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Auteur : Vijay PRASHAD

L’Europe peut-elle sortir de la guerre de l’OTAN en Ukraine ?

Vijay PRASHAD

La guerre en Ukraine se poursuit, mais l'appétit pour cette guerre, même en Ukraine, a diminué. L'Europe ne sera pas éternellement le paillasson de la politique américaine, si cela signifie que les besoins européens doivent être subordonnés à ceux des États-Unis. Il n'est pas certain qu'une nouvelle volonté politique puisse se développer en Europe.

LA guerre en Ukraine n'aurait pas dû avoir lieu. Le gouvernement russe a clairement fait savoir, il y a près de vingt ans, qu'il ne tolérerait pas l'expansion de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) vers l'est. En 1990, avant la chute de l'URSS et lorsque les deux parties de l'Allemagne avaient négocié leur unification, il avait été clairement indiqué aux Soviétiques que l'OTAN ne dépasserait pas la frontière orientale de l'Allemagne. Après la chute de l'URSS en 1991, l'OTAN a violé cet accord et a commencé à absorber des États le long de la frontière russe. Cette expansion de l'OTAN vers la Russie, ainsi que la sortie unilatérale des États-Unis des traités de contrôle des armements, sont au cœur de la guerre en Ukraine. En 2004, deux groupes de pays situés à l'est de l'Allemagne avaient rejoint l'OTAN : le groupe de Visegrád (République tchèque, Hongrie et Pologne) en 1996, puis le groupe de Vilnius (Albanie, Bulgarie, Croatie, Estonie, Lettonie, Lituanie, (…) Lire la suite »
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L’OTAN accélère son conflit avec la Chine

Vijay PRASHAD

Lors du sommet de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) à Washington, l'attention s'est portée sur l'Ukraine. Dans la Déclaration de Washington, les dirigeants de l'OTAN ont écrit : "L'avenir de l'Ukraine est dans l'OTAN".

L'Ukraine a officiellement demandé à adhérer à l'OTAN en septembre 2022, mais elle s'est vite aperçue que, malgré le large soutien de l'OTAN, plusieurs États membres (comme la Hongrie) n'étaient pas à l'aise avec l'idée d'une escalade du conflit avec la Russie. Dès le sommet de l'OTAN à Bucarest en 2008, les membres ont salué "les aspirations euro-atlantiques de l'Ukraine et de la Géorgie à l'adhésion à l'OTAN. Nous sommes convenus aujourd'hui que ces pays deviendront membres de l'OTAN". Toutefois, le Conseil de l'OTAN a hésité en raison du conflit frontalier avec la Russie. Si l'Ukraine avait été intégrée à la hâte dans l'OTAN et si le conflit frontalier s'était aggravé (comme ce fut le cas), l'OTAN aurait été entraînée dans une guerre directe contre la Russie. Au cours de la dernière décennie, l'OTAN a renforcé sa présence militaire le long des frontières de la Russie. Lors du sommet de l'OTAN au Pays de Galles (septembre 2014), l'OTAN a mis en œuvre son plan d'action rapide (…) Lire la suite »

Pourquoi l’extrême droite mondiale rêve de revanche au Venezuela

Vijay PRASHAD
Le 28 juillet, le peuple vénézuélien se rendra aux urnes pour participer à la sixième élection présidentielle depuis l’approbation par les électeurs de la nouvelle Constitution bolivarienne de 1999. Les deux élections précédentes (2013 et 2018) ont été remportées par Nicolás Maduro Moros, le président sortant. Celui-ci brigue un troisième mandat, qui débuterait en 2025 et durerait six ans. Le président actuel est à la tête d’une large alliance de partis de gauche et de partis démocratiques qui se sont unis pour défendre la révolution bolivarienne, en cours depuis près de 25 ans. Depuis la victoire électorale de Hugo Chávez en décembre 1999, le Venezuela a organisé 35 élections en 24 ans, dont un référendum sur la nouvelle Constitution. Le chavisme a perdu deux élections nationales. La transparence du système électoral vénézuélien, à double vérification, électronique et imprimée, a fait dire dès 2012 à Jimmy Carter qu’« en le comparant aux 92 processus électoraux que j’ai observés (…) Lire la suite »
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Cent ans après la disparition du camarade Lénine

Vijay PRASHAD

Que nous dit Lénine dans le monde post-soviétique d'aujourd'hui et quel est son héritage ?

