En effet, Gore Vidal était une grande figure de la culture USaméricaine (celle qu’on occulte par ici en la réduisant à la culture du hamburger sur pattes et au culte du rodéo).
Même si je l’appréciais moins que d’autres, j’estime qu’avec lui disparaît un peu plus de la lignée de ces "secoueurs de conscience", de ces voix "dissonantes" d’une Amérique sous influence, de ceux qui ont donné à réfléchir, et qui ont traversé les turbulences du XX° siècle, voire du début du XXI°, en dénonçant les injustices et les forfaits commis dans leur pays et/ou par leur pays.
Comme l’ont fait (ou le font encore, pour les survivants), chacun son style, son vécu et ses convictions, Howard Zinn, William Blum, Noam Chomsky, Edward Said, Susan Sontag, mais aussi les écrivains célèbres comme Jack London, Sinclair Lewis, John Steinbeck, Richard Wright, Tennessee Williams, Norman Mailer, Toni Morrison, Ray Bradbury et bien d’autres encore.
D’ailleurs, c’est à se demander comment ces intellectuels ont eu la possibilité d’’exprimer clairement la richesse de leur pensée en ayant à disposition une langue aussi "rudimentaire" que l’anglais, comme je le lis régulièrement sur ce site.
Et combien d’"intellectuels" "secoueurs de conscience" la France peut-elle aligner aujourd’hui sur cette même période ?
A force d’antiaméricanisme amalgamant, manichéen et stigmatisant, on décrédibilise son propre discours.
Dans cet article du Guardian, par exemple, un certain nombre d’intellectuels de premier plan dénoncent, dès 2002, la "guerre contre le terrorisme" de Bush. On aurait aimé que nos "intellectuels", aussi, dénoncent ces mesures liberticides qui résultent de cette "guerre contre le terrorisme", de ces guerres d’invasion, de ces crimes de guerre de nos dirigeants.
Rien de tout cela, bien au contraire, puisque ceux-là sont ceux qui poussent aux crimes (rappelons-nous leur déconvenue et leur colère quand Chirac s’était opposé à l’invasion de l’Irak), prétextant la "protection de la population", dont ils n’ont que faire une fois un pays complètement dévasté.