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La main sur le coeur

Hier après-midi, après sa victoire, le judoka Teddy Riner a reçu sa médaille d’or. Juste après, comme de coutume, a été jouée la "Marseillaise", en hommage au pays du vainqueur. Ce que j’ai noté (et que nul journaliste, me semble-t-il, n’a relevé) c’est que, durant l’exécution de l’hymne, Teddy Riner a posé sa main droite sur son coeur.

Or, cette attitude, à ma connaissance, n’est pas prescrite par le protocole français. La seule attitude requise est la station debout, les bras le long du corps [pour les civils]. La position bras replié, main sur le coeur, est celle des citoyens américains lors des exécutions de l’hymne national des Etats-Unis. [Les étrangers assistant à l’exécution de cet hymne ne sont tenus que de se lever].

Quels commentaires en tirer ?

- Le premier est que l’être humain est fort embarrassé de ses membres supérieurs lorsqu’on lui demande de se tenir debout et immobile. On le voit, par exemple, lors de la prise de photos où, plutôt que de laisser pendre ses bras le long du corps, on tient ses mains derrière le dos, ou on croise les bras, ou on s’appuie sur une chaise, un mur, ou une autre personne photographiée, en le - ou la- tenant par les épaules, par la taille, par le cou. On conçoit que nos jambes se contentent de nous tenir à la verticale (c’est d’ailleurs leur première utilité) mais on
est frustré à l’idée de ne pas offrir une fonction active à nos bras...

- Le deuxième est que, par tradition (peut-être même par millénaire), les attitudes exprimant l’hommage, la dévotion, l’attachement, l’adhésion, engagent souvent tout le corps, et notamment les bras, l’exemple le plus connu étant les applaudissements. Mais les victoires - sportives, politiques - sont scandées, accompagnées par un soulèvement des bras. Les manifestations politiques se traduisent par des bras levés ou des poings tendus. Les prières voient les mains se joindre, ou porter à la poitrine ou à la tête, etc.

Il est donc tout à fait normal que, psychologiquement, Teddy Riner ait voulu accompagner, marquer, souligner son émotion et l’hommage à son pays. Comme il ne s’imaginait guère joindre les mains dans un geste d’oraison, ou porter la main à la tempe (geste réservé aux militaires), il ne lui restait plus qu’à imiter ce qu’il a dû souvent voir faire à ses homologues américains vainqueurs d’une épreuve : porter la main à la poitrine. Mais n’a-t-il puisé son comportement que dans le seul domaine sportif ?

Le salut civil américain n’est-il pas largement popularisé par les feuilletons, les films d’outre-Atlantique, où à la fin d’une épopée qui voit le "Bien" (= les Etats-Unis), triompher du "Mal" (Peaux-Rouges, extraterrestres, zombies, nazis, communistes, agents du KGB, terroristes, islamistes...), les héros, invariablement, saluent la bannière étoilée la main sur le coeur ? Mais ce salut n’est-il pas aussi celui de toutes les actualités télévisées où le président des Etats-Unis
(plus présent sur les petits écrans que le président du Kazakhstan ou que celui de la Pologne, sans parler de la Lituanie) renouvelle son attitude lors de l’exécution des hymnes nationaux ?

Cette imitation d’un modèle étatsunien est donc, pour une part non négligeable, une conséquence d’une imprégnation médiatique. [Que l’on voit par ailleurs dans un autre domaine, nombre de juges ayant dû faire remarquer qu’en s’adressant à un magistrat français (du siège), on ne devait pas dire "Votre Honneur" mais "Monsieur" - ou "Madame" le - ou la - "Président(e)".] Cette attitude n’est qu’une des modalités de la prégnance d’un modèle dominant, dont les manifestations les plus courantes relèvent du domaine linguistique, comme en témoignent les nombreux anglicismes que les professionnels de la langue signalent par dizaines...

Philippe Arnaud

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