Vladimir Ilitch Oulianov(1870-1924) était connu sous le pseudonyme de Lénine. Comme ses frères et sœurs, il était un révolutionnaire, ce qui, dans le contexte de la Russie tsariste, signifiait qu'il passa de longues années en prison et en exil. Lénine a contribué à la construction du parti travailliste social-démocrate russe, tant par son travail intellectuel que par son travail d'organisation. Les écrits de Lénine ne sont pas seulement ses propres mots, mais le résumé de l'activité et des pensées des milliers de militants dont le chemin a croisé le sien. C'est la remarquable capacité de Lénine à développer les expériences des militants dans le domaine théorique qui a façonné ce que nous appelons le léninisme. Il n'est pas étonnant que le marxiste hongrois Gyorgy Lukacs ait qualifié Lénine de "seul théoricien égal à Marx encore produit par la lutte pour la libération du prolétariat". La construction d'une révolution En 1896, lorsque des grèves spontanées éclatent dans les (…) Lire la suite »
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Exxon Mobil veut déclencher une guerre en Amérique latine,

Vijay PRASHAD

Défaite cuisante des grands médias, d’Exxon Mobil et du Pentagone à la manœuvre pour s’emparer d’un territoire riche en pétrole appartenant au Venezuela (1).

Le 3 décembre 2023, la population vénézuélienne a participé massivement à un référendum consultatif, et a répondu par l’affirmative aux cinq questions posées. Ces questions demandaient aux électeurs s’ils reconnaissaient la souveraineté de leur pays sur l’Esequibo. Une très forte majorité (droite et gauche confondues) a voté pour le respect de l’intégrité territoriale. Loin de l’image construite par les médias, le Venezuela est non seulement la démocratie participative la plus avancée du monde, mais il bat tous les records en nombre de scrutins : 30 en 24 ans de révolution, validés par la majorité des observateurs internationaux. (2) « Les campagnes médiatiques internationales ne pourront jamais le cacher. Le référendum consultatif a été un succès pour le peuple vénézuélien. Et nous devons respecter la décision de celles et ceux qui se sont exprimés dans les urnes », a expliqué le président Maduro, avant de proposer à l’Assemblée Nationale d’approuver une loi spéciale décrétant (…) Lire la suite »

L’Occident doit cesser de bloquer les négociations entre l’Ukraine et la Russie

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Des négociations de paix sont en cours depuis que la Russie a envahi l’Ukraine. Dans ce domaine, l’Occident fait trop souvent obstacle.

La Russie a envahi l’Ukraine le 24 février 2022. Cette guerre a été horrible, bien qu’elle ne se compare pas aux terribles destructions provoquées par le bombardement américain de l’Irak (“choc et crainte”) en 2003. Dans la région biélorusse de Gomel, qui borde l’Ukraine (1), des diplomates russes et ukrainiens se sont rencontrés le 28 février pour entamer des négociations en vue d’un cessez-le-feu. Ces pourparlers ont échoué. Début mars, les deux camps se sont à nouveau rencontrés en Biélorussie pour mener une deuxième et une troisième négociation. Le 10 mars (2), les ministres des Affaires étrangères de l’Ukraine et de la Russie se sont rencontrés à Antalya, Turquie, et enfin, à la fin du mois de mars, de hauts fonctionnaires ukrainiens et russes se sont rencontrés (3) à Istanbul grâce à l’initiative du président turc Recep Tayyip Erdoğan. Le 29 mars, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, a déclaré : « Nous sommes heureux de constater que le rapprochement (…) Lire la suite »

Je veux que les Américains qui nous ont fait du mal nous rendent nos droits (Tricontinental)

Vijay PRASHAD
Chers amis, Salutations du bureau de Tricontinental : Institute for Social Research. Le 12 juillet 2007, deux hélicoptères américains AH-64 Apache ont tiré des coups de canon de 30 millimètres sur un groupe de civils irakiens dans Nouveau Bagdad. Ces tireurs de l'armée américaine ont tué au moins une douzaine de personnes, dont le photographe de Reuters Namir Noor-Eldeen et son chauffeur Saeed Chmagh. Reuters a immédiatement demandé aux États-Unis de mener une enquête sur ce meurtre. Au lieu de cela, le gouvernement américain lui a servi la version officielle selon laquelle des soldats de la compagnie Bravo, 2-16e d'infanterie, avaient été attaqués par des tirs d'armes légères dans le cadre de leur opération Ilaaj dans le quartier d'al-Amin al-Thaniyah. Les soldats ont fait appel à des frappes aériennes, qui sont arrivées et ont nettoyé les rues des insurgés. Reuters ayant appris que les hélicoptères avaient filmé l'attaque, le média a demandé la vidéo à l'armée américaine. Les (…) Lire la suite »

