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16 commentaires

« A Marseille la gauche a gagné » (la presse). Ah bon ?

Ce qui est sûr, c’est que sur le plan strictement électoral, la droite et son extrême ont apparemment (nous reviendrons sur le terme apparemment) perdu les élections à la ville de Marseille. Voir la droite être éjectée, ne peut que faire plaisir à celles et ceux qui n’en peuvent plus de l’affairisme meurtrier qui dirige la ville depuis…bien plus de 25 ans ! Le « Gaudin dehors » des manifs de l’après 5 novembre 2018 est devenu une réalité. Enfin presque.

Presque car où classer par exemple Lisette Narducci qui, après avoir été « rose » (Guériniste et PS), puis « bleue » (maire de secteur ralliée à la droite gaudiniste), vient d’être ripolinée en « vert » dans le nouveau conseil municipal où en plus elle est adjointe ? En tous cas pas dans le camp des perdants mais plutôt dans celui des caméléons...avec à chaque fois la bénédiction des équipes qui l’accueillent et la repeignent...et celle de Guérini son mentor qui avait appelé à voter à droite ce coup-ci ?

Affairisme depuis plus de 25 ans disons-nous. Voilà déjà qui nous distingue de celles et ceux qui crient victoire aujourd’hui en feignant d’oublier les années Deferre et Vigouroux comme si tous les malheurs avaient commencé avec Gaudin. C’est oublier un peu vite que le mal qui ronge la ville depuis que le PS s’en est emparée en 1947 grâce aux voix de la droite n’a jamais été enrayé, en particulier sur la question du logement, y compris pendant la seule mandature d’union de la gauche (1983 – 1989) où le PCF n’avait que 16 élus sur 54 de la majorité et que Deferre avait nombre de liens dans l’opposition d’alors.

Pour mémoire aussi il est important de rappeler que Gaudin fut à bonne école en étant adjoint à l’Urbanisme de Deferre, responsable de la construction des Quartiers Nord.

La gauche aurait donc gagné ? Mais de quelle gauche et de qui parle-t-on ? Il suffit de consulter la liste des adjoints et de connaître le milieu politique marseillais, pour comprendre que le PS, naguère moribond, se taille la part du lion.

Comment cela a-t-il été possible alors qu’il était à Marseille encore plus déconsidéré qu’ailleurs ? Il suffit pour répondre à cette question de revenir au début du processus qui a permis cet aboutissement.

La stratégie de la rose masquée.

Au départ, on est au lendemain de l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne, il y a une ville exsangue où plus de 3000 personnes sont délogées de plus de 400 immeubles délabrés, où les écoles ne sont plus entretenues, pas plus que la voirie dont la saleté est envahissante, les transports en commun chers et non fonctionnels, avec un tramway dont toute une partie fait double usage avec le métro et où le stationnement est devenu payant par une privatisation de l’espace public grâce à une multiplication des horodateurs que d’ailleurs aucune des forces nouvellement élues n’a contestée à l’époque ni ne parle de remettre en cause aujourd’hui.

Ville à l’abandon ? Non c’est bien plus grave et nous n’avons cessé de le dénoncer depuis que rouge midi existe : « Il y a un projet pour Marseille qui vient de loin : se débarrasser de ses pauvres et faire de la ville un haut lieu du tourisme de luxe. » Dans ce but la ville investit et elle investit même des sommes considérables ailleurs que dans la réponse aux besoins des populations les moins bien logées et les plus précaires, ailleurs que dans les services publics de l’éducation, des transports et de la solidarité.

Elle investit en particulier depuis Robert Vigouroux (conseiller municipal PS de Deferre puis maire et officiellement dissident PS mais qui fut toujours membre de la famille) et ses 50 projets pour Marseille en utilisant les fameux PRI de la loi Malraux, elle investit aussi dans l’aménagement urbain avec le ruineux et excluant projet Euroméditerranée estimé aujourd’hui à plus de 7 milliards dont 67% financé par les collectivités locales, elle investit dans la piétonnisation du Vieux-Port ou l’aménagement de la Plaine, tous projets gourmands en fonds publics allant dans le sens de la gentrification ... et eux aussi guère contestés jusqu’à présent par les nouveaux élus. Ou alors à la marge, ou par très peu...

