Texte adressé à : Jean Claude Paye
En parcourant les « Actualités Google », mon attention fut attirée par le titre : « Mohamed Merah est mort… ».
Certes ces derniers jours, le fait divers de Toulouse (France) a fait couler beaucoup d’encre, bouger la toile du Net et stopper la Campagne des Présidentielles 2012.
Devant le fait divers (Militaires abattus à Montauban, des victimes de l’école juive - notamment des enfants - et leur père), bien que ne voulant pas me hâter et pronostiquer « un scénario de plus en France au cours des Présidentielles », le doute s’empara de moi quant aux véritables mobiles, le timing, l’auteur des crimes si bien que j’avais décidé : « affaire classée » et qu’à ce titre je ne voulais pas en garder trace malgré la foultitude de titres sur la toile du net.
Alors pourquoi suis-je revenu sur ma décision ?
Et pourquoi ce papier ?
« Mohamed Merah est mort… ». Mort, c’est moins encombrant et d’autant plus que la mort d’un criminel éteint automatiquement l’action judiciaire, N’est-ce pas !
La raison est tout simplement cette impression née du « déjà vu et du déjà lu » à propos d’un scénario similaire : « Le détournement, durant les années 1990, du vol Alger-Paris d’Air France », alors que je lisais les conditions tragiques de la mort du tueur de Toulouse.
Dans l’affaire de l’avion d’Air France, le dénouement fut aussi tragique et la mort des criminels empêcha jusqu’à ce jour de connaître la vérité.
Après un simulacre de tentatives de sauver sains et saufs les passagers - « otages » et un scénario qui a duré des heures, L’assaut de l’avion fut ordonné par les autorités françaises.
Une fusillade mortelle très violente dans un espace aussi réduit que l’intérieur d’un avion bourré de passagers mis fin par enchantement à la peur et l’angoisse de tout le monde.
Le « RAID » ou « GIGN », peut importe ici de savoir qui, a donné satisfaction et même entière satisfaction car :
Si pour le « Tueur de Toulouse » le corps ne s’est pas volatilisé, ceux des membres du commando du détournement disparurent comme par enchantement et nul ne sait : où ils sont et comment expliquer que ces criminels ne puissent pas avoir des mères pour les pleurer ni des pères pour les enterrer de manière décente.
Pire ! Avaient-ils seulement des noms, des amis d’enfance qu’ils appellent « fils du quartier » (ouled elhouma).
Combien étaient-ils ?
Pour amples infos, voyons du côté Wikipédia.org ce qui fut retenu de cet évènement tragique.
Hélas ! La rubrique « détournement d’avion » est très pauvre : elle ne contient que quelques cas cités (06) dont un avec la complicité d’un ancien ministre des affaires étrangères françaises.
C’est dommage ! Car ce fut un évènement de la taille « internationale » qui est « gommé » aussi facilement de la mémoire de cette très riche encyclopédie.
Mais revenons à notre sujet, en effet :
« Lourdement armé, l’homme restait retranché dans un appartement… », Précise l’auteur des lignes.
Cet homme était lourdement armé. Comment peut-on devenir lourdement armé alors que :
« 8h25. « Il y a eu, à première vue, des problèmes de négligence » dans cette affaire, estime Marine Le Pen sur France Info. « Cet homme a été condamné quinze fois, on sait qu’il était parti en Afghanistan, qu’il a menacé des gens, qu’il a montré des vidéos de décapitation...
On dit qu’il y a une quinzaine de personnes qui ont son profil, mais ne fallait-il pas le surveiller de plus près ? », s’interroge la candidate du Front National. »
« Ennemi public n°1 et homme le plus recherché de France il y a encore 48 heures - a reconnu mercredi avoir commis seul les sept assassinats »
Comment cet homme a-t-il déjà reconnu « être l’auteur des crimes » ?
Puis, le même traitement est pratiqué pour l’assaut de l’appartement du tueur que celui de l’avion d’Air France que j’ai eu l’impression de suivre en direct sur la Télé.
« 11h10. Les hommes du Raid sont dans l’appartement de Mohamed Merah où ils progressent « pas à pas », a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête. Ils progressent tout doucement dans l’appartement dans l’éventualité où il serait piégé, a dit cette source. On ignore si Mohamed Merah est vivant. « Il ne s’est pas manifesté », a dit la même source. »
Où est donc passée sa mère ?
