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Retour sur des caricatures.

Un Monarque sociétal

Le chef de l’exécutif français a le temps de dispenser ses encouragements à Eric Zemmour, ‘violemment’ insulté dans la rue par un passant qui a reconnu le préposé médiatique à l’islamophobie. Il a n’a pas non plus été avare de ses consolations à la députée Danièle Obono, dessinée dans le périodique Valeurs Actuelles entravée d’une chaîne d’esclave au cou.

Le syndicaliste Anasse Kazib, très actif dans l’organisation des grèves de l’hiver 2019 contestant la contre-réforme des retraites, a été menacé de mort par des militants de l’extrême-droite. Il n’a bénéficié de la part du Président de la République ni d’un coup de fil ni d’une déclaration publique qui font office de guérison d’écrouelles symboliques.

Cette présence appuyée d’un chef d’État dans l’espace médiatique sociétal fait douter du sérieux du juvénile créateur d’un parti ‘instantané’ au nom choisi selon ses initiales. Depuis des décennies, l’essentiel du discours politique a été séquestré dans l’étroite niche de l’insupportable « atteinte aux valeurs de la République » par une horde d’étrangers venus du Sud, inassimilables. Le corpus discursif a été sérieusement enrichi sous la présidence de Sarközy avec son Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Co-développement. Il fallait au moins ce grossier artefact pour dissimuler le déni de démocratie commis par l’invalidation du Non au référendum de 2005 qui récusait la Constitution de l’Union européenne sous la forme d’un acquiescement à un libéralisme qui efface les contours d’une nation avec ses frontières économiques et son budget indépendant. Les débats sur la nature et la définition de l’identité nationale menés sur de nombreux mois ont occulté le sens de l’intégration de la France au commandement intégré de l’OTAN, à savoir, une politique étrangère et une défense asservies à la puissance étasunienne.
 
Cette modalité d’occupation de l’opinion publique durablement installée depuis le renoncement d’un objectif clairement anticapitaliste des partis d’opposition est renforcée par la promotion de mouvements indigénistes inspirés des racialistes noirs de culture anglo-saxonnes. Dans Race, ethnicité, nation, le triangle fatal de Stuart Hall, l’une de ses figures éminentes, à côté de tautologies où la blanchité est assimilée à la domination, il émet l’hypothèse que l’identité ‘blanche occidentale’ est troublée par les migrations de masse. Ce sont à peu de choses près les propos d’Eric Zemmour. L’un s’en réjouit, l’autre le déplore.

Ni l’un ni l’autre n’interroge les raisons profondes de ces mouvements de populations et oblitérant cette question, il n’est pas possible de dépasser celle de l’identité – nationale ou de microgroupes – que chacun des partenaires de cette vaine problématique serait en peine de répondre. Comme incise, il pourrait être opposé à Zemmour, ce Berbère algérien, que l’arrivée de ses géniteurs en France résulte d’un mouvement migratoire premier, celui des colons français en Afrique du Nord, en général issus de couches de la population excédentaire, indésirable et parfois contestataire sur le sol français. Sans la bienveillance d’un Ministre de la Justice français, Adolphe Crémieux, envers ses coreligionnaires juifs d’Algérie qui a octroyé à ces derniers le statut de Français à part entière, déchirant ainsi la cohésion du peuple d’Algérie, il n’aurait pas été en position de revendiquer d’être du parti de Bugeaud.

