Judaïsme et sionisme, même combat ? C’est ce que voudraient nous faire croire les dirigeants israéliens et leurs partisans pour justifier leurs crimes coloniaux et criminaliser leur critique. Une instrumentalisation dangereuse qui pourrait nourrir des sentiments antisémites chez les moins instruits et les petits marchands de haine. Mais la réalité est très différente.
Un groupe d’écrivains juifs a rédigé cette lettre après avoir constaté qu’un vieil argument gagnait en puissance : l’affirmation selon laquelle critiquer Israël est antisémite. Les rédacteurs d’un grand magazine étaient prêts à publier la lettre, mais leurs avocats leur ont déconseillé de le faire. Les auteurs partagent cette lettre en solidarité avec ceux qui continuent à s’exprimer en faveur de la liberté des Palestiniens. Ajoutez votre nom ici.
« Le Hamas, groupe islamiste terroriste, a commis des crimes de guerre ». « Les terroristes du Hamas ont fait 1200 victimes israéliennes ». « Les terroristes ont supplicié des innocents ».
Que diriez-vous si le tristement célèbre raciste et antisémite premier ministre hongrois Victor Orban accusait Einstein...d’antisémitisme ? Et aussi, Hannah Arendt ? Et également, le plus emblématique des écrivains de l’Holocauste, l’Italien Primo Levi ? Impensable et inimaginable ? Non. Pas du tout si on pense que c’est exactement ce qui se passe actuellement, et même à l’échelle mondiale. Et pas par un seul Orban mais par plusieurs racistes et antisémites notoires qui, avec la bénédiction des établissements de toute espèce, collent l’étiquette d’antisémite sur leurs adversaires politiques – d’habitude antifascistes, antiracistes et... de gauche – afin de les détruire !
Pierre Vidal-Naquet a utilisé cette expression contre les faussaires et les négationnistes qui niaient ou minimisaient l’ampleur et la préméditation de l’extermination perpétrée par les Nazis contre les Juifs, les Roms, les communistes, les homosexuels …
Je l’utilise contre ceux qui se sont approprié l’histoire, la mémoire et les identités juives pour bâtir, au nom des Juifs, un État d’apartheid qui rappelle sur bien des plans, selon l’historien Zeev Sternhell, l’Allemagne des années 1930.
Texte écrit avant la publication par Le Grand Soir (le 19 février 2019) de la déclaration de l’UJFP.
L’incident du 16 février qui a touché l’académicien Alain Finkielkraut, interpellé durement par des manifestants "Gilets jaunes" , est survenu à point pour donner quelque consistance à la manifestation contre l’antisémitisme, prévue le mardi 19 février, à l’appel du parti socialiste français, tant celle-ci avait peine à s’alimenter en événements notables.
Ces derniers jour des actes intolérables ont été perpétrés contre la communauté juive de notre pays. Profanations de tombes juives, comme d’autres confessions, et tagues antisémites n’ont aucunement leur place dans notre pays. Et, comme à l’époque, lointaine désormais, de l’affaire Dreyfus, c’est l’ensemble des citoyens qui doit se dresser contre cet antisémitisme qui persiste en France.