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Un accord douteux entre le mouvement sioniste et l’Allemagne nazie

À l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir en janvier 1933, l’Allemagne est menacée par une campagne de boycott international. Pour tenter de la contrecarrer, le nouveau pouvoir va signer un accord avec le mouvement sioniste, qui survivra jusqu’à l’éclatement de la guerre en 1939. Et le sionisme sera le seul mouvement politique juif autorisé en Allemagne durant cette période.

Dès son origine à la fin du XIXème siècle, le mouvement sioniste se construisit contre deux ennemis, l’antisémitisme et l’assimilationnisme. Le second était considéré comme le plus dangereux à long terme puisqu’il aboutit à une disparition progressive de l’identité juive par abandon du judaïsme, par mariages mixtes et éventuellement par conversion. Bien sûr, l’antisémitisme était honni quand il s’agissait d’actes de violence comme les terribles pogroms de l’empire russe, mais s’il se limitait à des faits d’opinion ou à des discriminations, il pouvait paradoxalement être vu comme positif, car il maintenait les juifs concernés dans leur identité spécifique.

Les premiers chefs du mouvement sioniste ont des relations plutôt bonnes avec les antisémites avoués, en tout cas en Europe de l’Ouest. Theodor Herzl (1) fréquente à Paris des antisémites notoires, tandis que Chaim Weizmann (2) joue constamment sur l’antisémitisme. Ainsi, lors de son premier entretien avec Lord Balfour, en décembre 1914 (avant que celui-ci entre au gouvernement britannique), il se déclare d’accord avec bien des points de vue des antisémites allemands : la tragédie est que les juifs allemands abandonnent le judaïsme sans être reconnus comme vraiment allemands par les autres Allemands. Durant toute son action politique, y compris dans les années 1920, il évoque le côté destructeur du judaïsme que seul le sionisme peut remettre sur la bonne voie.

Dans les premières décennies du mandat britannique sur la Palestine, les bâtisseurs du « foyer national juif » se heurtent à des difficultés presque insurmontables. L’émigration juive est conditionnée aux moyens financiers et ceux-ci sont insuffisants. On est fort loin de pouvoir espérer un jour constituer une majorité juive à même d’établir son État sur le pays. En 1929, la création de l’Agence juive qui associe au projet les juifs non sionistes permet d’espérer une amélioration de la situation financière, mais la crise mondiale entraîne plutôt un affaiblissement des contributions de la diaspora.

Il est difficile aujourd’hui d’aborder la question des juifs allemands sans avoir à l’esprit l’extermination de la Seconde Guerre mondiale. Ils étaient certes exposés à des formes plus ou moins ouvertes d’antisémitisme, avec des discriminations de fait dans la fonction publique, mais l’Allemagne restait un État de droit. Ils étaient particulièrement représentés dans les professions libérales et dans les milieux de la création culturelle. En ce qui concerne l’assimilation, dans les années qui précèdent 1933, la proportion de mariages avec des conjoints non juifs était supérieure à 33%, plusieurs fois celle des juifs français « républicains » de la même période. Ceci combiné avec une faible natalité explique une stagnation, voire une diminution de la population juive par rapport aux dernières décennies du XIXe siècle (autour de 500000 personnes). L’arrivée des juifs dit « étrangers » a compensé en partie ce déclin, mais on pouvait s’inquiéter du risque de voir la communauté juive disparaître par assimilation. Autour de 1930, on comptait approximativement une quarantaine de milliers de juifs convertis au christianisme et une centaine de milliers d’« étrangers ».

Depuis plusieurs décennies, les institutions communautaires combattent l’antisémitisme de différentes façons, tandis que les sionistes très minoritaires s’en abstiennent en concentrant l’essentiel de leur action sur l’émigration en Palestine, avec relativement peu d’effets (entre 1920 et 1932, 42 000 juifs quittent l’Allemagne dont seulement 3 000 pour la Palestine).

Hitler au pouvoir

La prise de pouvoir par les nazis en Allemagne à partir du 30 janvier 1933 constitue un terrible choc dans un monde déjà bien ébranlé par la crise mondiale. Les premiers actes de terreur du nouveau régime allemand visent en priorité non pas les juifs, mais les communistes pour qui les premiers camps de concentration sont ouverts. Les violences antijuives commencent en mars 1933. Les protestations internationales donnent ensuite prétexte à un boycott des commerces juifs. Les intellectuels juifs rejoignent les intellectuels de gauche dans l’exil.