Et tout cela avec l’aide de la communauté de communes hier, la Métropole aujourd’hui au service de cet objectif pour loger et reloger les habitants dans les villes qui ont joué le jeu en construisant un parc de logements sociaux pour les « ex-marseillais-malgré-eux ». Projet qui s’inscrit dans la volonté de capter les moyens des communes par le biais des transferts de compétences, eau, transports etc.

Au départ il y a aussi, et ce n’est pas une spécialité marseillaise, une grande défiance et un rejet de la « chose politique » par une population lassée du clientélisme, des arrangements boutiquiers sur fond de promesses non tenues, des allers retours entre fausse gauche et vraie droite et qui voit s’entendre gaiement sur son dos et sur fonds de malversations impunies les guérinistes (et leurs alliés) et les gaudinistes.

Dans ces conditions s’il y avait un grand rejet de l’équipe Gaudin il était difficile aux organisations dites d’opposition d’avancer à visage découvert pour prendre la mairie tant elles s’étaient discréditées dans la gestion départementale [1]. Dans ces cas-là il y a un remède miracle : le citoyen et la société civile !

Le juillet 2019 paraissait une tribune dans Libération (journal populaire et révolutionnaire !) annonçant la création d’un « mouvement sans précédent ». Le texte était signé par 51 « citoyennes et citoyens » (sic !) vocable employé comme s’il s’agissait de 51 personnes de la « société civile » (resic !) qui se seraient presque rencontrées par hasard alors que pour la plupart c’étaient des responsables politiques cachant une étiquette qu’ils arborent aujourd’hui dans l’équipe municipale élue. Le mouvement sans précédent en question était bel et bien le 1er acte de reconstitution de l’union de la gauche. Stratégie qui guide et mine la gauche depuis des décennies et a contribué à faire disparaître le clivage droite /gauche qui a existé dans ce pays en faisant perdre à cette dernière toute volonté transformatrice profonde et radicalité pour y arriver. Une illustration de cela est le propos, d’une nouvelle élue « société civile » affichant sur sa page Facebook [2] « Je suis sympathisante communiste, sympathisante socialiste, sympathisante génération.s, sympathisante place publique, sympathisante nouvelle donne, sympathisante écologiste ». Elle peut. Il y a si peu de différences....

Une stratégie qui peine à convaincre...

Simultanément un autre texte paraissait, marquant la création d’un autre rassemblement, Le pacte démocratique, qui se réclamait des quartiers populaires et dénonçant « l’apartheid social, racial et territorial mis en place par l’actuelle Mairie ». Parmi les signataires on retrouvait au côté de militantes et militants des quartiers populaires quelques-uns des signataires de l’autre texte mais, ce coup-ci, avec leur étiquette et responsabilité politique. Ce pacte était en fait une réponse à la réhabilitation du PS via l’autre texte mais aussi portait en clair la question de la représentation dans la direction des affaires politiques de celles et ceux qui sont le plus exploités, dominés, aliénés, et concentrés dans des cités de misère.

De leur côté EELV, qui allait s’allier à la droite à Allauch, à LREM à Gardanne [3], décidait à Marseille de faire cavalier seul au nom de la nécessité de faire débattre sur son programme sans qu’il ne soit dilué dans une union électorale. Argument qui a le mérite de mettre en avant l’identité quoiqu’on pense de celle-ci.

Le « mouvement sans précédent » va devenir dans les semaines qui suivent « Le printemps marseillais » sans réussir à convaincre ni EELV, ni le Pacte démocratique de sa capacité à intégrer dans son programme et son équipe (et donc ses candidatures) les questions que soulèvent ces deux groupes. D’autant que la FI de son côté ne s’y est pas engagée notamment à cause de la forte présence du PS au sein de ce rassemblement et l’absence d’accord avec le Pacte Démocratique.

L’ANC 13 à qui il importe d’en finir avec des décennies de gestion qui paupérisent la population et qui constate le désaccord persistant entre les différents groupes décide en décembre d’écrire un courrier aux organisations du 13 (EELV, ENSEMBLE, France Insoumise, Pacte démocratique, PCF) pour appeler à l’union sur la base d’une esquisse de programme à partir de laquelle elle propose de discuter. Elle ne recevra aucune réponse.

