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Auteur : Jean-François BRIENT

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Jean-François BRIENT

Un vent de révoltes contre les dirigeants souffle de toutes parts. Après l’Argentine en 2001, le monde arabe en 2011, il semble que la tempête frappe l’hexagone depuis fin novembre 2016. Voilà un bon départ et on se réjouira toujours de voir tant de certitude bouffie mordre la poussière. Il faut dégager tout ceux qui ont la prétention de vouloir diriger nos vies. Mais pour qu’ils ne reviennent jamais, ni eux ni de nouvelles têtes retouchées sur Photoshop, il faut s’organiser, ou pour mieux dire il faut « s’auto »-organiser…

Le cri de guerre de ces temps bouleversés apparut pour la première fois en Argentine en 2001, « Que se vayan todos ! » (Qu’ils s’en aillent tous !). Devant le vol invraisemblable par la classe dirigeante argentine et le FMI de toutes les économies d’un peuple, devant l’incompétence des gouvernements et les faillites d’un système qui fait de la crise un mode de gouvernement, le peuple argentin dégagea cinq présidents en un an et demi. Dix ans plus tard, l’écho fut repris du côté de la Méditerranée. « Ben Ali dégage ! », « Moubarak dégage ! ». En l’espace de quelques semaines, de la Tunisie à l’Égypte, les dirigeants corrompus et autoritaires du monde arabe durent affronter la même rage de peuples qui n’en pouvaient plus de tant d’années d’oppression. Les entartages, les coups, les insultes pleuvent aussi depuis plusieurs années sur les dirigeants du monde occidental, pourtant mieux protégés. Berlusconi frappé au visage, Sarkozy attrapé par le col, des œufs jetés sur la voiture de G.-W. Bush lors de sa prise de (...) Lire la suite »

Le barbare est d’abord celui qui croit en la barbarie

Jean-François BRIENT

Il est 11h10, les deux tueurs arrivent dans deux voitures différentes. Le premier porte sur lui plusieurs couteaux, un fusil et un pistolet semi-automatique 9 millimètres. Le second sort de la voiture avec un couteau de chasse, une carabine et un fusil à pompe de calibre 12. A 11h19, les deux tireurs ouvrent le feu dans la cafétéria et tirent indistinctement sur les jeunes qui s’y trouvent attablés. En moins de 20 minutes, ils tuent 13 personnes et en blessent 24 autres. Les policiers arrivent rapidement sur les lieux et lancent l’assaut. Après quelques échanges de tirs avec les forces de l’ordre, les deux assaillants se suicident d’une balle dans la tête pour l’un et d’une balle dans la bouche pour l’autre.

Paris, 13 novembre 2015 ? Non. Paris, 7 janvier 2015 ? Non, Colombine, 20 avril 1999. Les tireurs ne sont pas des islamistes radicaux mais des lycéens blancs étasuniens âgés de 17 et 18 ans. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la pulsion de mort de ces jeunes désaxés n’est pas un problème religieux et encore moins un problème ethnique mais bien une pathologie sociale qui ne fait que croître depuis ces 15 dernières années. Les fusillades dans les lycées aux Etats-Unis, le massacre d’Utoya en Norvège en 2011, la tuerie de Mohamed Merha en France en 2012. C’est à chaque fois le même mode opératoire et les mêmes pauvres têtes perdues et mystifiées... que ces actes soient fait au nom de la religion, de la politique ou sans but apparent. Le coupable n’est pas le choc des civilisations mais la vacuité d’un monde où le capitalisme de crise, le fétichisme de la marchandise et le narcissisme high-tech ont fait du sujet moderne un être à la dérive qui met en scène un suicide d’ordre spectaculaire relayé par (...) Lire la suite »