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Auteur : Badia BENJELLOUN

Georges Ibrahim Abdallah. Préparatifs d’anniversaire.

Badia BENJELLOUN
Mercredi 24 mars 2021 À Georges Ibrahim Abdallah Dans les rues dévalent les mémoires rougies des martyrs oubliés. Seuls les conservaient encore d’opiniâtres oeillets dans la touffe de leurs pétales sanglants. Les guerres conduisent aux guerres, du plus lointain que l’olivier se souvienne. Les mouettes sur le môle jacassent et les racontent. Hier, un drone a changé en poussière fine le fileyeur d’un pêcheur parti du port de Rimal, des vagues en colère se sont écartées puis se sont repliées pour accueillir l’homme disloqué. Des déchirures fugaces dans le temps donnent parfois naissance à des printemps lumineux où s’accordent les astres pour danser sur une musique composée dans un langage neuf. Dans peu de jours, le deux avril, les papillons hébétés de lumière défroisseront leurs ailes à Kobeyat pour rappeler aux collines boisées que tu y as vu le jour il y a soixante-dix ans. Les jardins se sont agrandis, l’enfance s’est élevée à la cime des cèdres. Le lieu, ses peupliers enveloppés d’un vert rajeuni, les (...) Lire la suite »
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Défendre une Défense subalterne

Badia BENJELLOUN
L’annonce par le ministre des Comptes publics Gerald Darmanin d’une coupe globale dans le budget de 2017 de 4,5 milliards se traduisait pour la Défense par une réduction de son budget de 850 millions ce qui revenait à effacer l’actualisation de la loi de programmation militaire votée après les attentats de 2015. De Villiers, amer, exprima devant la commission de la Défense de l’Assemblée sa déception et souligna avec une petite phrase sa détermination à ne pas se laisser ‘avoir’ ainsi. Cette saillie peu protocolaire dite dans la rudesse d’un langage de caserne peut laisser supposer qu’une promesse faite par l’ancien candidat Macron à une fraction de l’armée pour son soutien à la course vers l’Élysée n’a pas été tenue. En effet, le Général De Villiers, alors chef d’état-major des Armées demandait fin 2016 que le budget de la Défense soit rehaussé à 2% du PIB et qu’il passe de 37,5 milliards d’euros à 41 milliards avant la fin de 2022. De Villiers plaidait pour l’accroissement des moyens face au terrorisme ainsi (...) Lire la suite »

Retour sur des caricatures.

Badia BENJELLOUN

Un Monarque sociétal

Le chef de l’exécutif français a le temps de dispenser ses encouragements à Eric Zemmour, ‘violemment’ insulté dans la rue par un passant qui a reconnu le préposé médiatique à l’islamophobie. Il a n’a pas non plus été avare de ses consolations à la députée Danièle Obono, dessinée dans le périodique Valeurs Actuelles entravée d’une chaîne d’esclave au cou.

Le syndicaliste Anasse Kazib, très actif dans l’organisation des grèves de l’hiver 2019 contestant la contre-réforme des retraites, a été menacé de mort par des militants de l’extrême-droite. Il n’a bénéficié de la part du Président de la République ni d’un coup de fil ni d’une déclaration publique qui font office de guérison d’écrouelles symboliques. Cette présence appuyée d’un chef d’État dans l’espace médiatique sociétal fait douter du sérieux du juvénile créateur d’un parti ‘instantané’ au nom choisi selon ses initiales. Depuis des décennies, l’essentiel du discours politique a été séquestré dans l’étroite niche de l’insupportable « atteinte aux valeurs de la République » par une horde d’étrangers venus du Sud, inassimilables. Le corpus discursif a été sérieusement enrichi sous la présidence de Sarközy avec son Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Co-développement. Il fallait au moins ce grossier artefact pour dissimuler le déni de démocratie commis par l’invalidation du Non au (...) Lire la suite »

Confinement, état des lieux et perspectives.

