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Auteur : Immanuel WALLERSTEIN

Colombie : bientôt la fin de la guerre civile ?

Immanuel WALLERSTEIN
Depuis 1948, la Colombie n’a pratiquement jamais cessé d’être en guerre civile. Celle-ci pourrait toutefois toucher à sa fin, de la manière dont se terminent, en général, la plupart des longues guerres civiles. Un changement du contexte géopolitique et un profond sentiment d’épuisement dans les deux camps font qu’un compromis, même incertain et imparfait, est possible. Cet épilogue est semblable à ce qui s’est produit en Irlande du Nord et en Afrique du Sud. En Afghanistan, en Syrie et en Egypte, les conditions d’un tel compromis ne sont pas réunies, et pourraient ne pas l’être avant longtemps. La guerre commence avec l’assassinat de Jorge Eliécer Gaitán, le candidat du Parti libéral à l’élection présidentielle de 1948, qui avait de grandes chances de l’emporter. La Colombie est alors un pays essentiellement agricole et catholique. Deux partis dominent la vie politique : le Parti libéral colombien et le Parti conservateur colombien. Comme leur nom l’indique, leur opposition recouvre un clivage gauche-droite (...) Lire la suite »

La grande diversion libyenne

Immanuel WALLERSTEIN
Le conflit qui se déroule depuis un mois en Libye (guerre civile et action militaire conduite par les Etats-Unis contre Kadhafi) ne relève en rien ni d'une intervention humanitaire ni de l'approvisionnement immédiat de la planète en pétrole. Il s'agit d'une énorme diversion, d'une diversion délibérée par rapport à la lutte politique majeure en cours dans le monde arabe. Il existe en effet une chose sur laquelle Kadhafi et les dirigeants occidentaux de tous bords sont en accord total : ils veulent tous ralentir, canaliser, coopter et limiter la deuxième révolte arabe et l'empêcher de changer les réalités politiques fondamentales du monde arabe et son rôle dans la géopolitique du système-monde. Pour bien prendre la mesure de ceci, il faut retracer ce qui s'est passé dans la séquence chronologique. Même si la grogne politique dans les différents pays arabes est une constante depuis longtemps, comme le sont les tentatives de différentes forces extérieures pour soutenir tel ou tel élément au sein de tel ou (...) Lire la suite »
Interview de l’Humanité de 1997

Immanuel Wallerstein : dans un moment de crise, tout, ou presque tout, est à saisir.

Immanuel WALLERSTEIN, Michel PEYRET
Il y a peu, j'ai diffusé une interview de Immanuel Wallerstein que Le Monde venait de publier. Aujourd'hui, je récidive avec une autre interview du même personnage, interrogé cette fois par Arnaud Spire dans L'Humanité. C'est un peu le hasard qui m'a fait découvrir cette déjà ancienne expression ("dans un moment de crise, tout, ou presque tout, est à saisir"), puisqu'elle date du 23 avril 1997, il y a quelque onze ans de cela... La comparaison du contenu des deux textes est cependant édifiante à plus d'un titre. Le moindre n'est sans doute pas la continuité de la pensée, puisque Arnaud Spire extrait du texte ce qui lui semble alors l'idée essentielle et l'affiche : le capitalisme a atteint ses limites historiques, idée qui prédomine également dans l'interview récente du Monde. Et, en 1997 comme aujourd'hui, Wallerstein met en évidence la pluralité des chemins offerte aux acteurs sociaux. Je cite : « Les choix, dans un moment de crise, sont plus importants parce que leurs répercussions peuvent (...) Lire la suite »

"Le capitalisme touche à sa fin" - interview

Immanuel WALLERSTEIN
Immanuel Wallerstein, chercheur au département de sociologie de l'université de Yale, ex-président de l'Association internationale de sociologie. Signataire du manifeste du Forum social de Porto Alegre ("Douze propositions pour un autre monde possible"), en 2005, vous êtes considéré comme l'un des inspirateurs du mouvement altermondialiste. Vous avez fondé et dirigé le Centre Fernand-Braudel pour l'étude de l'économie des systèmes historiques et des civilisations de l'université de l'Etat de New York, à Binghamton. Comment replacez-vous la crise économique et financière actuelle dans le "temps long" de l'histoire du capitalisme ? Immanuel Wallerstein : Fernand Braudel (1902-1985) distinguait le temps de la "longue durée", qui voit se succéder dans l'histoire humaine des systèmes régissant les rapports de l'homme à son environnement matériel, et, à l'intérieur de ces phases, le temps des cycles longs conjoncturels, décrits par des économistes comme Nicolas Kondratieff (1982-1930) ou Joseph Schumpeter (...) Lire la suite »

Mettre fin à la guerre en Irak. Deux plans rivaux.