Immédiatement se pose le problème des réactions internationales. Les dirigeants juifs allemands, y compris les sionistes, implorent les responsables juifs de l’extérieur de ne pas se lancer dans des actions hostiles à l’Allemagne, qui ne pourraient qu’aggraver la situation des juifs allemands. L’attitude est identique de la part de la direction du Foyer national qui envoie un télégramme à la chancellerie du Reich pour affirmer qu’aucun organisme sioniste n’avait appelé à un boycottage commercial de l’Allemagne. Néanmoins ces appels n’empêchent pas de fortes manifestations de protestation dans le monde, souvent de la part des anciens combattants juifs, alors que le boycott des commerçants juifs en Allemagne semble avoir été rapidement un échec.

Il n’en reste pas moins que les juifs sont chassés de la fonction publique et des fonctions juridiques ainsi que d’un grand nombre de professions. Beaucoup ont l’illusion de croire que c’est une crise temporaire et que tout rentrera dans l’ordre rapidement. Certains envisagent, comme les sionistes, une entente entre « nations » séparées. Après tout, ils considèrent que les mariages mixtes sont bien plus dangereux que la persécution en cours.

Boycott ou transfert

Les premières mesures antijuives provoquent une forte réaction internationale. La droite sioniste dite « révisionniste » milite particulièrement contre les actions des nazis tandis que les notables dans les pays occidentaux ne veulent pas créer de troubles. Ils espèrent une action diplomatique de leurs gouvernements.

Le mouvement de boycott des produits allemands vient plutôt de la « base ». Pour les nazis, il rappelle le terrible blocus de la Première Guerre mondiale et entre dans le cadre de leur vision complotiste d’une puissance juive mondiale. Au moment où la dévaluation du dollar affaiblit encore plus les échanges mondiaux, la crise de change frappe particulièrement l’Allemagne, lourdement endettée envers les États-Unis. La chute du crédit allemand ne permet plus d’emprunter pour pouvoir rembourser les emprunts précédents. Durant l’été 1933, les réserves de change ne couvrent qu’un mois d’importations alors que le régime nazi a refusé de suivre le Royaume-Uni et les États-Unis dans une politique de dévaluation. De surcroît, l’Allemagne a suspendu le paiement de ses dettes envers l’étranger, puis l’a repris partiellement. Or les importations sont vitales pour faire tourner la machine économique : l’agriculture est loin de fournir la totalité des besoins alimentaires, l’industrie a besoin de minerai de fer et les transports dépendent du pétrole et du latex venus de l’étranger.

L’une des solutions envisageables est de se passer de la monnaie en échangeant de la marchandise contre de la marchandise, ce qui implique un équilibre entre les importations et les exportations, procédé de plus en plus courant dans les années 1930.

Il est certain que le mouvement de boycott lancé au printemps 1933 a eu un impact sur les exportations allemandes déjà atteintes par les dévaluations des compétiteurs et la baisse de la demande mondiale. Dans ce contexte, un homme d’affaires audacieux, Sam Cohen, propose dès mars 1933 un accord de transfert : les juifs qui voudraient émigrer en Palestine pourraient mettre sous séquestre leurs biens en Allemagne et recevoir en compensation la contrepartie en marchandises allemandes. On obtiendrait des visas dits « capitalistes » conditionnés à l’importation d’un capital d’au moins 1000 livres sterling. Après un certain nombre de péripéties, il est rejoint dans ce projet par des cadres de l’Agence juive. L’accord est finalisé en août 1933. Il est entendu que le mouvement sioniste mettra tout son poids pour mettre fin au boycott. C’est ce qui se passera dans les faits. Le troc sera très approximatif, les émigrants perdant une part de leur capital qui devient de plus en plus importante à fur et à mesure que l’on se rapproche de 1939.

