La partie a débuté immédiatement, comme prévu. C’est Poutine qui a avancé le premier pion, en décidant que Kiev devra désormais payer avec deux mois d’avance le gaz qu’il reçoit de Moscou. À client morose (voire hostile), crédit zéro. Et à partir de début avril, le prix a augmenté de 80 %, atteignant les 485 $ par m3 de gaz.
Giulietto Chiesa est journaliste. Il fut correspondant de presse d’Il Manifesto et d’Avvenimenti, et collaborateur de nombreuses radios et télévisions en Italie, en Suisse, au Royaume-Uni, en Russie et au Vatican. Auteur du film "Zéro - Enquête sur le 11-Septembre" et de divers ouvrages, il a notamment écrit sur la dissolution de l’URSS et sur l’impérialisme états-unien. Ancien député au Parlement européen (Alliance des démocrates et libéraux, 2004-2008), il est membre du Bureau exécutif du World Political Forum
Maintenant les oeufs sont cassés. C’est Saakashvili qui l’a fait, pas Poutine ou Medvedev. Demander à la Russie de reprendre ces oeufs n’a aucun sens. Il faudra à présent beaucoup de sang froid et un réexamen de tout le panorama. Alors qu’au contraire la nervosité étasunienne exsude en Europe à Tallin, Riga, Vilnius, Varsovie et - plus que partout ailleurs - à Kiev.
(...) la Russie n’est plus celle d’il y a dix ans, ni celle de 1999. La Russie est un grand et puissant pays, qui a en main toutes les ressources cruciales pour son avenir. Qui n’a plus de dettes extérieures ; c’est un pays qui a reconquis le sens de sa dignité nationale.