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Auteur : Habiba CHABOU

Les diasporiques incendiaires

Habiba CHABOU
« (Les Francs) menèrent encore avec zèle le djihâd contre les musulmans ; ceux-ci, en revanche, font preuve de manque d'énergie et d'union dans la guerre, chacun essayant de laisser cette tâche aux autres (...). On est saisi d'un étonnement profond à la vue de ces souverains qui continuent à mener une vie aisée et tranquille lorsque survient une telle catastrophe ». Cette assertion du juriste syrien al-Sulamî, auteur du premier traité sur le djihâd en 1105, témoigne de la situation perturbée de la Syrie, aux prises avec, d’une part, les affrontements géopolitiques entre factions rivales dans le Bilad al-Sham et, d’autre part, l'avancée franque en Méditerranée orientale. Cette double menace (ennemis de l'intérieur et ennemis de l'extérieur) semble être aujourd'hui sinon un invariant, du moins réactivée sous de nouvelles formes à la faveur de la radicalisation de l'islamisme politique sonnant définitivement le glas du projet panarabiste. Par-delà le contexte des croisades, un acteur géopolitique incontournable (...) Lire la suite »

Cuba libre ?

Habiba CHABOU
C'est dans un texte écrit dans Patria, journal fondé en exil aux Etats-Unis, datant du 16 avril 1893, que José Marti définit la société cubaine à travers le prisme des « ressemblances essentielles » et de la « similitude des caractères » constitutives de la sociologie de l'île et transcendant « la guerre des races » ainsi que les clivages politiques : « Dans la vie de chaque jour faite de résistance, de loyauté, de fraternité, d'astuce, à côté de chaque Blanc toujours il s'est trouvé un Noir. Les Noirs, comme les Blancs, se répartissent selon leurs caractères timorés ou courageux, dévoués ou égoïstes dans les différents partis où les hommes se regroupent. » (1). Avec le rapprochement diplomatique entre Cuba et les Etats-Unis, se pose la question de la prévalence de cette praxis humaine (2) et du modèle cubain, parangon des luttes anti-impérialistes. Les réponses et les généralités ne peuvent qu'être prudentes et mesurées tant sont complexes les relations internationales et lancinants les enjeux géoéconomiques et (...) Lire la suite »

Ubu sur la manne énergétique ? (Partie 2)

Habiba CHABOU
Si par le Rapport de 2003, Goldman Sachs attribue une certaine légitimité aux pays (ré)émergents sur la scène internationale aux dépens du principe de l'équilibre des puissances issu du Congrès de Vienne de 1815, la banque d'investissement new-yorkaise confirme tout autant la thèse structuroréaliste du caractère inéluctable du déclin des grandes puissances ; une antienne rappelée dans sa pluri-dimensionalité par Paul Valéry en 1919 dans La crise de l'esprit. A l’évidence, la présence d’un front sahélien, depuis janvier 2013, confirme l’implantation française dans cette région éminemment stratégique dont l’intérêt est l’accaparement ou à tout le moins l’exploitation unilatérale des ressources énergétiques pour les rouages mécaniques de la compétitivité économique en métropole. Ainsi, la conquête de Lagos en 1851 puis de la Gold Coast en 1874 marqua le début tout à la fois de l’implantation britannique sur les bouches du Niger et de l’exploitation de l’huile de palme dans le contexte de la révolution industrielle. Aussi (...) Lire la suite »

Ubu sur la manne énergétique ?

Habiba CHABOU
Au début des années 2000, le ministre russe des Affaires étrangères, Igor Ivanov (1998-2004), déclarait « nous avons deux alliés, le pétrole et le gaz » procédant tout à la fois au décollage économique du pays et à une multiplication par six de la rente énergétique avec pour conséquence l'augmentation des réserves de la Banque fédérale et le désendettement de la Fédération de Russie, deuxième producteur mondial de pétrole derrière l'Arabie Saoudite et premier producteur et exportateur de gaz naturel avec 45 milliards de mètres cubes de réserve, soit 25% des réserves mondiales, et une production de 607 milliards de mètres cubes en 2007. Si, l'élection présidentielle algérienne prévue pour le 17 avril 2014, représente à l'évidence un carnaval démocratique avec la candidature controversée d'Abdelaziz Bouteflika (1999-2014), pour un quatrième mandat, conforme pourtant à la Constitution de 2008, alors votée massivement par les députés de l'Assemblée populaire nationale, introduisant la levée de la limitation du nombre de (...) Lire la suite »