Les FARC-EP ne sont pas surpris par ce genre de nouvelles ; au contraire, cela confirme ce que nous affirmons depuis longtemps, et certainement la même chose se produira avec d’autres suites qui, aujourd’hui, sont niées ou ignorées du public.
Nous avons été victimes de sabotage et d’espionnage depuis longtemps, et spécialement lorsqu’il s’agit de nos espaces virtuels sur le net, que nous utilisons pour exprimer nos idées et les raisons de notre combat.
En dehors de la réponse violente du gouvernement face aux protestations qui ont pris de l’ampleur ces derniers temps, ou d’autres facteurs qui rendent difficile l’activité politique dans notre pays, il y a une suite qui est faiblement relayée : la « cyber-guerre contre l’insurrection », le blocage permanent de nos efforts pour rendre visible nos positions sur différents sujets. Cette guerre est permanente et continue, et dure depuis longtemps.
Ces derniers jours, la page AFP (Agence de Presse des FARC, www.afpnoticias.tk/) a été bloquée par des « agents inconnus », violant la liberté d’expression et d’autres libertés d’une démocratie saine. Je voudrais juste donner un simple exemple d’une grande quantité d’actions qui sont menées, rendant claire la précarité des garanties vantées et proclamées par l’État.
Un autre cas éloquent est celui de la récente campagne circulant sur différents réseaux sociaux telle que la vidéo "Quizás, quizás, quizás" qui, en dehors du fait qu’elle est clairement marquée par un caractère politique de droite, est un virus qui a été diffusé par e-mail comme méthode d’espionnage des soutiens potentiels aux insurgés. [3]. Cela démontre, à travers de faux messages prétendument de la Délégation de Paix des FARC-EP, qu’ils essaient d’infiltrer les PC d’utilisateurs insoupçonnables.
Ils ont fermé les chaînes sur lesquelles la Délégation de Paix des FARC-EP voulait exprimer notre vision des pourparlers de paix au monde. Des chaînes telles que YouTube, Google, Facebook, des blogs [4] sont fermés dès qu’ils commencent à recevoir un certain nombre de visites, et pour ne pas citer les pages qui sont toujours à l’œuvre, comme le site officiel des FARC-EP [5] et les sites de la Délégation de Paix des FARC-EP, qui sont attaqués plusieurs fois par semaine, par des forces invisibles et obscures.
Les agences de presse qui se démarquent parce qu’elles décrivent l’autre réalité de la Colombie, sont attaquées et parfois même ils ont recours à des poursuites contre leurs journalistes, comme dans le cas d’ANNCOL, ou à leur persécution, dans le cas d’autres médias alternatifs.
El Tiempo, El Espectador, Semana, El Colombiano, et beaucoup de blogs et de sites qui expriment des points de vue de (extrême) droite, sont les médias dominant la plupart des informations en Colombie, la plupart exprimant toujours une attitude défaitiste et de dénigrement à l’égard de notre force de guérilla, sans parler des commentaires qui apparaissent presqu’automatiquement, comme par magie, alimentant la guerre et la haine. Étrangement, les positions de l’aile droite, quand ce n’est pas le fascisme, peuvent s’exprimer librement sur les réseaux sociaux, sans être attaquées par qui que ce soit. Ceux qui se risquent à donner une opinion en faveur des FARC ou de nos propositions, sont couverts d’insultes et si les commentaires les laissent sans arguments, ils sont simplement anéantis.
Et les milliers de profils truqués sur Twitter, YouTube, Facebook et bien d’autres des réseaux les plus visités en Colombie ; les profils incitant et justifiant la guerre, la plupart copiant complétement les idées de leurs patrons, lesquels doivent être directement responsable de plusieurs unités spéciales d’une armée virtuelle, qui sait ?
Si cela est la matrice qu’ils essaient de nous imposer comme un exemple de liberté d’expression dans ma Colombie bien-aimée, nous sommes loin d’atteindre la liberté pour exprimer d’autres points de vue, différents de la vérité officielle imposée. Quelle est la crainte ? Pourquoi ne veulent-ils pas que le peuple colombien découvre l’autre face du conflit colombien ?
Ces derniers jours vous pouvez entendre l’annonce du gouvernement, en grande fanfare, que les conditions existent pour les membres de la guérilla d’échanger leurs armes pour des votes, que le manque de garanties pour participer à la politique n’existe pas et ils soulignent qu’il y a une liberté de discours, qu’il y a une démocratie dans ce pays…
Si cela sont les garanties qui nous sont offertes par l’État pour devenir un mouvement politique, nous nous interrogeons : la Colombie est-elle prête à de profonds changements démocratiques dont nous avons besoin ?
Jugez par vous-mêmes ...
Boris Guevara
membre de la Délégation de Paix des FARC-EP
http://www.pazfarc-ep.org/index.php/noticias-comunicados-documentos-farc-ep/delegacion-de-paz-farc-ep/1490-la-guerra-cibernetica-contra-la-insurgencia.html
Notes et traduction de l’anglais : BP