Badia BENJELLOUN, Bruno DRWESKI
Un spectre hante la France et le monde, celui de la grève générale et de l’autogestion en cours d’installation. Dans les hôpitaux, dans les usines, dans les entrepôts, dans les quartiers et sur tous les fronts de la lutte contre la pandémie. Cette situation inédite de collapsus économique qui a mis à l’arrêt l’activité pour près de 3 milliards d’humains va entraîner une récession mondiale avec son lot de chômage, de misère et de guerres plus ou moins froides entre puissances rivales. Elle nécessite la prise en mains par les travailleurs de leur destin et de celui de l’humanité. Elle impose que ce qui doit être produit, comment et où le faire relèvent d’une décision collective qui abolira le régime de la propriété privée des moyens de production et d’échange. C’est maintenant. Sans ce sursaut impérieux, nous assisterons au perfectionnement d’une société de l’exploitation basée sur de plus en plus de surveillance et de contrôle et où s’abolissent tous les droits, ceux acquis par les travailleurs contre les (...) Lire la suite »

Lettre à Georges Ibrahim Abdallah

Badia BENJELLOUN
Mon Cher Georges, C’est aujourd’hui ton anniversaire. Tu me pardonneras mon inaptitude à formuler les vœux d’usage qu’il est convenu d’adresser dans ces cas. Mais je peux t’affirmer sans me tromper que le meilleur est devant toi et devant nous. Le monde que nous espérions autre est en train de s’effondrer. Depuis longtemps lézardé par une accumulation de corruptions et d’insouciante incompétence pour la vie, la vraie, celle qui s’invente tous les jours auprès de sa diversité généreuse, une petite particule a surgi à temps pour le mettre à l’arrêt et lui signifier sa fin. Ce virus mime l’aberration de ce monde. Il se multiplie sans fin en détournant à son usage toute la complexité de l’outillage biologique des cellules eucaryotes d’un mammifère qui s’estime ‘supérieur’. Cette particule, un simulacre de vie, un peu moins 30 000 nucléotides dans une enveloppe, n’a qu’un seul dessein, se répliquer sans limite, exactement comme le capitalisme n’est mu que par le profit que le système social tel qu’il l’a organisé (...) Lire la suite »

Nous accusons

Badia BENJELLOUN

Le 29 février 2020, la communauté scientifique mondiale était informée de la situation de l’épidémie due au Sars-cov-2 en Chine et de nombre de caractéristiques du virus, de sa propagation et de sa pathogénicité. Les chercheurs et les médecins chinois rendaient compte de leurs résultats, même partiels, avec une célérité et une transparence remarquables. Cette mise en commun d’un savoir recueilli dans le contexte d’une épidémie soudaine d’un virus nouvellement émergent et imparfaitement connu s’est faite à un rythme inhabituel, sans respecter les règles admises de publication.

Les Carnets de Badia Benjelloun Fautes graves L’urgence commandait cette modalité. Il s’est trouvé en France des communicants (vite élus experts d’un domaine relativement nouveau) qui se sont moqués de ce procédé généreux et altruiste, reçu inconfortablement par des sociétés baignées dans le culte de l’individualisme et dans un sentiment injustifié de supériorité intellectuelle. Il n’est d’ailleurs altruiste qu’en première acception. Maîtriser l’épidémie qui allait de façon certaine se mondialiser au rythme des échanges matériels d’une économie globalisée est un devoir qui incombe à chacun et à tous. Se protéger soi, c’est aussi protéger les autres avec une symétrie parfaite pour la réciprocité. Aider les autres à se protéger, c’est égoïstement aussi se protéger. On savait donc au 29 février que la propagation se faisait selon une progression géométrique qui donnait aux courbes représentant les personnes porteuses du virus une allure exponentielle impressionnante d’autant que dans 80% des cas, les personnes contaminées (...) Lire la suite »
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Une pyramide est en cours d’écroulement

Badia BENJELLOUN
Trump s’était engagé à rapatrier des emplois industriels d’où sa pratique d’un protectionnisme agressif et à réduire sinon cesser l’interventionnisme militaire tout azimut des Usa. Bien sûr, il ne réussira ni l’un ni l’autre. L’opposition et l’hostilité qu’il continue de susciter, exaltées les profondeurs de l’Etat, la presse-système et la machinerie du renseignement et de l’armement, sont justement alimentées par ce programme électoral. L’entité née sur les décombres des empires anglais et français, devenue hégémonique depuis l’implosion du bloc soviétique, assure son hégémonie grâce au dollar, un système d’échange et de réserve imprimable à volonté, que sécurise un appareil militaire en constante prolifération. Le projet d’un retour au fordisme et à l’ère industrielle du début du siècle dernier est irréalisable. Il ne serait rentable qu’en cas de réduction du Reste du Monde à un trou noir comme l’Irak mais le niveau de défense actuellement acquis par la Russie et la Chine l’interdisent. Le Toyotisme, production des pièces (...) Lire la suite »

Israël, dérive ou destination naturelle ?