D’ailleurs, il ne faut pas interroger bien loin la nature des origines des migrations qui brassent les hommes depuis les débuts de la révolution industrielle européenne. Elles ont été la condition nécessaire de l’émergence du capitalisme en tant que formation sociale. A l’intérieur des Etats monarchiques, elles ont acheminé une paysannerie endettée incapable de solder en argent les servitudes autrefois payées en travail vers les villes où elles ont été disponibles pour devenir la classe ouvrière. Dès que l’Etat-nation bourgeois s’est consolidé, les guerres de conquête impériale puis inter-impérialistes ont été les vecteurs d’arrachement de populations à leurs lieux de naissance. L’esclavage et la traite des Noirs dans le commerce triangulaire ne sont que la forme extrême de ces déplacements forcés de populations pour assurer un travail quasi-gratuit. Moins cruel et de durée beaucoup plus réduite, le STO, le service du travail obligatoire institué par le gouvernement nazi dans les territoires conquis, en est une variante. Dans ce dernier cas, l’oppression politique pour extraire du travail gratuit a certes eu besoin de se justifier par une prétendue supériorité raciale aryenne, possible à tenir à l’égard des Slaves mais pas vis-à-vis des Belges ni des Français par exemple. Aurait-elle duré, aurait-il été question de blanchité dans ce cas ? Assurément, il faut épouser de façon perverse le point de vue de l’exploiteur qui a enfermé l’argumentation infondée scientifiquement de la race pour que les défenseurs des minorités véhiculent encore cette catégorie.
 
Le capitalisme, c’est-à-dire, la machinerie diabolique qui permet de fabriquer ‘miraculeusement’ de l’argent à partir d’une marchandise très particulière qui est le travail vivant est indifférent à la couleur de peau, à la forme du crane, au mode vestimentaire et à la croyance de celui qu’il exploite. La classe sociale dominante qui en tire profit est plutôt rassurée que l’éventuelle opposition à cette configuration sociale soit dissoute dans des micro-luttes locales qui l’ignorent, elle les encourage même.

La déclaration du nouveau Ministre de l’Intérieur encadre la doctrine qui va sous-tendre la campagne électorale pour les présidentielles de l’actuel Monarc Premier. Rien de mieux que le retour aux fondamentaux qui rythment la vie publique depuis Mitterrand. L’ennemi intérieur, les immigrés et leurs enfants. Une partie des Français serait retournée à un certain état d’ensauvagement. Sûr d’avoir éliminé toute rivalité politique à gauche, Monarc estime qu’il existe encore des vestiges en reconstruction à sa droite à conquérir. Les communicants qui affutent les expressions au millimètre près désignent un pseudo-phénomène précis. Des descendants de sauvages qui furent à grand-peine à peu près civilisés sont en train de retourner à leur état de nature, ils s’ensauvagent. Les chiffres de la délinquance qui ne sont que l’expression de ce que veut bien en retranscrire l’exécutif du moment (enregistrement des plaintes découragé ou amplifié) ne cessent de baisser depuis des années, il sied néanmoins d’enfourcher de nouveau le thème de l’insécurité à défaut de succès, dans l’emploi par exemple ou la lutte contre la pandémie. La nuance est d’importance, il ne s’agit plus de terrorisme aveugle à combattre. Un tort énorme avait été porté au commerce et au tourisme par le monarque précédant qui espérait revêtir une étoffe de grand Homme d’Etat par ses tribulations sur la déchéance de la nationalité, les plus que trois mille perquisitions chez de prétendus fichés S. Monarc Premier s’est bien gardé de rééditer l’erreur depuis son accession à l’Elysée.

La rédaction de Valeurs Actuelles a commis un impair en sur-interprétant le signal. Il est devenu malséant d’enchaîner ainsi les sauvages. Lejeune attendra en vain un appel du cabinet de la Présidence, sa fiction a dépassé les limites autorisées.
 
Danièle Obono est une élue de la Nation

Elle appartient à famille aisée, père économiste pour Paribas-Gabon et ancien candidat à la Présidence du Gabon. Il est de bon ton d’avoir ce profil dans son répertoire politique pour complaire à la mode ambiante de la diversité dans la Représentation. Sa maîtrise d’histoire ou sa carrière en politique lui a donné l’accès au Conseil d’administration de l’UFR de Science politique de Panthéon-Sorbonne. Elle n’est donc pas une Dati, fille d’ouvrier, sœur d’un toxicomane passé par la prison qu’il est plus aisé de caricaturer. Il est difficile de ne pas percevoir dans la représentation humiliante d’Obono en esclave un écho sinistre de l’ensauvagement de Darmanin.