Seul mouvement juif autorisé

Il y a incontestablement là une convergence d’intérêts entre le mouvement sioniste qui manque de capitaux et d’émigrants (l’ensemble est indissociable) et le nazisme qui veut une Allemagne vide de juifs. Cette dimension explique pourquoi l’accord de transfert fonctionnera pleinement jusqu’au début de la seconde guerre mondiale en septembre 1939. L’accord de troc sera élargi à l’ensemble de l’économie palestinienne, juive et arabe. L’Allemagne deviendra un importateur majeur d’agrumes palestiniens en échange des marchandises allemandes.

Il y aura ainsi durant toute cette période une relation de travail entre les sionistes et les nazis. Le sionisme sera le seul mouvement juif politique autorisé dans l’Allemagne nazie. L’immigration dite « capitaliste » permet par le mouvement économique induit d’obtenir des visas conditionnés par la capacité d’absorption qui ont bénéficié surtout à des juifs polonais. L’idée d’un sauvetage in extremis d’une population en danger de mort est une illusion rétrospective. La détérioration de la situation en Palestine à partir de l’été 1936 conduit à une forte réduction de l’émigration, mais le mouvement sioniste s’oppose fermement à la conclusion d’un accord équivalent de transfert de juifs dans d’autres pays. Pour les responsables sionistes, le transfert doit s’étaler sur une vingtaine d’années.

Environ 53 000 juifs allemands émigrent en Palestine, des gens jeunes pour la plupart ; 140 000 d’entre eux périront dans la Shoah, ce qui veut dire qu’au moins 300 000 ont pu se sauver par d’autres moyens.

Des polémiques qui durent

Pour réintégrer l’accord de transfert dans son contexte historique, il faut rappeler que la violence politique est endémique en Allemagne durant cette période. Il y a probablement plus de morts dus à des actes politiques de 1918 à 1932 que de 1933 à 1938. Aussi répugnant que le régime nazi puisse paraître, il n’a fait « que » quelques milliers de victimes jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale quand le stalinisme dans le même moment en faisait des millions. La rupture de 1933 est ainsi moins importante pour les contemporains que pour nous.

Les tentatives d’accommodement du sionisme avec le nazisme étaient de même nature que celles de l’Église catholique, qui a conclu un concordat, et celles des politiques d’apaisement des démocraties. La discussion sur l’efficacité du boycott confond deux éléments essentiels. Le boycott n’aurait pas en soi entravé la reprise économique intérieure allemande qui avait déjà commencé en 1932 et qui ensuite a été relayée par la politique de réarmement à outrance. C’est la thèse générale des défenseurs de l’accord dans l’historiographie actuelle. Elle ne prend pas en compte la question du change. Durant l’été 1934, la couverture des importations est tombée à une seule semaine : un mouvement de boycott en Amérique du Nord et en Europe éventuellement soutenu par les syndicats ouvriers constituait bien un risque majeur pour l’économie allemande. On ne peut pas aller plus loin dans le contre-factuel.

Il faut ajouter que dans la même période les milieux dirigeants sionistes évoquaient aussi un « transfert » d’au moins une partie de la population arabe en dehors de la Palestine.

À un moment où une école pseudo-historique évoque les relations entre le nazisme et les nationalistes arabes, qui sont pratiquement nulles dans les années 1930, il est bon de rappeler que c’est le mouvement sioniste qui a une relation de travail avec les nazis, y compris les SS. Il ne s’agit pas d’assimiler l’un à l’autre, mais de remettre les uns et les autres dans leurs cadres historiques.

Henry Laurens (Agrégé d’histoire et diplômé d’arabe littéraire de l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), Henry Laurens est depuis 2004 professeur au Collège de France, où il est titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe.)

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1. Theodor Hertzl (1860-1904) est le fondateur du mouvement sioniste au congrès de Bâle en 1897. Il est l’auteur de Der Judenstaat (L’État des Juifs) en 1896.

2. Chaim (ou Haïm) Weizmann (1874-1952) fut l’un des premiers à se rallier au mouvement sioniste. À la tête de l’Organisation sioniste mondiale en 1920, il deviendra le premier président de l’État d’Israël, entre 1949 et 1952.