Badia BENJELLOUN
Une mauvaise utopie se heurte à une pyramide à quatre faces. On ne compte plus le nombre de visites faites par Netanyahu à Poutine. On s’y perd. Au cours des sept derniers mois, pour l’année 2018, le chef du gouvernement de Tel Aviv s’est rendu quatre fois en Russie voir le maître du Kremlin. Le besoin de le voir est semble-t-il incoercible, en cinq ans, on ne compte plus ses allers retours. Au cours de ces mouvements pendulaires, la configuration des échanges est très éloignée de l’arrogance assumée que le chef de l’état ethno-militaro-théocratique pratique à Washington, pas de standing ovation à la Douma en shuntant le chef d’Etat élu en bonne et due forme. 1 Faillite en Syrie, exit le projet du Grand Moyen Orient Cette impérieuse nécessité souligne ce qui s’est largement amorcé sous Obama I et II, les Usa ne sont plus les maîtres du jeu (exclusifs) dans l’Orient arabe. Au contraire de ce qui s’est déroulé en Irak où une destruction des structures politiques, sociales a été systématique et a parfait (...) Lire la suite »

La prochaine crise systémique est déjà là.

Badia BENJELLOUN

Le FMI a récemment alerté les Usa sur la situation de leurs firmes dont le niveau d’endettement facilité par des taux d’intérêts très faibles risquent de compromettre la stabilité du système financier [1]

Le FMI a récemment alerté les Usa sur la situation de leurs firmes dont le niveau d’endettement facilité par des taux d’intérêts très faibles risquent de compromettre la stabilité du système financier [1] . C’est le cas particulièrement du secteur de l’énergie, de l’immobilier où la dette représente 4 à 6 fois les fonds propres. [2] L’actuelle reprise des forages pour exploiter le gaz de schiste au Dakota, au Texas et en Virginie avec de nouveaux prêts accordés bénéficie de la remontée du cours du baril depuis la restriction de l’offre mondiale résultant des accords Russie-Séoud pour l’OPEP. La demande mondiale est atone, en accord avec la stagnation de la croissance mondiale. Un rebond de la consommation mondiale au deuxième trimestre est lié à un appétit plus important [3] de l’Inde en hydrocarbures, géant continental qui est totalement dépendant de ses importations. Un contrat de dix ans signé au 2016 avec la Russie pour 100 millions de tonnes livrables en 10 ans assurera son ravitaillement. Rosneft a de plus (...) Lire la suite »

Féminisme, races et sécateur du réel

Badia BENJELLOUN

L’arrivée en masse des femmes sur le marché du travail a permis de déprécier celui-ci. Le capitalisme industriel nordiste étasunien a constitué un sous-prolétariat noir qui est rentré en concurrence avec le prolétariat blanc en venant mordre à la marge sur le marché du travail. Le patronat européen et en particulier français a procédé quasiment de la même façon. Le patronat importateur d’ouvriers ‘indigènes’ y trouvait un double bénéfice.
La réponse à cette manœuvre de division aurait dû -devrait- consister à refuser le fractionnement entre ethnies (ou religions) face au système qui élabore l’émiettement des luttes.
Quand une femme musulmane se retranche dans son vêtement et se soustrait à la nudité, c’est pour s’appartenir à elle-même. Son geste pourrait être de dire mon corps n’est pas une marchandise, mais cet implicite ne s’adresse pas spécifiquement à l’homme blanc ! Il n’est pas non plus un acte de soumission à une prescription patriarcale.

Avant de parler du féminisme, citons deux femmes remarquables, elles marquèrent leur temps d’une empreinte qui perdure jusqu’à nos jours. Fatima Al Zahra al Fihri, fille d’un savant de Kairouan émigré à Fez avait fondé grâce à ses propres deniers, provenant de l’héritage paternel dont elle disposait librement, la première université au monde [1]. En 859, était construite à Fez l’université de la Qaraouyine avec la cité universitaire attenante capable d’accueillir des centaines d’étudiants étrangers à la ville ou venant de plus loin, comme le futur pape Gerbert d’Auvergne plus tard investi sous le nom de Sylvestre II. Fatima Al Fihri avait légué des biens habous, gérés par des institutions religieuses, fours à pain et hammams, dont les revenus étaient destinés à l’entretien de l’université, de la cité universitaire, de l’habillement, des soins et de la nourriture des étudiants. Il est à noter que cette institution académique a fonctionné sans discontinuer depuis sa création jusqu’à nos jours, fait unique dans (...) Lire la suite »
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