En janvier, la CGT 13, un temps partie prenante de mouvement s’en retire en expliquant entre autres qu’une « tête de liste issue du Parti Socialiste (...) fait planer le risque d’un échec cinglant » et ajoute « qu’il revient à la France Insoumise et au Parti Communiste Français de créer les conditions du rassemblement de tous les camps progressistes, ». Elle ne sera guère écoutée non plus.

...pour une victoire à la Pyrrhus en 5 enseignements

Passons sur les tractations sans fin de l’avant 1er tour qui ne permettront pas l’union et au soir du 1er tour : le grand vainqueur est le refus de vote, plus de 67% d’abstention.

Et fait plus grave encore, elle monte à plus de 70% dans les arrondissements les plus pauvres et mêmes à plus de 80% dans des cités qui auraient le plus intérêt au changement. Et cela ne se démentira pas au 2e tour [4]. Si bien que pour finir si le Printemps Marseillais est sans précédent c’est par son score : élu par 13% des inscrits !

 C’est le plus important enseignement de ces élections : l’équipe élue l’est sans les voix des plus pauvres, sans donc leur engagement. Même si le programme était très bien et immédiatement réalisable il vient à l’esprit ce proverbe africain « si tu veux faire le bonheur de quelqu’un sans lui tu le fais contre lui ».

 Le 2e enseignement c’est que le programme justement, parce que pas construit par les premiers concernés, fait plus penser à un catalogue d’intentions avec peu d’engagements précis (hormis sur quelques points comme l’allocation d’une enveloppe pour les écoles) qu’à une volonté de s’attaquer à la racine du mal. Il souffre à l’évidence de l’absence de mesures fortes et précises. A sa décharge on pourra toujours dire que ce sera moins mauvais qu’avec leurs prédécesseurs mais bon.

 Le 3e enseignement est celui donné par l’incroyable retrait unilatéral, au nom du front républicain, d’une tête de liste PCF du 7e secteur (en plus secteur donnant le plus d’élus à la ville !) au profit de la liste de droite emmenée par un colonel de gendarmerie n’ayant rien à envier au RN dans son argumentation. Non seulement du point de vue de la stricte arithmétique électorale ce retrait pèsera lourd pour le décompte final des sièges du Printemps Marseillais, mais en plus il témoigne de l’absence de volonté de se battre dans le plus grand secteur de la ville où est concentrée une grande partie des plus pauvres de la ville, pour aller chercher les voix des 72% d’abstentionnistes du 1er tour. Ce qui ne manquera pas de faire réagir.

Mais surtout, surtout, et c’est le 3e enseignement de ce scrutin, cette stratégie du Front républicain, stratégie mise en avant depuis plus de 30 ans maintenant, ne fait que renforcer l’extrême droite. La preuve sans quitter Marseille pour la métropole de Béziers où la droite extrême vient d’être élue grâce aux voix de la droite, la preuve donc, c’est que dans le 7e secteur, le RN loin de s’affaiblir, gagne 2000 voix entre les deux tours frôlant la majorité et 15% de votants supplémentaires par rapport à 2014 !

 Le 4e enseignement, et la presse en a fait ses choux gras, c’est que le temps des tractations, des arrangements de couloirs, des marchandages lamentables au grand jour pour des postes, bref le temps de la politique politicienne qui détourne la population du vote, n’est pas fini et de ce point de vue les nouveaux élus n’ont pas fait exception ni n’ont été « sans précédent... ». Nous n’y reviendrons pas les forces politiques qui composent le Printemps Marseillais ayant suffisamment montré qu’elles n’étaient pas à une contradiction près pour une parcelle de pouvoir.

 Le 5e enseignement, c’est que cette prime à l’électoralisme et aux arrangements qui en découlent, qui a eu pour conséquence une stratégie ville par ville et l’absence d’une ligne claire et unique au plan départemental a eu pour effet de masquer un autre enjeu de taille, celui du poids décisionnel de la métropole qui dispose d’un budget plus de 3 fois supérieur à celui de la ville et dont il a été très peu question avant le vote du 9 juillet pour la présidence. Ils vont avoir l’air malin celles et ceux qui, ayant si peu fait pour conserver Gardanne ou conquérir d’autres villes, maintenant vont dire « mais ce n’est pas nous c’est la métropole ! ».