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Ce texte peut se lire comme une réponse à Benjamin Netanyahou qui a justifié sa politique raciste en assimilant dirigeants arabes et mouvements de résistance palestiniens aux idées nazies. Sur la page Wikipédia (qui n’est pas réputé pour des tendances antisémites) consacrée à Chaim Weizmann, le premier président de l’État hébreu, on trouve cette ligne par exemple : « Lors de sa seconde rencontre avec Benito Mussolini en 1934, ce dernier déclare que Jérusalem ne peut être une capitale arabe ; Weizmann propose de mettre à disposition de l’Italie fasciste une équipe de savants juifs ». À l’instar du texte ci-dessus, cela tend à démontrer que le sionisme n’a jamais été regardant sur ses alliances quand il s’agissait d’atteindre ses objectifs. Merci à Danael qui a su donner cet éclairage. (XP)

 https://orientxxi.info/magazine/un-accord-douteux-entre-le-mouvement-sioniste-et-l-allemagne-nazie,2916
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COMMENTAIRES  

30/12/2023 18:39 par ALR

Aussi répugnant que le régime nazi puisse paraître, il n’a fait « que » quelques milliers de victimes jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale quand le stalinisme dans le même moment en faisait des millions.

Transmis à Annie Lacroix-Riz...

30/12/2023 19:35 par Xiao Pignouf

J’ai oublié de préciser que ce texte date de 2019.

30/12/2023 22:08 par robess73

Je lis henry Laurens .agrégé d histoire .professeur au collège de France ....très inquiétant ...transmis aussi a Annie Lacroix riz qui prendra la peine d une clarification si elle en a le temps .

30/12/2023 22:33 par Danael

@ ALR
Vous en discuterez effectivement avec Annie Lacroix Riz qui a des arguments sérieux sur les "purges" staliniennes à cette époque, mais le sujet ici est surtout de dévoiler les accords entre le sionisme et le nazisme dans les années trente qui ont favorisé les objectifs sionistes de colonisation de la Palestine. Ce qu’on connaît peu parce que mis à l’écart des radars de la propagande dominante. Les juifs antisionistes connaissent par contre très bien cette partie de l’histoire.

30/12/2023 22:46 par Geb.

On avait relevé...
C’est le problème de ceux qui veulent faire passer leur agenda comme "vrai" en surfant sur des portes ouvertes.
Le "Transfert agreement" est une réalité connue depuis longtemps par ceux que ça intéresse mais la non réalité des "Crime de Staline" aussi.
Chacun reconnaitra les siens. )))- :

31/12/2023 10:34 par ALR

En vrac, quelques interrogations et étonnements et doutes :

La prise de pouvoir par les nazis en Allemagne à partir du 30 janvier 1933
constitue un terrible choc dans un monde déjà bien ébranlé par la crise
mondiale.

dubitatif I am... Quel "terrible choc" ??? dans quel "monde" ??? En Italie mussolinienne ? En Britannie prête à toutes les gracieusetés majestueuses pour ce pouvoir dont avec qui elle prend le thé volontiers et plus souvent qu’à son tour et avec un nuage de laid ? La France, toute disposée à s’en accommoder plutôt que discuter avec l’épouvantable URSS ? Les USA qui commercent +++++ avec lui ? Allons allons un peu de sérieux, bougre de professeur en carton ! euh pardon Maître...

Les premiers actes de terreur du nouveau régime allemand visent en
priorité non pas les juifs, mais les communistes pour qui les premiers
camps de concentration sont ouverts. Les violences antijuives commencent
en mars 1933.

oui, bon, février 33 ou mars 33 ya photo, pourquoi alors dire "priorité" ? les 2 mon capitaine, même s’il est important de rappeler que les cocos aussi, félicie...

Les premières mesures antijuives provoquent une forte réaction
internationale.

Mais non mais non dear Henry, une forte adhésion plutot...

Le mouvement de boycott des produits allemands vient plutôt de la « base ».

Ah ? Sources ?

L’accord de troc sera élargi à l’ensemble de l’économie palestinienne,
juive et arabe. L’Allemagne deviendra un importateur majeur d’agrumes
palestiniens en échange des marchandises allemandes.

attends mais cette "économie palestinienne, juive et arabe" elle est pas
sous mandat britannique ????


La détérioration de la situation en Palestine à partir de l’été 1936

Qu’en termes galants.... pour ne pas évoquer la grande révolte arabe contre les
anglais.

