Ce n'est seulement aujourd'hui que je viens de comprendre, à quarante ans passés. A ce rythme-là, je commencerai à sortir dans la rue aux alentours de mes quatre-vingt printemps... je crois bien que je finirai décidément jamais de guérir de cette grande maladie invalidante : la naïveté. J'ai pourtant bien commencé à abattre des cloisons, mais l'ouvrage est rude et j'ai même dû commencer à mains nues, sans le moindre outil et parfaitement seule. Alors on se raccroche parfois à de petites choses entendues, vues, lues ici et là. Enfin, surtout ici en fait.
C'est en 2012 que j'ai débarqué. Non, pas en Normandie. Ici. " Ooooh de l'information ! Et même qui vient de pays très lointains dont on entend jamais parler. C'est bizaarre. Serait-ce un mirage ? " Jetant furtivement des coups d'œil inquiets sur mon écran d'ordinateur, je me méfie quand même. Il doit y avoir un piège ou une mauvaise surprise. " Ooooh ! On peut même envoyer soi-même des informations pour en faire profiter tout le (…)Lire la suite »
Ce samedi soir, pas mal chamboulée par de mauvais souvenirs qui refaisaient surface, j’avais décidé de m’imposer une discipline drastique pour contrer les effets de mes pensées tourmentées : regarder du début à la fin une émission de télé-réalité, n’importe laquelle, pensant que je tenais là l’antidote.
En changeant de chaîne, je tombais finalement sur l’émission The Voice (La Voix), sorte de télé-crochet où de jeunes chanteurs s’époumonent sur des reprises de chansons de variété, tandis que de « grandes pointures » de la chanson française (Zazie, Florent Pagny et deux autres personnes non identifiables) écoutent religieusement la performance, tournant le dos au chanteur et qui, en fins limiers dénicheurs de nouveaux talents, finissent par appuyer, ou non, sur un énorme bouton poussoir pour signifier leur état de grâce. Leur énorme siège se met à pivoter afin de pouvoir découvrir de leurs yeux ébahis la perle rare. Tout le monde applaudit.
La soirée se passait plutôt bien. (…)Lire la suite »