Convoquée par un bretteur réputé de la sphère médiatique, la députée a dû se défendre contre les attaques répétées d’un journaliste rompu à déstabiliser ses invités. Elle fut sommée de se positionner ‘pour ou contre’ le slogan ‘Je suis Charlie’, étant entendu que ne pas s’identifier à Charlie Hebdo fait du récalcitrant un adepte du terrorisme islamiste. L’ancienne étudiante en histoire aurait pu remonter à la genèse des dessins du Jyllands Posten et couper court au jugement absurde manichéen prononcé depuis un tribunal médiatique qui devance et se substitue de plus en plus au travail des magistrats.

Flemming Rose, rédacteur des pages culturelles d’un journal danois situé à l’extrême droite et xénophobe, dotée d’une filiation nazie ténue mais certaine, rencontre à l’automne 2004 Daniel Pipes aux États-Unis. Pipes est un néoconservateur sioniste revenu d’un passé de gauchiste, engagé dans un unique combat, la destruction physique totale des Palestiniens par la voie militaire. Flemming Rose publie en octobre 2004 un article qui reprend les thèses de Pipes, ‘La menace de l’Islamisme’. Les deux hommes se seraient revus à l’été 2005. Il en est résulté un concours et une série de dessins qui furent publiés le 30 septembre 2005 dans le Jyllands Posten. La représentation d’un homme musulman avec une bombe disposée sur sa tête en guise de turban n’était pas une critique de l’Islam, elle dit clairement et sans ambigüité que tout musulman est un terroriste. Le journal danois est loin d’avoir une grande audience et personne n’aurait relevé ‘le blasphème’ si la Société islamique du Danemark n’avait pas alerté l’Organisation de la Conférence islamique. Il lui a fallu de plus beaucoup d’obstination pour que les gouvernements d’Etats musulmans s’en préoccupent et que des théologiens condamnent les fameux dessins. Il a fallu aussi que l’homme au turban en forme de bombe ait été identifié au prophète de l’Islam. Le monde musulman s’est indigné, la provocation a bien fonctionné. Pipes a induit ce qu’il voulait démontrer, le musulman est un intolérant et un terroriste potentiel.

Danièle Obono s’est laissée fasciner et piéger, incapable d’interrompre le procès intenté contre elle qui remet en cause son empathie envers les victimes d’un crime ignoble par son interrogateur. Cette élue de la nation a eu à souffrir d’une blessure symbolique. Le renvoi à un passé esclavagiste perpétré par les négriers du commerce triangulaire, s’il est offensant pour la personne figurée, est dégradant par ceux qui ont commis le récit et le dessin outrageants. Ils endossent et reprennent à leur compte cette pratique qui est la pure négation de l’égalité entre les hommes.

Décolonialité

Mais il ne s’agit ici que d’une blessure symbolique. L’élue, toute ‘décoloniale’ qu’elle se prétend être, ne s’est jamais levée pour s’opposer au sein de son groupe politique à l’ingérence militaire de la France au Mali. Comme un seul homme, l’Assemblée nationale avait voté en 2013 en faveur de la poursuite de l’opération Serval. Ce n’est que depuis peu que la France Insoumise « recommande » un examen sérieux de l’engagement de l’armée française au Sahel dans une guerre ingagnable (puisque fomentée et alimentée par nombre de parties) qui tue des civils et condamne de façon irrémédiable la région au sous-développement.

Un authentique anti-impérialiste se serait soulevé depuis longtemps contre la persistance de la Françafric, de ses réseaux mafieux en tout genre et des ‘stabilisations’ politiques infligées à des peuples qui se soulèvent contre leurs dictateurs corrompus, ingérences qui ne ménagent que les intérêts des firmes transnationales aux commandes dans l’ancienne puissance coloniale. L’élue de la Nation et ses amis politiques ne se revendiquent certes que du ‘décolonialisme’, néologisme biscornu qui semble limiter ses ambitions à la défense des minorités qui ont émigré dans cette fameuse métropole, en général sans chaîne au cou. Le différentiel de niveau de vie d’avec le pays d’origine est un attracteur puissant, généré en particulier par une tutelle monétaire et budgétaire et l’exploitation éhontée des matières premières puisées dans le sang et le sous-sol africains.