Et là la droite a gagné et bien gagné, avec 145 voix soit 24 de plus que la majorité absolue et surtout 30 voix d’élus dits de gauche !!!

Mais alors que fallait-il faire ?

Une autre stratégie au service du peuple

Et si les forces qui descendent dans la rue contre les projets des gouvernements successifs et du MEDEF, celles qui sont dans le processus départemental initié par la CGT, avaient en plein cœur du mouvement social proposé leur programme pour Marseille ? Si (par ordre alphabétique) ANC, ENSEMBLE, FI, LO, NPA, PCF, PG et peut-être EELV en clarifiant sa position sur l’ensemble du département, si ces forces-là, dans un rassemblement animé par celles et ceux qui sont au cœur des luttes avaient initié le mouvement, n’y aurait-il pas eu une autre dynamique ? Y compris du point de vue de l’abstention ?

Si dans le 1er secteur par exemple, celui de la rue d’Aubagne, la tête de liste avait été un ou une délogée, dans le 2e un ou une portuaire, dans le 7e un ou une vivant et militant dans une cité que l’on dit sensible pour ne pas dire abandonnée des pouvoirs publics, dans le 8e un ou une des salariées luttant contre la fermeture de la raffinerie...cela n’aurait-il pas eu une autre gueule ? Cette liste là dont nous aurions été avec joie n’aurait peut-être pas été élue et peut-être contrainte à une fusion sans garantie de victoire au second, mais quelle garantie pour le rapport de forces dans la rue et les amphithéâtres territoriaux !

Cela n’ayant pas été fait, le combat continue dans la rue et, pour ce qui concerne l’ANC, dans la construction d’une nouvelle perspective politique de rassemblement.

Notre assemblée du 4 juillet et les adhésions combattantes que nous enregistrons ne peuvent que nous conforter sur le chemin de l’espoir !

Hasta siempre !

Pour l’ANC 13

Charles Hoareau

[1] Jean Noël Guérini fut président du conseil général 1988-2015 (majorité PS/PCF) et candidat de l’union de la « gauche » à la mairie en 2008

[2] https://www.facebook.com/sophie.guerard.18 parue le 7 juillet 2020

[3] A Allauch EELV, avec l’accord de ceux qui seront élus sous l’étiquette Printemps marseillais, s’allieront avec une divers droite contre, entre autres la liste ELGAA ( union soutenue par ANC, FI, PCF) et conduite par Gérard CAZORLA ex délégué de FRALIB. A Gardanne le député « écologiste » LAMBERT soutenait une liste fourre-tout opposée à celle menée par le candidat du PCF local, Claude JORDA, tout en soutenant à Marseille le Printemps marseillais qui a accepté son soutien sans sourciller

[4] 65% d’abstention avec 507 412 inscrits et 66 512 voix pour le Printemps Marseillais soit 13% des inscrits

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Documents joints

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http://rougemidi.fr/IMG/pdf/contribution_daniele_jeammet_a_jeremy_bacchi.pdf

 http://rougemidi.fr/spip.php?article10227
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COMMENTAIRES  

20/07/2020 12:21 par François de Marseille

Election de la honte !
Encore une bidouille à laquelle la FI n’avait rien à gagner à s’associer, à part un siege.
Le prix de ce siege inutile, et des quelques autres tout aussi inutiles, c’est un score divisé par 2 aux futurs présidentielles.
Comme d’hab, une victoire pour une poignée d’arrivistes dont l’étiquette ne veux décidément rien dire, et la défaite pour nous.

Excellent article au passage, merci à l’auteur pour toutes ces informations pertinentes.

20/07/2020 14:32 par Yannis

Effectivement, depuis que Marseille a conquis le coeur de notre bon Mélenchon, on entend de moins en moins de paroles claires de sa part. L’accent de Pagnol, les sardines du Port l’auront donc subjugué, ou fatigué ?

