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Thème : Sionisme/Antisionisme

Petite histoire du judaïsme antisioniste

José Antonio EGIDO, Iakov M. RABKIN, Michèle SIBONY

Judaïsme et sionisme, même combat ? C’est ce que voudraient nous faire croire les dirigeants israéliens et leurs partisans pour justifier leurs crimes coloniaux et criminaliser leur critique. Une instrumentalisation dangereuse qui pourrait nourrir des sentiments antisémites chez les moins instruits et les petits marchands de haine. Mais la réalité est très différente.

Le sionisme ne représentait pas, à ses débuts, l'ensemble des communautés juives réparties à travers le monde. Au contraire, il a été accueilli par la condamnation et le rejet le plus ferme de divers et influents secteurs juifs. L´opposition juive au sionisme est large et variée. Elle comprend de nombreuses communautés religieuses ; les mouvements modernistes et éclairés comme la « Haskalah » [1] et 'Alliance juive universelle [2] ; le mouvement ouvrier juif ashkénaze et séfarade, aux tendances socialistes et communistes, représenté notamment par la Fédération travailliste juive ; les communautés juives de plusieurs pays comme l´Égypte, le Maroc, la Tunisie ou la Yougoslavie et d'importantes communautés locales comme les séfarades de Salonique, Sarajevo et Smyrne qui retirent leur soutien au sionisme en 1911. À Katowice fut créé en 1912 le parti Agoudat Israel (Union d’Israël) pour coordonner l´opposition religieuse au sionisme. Le judaïsme orthodoxe dénonça le sionisme comme une fausse religion satanique. (...) Lire la suite »

Un dangereux amalgame - Lettre ouverte d’écrivains juifs (nplusonemag)

Un groupe d’écrivains juifs a rédigé cette lettre après avoir constaté qu’un vieil argument gagnait en puissance : l’affirmation selon laquelle critiquer Israël est antisémite. Les rédacteurs d’un grand magazine étaient prêts à publier la lettre, mais leurs avocats leur ont déconseillé de le faire. Les auteurs partagent cette lettre en solidarité avec ceux qui continuent à s’exprimer en faveur de la liberté des Palestiniens. Ajoutez votre nom ici.

Nous sommes des écrivains, des artistes et des militants juifs qui souhaitent désavouer l'idée largement répandue selon laquelle toute critique d'Israël est intrinsèquement antisémite. Israël et ses défenseurs ont longtemps utilisé cette tactique rhétorique pour protéger Israël de toute responsabilité, conférer de la dignité à l'investissement de plusieurs milliards de dollars des États-Unis dans l'armée israélienne, occulter la réalité mortelle de l'occupation et nier la souveraineté palestinienne. Aujourd'hui, ce bâillon insidieux de la liberté d'expression est utilisé pour justifier les bombardements militaires israéliens en cours sur Gaza et pour faire taire les critiques de la communauté internationale. Nous condamnons les récentes attaques contre des civils israéliens et palestiniens et déplorons ces pertes de vies humaines. Dans notre douleur, nous sommes horrifiés de voir la lutte contre l'antisémitisme utilisée comme prétexte à des crimes de guerre avec une intention génocidaire déclarée. (...) Lire la suite »
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Du terrorisme des résistants et de l’agresseur

PERSONNE

«  Le Hamas, groupe islamiste terroriste, a commis des crimes de guerre  ». « Les terroristes du Hamas ont fait 1200 victimes israéliennes ». « Les terroristes ont supplicié des innocents ».

Les experts, les journalistes, la politicaillerie, chacun à son tour entonne le même refrain, bien rares sont les voix discordantes à pouvoir s’exprimer dans les médias dominants : il s’agit de forger l’opinion publique. Il s’agit surtout de discréditer et les Palestiniens et leur noble cause, leur légitime aspiration. Il s’agit d’éviter de s’attarder sur le contexte historique, sur la genèse d’un conflit comme oublié par la communauté internationale jusqu’au déchaînement de violence des derniers jours. Le terrorisme est couramment défini par « l’emploi systématique de la violence pour atteindre un but politique » et plus spécialement « par l’ensemble des actes de violence (attentats individuels ou collectifs, destructions) qu’une organisation politique exécute pour impressionner la population et créer un climat d’insécurité » (Le Robert). Ceci étant rappelé, nous pouvons donc taxer les combattants du Hamas de terroristes eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à l’État sioniste, qui le (...) Lire la suite »

Quand Einstein appelait “fascistes” ceux qui gouvernent Israël depuis 44 ans...