Badia BENJELLOUN
20 septembre 2020

 http://www.librairie-tropiques.fr/2020/09/caricatures.html
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COMMENTAIRES  

26/09/2020 10:12 par Assimbonanga

Juste une précision : Danielle Obono n’est élue que depuis 2017 et La France Insoumise n’existait pas en 2013. Et Mélenchon n’était pas député à l’Assemblée Nationale.
Deuxio : est-ce que Danielle Obono se revendique décoloniale ? Ou n’est-ce pas seulement ce que l’on dit d’elle du seul fait qu’elle est capable d’écouter l’avis des "décoloniaux" ?
La première fois que j’ai vu Danielle Obono, c’était à Villeurbanne en 2012, meeting Front-de-Gauche, si ma mémoire est bonne. Elle avait pris la parole. Me souviens plus de ce qu’elle disait. M’avait semblé fort sympathique.

Anasse Kazib : https://www.youtube.com/watch?v=9p9lLikFlGE

26/09/2020 11:40 par Hassinus

Bonjour !
Silence sur la caractère impérialiste du silence sur le Mali, ne faut-il pas ajouter le silence des gens du village sur l’assertion du Président sur le prétendu droit à au blasphème, c’est à dire le droit d’outrager la divinité de l’autre, ce qui n’est pas autre chose qu’un outrage marquant fait à la laïcité si bien-aimée des autoproclamés "Républicains". Qu’on blasphème sa propre religion, ou,à la rigueur, on se permet de blasphémer la religion de son père, on peut comprendre mais insulter ou même se moquer de la religion de l’autre n’est plus ni moins qu’un appel à la guerre civile. Est-ce raisonnable ?! Les guerres de religions sont pires que peste et choléra réunis, qui ne le sait pas ? La laïcité a été faite pour éviter ça, n’est-ce pas ! Chaque famille grecque avait son Dieu et il ne venait à l’esprit de personne d’aller casser, insulter ou manquer de respect à la divinité du voisin. C’est un lien généalogique avec notre laïcité qu’il est indispensable de défendre même griffes sortis. Nos bien-pensants laïc et tolérants ne devraient pas se taire sur un sujet aussi brûlant... On peut bien étudier, comparer, critiquer meême, tel ou tel aspect d’une religion mais toujours dans un respect absolu.

26/09/2020 12:43 par Xiao Pignouf

Je suis globalement d’accord avec ce texte, mais deux choses me chagrinent :

Un détail d’abord :

L’élue, toute ‘décoloniale’ qu’elle se prétend être, ne s’est jamais levée pour s’opposer au sein de son groupe politique à l’ingérence militaire de la France au Mali. Comme un seul homme, l’Assemblée nationale avait voté en 2013 en faveur de la poursuite de l’opération Serval.

Cette phrase est ambiguë et si ce n’est le plus-que-parfait elle pourrait laisser entendre qu’en 2013, madame Obono aurait voté pour l’intervention au Mali. Or, elle n’est députée que depuis 2017. C’est vrai que depuis, je ne crois pas l’avoir entendu à ce sujet mais si l’on fait fi de l’adage selon lequel « qui ne dit mot consent », avant de lui mettre une opinion à la bouche, il faudrait déjà lui demander.

Ensuite, un point crucial instille une grosse pointe de doute dans mon esprit :

Le renvoi à un passé esclavagiste perpétré par les négriers du commerce triangulaire, s’il est offensant pour la personne figurée, est dégradant par ceux qui ont commis le récit et le dessin outrageants.