Environ 53 000 juifs allemands émigrent en Palestine, des gens jeunes pour
la plupart ; 140 000 d’entre eux périront dans la Shoah, ce qui veut dire
qu’au moins 300 000 ont pu se sauver par d’autres moyens

 ????????? rien compris, mais c’est normal j’ai toujours été nul en calcul...

Pour réintégrer l’accord de transfert dans son contexte historique, il
faut rappeler que la violence politique est endémique en Allemagne durant
cette période. Il y a probablement plus de morts dus à des actes
politiques de 1918 à 1932 que de 1933 à 1938
. Aussi répugnant que le
régime nazi puisse paraître, il n’a fait « que » quelques milliers de
victimes jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale quand le
stalinisme dans le même moment en faisait des millions. La rupture de 1933
est ainsi moins importante pour les contemporains que pour nous

Etrange de comparer 14 ans et 5, non ? Rigueur scientifique peut-être ?

À un moment où une école pseudo-historique évoque les relations entre le
nazisme et les nationalistes arabes, qui sont pratiquement nulles dans les
années 1930, il est bon de rappeler que c’est le mouvement sioniste qui a
une relation de travail avec les nazis, y compris les SS. Il ne s’agit pas
d’assimiler l’un à l’autre, mais de remettre les uns et les autres dans
leurs cadres historiques.

antisémite va... (à ce propos dommage de pas rappeler l’antisémitisme de Balfour, pourquoi donc svp , Votre Sagacité ?)

31/12/2023 14:43 par Nicolas

Je conseille à cet "historien" la lecture du livre d’un vrai historien, Viktor Zemskov qui lui, est un historien de renommée mondiale.
Il a eu accès aux archives de l’OguePéou du NKVD du MVB et MGB et qui sont aux archives d’état de la Fédération de Russie.
En tout cas ce Laurens on ne sait pas où il s’est arrêté : aux 110 millions de Soljenitsyne, aux 60 millions du "livre noir", aux 20 millions de l’ère post-soviétique ?
D’après l’étude des documents Zemskov en arrive au chiffre de 2,6 millions qui se décomposent en 800000 condamnés à mort pour raison politique, 600000 morts en détention et 1,2 millions morts dans des lieux de déportation (y compris en exil koulak), ainsi que pendant leur transport.
Les milices de Bandera ont sévit en URSS jusque dans les années 1956 et ceux qui massacrent les gens du Donbass aujourd’hui ne sont pas devenus nazi par un phénomène de génération spontanée.Cela veut donc dire que le nettoyage de Staline n’a pas été assez fort.
Et je ne parle même pas des Vlassov, Piatakov et autres trotskystes qui étaient persuadés que l’URSS allait perdre la guerre et avaient négocié avec le Reich le partage de l’Ukraine.

31/12/2023 17:18 par carillo

Oui , les relations des sionistes avec les nazis ont perduré jusqu’à la fin de la guerre y compris dans la mise en oeuvre de la "solution finale" puisque les conseils juifs et leur police ont organisé conjointement avec les responsables allemands le départ des déportés jusqu’au camps de la mort ( voire leur arrivée ...)

01/01/2024 11:40 par Josy

Être agrégé ne suffit pas à prouver ce que l’on avance : c’est une garantie d’autorité et d’érudition mais non de connaissance bien fondée et prouvée comme le travail de l’historienne Lacroix- Ruiz qui développe ses assertions , s’appuie sur des documents dont elle a vérifié les sources et la validité. Tous les points controversés sont examinés avec un sérieux indiscutable.pour justifier ses affirmations.
Pour avoir bénéficié d’une professeur d’Histoire qui avait fréquenté l’Allemagne pendant ses études , il n’y avait aucune surprise , sauf à n’être aucunement informé sur les événements en cours, sur les alliances nouées entre les autorités religieuses et l’anticommunisme garanti par Hitler , l’évolution des rapports de forces et même dans les familles les complicités avec l’église et ses représentants dans l’anti communisme justifiaient toutes les compromissions.
Le professeur en question, pourtant enseignait dans une institution privée.
Il est bon que les discussions soient relancées sur ces points, vu le retour de ces désirs rémanents des pépés pro- Europe et pros- nazis pour ainsi refondre le passé avec les internets et les idéologies du présent ..
Seul un savoir bien construit est utile .