Immanuel WALLERSTEIN
1er juin 2007. Il n'y a que deux plans sérieux - ou peut-être faudrait-il parler de complots - pour mettre fin à la guerre en Irak. Beaucoup seront surpris de réaliser que l'un d'eux est en train d'être formulé par George W. Bush, l'autre par Moqtada al-Sadr. Les deux plans partagent le présupposé que la guerre en Irak est une situation sans issue, dans laquelle les partisans de ces plans sont en train de perdre plus chaque jour. Mais sur tout le reste, ces deux plans/complots sont plutôt en conflit l'un avec l'autre. Lorsque les choses vont mal dans tous les sens, les réalistes laissent tomber un maximum d'objectifs et cherchent à s'accrocher au moins à quelque chose de crucial. Ainsi, la question analytique à poser, c'est qu'est-ce qui est vraiment crucial pour Georges W. Bush et qu'est-ce qui l'est vraiment pour Moqtada al-Sadr ? Si nous commençons par Bush, il faut avant tout oublier sa rhétorique et ce qu'ont été ses objectifs au tout début de l'invasion de l'Irak. Pensez à sa position (...) Lire la suite »

Est-ce maintenant le tour de l’Afghanistan ?

Immanuel WALLERSTEIN
solidaritéS, 18 avril 2007. Chacun sait que les Etats-Unis ont désormais perdu la guerre en Irak. La politique de Washington se réduit aujourd'hui à une série de manoeuvres des Républicains et des Démocrates pour se positionner de façon à ce que l'autre parti paie le prix électoral du fiasco. L'Afghanistan sera-t-il la prochaine défaite ? Il y a six ans, Oussama Ben Laden avait prédit que les Etats-Unis subiraient la même défaite que l'Union Soviétique. Avait-il raison ? Lire l' article : www.solidarites.ch Un autre Afghanistan : discours de Malalai Joya, jeune députée au Parlement afghan. Des officiers allemands contre la guerre en Afghanistan - Tornados afghans, rebelles à Berlin, par Matteo Alviti. Lire la suite »

Bush fonce-t-il tête baissée sur l’Iran ?

Immanuel WALLERSTEIN
15 février 2007. Nous savons deux choses sur le régime Bush. Sa position en Irak est impossible et se trouve maintenant largement contestée, même aux Etats-Unis. L'appel au retrait s'amplifie chaque jour de toutes parts. Et nous savons que depuis 2001, les néo-conservateurs et Cheney font campagne pour une attaque militaire contre l'Iran, visant à un changement de régime. Ainsi, il se pourrait bien que ce soit le moment. Les Etats-Unis ont envoyé leur flotte dans la région et investi un amiral connu pour sa compétence dans les attaques par mer et par air. Les Etats-Unis font pratiquement chaque jour des déclarations sur les prétendus méfaits iraniens. En bref, ils font des rodomontades. De surcroît, un très grand nombre de gens semblent prendre tout ça vraiment au sérieux. Trois retraités parmi les plus gradés de l'armée US ont publiquement averti qu'une attaque de l'Iran serait une folie. C'est ce qu'a fait Zbigniew Brzezinski, que l'on peut difficilement qualifier de colombe, ainsi que de (...) Lire la suite »

La Bolivie, Bush et l’ Amérique latine.

Immanuel WALLERSTEIN
La Jornada, Mexico, DF, samedi 22 novembre 2003. Le soulèvement bolivien, qui a renversé un président, a provoqué une énorme et inhabituelle couverture de presse aux Etats Unis et en Europe. Ce fait est surprenant dans la mesure où des pays comme la Bolivie sont généralement ignorés (ou peu couverts), y compris par les meilleurs périodiques. L'explication est peut-être dans l'accumulation d'événements révélateurs, ces deux dernières années, d'un changement politique en Amérique latine. Il est probable que la région va redevenir un foyer central de la politique mondiale. Dans les années 60 la "révolution" était un thème récurrent dans la zone ; Cuba le symbole du socialisme ; Che Guevara symbolisait ce qu'on appelait le "foquisme" (ndt : construction de foyers de guérilla rurale) ou "la révolution dans la révolution" (qui conduisit à la mort de Guevara en Bolivie). La dépendance était le nouveau mot d'ordre des intellectuels latino-américains, à partir des concepts de centre-périphérie élaborés par Raul (...) Lire la suite »