J’ai complètement oublié qu’il devait avoir une mère : oublié sa douleur et son angoisse.
Peut-être que Mérah aussi n’a personne pour le pleurer et l’enterrer !
Heureusement qu’il a eu un avocat pour l’assister, ne serait-ce que moralement ! Celui-ci a eu le courage de dénoncer :
« 12h20. C’est « le résultat logique de la stratégie adoptée » par la police, estime l’avocat de Mohamed Merah, Me Christian Etelin, qui était jeudi matin sur les lieux de la fusillade juste après les faits que cette issue était.
« On l’a enfermé de plus en plus radicalement dans son autisme, dans sa coupure d’avec la réalité, rien n’a été fait pour l’aider à rétablir un lien, un dialogue », a considéré l’avocat. Selon lui, la stratégie employée « ne pouvait aboutir qu’à le faire se diriger tout droit vers le jusqu’au-boutisme et à vouloir mourir les armes à la main ». « Je suis à la fois bouleversé par ce qu’il a fait, et par sa mort », a-t-il déclaré. »
Puisqu’étant assailli et retranché dans l’appartement, pourquoi n’a-t-on opéré différemment ?
Le tueur en série aurait pu être endormi ou rendu complètement inoffensif à l’aide de gaz innervant ou autres produits qui l’auraient gêné pour l’obligé à se livrer sans opposer de résistance agressive devant les agents du RAID.
Mais qu’en pense son avocat M. Christian Etelin ?
« 9h35. Le camion du GIPN - Groupe d’intervention de la police nationale - qui s’était retiré, reprend sa position à proximité de l’immeuble où est retranché Mohamed Merah dans un appartement qui n’a plus ni fenêtres ni volets, et qui présente même une brèche dans un mur. De quoi permettre aux hommes du Raid de multiplier les angles de vue pour surveiller l’activité à l’intérieur. »
Et le scénario se poursuit et arrive à son épilogue :
« 11h50. Urvoas (PS) critique l’action du Raid. « Si je comprends bien le RAID n’est donc pas capable en 30 h d’aller chercher un individu seul dans un appartement ? » écrit Jean-Jacques Urvoas sur son compte Twitter. Le député PS et Monsieur Sécurité de François Hollande fait ce commentaire peu avant l’assaut final. Mercredi soir sur Public Sénat, Julien Dray, député PS de l’Essonne, avait déjà déclaré à propos du mode opératoire du Raid : « Le choix qui a été fait est un choix délibéré, de le laisser comme cela, et ça tourne parfois à une sorte de show hollywoodien ».
11h55. Mohamed Merah avait déclaré vouloir « mourir les armes à la main », indiquait ce jeudi matin le ministre de l’Intérieur Claude Guéant.
12 heures. Alors que les hommes du Raid étaient dans l’appartement, « le tueur est sorti de la salle de bain en tirant avec une extrême violence, les fonctionnaires du raid ont tenté de se protéger, en ripostant, et à la fin, Mohamed Merah a sauté par la fenêtre en continuant à tirer. Il a été retrouvé mort au sol », explique Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, lors d’un point presse. »
Mérah a donc sauté de la fenêtre ! A-t-il suivi les consignes ou fut-il « poussé » à les suivre ?
Car : « Dans un appartement qui n’a plus ni fenêtres ni volets, et qui présente même une brèche dans un mur », il est si facile de trouver son chemin par la voie des airs jusqu’au sol.
Ou bien concluons, comme le fait ce député :
« Julien Dray, député PS de l’Essonne, avait déjà déclaré à propos du mode opératoire du Raid : « Le choix qui a été fait est un choix délibéré, de le laisser comme cela, et ça tourne parfois à une sorte de show hollywoodien ».
Sauf que, peut-être, le RAID n’avait pas le choix qui avait été fait à propos du mode opératoire et du résultat auquel il devait aboutir. Ce dernier étant, peut-être, déjà planifié dans les hautes sphères dirigeantes.
6cero.com - 2012 Mars 22
Copie adressée à S. Cattori.