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Auteur : Sebastián VALLEJO

Extradition d’Assange : ce serait reconnaître la loi du plus fort

Sebastián VALLEJO

La Grande-Bretagne veut appliquer le droit à la lettre : il lui faut de toute urgence extrader Julian Assange vers la Suède. Une telle urgence n’était étrangement pas de mise à l’époque où le juge Garzón demandait l’extradition d’Augusto Pinochet (après son arrestation à Londres en 1998). Or ce dictateur était accusé d’avoir fait assassiner, disparaître et torturer des milliers de Chiliens, alors que le fondateur de WikiLeaks est suspecté d’un viol douteux dans le cadre d’une campagne manifestement orchestrée.

Mais la Grande-Bretagne va plus loin. Poster des policiers autour de l’ambassade de l’Equateur à Londres équivaut, toutes proportions gardées, à envoyer des porte-avions dans le golfe Persique dès les premières fluctuations des cours du pétrole. Et dans ses déclarations, le gouvernement britannique se fait de plus en plus menaçant. La Grande-Bretagne se dit prête, en se fondant sur une loi nationale absolument contraire à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, à priver l’ambassade de l’Equateur de sa qualité diplomatique et à y pénétrer au nom de “l’obligation légale d’extrader Assange”. Et ensuite ? Sommes-nous revenus au pouvoir discrétionnaire du plus fort sur la scène internationale ? (Si tant est qu’il ait jamais disparu…) En se fondant sur la même logique que la Grande-Bretagne, la Chine aurait dû attaquer l’ambassade des États-Unis pour arrêter le dissident chinois Chen Guangchen en mai 2012. Toujours dans cette optique, qu’est-ce qui nous empêche d’entrer au Panamá ou aux États-Unis (...) Lire la suite »