POLICE DE LA PENSEE LA SITUATION S AGGRAVE
On peut rajouter à cette consternante évidence de l’intervention "˜du lobby qui n’existe pas’ en France, mais qui ne se cache même pas de prétendre influencer la politique US outre atlantique, deux documents :
1 / Le communiqué du CRIF du 13 janvier (Richard Prasquier, président du CRIF) qui reconnaît son intervention et remercie nominativement les bienfaiteurs qui ont soutenu "˜la cause’. (1) Ce document est essentiel car il dévoile de la façon la plus claire le rôle que s’attribue cette institution et combien elle est déterminée à contrôler la liberté d’expression dans ce pays.
2/ Une réaction qui honore les rédacteurs "˜indignés’ de ce collectif de normaliens ; cette institution qui s’est laissée pervertir par une police de la pensée qui est l’attribut des états aux tendances totalitaires. (2)
Le sujet n’est pas nouveau, hélas, et sur ce même site j’ai publié aussi :
1- En 2008 après le licenciement du journaliste Richard Labévière de Radio France Internationale : « La nouvelle inquisition : sionisme en France » (3) Qui récapitulait aussi d’autres censures comparables, le phénomène s’est amplifié depuis…
2- En 2008 aussi, en soutien du sous-préfet de Saintes limogé après avoir publié une tribune anti-israélienne sur un site Internet : « Paris plus sioniste que Tel-Aviv ? » Rappelant qu’il était possible d’écrire à Tel Aviv , par exemple un article de Meron Rappaport dans Haaretz « Ce que nous avons fait au Liban était fou et monstrueux » Mais qu’un tel article serait probablement interdit en France et son auteur sanctionné…(4) Dans ce deuxième document après le limogeage de Bruno Guigue je faisais figurer le rapport interne du CRIF et le rapport d’origine venu des USA qui fonde la stratégie d’offensive préventive envers tout discours critique d’Israël. Je replace ce document très éclairant. Nul ne pourra nier encore que cette institution soit au service premier des affaires de politique étrangère d’un autre pays que celui où résident ceux qui lui donnent sa représentativité. Cette formation peut être "˜respectée’ dans son existence si la vision communautariste de la société est admise, ce qui est en soi un débat. Mais même dans cette hypothèse, ce qui nous concerne tous, c’est l’intimidation exercée sur des institutions privées ou publiques avec une intention clairement affichée d’étendre l’intolérance et de servir la défense inconditionnelle d’une politique condamnée déjà par les représentations européennes ou onusiennes au plus haut niveau.
Article sur le site du CRIF : « Le nouvel antisémitisme déguisé en haine d’Israël »
« Les Juifs à travers le monde font l’objet d’une nouvelle forme d’antisémitisme qui se présente de manière déguisée en haine envers Israël, a avertit un rapport du département d’Etat américain pour l’année 2007 : « Ce nouvel antisémitisme est courante dans l’ensemble du Moyen-Orient et dans les communautés musulmanes en Europe, mais il ne se limite pas à ces populations."
Le document cite notamment le fait que les différentes organisations des Nations unies font souvent l’objet de demandes d’enquêtes sur "des atrocités et autres violations des droits de l’Homme supposées commises par Israël et présentées d’une façon dramatisée" .
L’effet de ces "critiques sans répit envers Israël" alimente l’idée qu’Israël est une source majeure d’" abus contre les droits des autres" , poursuit le rapport, qui souligne que dans le même temps, les différentes organisations des Nations unies ne prêtent "pas assez attention à des régimes qui sont manifestement coupables de graves violations" .
Le fait de "comparer la politique actuelle d’Israël à celle des nazis est de plus en plus répandu" , selon ce rapport, publié conformément à une loi adoptée en 2004 aux Etats-Unis dans le but de recenser et combattre les actes antisémites dans le monde.
Le rapport souligne que la haine envers Israël se manifeste parfois par des violences commises contre des individus juifs, et relève une soudaine augmentation des incidents antisémites au moment de la guerre entre Israël et le mouvement radical chiite libanais Hezbollah en 2006.
Il accuse plusieurs dirigeants d’attiser la haine antisémite, notamment le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, ainsi que le président vénézuélien Hugo Chavez, le gouvernement syrien ou encore les médias saoudiens et égyptiens.
