêmes guillemets.
La belle solution ! Comme il n'y a plus rien à dire sinon que le Xinjiang est toujours en Chine, qu'il n'y a plus d'attentats depuis 2016, que les Ouïghours sont bien toujours là, Dieu merci (s'il existe), que la religion n'est nullement interdite, que le patrimoine matériel et immatériel est préservé, que la région se développe avec une croissance qui profite à tout le monde, il reste donc un expédient tout trouvé : commenter l'actualité chinoise en montrant (…)