En préambule, je tiens quand même à préciser qu’il ne s’agit pas pour moi de prendre la défense de Valeurs Actuelles, magazine que je ne lis pas et dont les idées sont à l’opposé des miennes.

D’abord, je souhaiterais revenir sur la notion de caricature, dont voici la définition : « représentation qui, par la déformation, l’exagération de détails, tend à ridiculiser le modèle ». Or, si on observe les dessins parus dans Valeurs Actuelles, on voit bien qu’il ne s’agit absolument pas de caricatures. Au contraire, le trait est réaliste voire esthétisé et la figure de Michèle Obono très ressemblante. Elle n’y est pas du tout caricaturée ou moquée.

Ensuite, et si j’ai bien compris les explications du rédac chef de VA, le texte illustré par ces dessins s’incorporait à une série estivale dont l’un des principes était de plonger une personnalité publique contemporaine dans un épisode de l’Histoire. J’admets ne pas avoir lu cette série et ne pas savoir quelles sont les autres personnalités ayant fait l’objet desdites illustrations.

Quel était l’objet du texte en question ? Toujours d’après ce que j’en ai entendu, il s’agissait principalement, dans un contexte que l’ensemble du spectre d’extrême-droite s’accorde à qualifier d’« anti-blancs », de rappeler que ce ne sont pas seulement les Européens blancs qui furent partie prenante du commerce des peuples d’Afrique Noire, mais aussi certains Africains eux-mêmes. Point de railleries racistes envers l’élue de la FI. Mentionner la traite des Africains par les Africains n’est pas du racisme, pas davantage qu’être anti-sioniste n’est être antisémite.

Evidemment, il ne s’agit pas de débattre sur la pertinence d’un tel article, car si l’on souhaite s’informer plus à fond sur le sujet, mieux vaut lire des historiens que VA. Le problème pour moi est de savoir si oui ou non, il est réellement offensant pour madame Obono. Alors, je pose une question : est-il offensant ou déshonorant de représenter une personne sous les traits d’un martyre ? Je crois pour ma part que cela dépend d’une part du dessin en lui-même, s’il vise ou non à salir, et d’autre part du contenu écrit autour. Charlie Hebdo, par exemple, s’est fait une spécialité de cette pratique consistant presque en un concours de celui ou celle qui fera la caricature la plus crade dans la situation la plus scabreuse (mais n’est pas Vuillemin qui veut). Or, comme je l’ai dit plus haut, en dépit de la violence du dessin, visant à retranscrire la violence des faits, la figure de madame Obono n’est pas déformée esthétiquement. En ce qui concerne le texte, ne l’ayant pas lu, je n’en fais que des conjectures mais je ne crois pas que le sujet ait été de moquer l’esclavage et encore moins la personne de madame Obono. Si, autre exemple, on a jeté un oeil sur les « oeuvres » antisémites de Yann Moix, on comprendra très vite ce que signifie un dessin et un texte injurieux (euphémisme) vis-à-vis d’une communauté, bien vite pardonné d’ailleurs par le parangon philosophe BHL. Enfin, en 2013, le magazine Minute comparait Taubira à un singe : là, on était les deux pieds dans l’insulte raciste condamnable.

Serait-il offensant de représenter Quatennens en Communard ? De représenter Dupont-Aignan en martyre chrétien ? Que des acteurs et des actrices (payés pour, d’accord) incarnent des esclaves, des déportés juifs ou des Amérindiens massacrés ?

A la limite, le seul grief de madame Obono, ce devrait justement être qu’on ne lui a pas demandé la permission avant, et non cette indignation dont il apparaît que la seule raison d’être valable, c’est que VA soit l’auteur de l’affront.

Je rejoins donc l’auteure quand à la réaction de la députée FI, pavlovienne s’il en est. Porter plainte est ridicule et elle perdra. Mieux aurait valu qu’elle demande un droit de réponse voire un débat avec les auteurs du texte dont la seule motivation est de blanchir les Blancs. Elle aurait pu leur dire que, si bien d’autres communautés en d’autres temps et d’autres lieux ont aussi pratiqué et participé à l’esclavage, c’est le capitalisme blanc qui l’a mis en place et organisé d’une façon aussi industrielle. La pédagogie y aurait gagné et VA y aurait peut-être perdu des lecteurs.