20/07/2020 15:49 par Papa Razzi

« Et fait plus grave encore, elle monte à plus de 70% dans les arrondissements les plus pauvres et mêmes à plus de 80% dans des cités qui auraient le plus intérêt au changement. »

Dans les cités, la racaille et les islamistes n’ont aucun intérêt au changement, cela roule pour eux depuis au moins quarante ans que la paix sociale a été achetée.
Quant aux gens honnêtes, ils n’ont d’autre choix que de subir car ils savent fort bien que tous ces démagogues qui se présentent aux élections les ignoreront sitôt les libations de la fête électorale terminées.
Mais la paix sociale ne sera pas éternelle, on sent déjà les prémices du craquement qui ne saurait tarder : pourvu que cela tombe sur mon successeur, doit se dire Dard Malin.

20/07/2020 17:55 par Le Fou D'ubu

Plus vieille cité d’Europe avec plus de 2600 ans d’Histoire dont il ne demeure que quelques pierres englouties au sein de barres d’immeubles en plein centre, Marseille n’a de beau que ce qui ne lui appartient pas. En effet, son climat, la mer, ses îles et le soleil du lever au couchant offre un spectacle inlassable. Cet aspect là, la rend donc très séduisante au même titre que son multiculturalisme, sa population colorée et sa même passion pour leur club, véritable ciment identitaire de la ville qui rend cette "affreuse" cité si différente des autres et grand modèle d’intégration consentie... Vu du mauvais côté (c’est a dire du côté des pêcheurs), cette ancienne association de plusieurs villages ressemble à une termitière informe et d’une grande laideur où aucun espace vert digne de ce nom n’existe. Éternellement en travaux inutiles et couteux quand ce n’est pas en double emploi comme le souligne l’auteur, les "élites" politiques de tous bords se sont acharnés tour à tour d’enlaidir un site exceptionnel, construisant pas moins de 100 cités entre chaque villages, choisissant le metro (pour une ville maritime !!!!) quand tout le centre est déjà équipé depuis les années 30 d’ un réseau de tramway, etc... Les exemples débiles à l’image de leurs concepteurs et décideurs ne manquent pas. La palme revenant à la fameuse rocade L2 qui devait désengorger le trafic des années 80 décidée en 70 (presque avant JC) et qui n’est pas totalement terminée à ce jour ayant explosé tous les coûts... Gaudin superviseur des quartiers nord ! Il n’y à qu’à les observer du haut de la ville pour comprendre l’âme noire de cet homme de mauvais goût ainsi que celle de ses prédécesseurs de toutes fausses tendances...Et pourtant, cette cité est née d’une magnifique histoire d’amour entre deux êtres en premier (Gyptis et Protis) et deux peuples ensuite qui ne se sont plus jamais fait la guère, Massilia devenant leur cité commune où des aqueducs utilisant la gravité ont fourni de l’eau et jardins à toute la population entre autres choses...Mais quel politique actuel ou ancien connait cette Histoire...
72% d’abstentions ? Courage amies Marseillais et Marseillaises, encore 28% de "defenseurs des status quo" à convaincre...Ce qu’une seule mandature devrait suffire à faire vu les compétences que le "système" met en place. Vous avez dit syndrome de Peter...
Merci pour cet article

Ps : L’entrée du Vieux port est gardée par deux fortifications. L’une tournée vers la mer pour contenir les assiégeants (fort St Jean), l’autre (fort St Nicolas) tournée vers la cité pour calmer les insurrectionnels...Pour le moment la fausse gauche à gagné. Marseille toujours pas. Rien de neuf sous son beau soleil...

20/07/2020 20:52 par Dada

Je suis complètement hors sujet mais est-ce que vous avez réalisé que le gouvernement a interdit les manifestations depuis 4 mois et qu’il ne compte pas nous restituer les libertés suspendues de sitôt sous pretexte de pandémie ?

21/07/2020 05:17 par hoareau Charles

Je précise pour le fou d’ubu que les premières réservations pour la L2 (en attendant une décision prochaine !!) datent des années 30 !!! http://www.rougemidi.org/spip.php?article7052 Et qu’effectivement ce n’est pas encore fini : ils attendent sans doute le centenaire...