Le rapport souligne que l’antisémitisme sous sa forme traditionnelle demeure un problème en Russie et que la violence antisémite "reste une préoccupation importante" dans des pays comme la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Il note aussi une augmentation des incidents antisémites en Argentine, en Australie, au Canada, et en Afrique du Sud notamment. »
Le rapport a été mené par le nouveau Bureau de la surveillance et de lutte contre l’antisémitisme, dirigée par Gregg Rickman US report : New anti-Semitism disguised by hatred of Israel (EJP)
(1) 13 1 2011 Editorial Richard Prasquier, président du CRIF - Colloque à l’Ecole Normale Supérieure
http://www.crif.org/?page=articles_display/detail&aid=23242&returnto=accueil/main&artyd=70
Il y a des dans ce pays des hommes et des femmes intellectuellement courageux. Mme Monique Canto Sperber, directrice de l’Ecole Normale Supérieure en est un exemple. Elle a annulé mercredi 12 janvier 2011 après-midi un scandaleux colloque-débat (il faut mettre beaucoup de guillemets au mot de « débat ») qui devait avoir lieu à cette Ecole le 18 janvier. Il eût été « politiquement correct » de fermer les yeux. Elle a refusé de le faire.
C’est Marc Knobel, comme d’habitude, qui nous a informés de la teneur réelle de cette réunion, dont le motif avait été masqué, comme cela est devenu banal dans l’université, pour obtenir plus aisément une autorisation de la direction de l’établissement.
En réalité, il ne s’agissait pas en l’occurrence uniquement d’un soutien à ce « malheureux » Stéphane Hessel, dont la gloire actuelle est à peine écornée par la révélation de ses différentes impostures, approximations et fixations haineuses contre Israël. Il s’agissait de défendre le collectif BDS et ses membres, autrement dit les partisans du boycott anti-israélien, c’est à dire ceux qui, comme Hessel, prônent un comportement discriminatoire à l’égard d’un pays et qui tombent ainsi sous le coup de la loi, qui est extrêmement claire et s’applique très régulièrement à leur encontre malgré les mensonges de leurs officines à ce sujet. Voyez là -dessus les chroniques de Maitre Pascal Markowicz, qui défend nos positions avec brio et ténacité : c’est d’ailleurs l’occasion de rappeler, notamment à ceux qui ont tendance à le passer sous silence, que c’est bien le CRIF qui est à la manoeuvre derrière toutes les procédures contre le boycott, même si par tradition il s’abstient de porter plainte lui-même.
Dans cette volonté de défendre un comportement illégal, comment ne pas être choqué - le mot est faible- de trouver parmi les participants au colloque prévu un magistrat, secrétaire général adjoint du Syndicat de la Magistrature, Benoist Hurel ?
Et comment ne pas se mettre en colère devant l’incroyable conception du « débat », par les amis de Stéphane Hessel : outre Benoist Hurel et lui, dont on connaît les positions (les dirigeants du Hamas sont des modérés et les roquettes qu’ils envoient contre Israël des jeux d’enfants), la discussion devait rassembler un député arabe israélien du Balad (mouvement fondé par Hazmi Bishara, en fuite sous le coup d’une inculpation pour intelligence en faveur de l’ennemi), Leila Chahid qu’on ne présente pas et enfin l’inévitable Michel Warchawski, toujours soucieux d’être à la plus extrême pointe de la haine contre Israël et d’en garder en même temps la nationalité, pour fournir aux antisionistes l’alibi de choix de l’ « Israélien de progrès » leur offrant en même temps l’interlocuteur complaisant garant de la diversité d’origine, le détracteur virulent d’Israël et le viatique les exonérant de toute arrière-pensée antisémite. Un homme précieux…..
Conception du débat exactement à l’opposé de ce que devrait être une controverse intellectuelle, dont l’Ecole Normale Supérieure devrait donner l’exemple. Un crime contre l’esprit que de confondre débat et militance politique, comme le font quelques élèves de l’école convertis au terrorisme intellectuel, modèle trotskiste pour les uns, stalinien pour les autres, et de là proposer leur doxa à l’ensemble de l’Université.
Valérie Pécresse, Ministre des Universités, ainsi que le rectorat de l’Université de Paris que nous avons contactés en urgence ont réagi sans ambiguïté : je leur rends hommage, ainsi qu’à Claude Cohen Tanoudij, Prix Nobel de Physique, Bernard Henri Lévy et Alain Finkielkraut, tous anciens élèves de l’Ecole Normale Supérieure. Et une pensée particulière à Mme Canto Sperber qui mène un combat incessant contre des dérives inquiétantes.
