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Auteur : Jacques R. PAUWELS

« Pour poursuivre ses objectifs de maximisation des profits, le capitalisme est prêt à utiliser la « carotte » de la démocratie ainsi que le « bâton » du fascisme »

Jacques R. PAUWELS
Mohsen Abdelmoumen : Dans votre livre « Big Business avec Hitler », vous évoquez la collaboration de l’élite économique industrielle et financière mondiale avec Hitler. Hitler n’est-il pas un pur produit, un instrument, du système capitaliste ? Dr. Jacques Pauwels : Le soi-disant « national-socialisme » d’Hitler, en réalité pas du tout une forme de socialisme, était la variante allemande du fascisme, et le fascisme était une manifestation du capitalisme, la manière brutale et cruelle dont le capitalisme s’est manifesté dans l’entre-deux-guerres en réponse à la menace de changement révolutionnaire incarnée par le communisme, et à la crise économique de la Grande Dépression. Dans la mesure où Hitler a personnifié la variante allemande du fascisme, on peut en effet le qualifier d’« instrument » du capitalisme. Cependant, comme je le mentionne dans mon livre, le terme « instrument » est vraiment trop simpliste. Il serait plus exact de définir Hitler comme une sorte d’« agent », un être humain complexe avec un (...) Lire la suite »

Révolutionnaire ou contre-révolutionnaire, héros ou malfaiteur ?


Jacques R. PAUWELS

La Révolution française ne fut pas un simple « évènement » historique, mais un développement long et complexe dans lequel nous pouvons identifier divers stades, en commençant par la « révolte des nobles » à la veille de 1789 et en terminant – mais uniquement sous certains aspects – en 1799, avec le « 18 Brumaire », le coup d’État de Napoléon Bonaparte. Il convient de remarquer que certains de ces stades, y compris les (importantes) phases initiale et finale mentionnés, étaient de nature plutôt contre-révolutionnaire que révolutionnaire.

En ce qui concerne les stades véritablement révolutionnaires, il est possible d’en dégager deux. Le premier stade est « 1789 », la révolution modérée. Celle-ci met un terme à l’Ancien Régime, avec son absolutisme royal et son féodalisme, autrement dit, au monopole de pouvoir du monarque et aux privilèges de la noblesse et de l’Église. Des réalisations importantes de « 1789 » font également partie la Déclaration des droits de l’homme, l’égalité de tous les Français devant la loi, la séparation de l’Église et de l’État, un système parlementaire reposant sur un droit de vote limité et, non des moindres, la création d’un État français « moderne », centralisé et « indivisible ». Ces réalisations qui, mises ensemble, constituent un énorme « pas en avant » dans l’histoire de la France, sont ancrées dans une constitution qui, non sans un certain retard, sera promulguée en 1791. L’Ancien Régime, la France d’avant 1789, était associé à la monarchie absolue et le système révolutionnaire de « 1789 » est censé trouver un foyer (...) Lire la suite »
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Comment l’Armée rouge a vaincu l’Allemagne nazie

Jacques R. PAUWELS

Ce 8 mai, nous fêtons le 70e anniversaire de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale qui a coûté la vie à plus de 60 millions de personnes. A en croire les films hollywoodiens, tout se serait joué lors de combats héroïques entre soldats américains et allemands ou japonais. Les historiens sont toutefois unanimes : l’Allemagne nazie a été vaincue par l’Armée rouge. Jacques Pauwels, historien et auteur d’un ouvrage sur la question, revient sur cette période et explique quand et comment la guerre a basculé vers la défaite inéluctable de l’Allemagne nazie.

La Seconde Guerre mondiale a débuté, du moins en ce qui concerne l’Europe, par l’irrésistible déferlement de l’armée allemande sur la Pologne en septembre 1939. Quelque six mois plus tard, des victoires encore plus spectaculaires ont suivi, cette fois sur les pays de l’actuel Benelux et sur la France. Durant l’été 1940, l’Allemagne semblait invincible et prédestinée à dominer indéfiniment le continent européen. La Grande-Bretagne refusait certes de jeter le gant, mais elle ne pouvait espérer gagner la guerre à elle seule et craignait qu’Hitler ne dirigeât bientôt son attention vers Gibraltar, l’Égypte et/ou d’autres joyaux de la couronne de l’Empire britannique. Mias, cinq ans plus tard, c’était l’Allemagne qui expérimentait la douleur et l’humiliation d’une défaite totale. Le 30 avril 1945, Hitler se suicidait à Berlin au moment même où l’Armée rouge se frayait au bulldozer un chemin dans la ville, réduite à un gigantesque amas de ruines fumantes. Les 8 et 9 mai, l’Allemagne se rendait sans condition. Il est (...) Lire la suite »
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1914-1918 La Grande Guerre des Classes

Jacques R. PAUWELS
Dans l’Europe de 1914, le droit de vote universel n’existait pas. Partout, la noblesse et les grands industriels se partageaient le pouvoir. Mais cette élite, restreinte, craignait les masses populaires et le spectre d’une révolution. L’Europe devait sortir « purifiée » de la guerre, et « grandie » par l’extension territoriale. Et si la Première Guerre mondiale était avant tout la suite meurtrière de la lutte entre ceux d’en haut et ceux d’en bas initiée dès 1789 ? C’est la thèse magistrale du nouveau livre de Jacques Pauwels qui revisite à sa façon les thèses officielles de l’histoire. L’historien démontre ici que les grandes puissances mondiales voulaient depuis longtemps cette guerre pour s’approprier colonies et autres richesses et écraser les idées révolutionnaires qui gagnaient de plus en plus l’Europe. Jacques Pauwels est l’auteur du Mythe de la bonne guerre et de Big business avec Hitler. Traduit du néerlandais par Frank Degrez 9782805920691 851 pages 12,5 x 20 cm 33 (...) Lire la suite »

« Les causes de la Première Guerre mondiale ? Le partage du monde et la peur du mouvement social »

Han SOETE, Nick DOBBELAERE, Jacques R. PAUWELS

Les causes de la Première Guerre mondiale étaient-elles l'attentat de l'archiduc d'Autriche ? Ou de nobles motivations de paix, de démocratie et de liberté ? Non, répond l'auteur et historien Jacques Pauwels. Depuis longtemps, les grandes puissances mondiales la voulaient, cette guerre. Pour s'approprier des colonies et pour en finir une fois pour toutes avec les idées révolutionnaires qui gagnaient de plus en plus toute l'Europe.

« En général, on explique la Grande Guerre comme ceci : un coup de tonnerre dans un ciel bleu. On prétend que personne ne l'avait vue venir, que personne ne l'avait voulue... En réalité, les nuages de la guerre s'accumulaient depuis vingt ans. Une guerre était nécessaire. Et les élites politiques de l'Europe la voulaient, car elles estimaient qu'une guerre allait réaliser pour elles des choses fantastiques... » Voilà des années que Jacques Pauwels est plongé jusqu'au cou dans l'histoire des révolutions et des guerres. Il a déjà publié de nombreux ouvrages sur le sujet. Aux éditions EPO vient de paraître, en néerlandais, son livre De Groote Klassenoorlog. 1914-1918 (« 1914-1918, la Grande Guerre des classes », qui sortira en français le 20 septembre, aux éditions Aden ; il sera donc en vente à ManiFiesta), un ouvrage incontournable sur la Première Guerre mondiale. Il voit deux causes principales à cette guerre : d'un côté, l'impérialisme ; ensuite, la peur de la révolution. « Les grandes puissances (...) Lire la suite »
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