01/01/2024 11:58 par drweski

On oublie de dire que le financement de la campagne anti boycott du 3e Reich aux USA était organisé par l Anti Diffamation League ADL et financé via la compagnie maritime allemande Hamburg Amerika Linie a la tête de laquelle les nazis avaient nommé un ...sioniste. Et que le mouvement sioniste allemand et international a applaudi a l’adoption en 1935 des lois raciales nazies.

01/01/2024 13:45 par Xiao Pignouf

Je trouve que beaucoup de commentaires réduisent ce texte à une seule phrase, alors que le but était de mettre en évidence les liens entre sionisme et nazisme qui furent indubitablement des accord de circonstances. Cet reductio ad stalinum et ces attaques envers un historien spécialiste du monde arabe sous le seul prétexte qu’il a évoqué les morts avérés du stalinisme discréditent d’autant plus ses propos présents : si on ne peut le croire au sujet d’une chose, pourquoi le croirait-on au sujet d’une autre ?

C’est assez fréquent sur le GS dont le lectorat communiste est aux aguets du moindre faux pas. La preuve en est d’ailleurs de cet article du regretté Pilger.

Je vais me servir du commentaire de Nicolas qui rappelle le travail d’un « vrai » historien russe, Zemskov, concernant le nombre de morts du stalinisme :

D’après l’étude des documents Zemskov en arrive au chiffre de 2,6 millions

Si on compare cette estimation aux propos de Laurens incriminés par les commentateurs :

le stalinisme dans le même moment en faisait des millions

Qu’on m’explique la différence entre ce que dit Zemskov et ce que dit Laurens...

ALR, je comprends votre souhait de vérité sur les propos peut-être un peu trop simplificateurs d’un historien qui évoque des sujets qu’il connaît moins mais votre compte-rendu pinaille un peu...

Quand Laurens parle du « terrible choc » de l’arrivée au pouvoir, ne serait-ce pas pour les peuples plutôt que pour les gouvernements ou pour la bourgeoisie, comme vous semblez le comprendre ?

Pourquoi Laurens emploie-t-il le mot « priorité » lorsqu’il parle de la déportation et de l’élimination physique des communistes allemands ? Peut-être parce que c’était justement pour eux une « priorité » d’éliminer ceux qui pouvaient représenter une résistance à leurs projets ?

Quand Laurens parle d’« une forte réaction internationale » et que vous lui répondez qu’il s’agissait plutôt d’« une forte adhésion », ne croyez-vous pas que nous sommes aujourd’hui complètement dans cette même dualité face au massacre des Palestiniens ? D’un côté le soutien inconditionnel de la bourgeoisie et des médias à Israël et de l’autre le sentiment plus populaire (au sens propre) pro-palestinien ?

À propos de vos lacunes en arithmétique, ce n’est pas si compliqué à saisir quand on comprend que Laurens parle exclusivement des Juifs allemands dans son texte : 53 000 ont pu émigré en Israël avant le début des persécutions. 140 000 périront dans la Shoah, 300 000 ont pu s’échapper par d’autres moyens.

Carillo, si vous poussez le bouchon jusqu’à affirmer que les Juifs sionistes ont été complices de leur propre extermination, il serait bon que vous donniez vos sources.