21/07/2020 09:54 par jeandu13

Quelques remarques d’un marseillais, retraité, ancien miltant CGT.
Je salue la contribution à l’analyse politique que C.H. nous livre ici. Je la partage notamment sur les fragilités qu’elle expose.
Je ne suis hélas pas en capacité de comprendre la complexité sociale de notre ville. Mais une chose dont je suis convaincu est la nécessité absolue de faire en sorte que celles et ceux qui sont exclu.es socialement du "jeu" démocratique, ou qui s’en excluent par ecoeurement, se voient proposer des modalités d’action adaptées à leur situation et à leur possible pas en avant vers une implication politique.
Même si je ne minore pas l’aspect positif de l’élection du printemps marseillais sur le moral des militant.es qui ont oeuvré pendant des mois (je n’en étais pas donc respect à celles et ceux qui ont bossé !)
les combinaisons politiciennes ou personnelles du type EELV. S.Ghali. Narducci. exhalent une odeur peu ragoutante. Le fait de confier l’économie au PS n’est pas mieux.
Le député Mélenchon quant à lui se trouve doublé par sa propre suppléante...
Que faire ?
La libération des travailleurs sera l’affaire des travailleurs eux-mêmes disait, à peu près, un barbu.
Idem pour les habitant.es qui souffrent ou qui veulent que d’autres ne souffrent plus.
(remarque en passant : à trop tarder, le lumpen prolétariat par ses actes délictueux permanents peut faire basculer le tout vers les fachos).

22/07/2020 15:26 par François de Marseille

Personne pour défendre l’indéfendable sur ce coup. Quand le PC a fait pareil après 2012, faut voir ce qu’ils se sont pris dans les dents.
JLM regrette l’abstention, à l’écouter elle semble tomber du ciel...
Est t-il aveuglé au point de ne pas voir sa part de responsabilité ?

23/07/2020 14:16 par Geb

@ Dada...

On réalise surtout que le Gouvernement n’a pas besoin d’interdire quelques manifs que ça soit. C’est même lui qui les organise quand ça l’arrange sur le mode sorosien des Etats Unis.

J’ai surtout "entendu" un silence assourdissant de la part de ceux qui devraient les exiger. Et surtout à la base.

Parce qu’en réalité ça n’est pas le port du masque qui est dégradant et destructeur pour les victimes. Le port du masque est destructeur pour les psychopathes qui l’imposent. Ce qui est dégradant c’est le manque de volonté de transformer ce port en un puissant outil d’union révolutionnaire pour détruire le Système de l’intérieur.

C’est là qu’on peut voir les limites des "mouvements" comme les Gilets jaunes, aussi "populaires" aient-ils été : Ils manquent d’une puissante organisation révolutionnaire fiable pour structurer les actions au bon moment et à la bonne place, de penseurs, de dirigeants, et d’analystes, pour synthétiser les résultats et les transformer en leviers actifs. Et les mener au but sans faillir ni trahir en route.

Il faut comprendre aussi que des gens qui ont peur d’une menace fantôme n’auront jamais les couilles pour risquer leur peau concrètement pour assurer l’avenir de leurs enfants et le leur par la même occasion.

Trop à perdre, (Regard des autres, stigmatisation et sanctions d’état, délégation de pouvoir), et pas assez à gagner, (Estime de soi dévaluée, empathie vraie vers les autres remplacée par la charité larmoyante, rejet de la fierté des choses accomplies par le Groupe, valorisation des solutions individuelles, rejet des valeurs communes, peur de la mort renforcée).

Et qu’aucun "révolutionnaire" qui ne serait pas suicidaire ne s’engagerait en compagnie d’une "armée de mexicains", (Pardon pour les Mexicains avec une majuscule), qui passent plus de temps à chercher un abri, à souscrire à la vulgate du Régime, à envoyer les autres à l’avant, ou à surveiller et critiquer le voisin, plutôt que de combattre l’ennemi.

Le Darwinisme social à l’oeuvre depuis bientôt depuis bientôt trois générations porte ses fruits. Ceux qui tiennent le haut du pavé du politiquement correct sont ceux qui sont les plus dociles, les plus vénaux, ou/et les plus couards. Et le font au nom de "bonnes intentions" dont l’Enfer est pavé.

Tant que les chaînes ne seront pas assez lourdes pour les empêcher de brûler des cierges au politiquement correct, ça sera comme ça.