Cette affaire, qui aura des suites, pouvait être emblématique. La présidente de l’UEJF, Arielle Schwab et le Président de l’ABSI, Gil Taieb, également rapidement contacté ont réagi comme il le fallait, en se mobilisant immédiatement. Qu’ils en soient remerciés. Nous sommes fiers de leur engagement au service de la communauté juive, mais bien au-delà au service d’un idéal républicain, pluraliste et ouvert.
Richard Prasquier, président du CRIF
(2) La Direction de l’ENS censure Stéphane Hessel à la demande du CRIF !
Collectif des normalien-ne-s indigné-e-s d’une ENS indigne.
Il est extrêmement inquiétant de voir des institutions publiques de renom, telles que l’ENS se soumettre à des pressions visant à étouffer la liberté d’expression.
Le Collectif ENS Palestine devait accueillir une rencontre exceptionnelle avec Stéphane Hessel le mardi 18 janvier en salle Jules Ferry.
Madame Canto-Sperber s’était dite heureuse de la tenue de cette conférence, à laquelle devaient participer Benoist Hurel (secrétaire général adjoint du Syndicat de la Magistrature), Leila Shahid (Ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union Européenne), Haneen Zoabi (députée au parlement israélien), Michel Warschawski (Israélien, fondateur du Centre d’Information Alternative, AIC), Nurit Peled (mère israélienne d’une victime d’attentat, fondatrice du cercle des familles endeuillées, Prix Sakharov pour la paix du parlement européen), Elisabeth Guigou (députée, ancienne Ministre de la Justice), Daniel Garrigue (député, porte parole de République Solidaire) et Gisèle Halimi (avocate, militante féministe et politique française).
Nous apprenons avec consternation que la Directrice de l’ENS a décidé de revenir sur sa décision et d’annuler cette conférence à laquelle plus de 300 personnes étaient déjà inscrites, avant même que l’information ne soit relayée par les différents organisateurs/trices de cette conférence. Et c’est avec plus de consternation encore que nous lisons l’éditorial du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (http://www.crif.org/?page=articles_...) qu’en l’absence de réaction publique de la part de la Direction, nous devrons considérer comme un compte-rendu fidèle des mécanismes qui ont conduit à cette annulation.
Le CRIF se félicite en effet d’avoir réussi, grâce à ses ami-e-s Valérie Pécresse (ministre de l’enseignement supérieur), Bernard-Henry Lévy et Alain Finkielkraut (normaliens), Claude Cohen-Tanoudji (Professeur de Physique à l’ENS) et Arielle Schwab (Présidente de l’UEJF) à imposer ses vues à la Direction de l’Ecole et à censurer ainsi Stéphane Hessel, normalien, résistant, Ambassadeur de France, et co-rédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l’homme.
Il est extrêmement inquiétant de voir des institutions publiques de renom, telles que l’ENS se soumettre à des pressions visant à étouffer la liberté d’expression. Par ailleurs, l’honnêteté intellectuelle et la probité d’élèves de l’Ecole est explicitement mise en cause, en des termes parfaitement scandaleux évoquant le totalitarisme et ainsi les heures les plus sombres de l’Histoire : "Un crime contre l’esprit que de confondre débat et militance politique, comme le font quelques élèves de l’école convertis au terrorisme intellectuel, modèle trotskiste pour les uns, stalinien pour les autres, et de là proposer leur doxa à l’ensemble de l’Université" dit le communiqué du CRIF !
Nous appelons nos camarades normalien-ne-s à protester contre les pressions inacceptables de la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (valerie.pecresse@education.gouv.fr), mais aussi contre cette décision injustifiable de Madame Canto-Sperber, en envoyant des mails d’indignation à la Direction (monique.canto-sperber@ens.fr et veronique.prouvost@ens.fr) qui a cédé à ces pressions indignes.
Par ailleurs, nous invitons nos camarades de l’ENS à participer au rassemblement contre la censure et pour la défense de la liberté d’expression le mardi 18 janvier à 18h30 Place du Panthéon.
Collectif des normalien-ne-s indigné-e-s d’une ENS indigne.
(3) La nouvelle inquisition : sionisme en France
http://www.legrandsoir.info/La-nouvelle-inquisition-sionisme-en-France.html
(4) Paris plus sioniste que Tel-Aviv ?
http://www.legrandsoir.info/Paris-plus-sioniste-que-Tel-Aviv.html