COVID-19 : Nous ne reviendrons pas à la normale, car c’est la normale qui était le problème (Le Tricontinental)

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Lorsqu’une pandémie mondiale frappe, le modèle d’austérité du secteur privé s’effondre tout simplement

Il est difficile de se rappeler qu'il y a quelques semaines à peine, la planète était en mouvement. Il y a eu des protestations à Delhi (Inde) et à Quito (Équateur), des éruptions contre l'ordre ancien qui allaient de la colère contre les politiques économiques d'austérité et le néolibéralisme à la frustration contre les politiques culturelles misogynes et racistes. Ingénieusement, à Santiago (Chili), lors de sa vague de protestations successives, quelqu'un a projeté un puissant slogan sur le côté d'un bâtiment : 'nous ne reviendrons pas à la normale, car c'est la normale qui était le problème'. Aujourd'hui, au milieu du nouveau coronavirus, il semble impossible d'imaginer un retour à l'ancien monde, celui qui nous a laissé si impuissants devant l'arrivée de ces particules microscopiques mortelles. Des vagues d'anxiété prévalent, la mort continue de nous traquer. S'il y a un avenir, nous nous disons qu'il ne peut pas imiter le passé. Certes, le coronavirus est une affaire (…) Lire la suite »

Trump se prend pour Balfour. (Frontline)

Vijay PRASHAD

Le 7 décembre, à Hébron, plus de 20 soldats israéliens ont arrêté Fawzi Al-Junaidi, âgé de 14 ans, lui ont bandé les yeux et l’ont emmené en détention. La photo de l’arrestation et de sa violence, ont choqué beaucoup de gens. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fermement dénoncé l’arrestation : « Israël est un État terroriste. Nous n’abandonnerons pas Jérusalem aux mains d’un État qui assassine des enfants. »

Erdogan faisait référence à la nouvelle controverse sur Jérusalem. Le 6 décembre, le président Donald Trump a déclaré que les États-Unis déplaceraient leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem. Le déménagement de l'ambassade suggère que la capitale d'Israël ne sera plus Tel-Aviv mais Jérusalem. Cette action va à l'encontre de la politique internationale qui considère Jérusalem comme une « ville internationale » - une ville qui devrait être gouvernée par plusieurs acteurs pour protéger le statut particulier de Jérusalem en tant que siège des principaux sites religieux des chrétiens, des juifs et des musulmans. La déclaration de Trump sur Jérusalem a ébranlé la Palestine, dont le peuple craint depuis longtemps l’annexion de Jérusalem-Est, que les Nations Unies considèrent comme faisant partie du territoire palestinien occupé, et du reste de la vieille ville. Des manifestations ont éclaté en Cisjordanie, à Jérusalem, et dans la bande de Gaza. Elles sont globalement non violentes, et (…) Lire la suite »

Violence : la leur et la nôtre (Jadaliyya )

Vijay PRASHAD
« Je ne comprends pas toute la sensiblerie autour du recours au gaz. Je suis fortement favorable à l'utilisation de gaz toxique contre les tribus non civilisées. Cela répandrait une sacrée terreur ». Winston Churchill, 1920, au sujet du soulèvement en Irak. Londres. Le 23 mars 2017, Khalid Masood a foncé sur les passants avec sa voiture sur le pont de Westminster à Londres, il a poignardé un officier de police avec un couteau puis il a été abattu. Il a tué quatre personnes dans sa furie, et il a en plus blessé quarante personnes et perturbé la tranquillité d'une grande ville occidentale. Masood, qui est né à Dartford (Kent, Grande-Bretagne), avait des ennuis avec la loi depuis de nombreuses années – principalement à cause d'actes de violence et de possession d'armes. L'écart entre l'acte de Masood et celui d'un criminel de droit commun est mince. Il y a deux mois, le chef de la Police Métropolitaine a déclaré que « tous les voyants d'alerte étaient au rouge » en ce qui (…) Lire la suite »