Yorgos MITRALIAS

Que diriez-vous si le tristement célèbre raciste et antisémite premier ministre hongrois Victor Orban accusait Einstein...d’antisémitisme ? Et aussi, Hannah Arendt ? Et également, le plus emblématique des écrivains de l’Holocauste, l’Italien Primo Levi ? Impensable et inimaginable ? Non. Pas du tout si on pense que c’est exactement ce qui se passe actuellement, et même à l’échelle mondiale. Et pas par un seul Orban mais par plusieurs racistes et antisémites notoires qui, avec la bénédiction des établissements de toute espèce, collent l’étiquette d’antisémite sur leurs adversaires politiques – d’habitude antifascistes, antiracistes et... de gauche – afin de les détruire !

Ici, il ne s’agit pas d’une affaire marginale et occasionnelle mais d’une vraie machine de guerre mise en place, ces 3-4 dernières années, par des milieux de droite, d’extrême droite et même social-démocraties qui visent à abattre leurs adversaires progressistes, réels ou supposés. Comme par exemple, entre plusieurs autres, le Britannique Jeremy Corbyn (qu’ils ont finalement réussi à faire disparaître), le Français Jean-Luc Melenchon (qui a survécu mais sévèrement traumatisé), ou l’étasunien – et juif – Bernie Sanders (qui a résisté et les a mis en fuite grâce au soutien très actif du mouvement grandissant des jeunes juifs antisionistes) (1). Dans tous ces cas, il suffit la moindre critique adressée aux politiques du gouvernement israélien ou le moindre soutien à la cause palestinienne, pour que soit lancée contre le « coupable » une attaque politico-médiatique en règle, proche du lynchage public, avec l’accusation qu’il est...antisémite ! Et comme si tout ça ne suffisait pas, plusieurs gouvernements de droite de (...) Lire la suite »

« Le sionisme a toujours été une idéologie coloniale »

Carolyn L. Karcher
Mohsen Abdelmoumen : Vous avez participé à la marche sur le Pentagone d’octobre 1967 contre la guerre du Vietnam. Que représentent pour vous ces moments historiques ? Carolyn L. Karcher : La guerre du Vietnam et le mouvement populaire contre elle ont transformé ma conscience et changé ma vie. Bien que j’aie grandi au Japon et que je ne sois pas venue aux États-Unis avant d’entrer à l’université de Stanford en 1962, j’ai fréquenté une école américaine au Japon qui m’a donné l’endoctrinement standard. Je croyais que les États-Unis étaient un phare de la démocratie avec pour mission de transmettre ses bienfaits à d’autres pays et de les sauver de gouvernements oppressifs. La guerre du Vietnam a brisé cette croyance. La marche sur le Pentagone d’octobre 1967 a été la troisième manifestation contre la guerre à laquelle j’ai participé, mais c’est celle qui a marqué le début de ma rééducation politique. Pendant la nuit que j’ai passée au Pentagone, j’ai vu des soldats portant des masques à gaz et des baïonnettes (...) Lire la suite »

Les assassins de la mémoire

Pierre STAMBUL

Pierre Vidal-Naquet a utilisé cette expression contre les faussaires et les négationnistes qui niaient ou minimisaient l’ampleur et la préméditation de l’extermination perpétrée par les Nazis contre les Juifs, les Roms, les communistes, les homosexuels …

Je l’utilise contre ceux qui se sont approprié l’histoire, la mémoire et les identités juives pour bâtir, au nom des Juifs, un État d’apartheid qui rappelle sur bien des plans, selon l’historien Zeev Sternhell, l’Allemagne des années 1930.

Israël, une société à la dérive. Le résultat des élections israéliennes de 2019 donne une photographie plus qu’inquiétante de cette société. 100 députés élus (sur 120) sont ouvertement pour l’apartheid. La « loi sur Israël État-Nation du peuple juif » fait largement consensus. Elle rappelle par beaucoup d’aspects l’arsenal juridique que l’apartheid sud-africain avait fabriqué. Des propos qui devraient normalement conduire leurs auteurs devant un tribunal servent d’argument électoral. Citons-en quelques-uns : Lieberman proposant de décapiter ses opposants à la hache après avoir proposé autrefois de bombarder le canal de Suez. Bennet expliquant qu’il a « tué beaucoup d’Arabes et ne voit pas où est le problème ». Shaked proposant d’exterminer les mères palestiniennes puisqu’elles « mettent au monde des terroristes ». Yitzhak Yossef, grand rabbin, qualifiant les Afro-Américains de singes. Pardon pour tous ceux que cette énumération oublie. L’élection israélienne d’avril 2019 a opposé deux criminels de guerre. (...) Lire la suite »