En admettant que, même alors, ne pouvant plus soulever le cierge jusqu’à l’autel, ils ne préféreront pas se le mettre où je pense par peur du regard du maître, au lieu de le lui faire bouffer comme il serait logique qu’ils le fassent.

24/07/2020 12:30 par Yannis

J’ai surtout "entendu" un silence assourdissant de la part de ceux qui devraient les exiger. Et surtout à la base.

C’est bien pour cela que quand on me parle d’insoumis (désormais autant soumis à la doxa que les autres, on peut commencer à compter les chaines avec plus de clarté depuis 2 ans. Chez LFI elles sont bien lourdes aussi, ce qui permettra de tenir tout ce beau monde suffisemment à l’écart de l’arêne politique, ce jeu de cirque, ce combat de chefs que représentent les élections présidentielles en France) je rigole haut et fort sur ce site.

31/07/2020 22:46 par alain harrison

Bonjour.

Bon que reste-t’il de la vraie gauche ?
Geb :

« « C’est là qu’on peut voir les limites des "mouvements" comme les Gilets jaunes, aussi "populaires" aient-ils été : Ils manquent d’une puissante organisation révolutionnaire fiable pour structurer les actions au bon moment et à la bonne place, de penseurs, de dirigeants, et d’analystes, pour synthétiser les résultats et les transformer en leviers actifs. Et les mener au but sans faillir ni trahir en route. » »

Mais :
MISE A JOUR DE LA PLATEFORME JAUNE
Considérant qu’il faut tirer les leçons de l’histoire, et tout particulièrement de la tragédie du stalinisme, qui a vu des régimes d’exploitation totalitaire, capitalisme d’Etat, se revendiquer honteusement du communisme, le collectif PLATEFORMEJAUNE a fait le choix de préciser sa vision du fonctionnement des nouveaux organes de pouvoir prolétarien : les comités. En effet, nous mettons en perspective la nécessité de la domination politique du prolétariat qui ne se confond avec la prise du pouvoir par une nouvelle bourgeoisie politique, même issu de nos propres rangs. Nous, militants révolutionnaires, nous ne voulons pas remplacer les actuels politiciens . Notre ambition est de substituer les cliques politiciennes et aux lobbys capitalistes la pleine et entière souveraineté des travailleurs et consommateurs associés. C’est pour cette raison que nous proposons des garanties :

​Droit permanent de révocabilité par les comités des délégués,
Établissement de mandat impératif
................
https://www.plateformejaune.com/post/mise-a-jour-de-la-plateforme-pour-un-regime-de-liberte-des-comites-proletariens

L’erreur ou la récupération par une clique de la Révolution Russe ?
Époque oblige, et comme l’a dit Lénine, nous ne sommes pas assez civilisé pour le socialisme. Mais aujourd’hui, avec toute la connaissance-expérience des jeux politiques et de l’éducation (notions de l’histoires généralisées) sommes-nous assez civilisés ou conscients de ces jeux qui nous mènent au précipite ?

Les Gilets Jaunes auraient pu être ce rendez-vous ?
Non, avec la gauche truffé, le PCF ne reconnaissant pas le temps de passer le flambeau et la FI trop me moi, et d’autres qui suivent dans le même esprit, le CNNR sans doute et encore L’ANC 13, de nouveaux regroupements divisant encore plus, encore plus de confusion.

La révolution d’octobre était fondé sur la révolte des travailleurs et des paysans, bien conscients de la même misère, alors qu’aujourd’hui, le clientélisme règne éclipsant la notion de classe, confusion quand tu nous tient.

Alors, de quel façon et quel moyen pour sortir de la confusion du clientélisme qui voile la réalité du système d’exploitation dans laquelle
nous sommes tous, petits travailleurs salariés, ................ professionnels embourgeoisés,..... et le monde de la police......

Autour de quel projet se rassembler ? N’avons nous pas des pistes sérieuses, à articuler proprement et à promouvoir, ou bien continuer les tergiversations.

Quel sera le prochain rendez-vous, après les GJ ? Les FI s’en rendent-ils comptes ? Mais pas seulement, les communistes n’ont-ils pas eux aussi à s’ajuster au monde d’aujourd’hui, je ne parle pas du changement radical que nous devons accomplir, mais semettre à niveau. Passer de 17 au XXI e siècle. Cesser de penser en terme de conflits et agir en terme du nouveau paradigme révolutionnaire.

