Alfred de ZAYAS
Après l'enquête approfondie, cohérente et crédible menée par Seymour Hersh [1] sur le sabotage de Nord Stream, tout tribunal respectueux de l'État de droit ouvrirait une enquête sur l'attentat terroriste à la bombe. En effet, aux États-Unis, tout grand jury estimerait que les preuves déjà dans le domaine public suffisent à inculper le suspect du crime et à ouvrir une procédure pénale formelle, a fortiori en l'absence de toute preuve crédible du contraire.
Les enquêtes menées par Seymour Hersh constituent une base solide pour justifier l'ouverture d'une enquête internationale indépendante. Une telle enquête nécessiterait l'accord des pays dont la souveraineté territoriale s'étend sur la zone où les explosions ont eu lieu, à savoir la Suède et le Danemark.
Les obligations de la Suède vis-à-vis du monde
La Suède a déjà mené une enquête et aurait dû volontairement en partager les résultats avec les Nations unies et toutes les parties intéressées. Le silence de la Suède en dit (…)
Stefania MAURIZI
Les documents de la FOIA révèlent qu'en 2011, les autorités suédoises ont eu des contacts confidentiels avec les autorités britanniques pour discuter de la manière d'extrader Julian Assange vers la Suède avant qu'il ne puisse demander des mesures de protection à la Cour européenne des droits de l'homme. Les États-Unis emploieront-ils des tactiques similaires pour l'extrader ?
Julian Assange pourra-t-il sortir après dix ans ? La décision de lui accorder ou non une libération sous caution est attendue aujourd'hui, après que la juge britannique Vanessa Baraitser se soit prononcée lundi dernier contre son extradition vers les États-Unis. Cependant, même si Baraitser lui accorde une libération sous caution de la prison de Belmarsh, Julian Assange devrait être confronté à un long combat contre son extradition vers les États-Unis, étant donné que les autorités américaines ont déjà annoncé leur appel.
Le fondateur de WikiLeaks pourrait se retrouver à se battre jusqu'à la Cour suprême britannique et même jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme. Cependant, il ne faut pas tenir pour acquis que Julian Assange pourra faire appel devant la Cour européenne avant d'être extradé vers les États-Unis. Un document exclusif obtenu par cet auteur après une longue procédure judiciaire au Royaume-Uni en vertu de la loi sur la liberté d'information permet de révéler (…)
Dominique MUSELET
« Avoir tort tous ensemble », l’expression n’est pas de moi. Je l’ai reprise à Laurent Faibis qui interviewait l’économiste Robert Boyer sur Xerfi Canal. Ce dernier expliquait que ce qui l’avait frappé dans la gestion de la crise sanitaire, c’était le mimétisme. La Chine a confiné massivement et la plupart des états occidentaux, qui pourtant ne ratent pas une occasion de souligner le caractère autoritaire de cette puissance asiatique, se sont tous engouffrés dans la brèche comme un seul homme, faisant même assaut de mesures répressives et liberticides, arbitraires et injustes, à qui brimera le plus et le mieux sa population, coupable de véhiculer le virus.
L’économiste fait remarquer que les gouvernements occidentaux abordent la crise sanitaire comme celle de 2008, alors que cela n’a rien à voir. Celle de 2008 avait été causée par l’éclatement d’une bulle financière. Injecter de l’argent avait permis à l’économie de redémarrer. Là le défi est beaucoup plus grand, car il s’agit (…)
RÉPUBLIQUE SOCIALE
Depuis plusieurs années maintenant les mouvements et partis d’extrême-droite connaissent une résurgence dans toute l’Europe. Surfant sur les politiques ultralibérales, qui ont conduit des millions de personnes à la pauvreté, et profitant aussi de la situation migratoire, ces partis voient leur scores électoraux grimper en flèche. Certains sont d’ores et déjà au pouvoir disposant d’une large majorité, ou bien ayant des Ministères importants dans des gouvernements de coalition avec les partis de droite. Italie, Hongrie, Autriche, Bulgarie, Finlande, Slovaquie, Pologne, les exemples se multiplient.
Certes tous n’ont pas le même visage, et ne s’apprécient d’ailleurs pas nécessairement, mais ces mouvements obligent à se questionner et à trouver les bonnes réponses. Les politiques austéritaires et ultralibérales en sont une. C’est sur ce terreau de la pauvreté que l’extrême-droite fait son lit et progresse inexorablement.
De nombreux articles ont déjà été consacrés à l’Italie, à la Hongrie où à l’Autriche, aussi j’évoquerai deux sujets qui ont, récemment, marqué l’actualité. D’une part les élections suédoises, d’autres part les manifestations d’extrême-droite qui ont eu lieu en Allemagne sous forme de chasse aux migrants. Mais simplement pour montrer à ceux qui penseraient que l’extrême-droite prône les droits des travailleurs, l’Autriche, par la voix de son gouvernement alliant droite et extrême-droite vient, au mois de juillet dernier, de voter une loi augmentant la durée maximale légale du temps de travail. Si la norme reste la journée de huit heures, et la semaine de (…)
Nicolas BOEGLIN
Le 30 octobre 2014, la Suède a procédé à reconnaître officiellement la Palestine comme Etat. Cet acte avait été annoncé quelques semaines plus tôt par les nouvelles autorités élues suédoises. Israël a répondu à ce geste avec un discours bien connu chaque fois qu'un Etat reconnaît la Palestine : il fut entendu de la part de l'ambassadeur d'Israël au Costa Rica au mois de février 2008 (Note 1), et de la part de son collègue nommé dans la capitale guatémaltèque au mois d'avril 2013. Tel-Aviv a de surcroît considéré utile de faire référence à la simplicité des manuels d'Ikea (rappelant l'allusion toute aussi utile à la défaite soufferte par le Brésil 7-1 durant la dernière Coupe du Monde, lors du rappel de l'ambassadeur du Brésil en Israël par les autorités de Brasilia en pleine offensive israélienne à Gaza de juillet dernier). Nonobstant, dans le cas suédois, Tel-Aviv a décidé de rappeler son ambassadeur en Suède le même jour du 30 octobre. Ce détail avec la Suède se doit sans doute (…)