Auteur Fred VARGAS

Cesare Battisti ou A la recherche de la justice perdue

Fred VARGAS
MÉMOIRE EN DÉFENSE La Règle du Jeu, n° 30, janvier 2006. « Merde, Fred, je n’ai pas tué, je n’irai pas en prison. » Je pourrais trouver une phrase plus délicate ou complexe pour aborder l’affaire Battisti. Mais ce sont ces mots de Cesare, prononcés un mois avant sa fuite, qui me restent le plus vivement en mémoire. Quinze jours plus tôt, le 30 juin 2004, la Cour d’appel de Paris avait rendu son arrêt : favorable à son extradition vers l’Italie, c’est-à -dire à son emprisonnement à (…)

Pourquoi Battisti n’a-t-il pas dit son innocence plus tôt ?

Fred VARGAS
Mardi 2 novembre 2004. Sa décision de changer de défense était en germe dès le mois de juillet et je peux me permettre d’en parler pour éviter tout risque d’ambiguïté. Cette décision n’est en aucun cas une rupture avec ses précédents avocats, non plus qu’une rupture avec la dynamique collective. Depuis mars, deux "lignes de défense" s’affrontaient : « sauver l’homme en sauvant la cause collective », ou bien « sauver la cause collective en sauvant l’homme ». J’étais pour la solution (…)

Cesare BATTISTI, objectif immédiat : obtenir la cassation.

Fred VARGAS
[Lire aussi : Communiqué de Cesare Battisti à l’ AFP : " Je n’ ai pas tué", 7 août 2004.] La Cour de Cassation se doit de casser l’arrêt rendu le 30 juin par la Cour d’Appel de Paris, car il s’agit d’un arrêt honteux et d’une monstruosité juridique. Cet arrêt est un viol patent et invraisemblable du droit et constitue une authentique HERESIE JURIDIQUE : à ce titre, il s’agit d’une première historique que les Français doivent à toute force empêcher pour que leur justice -et eux-mêmes à (…)