26/09/2020 13:29 par Robess73

Bon article mais que vient faire cette attaque contre Danielle obono et la fi qui n étaient pas à l assemblée en 2013 ??

26/09/2020 17:46 par François de Marseille

Je me rappelle également qu’Obono, sommée de s’expliquer sur son soutient à Saidou (Nique la France) l’avait justifié au nom de la liberté d’expression. Un peu comme Chomsky avec Faurisson. C’est pas glorieux pour Saidou mais Obono marquait un point. Je ne connaissait pas cette chanson, je l’ai écouté. C’est une chanson contre le colonialisme et l’impérialisme qui méritait un soutient sans faille, et absolument pas la position faux derche d’Obono.
Ce fut, je crois, ma premiere alerte sur la FI et ses députés, j’ai pensé sur le coup qu’elle ne connaissait pas trop le dossier, mais ça m’a semblé être une piètre excuse. Si j’avais connu l’origine bourgeoise d’Obono, j’aurais tout de suite compris et je me serait méfié plus tôt de la FI, qui semble avoir pris sur le papier une trajectoire plus à gauche, mais sans doute dans l’espoir d’avoir une meilleur vitesse de passage en courbe, mais certainement pas de changer de piste.
Je m’excuse pour cette image empruntée aux sports mécanique, et vive le PRCF.

28/09/2020 11:55 par Gege

« Je ne connaissait pas cette chanson, je l’ai écouté. C’est une chanson contre le colonialisme et l’impérialisme qui méritait un soutient sans faille »

Amis lecteurs vous êtes sommé par François de Marseille de soutenir « sans.faille » la chanson - Nique la France - pour ce qu’elle dit , mais surtout pas pour la liberté d’expression ,´sous peine d’être « un faux derche » d’après lui .

A titre d’exemple juste un extrait parmi tant d’autres :

« C’que j’en pense
De leur identité nationale
De leur Marianne, de leur drapeau
Et de leur hymne à 2 balles
J’vais pas t’faire un dessin
Ca risque d’être indécent
De voir comment j’me torche
Avec leur symbole écœurant »

Voici ce que vous êtes sommés de « soutenir sans faille » . Désolé mais ce sera sans moi. . C’est assez cocasse de la part de quelqu’un qui conclut par un « vive le PRCF » , autrement dit vive le pole de renaissance communiste de « FRANCE » . Mouvement fondé et dirigé par des militants du Parti communiste « FRANÇAIS » Ça fait pas un peu trop français à votre goût toutes ces références à la France François de « MARSEILLE » ?

Le sieur est moins drôle lorsqu’il écrit : « Si j’avais connu l’origine bourgeoise d’Obono, j’aurais tout de suite compris et je me serait méfié plus tôt de la FI » . Plus sectaire comme propos tu meurs . C’est ce que les sociologues appellent l’assignation à résidence, de l’essencialisme extreme . Réduire une personne à son origine, qu’elle soit géographique ou sociale, pour la stigmatiser , c’est ce que font ordinairement les racistes. Utiliser ce propos répugnant pour l’étendre à tout un mouvement est une pratique simpliste et méprisable.

Quel dommage ni Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine , ni Karl Marx n’étaient issue de famille défavorisée, et je ne dis rien de Friedrich Engels dont le père était un riche industriel.

29/09/2020 00:28 par François de Marseille

@ ce cher Gege : sans toi et sans aucun soucis. Je ne sommes personnes, je donne mon point de vue. Et toi tu tords sournoisement la signification de la chanson en citant isolement un couplet.
Ça m’etonnerait que tu trompes qui que ce soit sur LGS, si ce n’est toi meme.
L’identité nationale décriée par Saidou est décrite avant ce couplet, c’est l’esprit post colonialiste encore bien incrusté. Nique la France est le fruit d’une collaboration entre ZEP et Saïd Bouamama, contributeur émérite d’Investig’Action.