Qu’est-ce que des accords de circonstances ? Ce sont des accords que les circonstances obligent à prendre, quand dans d’autres, on les rejetterait. Il est clair qu’à un moment donné, les projets sionistes et les projets nazis ont convergé, d’une manière un peu perverse. D’où ces accords. C’est pour cette raison que Laurens remémore à Netanyahu ces faits historiques lorsque ce dernier accuse certains pays arabes de sympathie pour le nazisme. Le chef de l’état hébreu sait ce qu’il fait, cherchant à noyer le poisson de l’antisionisme dans le verre d’eau de l’antisémitisme. Ceci étant dit, ces accords entre sionistes et nazis n’ont pas empêché des millions de Juifs de mourir, parmi lesquels j’en suis sûr, beaucoup de sionistes ou crypto-sionistes. Et comme en 1917, Balfour ne pouvait pas prévoir le nazisme, ce dernier n’a été qu’une opportunité de faire avancer les projets sionistes. Un hasard de l’histoire. Tout comme le covid a été un hasard de l’histoire opportun pour Macron au moment de la crise des Gilets jaunes. Il y a eu d’autres accords de circonstances pour d’autres motifs, comme le pacte germano-soviétique (on sait tous très bien que ce n’est pas parce que Staline approuvait Hitler), et il y en aura d’autres. Y voir, par contre, une forme d’approbation des sionistes devant les projets génocidaires nazis, c’est, comme je le dis, pousser le bouchon. Dans son livre, Les Secrets officiels : ce que les nazis ont planifié, ce que les Britanniques et les Américains savaient, l’historien Richard Breitman rappelle que les persécutions contre les Juifs, jusqu’aux camps de concentration, n’étaient à l’époque qu’une vague rumeur. Plusieurs délégations juives se sont rendues aux EU pour les convaincre que l’Holocauste avait bien lieu et qu’il fallait intervenir. C’était le secret le mieux gardé au sein du Reich, même en Allemagne, afin d’éviter paniques et révoltes dans la communauté juive. Il ne faut pas juger une époque passée à l’aune de la nôtre.

02/01/2024 09:40 par Georges Rodi

> Carillo
Dans son ouvrage paru il y a 20 ans et que je viens de citer par ailleurs, Yakov M. Rabkin apporte effectivement la preuve que le massacre des juifs n’aurait jamais dû être de cette ampleur si les dirigeants sionistes n’avaient pas privilégié l’idéal de la formation d’un Etat au détriment des vies humaines.

Il cite en particulier Ruth Blau, une antisioniste française qui a participé activement à la résistance contre le massacre des juifs en infiltrant la Gestapo.
Le verdict des cercles antisionistes serait terrifiant : « Au cours du XXe siècle, le sang de millions de victimes juives, hommes, femmes, enfants, vieillards, a été échangé contre un Etat par ses fondateurs et dirigeants. Existe-t-il un être humain normal capable d’imaginer telle monstruosité ? ».
Certains, ajoute l’auteur, « vont jusqu’à se demander si Ben Gourion était humain ».

Et pour quel résultat ? « Aujourd’hui, Israël est peut-être le lieu le plus dangereux qui puisse exister sur terre pour un juif »

02/01/2024 14:19 par CAZA

Commentaire de Bachar El Hassad publié Sur RI .
Faire attention à la loi scélérate de Fabius-Gayssot celui d’ " Ils font du bon boulot " et du sang contaminé .
<<<< c’est pourquoi nous parlons de ces six millions, et non des 26 millions de Soviétiques qui ont été tués au cours de cette guerre >>>

https://reseauinternational.net/bachar-al-assad-il-ny-a-aucune-preuve-que-six-millions-de-juifs-ont-ete-tues-pendant-lholocauste/

02/01/2024 17:54 par Xiao Pignouf

Les gars, j’avoue que les derniers coms me donnent des crampes aux zygomatiques (ceux des sourcils)...

Entre les millions de morts juives orchestrées par des Juifs non-humains (reptiliens ? extra-terrestres ?) et ce bon vieux Bachar qui prend la relève de Faurisson... Entre parenthèses, les 26 millions de morts russes sont attestées même par Wikipédia...

Je commence à regretter d’avoir posté cet article...

03/01/2024 10:37 par mmmk

"Entre parenthèses, les 26 millions de morts russes sont attestées même par Wikipédia..."

Avec ce genre de "sources" on voit bien que ce site va de pire en pire.

Islamisme, sionisme et nazisme travaillent ensemble (le cas Syrien tout récent en est la preuve, on peut penser à la Yougoslavie également). Pas besoin de chercher qui est le pire, pour tous ceux à "gauche", indépendamment de sa classification "stalinienne" ou "trotsko-mélenchoniste", l’ennemi primaire est facilement reconnaissable. Essayer de comprendre qui a tué plus de juifs a certes une valeur historique. Au niveau politique, Erdogan, Netanyahu et les nazis de l’Aube dorée sont une menace commune pour les travailleurs et les mouvements de gauche dans son ensemble.