Jean Jaurès.........
Le Vénézuéla agit dans ces termes, mais il est bien le seul, la Grèce a tout simplement été trahis par manque d’un fond cohérent, Podemos a tout simplement coulé son potentiel. Que reste-t’il comme potentiel en Europe ? Le brexit est juste un trip économique, un tour de passe passe, mais dans quel but, où ça va ?

Il reste la France, et Macron réussi à faire miroiter une UE......, en tout cas plus d’UE dans la même direction, il ne fait aucun doute.

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PLATEFORMEJAUNE
mai 23
4 min de lecture

MISE A JOUR DE LA PLATEFORME : POUR UN REGIME DE LIBERTE DES COMITES PROLETARIENS

Je crois que les communistes et les socialistes à travers la diaspora de la gauche devraient y trouver leur compte.

La Constituante et le parti de transition citoyen
Le nouveau pacte social (histoire et préhistoire...)
Le nouveau paradigme économique.

Se rassembler et dévouer ses énergies au sein du peuple.

01/08/2020 15:37 par Assimbonanga

@alain harrison, pourquoi ne publierais-tu pas cette mise à jour jaune à la rubrique "Article" du Grand Soir ?

02/08/2020 03:13 par alain harrison

mais pourquoi LGS ne communique -t’il pas avec la plateforme jaune pour le publier.

Je reste dans ma zone de compétence : simple commentateur et tenter de participer du mieux que je peux à conscientiser. Bien sûr avec mon bagage limité. Il est important de remettre les infos de fond. Et je remercie LGS de faire cela au bas de page, de ramener des infos qui demeurent pertinentes. L’important ce n’est pas la quantité, mais la qualité de l’info, et d’arriver à faire les liens qui met à nue le système compliqué et redondant dans lequel nous sommes piégés. Que le libéralisme a trouvé la formule de contrôle idéal à travers la formation d’une classe moyenne et les illusions de l’ascension social en chevauchement avec l’idée que chacun peut tout perdre selon les conjonctures (limités, mais perpétuelles, système économique oblige, tel qu’il est conçu), la peur et l’espérance, un tandem imparable, comme une ombre à peine ressenti. Il y a différente façon d’isolerune personne, un groupe, une classe-clientélisme ou encore un pays. Le même principe y est appliqué : conditionnement-manipulation. N’oublions que c’est notre cerveau qui traite l’Info.
Le nouveau paradigme économique est devenu la clef pour la réussite d’une révolution en tandem avec la structure du pouvoir politique citoyen (des comités : voir la plateforme jaune).

La vue d’ensemble et la cohérence du questionnement.

02/08/2020 09:34 par Assimbonanga

@alain. Il te faut aller dans la marge à droite et cliquer sur "Publiez dans le Grand Soir ARTICLE". Tu fais un copié-collé sur le site jaune. Tu prends leur lien en haut de ton écran. Et voilà ! C’est un certain travail en effet. Il faut s’y faire et remettre plusieurs fois l’ouvrage sur le métier si tu te sens désemparé par toute cette procédure de saisie. J’ai des périodes où je me sens l’énergie de le faire mais actuellement non. En fait, ce sont les lecteurs qui apportent des articles en plus de ce que font les administrateurs.
La plate-forme jaune reste confidentielle aux yeux du grand public (dont je fais partie) et c’est pourquoi il serait important de la démultiplier via LGS.

02/08/2020 21:27 par alain harrison

Mais faut-il demander la permission ? À la plateforme et à LGS, pour éviter des conflits.

03/08/2020 09:41 par Assimbonanga

@Alain, tes scrupules t’honorent ! Si tu as moyen de dialoguer avec la plate-forme pourquoi ne pas leur demander la permission de leur faire de la publicité ? C’est toi qui ois !
Dans la mesure où leur site est public, ouvert à tous, il n’y a pas d’interdit à diffuser, me semble-t-il... Leur intérêt n’est-il pas au contraire de diffuser au maximum ? On dit "devenir viral", n’est-ce pas ?

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