Je ne doute pas un instant que le PRCF valide à 100 % ma position. Le PCF s’est courageusement opposé au colonialisme français en Algerie. Le communisme c’est l’internationale, il faut cependant bien partir d’un endroit et les nations sont un fait accomplis, des structures imposées par les dominants avec lesquelles on est bien obligé de composer.
Ce que je pense des nations, France comprise : comme Krishnamurti, et sans aucun doute l’opposé de toi :
"Le nationalisme est une malédiction, parce que, par son esprit patriotique, il crée un mur d’isolement. Il est si identifié à son pays qu’il construit un mur autour de lui, contre les autres. Et qu’arrive-t-il alors ? C’est que les autres ne cessent de cogner contre ce mur. Lorsque vous résistez à quelque chose, cette seule résistance indique que vous êtes en conflit avec les autres. Le nationalisme, qui est un processus d’isolement, qui est le résultat de la volonté de puissance, ne peut pas donner la paix au monde. Le nationalisme qui parle de fraternité ment ; il vit dans un état de contradiction".
Quand un homme de gauche dit "vive la France", il y a fondamentalement un truc qui cloche. " Vive la France", c’est de droite. Dire non a l’Europe ce n’est pas renforcer la France, c’est revenir à une structure qu’on pourra maîtriser, améliorer, rendre juste, puis étendre à l’humanité. Même Si on ne le verra pas de notre vivant, c’est l’horizon d’un vrai homme de gauche. Si l’on limite la justice à une fraction de l’humanité,, on est de droite. Un homme de gauche ne peut pas être nationaliste. Mais ça c’est une autre histoire. Une histoire que tu refuseras sans aucun doute de concevoir.
Si je signe ’Francois de Marseille", ça n’a rien à voir avec une forme quelconque d’affirmation identitaire, c’est uniquement parceque au moins 1 autre Francois contribue parfois en commentant également les articles.

30/09/2020 07:48 par Gege

@ François de Marseille

Je maintien tout ce que je vous ai objecté , auquel vous vous gardez bien de me répondre .A part pour me dire que que j’ai isolé un extrait de la chanson « nique là France » et donc modifier le sens de ce qui est dit . Que vous le vouliez ou non , isolé ou pas , les mots ont un sens . Citer un extrait de texte c’est par définition l’isoler . En l’occurrence il s’agit d’une chanson , et l’extrait en question s’appelle un couplet et chaque couplet a un sens qui lui est propre.

« C’que j’en pense
De leur identité nationale
De leur Marianne, de leur drapeau
Et de leur hymne à 2 balles
J’vais pas t’faire un dessin
Ca risque d’être indécent
De voir comment j’me torche
Avec leur symbole écœurant »

Au lieu de me répondre vous me faites un cours sur l’internationalisme, le colonialisme,´le communisme , dont je n’ai que faire. Sachez que si je souhaitais parfaire mes connaissances dans ces différents domaines, je ne me tournerai surtout pas vers un individu qui vient de faire preuve de son sectarisme , et qui systématiquement dans chacune de ses interventions , crache son venin sur la FI , ses responsables et plus particulièrement sur JLM . Vous êtes tellement imbu de vous même que vous vous auto persuadez que l’ensemble des lecteurs du GS partage vos opinions . Je suis un lecteur du GS et je ne les partage pas . Je peux raisonnablement penser que je ne suis pas le seul , mais même si cela devait être le cas , ce que je ne crois pas , je continuerai de défendre ma position.

Stigmatiser une personne en raison de son origine sociale c’est une forme de racisme euphémiser . Et je ne vois toujours pas en quoi défendre la liberté d’expression fait de vous « un faux derche ».

Je vous laisse avec vos certitudes et vos leçons plus que douteuses , voir très inquiétantes . Perso je vais en rester là.

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