Et si on commençait l’année avec un peu de pensée pratique et moins de masturbation intellectuelle qui n’intéresse que aux "militants" ?

03/01/2024 15:04 par CAZA

Faut rien regretter camarade Xiao
Pour mieux ( rien ) comprendre je conseille la publication de Jean François Cohen dit Steiner : Tréblinka
et la pièce Le Vicaire d’où vient Amen de Costa Gavras .
Il y en a pour tout les goûts en utilisant son moteur de recherche .

Que les sionistes aient tout fait après guerre pour que les juifs ne puissent pas revivre en harmonie ,après la défaite des nazis ,au Moyen Orient et en Europe ,avec les autres peuples est une évidence .
Les associations clandestines juives ont"" collecté "" les enfants pour les emmener en israel au nez et à la barbe des français .
Toujours sur votre moteur de recherche : Château de Cambous ,Camp du Grand Arénas , Château de Julhans .

J’ai déjà mis ce lien sur LGS . Peu de travaux d’historiens sur ces grenouillages sionistes .
https://harissa.com/news/article/le-ch%C3%A2teau-de-cambous-et-laliyah-des-jeunes

Léon , André , Blum , Blumel , partout où le sionisme passe la raison et la morale trépasse .
<<<< Cet article envisage à travers l’itinéraire sioniste d’André Blumel les relations entre la gauche française et
l’État d’Israël. Proche de Léon Blum, dont il fut directeur de Cabinet durant le Front populaire, mais se
rapprochant progressivement des communistes, Blumel demeura jusqu’en 1966 une figure clefs des milieux
sionistes français. >>>
.https://journals.openedition.org/bcrfj/5949

04/01/2024 00:32 par Xiao Pignouf

Avec ce genre de "sources" on voit bien que ce site va de pire en pire.

Ce n’est pas en tant que source, mais en tant qu’exemple du fait que les 26 millions de morts russes sont attestés, même par un site comme Wikipédia réputé pour désinformer sur des sujets qui touchent la Russie en général.

Ça ne signifie pas que mon commentaire soit pertinent sur les propos de BEH que je trouve eux-mêmes déjà peu pertinents.

05/01/2024 09:52 par mmmk

Je ne comprends pas, ce chiffre de 26 millions "attesté" par Wikipedia ne veut rien dire. On sait bel et bien que même le 26 millions sont déjà une extrapolation car Wikipedia considère que tous ceux morts pendant la guerre civile, la grande guerre et les famines ont été "exécutés" par le "régime". Le chiffre ci-dessus de l’historien (anti-communiste) V. Zemskov est beaucoup plus proche de la réalité d’un point de vue pénitentiaire large (crimes politiques + crimes de tout sort).
Donner de la crédibilité à Wikipedia en matière d’histoire soviétique c’est déjà une erreur. J’avoue que Wikipedia peut être utile pour raisonner a contrario, c.à.d, pour refuter d’emblée les chiffre incroyable de 80 millions qui on trouve facilement sur la toile. Cela n’atteste en rien la validité de l’analyse "à la baisse" de 26 millions.

05/01/2024 19:12 par Xiao Pignouf

mmmk,

Le mieux serait de ne pas prendre en considération mon commentaire sourçant wikipédia. Il n’est pas très pertinent.

À titre personnel, je pense que l’on peut utiliser wikipédia sur des informations factuelles qui font consensus et s’en méfier lorsqu’il s’agit d’informations qui peuvent être idéologiquement biaisées.

06/01/2024 05:27 par Vania

Un article sur le nombre de victimes Soviétiques pendant la 2è guerre mondiale
https://francais.rt.com/opinions/84425-un-sur-cinq-pertes-urss-pendant-seconde-guerre-mondiale.

09/01/2024 14:24 par CAZA

Pour compléter
"" Que les sionistes aient tout fait après guerre pour que les juifs ne puissent pas revivre en harmonie ,après la défaite des nazis ,au Moyen Orient et en Europe ,avec les autres peuples est une évidence .""

https://www.aa.com.tr/fr/monde/les-sionistes-ont-commis-des-crimes-dans-les-pays-arabes-pour-pousser-les-juifs-%C3%A0-%C3%A9migrer/1662866

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