Tant qu’il ne se dégagera pas une proportion significative de personnes en mesure de refuser la condition d’esclave ou de morceau de viande taillable et corvéable à merci que leur réservent les pouvoirs établis, – tant que ces individus exaspérés ne se résoudront pas à entrer en conflit direct avec lesdits pouvoirs, autrement dit : à prendre les armes, piques, massues, gourdins, flingues et tutti quanti, afin d’aller déloger ces merdes corrompues jusqu’à l’os de leur piédestaux, quitte à risquer leur peau pour de bon, aucune avancée significative ne sera à envisager. – Nada.
C’est un combat à mort. Il va peut-être même falloir se battre avec les dents, devenir barbare, fauve, cruel, dépourvu de sentiments, animés par le force de vaincre, de semer la terreur chez les petites frappes aux panses trop bien garnies : ces élites à la graisse de chevaux de bois, ces grandes gueules en chiffe molle qui n’ont que la haine et la terreur à offrir en guise de désespoir universel. L’empire de la névrose et de la consommation rédemptrices. – Fentanyl pour tous.
Rien d’esthétique là-dedans. Juste un violent instinct grégaire à la limite de la rupture. Une forme d’illégitime défense portée à la puissance mille. Retrouver la capacité de risquer sa peau pour les besoins de la cause. La nôtre.
Et si cette masse significative refuse de se battre, hé bien, elle crèvera comme des larves au fond du trou. Une larve, ça rampe, ç’est gluant, ça ferme sa gueule, ça pleure toutes les larmes de son corps et ça implore les divinités superflues d’une gauche totalement à la ramasse, d’une droite qui ne vaux pas mieux ou d’un agrégat hirsute de profiteurs de guerre lesquels, à l’instar des Carpetbaggers, aiment à jouir d’une situation dégueulasse en bichant comme des choux dans la crème fraîche pendant qu’ils s’astiquent le mont joufflu en chantant l’hymne à la débauche. Une concupiscence sadique où le type Gina Haspel remplacerait l’infortuné Bacchus.
Mais revenons à nous moutons, l’article.
La futilité Niasme a battu Boyard...
La belle affaire ! Car franchement, qu’est-ce qu’on en a à foutre si l’hologramme stérile Ruffin se moque de la défaite de l’hologramme stérile Mélenchon, pendant que ce dernier fustige l’hologramme stérile d’une bande de clowns qui jouent à gouvernement ? Quel intérêt à donner du crédit à des fanfaronnades venimeuses dignes d’une cour de récréation, quand les gamins perdent leur temps à s’envoyer des vannes pour savoir qui a la plus grosse ? Cela tourne en rond comme dans un théâtre absurde, réduit le combat à un vaudeville médiocre : une société en trompe-l’œil.
Un jeu de dupes. Un miroir aux alouettes. Ni amis ni ennemis là-dedans, juste une forme de complaisance « artistique » où les invectives immédiates absorbent l’énergie à mettre en œuvre pour réellement mener à bien UNE politique digne de ce nom. Une politique en mesure de répondre à des besoins corrélés à l’intérêt général. En singeant le propos mis en exergue de Roussin, je dirais : « Peu importe si un fantôme qui lévite frappe une lémure quand elle plane ; ils continueront à jouer les Foudre Bénie ou les Tryphon Tournesol ».
Ça fait longtemps déjà que le contrat social a été balancé aux orties, n’est plus que prétexte à mesures totalitaires. Elles s’accumulent comme autant de coups de garrocha d’un picador qui épuisent la bête avant que les banderilleros la préparent au trépas. Au moins, les adeptes du marché noir, les collabos et les résistants ne se perdaient pas dans les délires stériles de la branlette. En bien ou en mal, ils se remuaient le cul.
Autrement dit : Ruffin n’a frappé personne, il a juste participer à un cinéma où le jeu fictif d’une distraction déguisée en « pouvoir » – et en « droit de vote » – ne sert qu’à endormir un prolétariat qui préfère se décrocher la mâchoire en regardant une télénovela, plutôt que de comprendre qu’il a son destin entre les mains, quoiqu’il lui en coûte. Et comme Jean-Christophe, en parfaite couille molle, a cogné dans le vide, nul besoin pour personne de se relever. Le combat, le vrai, celui qui fera mal, très mal, est ailleurs.