L’antiracisme des riches …

Benedikt ARDEN
Incontestablement, la lutte à l’antisémitisme est « l’antiracisme des riches » ! Pas parce que les Juifs seraient tous riches (cela va de soi), ni parce que la défense de cette communauté serait intrinsèquement liée à la défense de leur plus mauvais représentant, mais bien parce que c’est le type d’antiracisme qui est le plus souvent manipulé par les conservateurs de tout poil. Les exemples de cette affirmation sont légion et il n’est pas rare que cette forme bien particulière d’antiracisme soit ironiquement le masque d’un racisme bien plus grave encore, notamment quand il s’agit de défendre les crimes de l’État d’Israël et de ses dirigeants. Un exemple archétypal serait celui qui a récemment eu lieu, le 16 février dernier, en marge d’une des manifestations des « gilets jaunes », à Paris. À l’occasion du 14e acte du mouvement, l’académicien Alain Finkielkraut aurait senti le besoin de prendre un bain de foule dans l’un des cortèges. Ce qui l’a conduit à se faire insulter par certains des manifestants, qui ne (...) Lire la suite »

Pourquoi je suis antisioniste

PERSONNE

Texte écrit avant la publication par Le Grand Soir (le 19 février 2019) de la déclaration de l’UJFP.

Je suis antisioniste parce la Nakba, le nettoyage ethnique prémédité de la majorité des Palestiniens en 1948-49 est un crime qu’il faut réparer. Je suis antisioniste parce que je suis anticolonialiste et que je suis humaniste. Je suis antisioniste parce que je refuse l’apartheid qui vient d’être officialisé en Israël et parce que je suis antiraciste (parler de races humaines est le fondement du racisme). Je suis antisioniste parce que nous devons défendre partout le « vivre ensemble dans l’égalité des droits ». Je suis antisioniste à cause de l’occupation, de la colonisation, de la spoliation, du blocus de Gaza, des humiliations subies au quotidien par les Palestiniens, à cause aussi de la répression, des arrestations d’enfants, des emprisonnements massifs, de la torture officialisée dans la loi... Je suis antisioniste et je suis outré par les soutiens inconditionnels de l’État français à la politique de l’État sioniste. Je suis outré que l’on puisse réhabiliter Pétain et que l’on puisse préparer (...) Lire la suite »

France. L’antisémitisme encore...

Djamel LABIDI

L’incident du 16 février qui a touché l’académicien Alain Finkielkraut, interpellé durement par des manifestants "Gilets jaunes" , est survenu à point pour donner quelque consistance à la manifestation contre l’antisémitisme, prévue le mardi 19 février, à l’appel du parti socialiste français, tant celle-ci avait peine à s’alimenter en événements notables.

De quoi s'agit-il en fait. Alain Finkielkraut a été apostrophé, en marge d'une manifestation des "Gilets Jaunes" et traité, en termes violents, de "raciste" et de "sioniste". Le système médiatico-politique s'est tout de suite emparé de l’événement pour le présenter comme un acte antisémite, assimilant antisionisme et antisémitisme. L'incident a été grossi, amplifié démesurément, dramatisé dans une campagne d'une violence inouïe. Alain Finkielkraut en a été lui-même étonné. Il raconte, au grand dépit des plateaux de télévision français officiels et officieux qui se sont mobilisés pour lui, et qui le voudraient plus incisif, qu'il était revenu après l'incident chez lui, et qu'il comptait simplement le raconter à son épouse. Mais, en regardant la télévision, il avait découvert l'ampleur prise par l’événement, et il a ensuite eu des appels dont celui du Président de la République française lui exprimant son soutien. Il précise d'ailleurs qu'il s'agissait du qualificatif de "sioniste" et non de "juif", comme s'étaient (...) Lire la suite »

Rappel : l’antisionisme n’est pas l’antisémitisme

RÉPUBLIQUE SOCIALE

Ces derniers jour des actes intolérables ont été perpétrés contre la communauté juive de notre pays. Profanations de tombes juives, comme d’autres confessions, et tagues antisémites n’ont aucunement leur place dans notre pays. Et, comme à l’époque, lointaine désormais, de l’affaire Dreyfus, c’est l’ensemble des citoyens qui doit se dresser contre cet antisémitisme qui persiste en France.

Toutefois, un autre débat semble avoir pris le pas sur ces questions là. Celui qui consisterait à dire que tout antisioniste est, nécessairement et par nature, un antisémite. Or, si l’on se réfère à la définition donnée dans le dictionnaire Larousse en ligne, l’antisémitisme peut se définir de la manière suivante : c’est une « doctrine ou attitude systématique de ceux qui sont hostiles aux juifs et proposent contre eux des mesures discriminatoires ». Tandis que la définition de l’antisionisme est la suivante : « Hostilité à l’existence ou à l’extension d’Israël ». Globalement, en développant un peu ces définitions on pourrait continuer en disant que l’antisémitisme est donc un sentiment de haine à l’égard d’une communauté, d’une religion même, de tous ceux se revendiquant comme juif, que ce soit d’une manière religieuse ou en tant que peuple. Or l’antisionisme désigne, quant à lui, la lutte contre la politique de l’Etat d’Israël, et de ses pratiques abjectes. Il n’est en aucun cas question de religion, puisque (...) Lire la suite »
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