L’article en question reprend des arguments de lobbies : AFBV, GNIS et paysans liés à l’industrie et au productivisme du « FNSEA International » et peuvent être démonté pièce par pièce comme l’ont été les arguments des défenseurs de l’INRA lors du procès de Colmar. Beaucoup ont regretté que ce procès n’ai pas été retransmis en direct sur les ondes radios, car cela aurait été l’occasion que le pays entier prenne définitivement fait et cause pour la critique des bio-technologie et du système productiviste qui va avec.
Seulement même les journaux locaux n’ont pas relayé la profondeur, la richesse et la diversité de ce procès. (DNA et L’Alsace appartiennent à qui ?). Mais un recueil des témoignages est en cours avec une touche des artistes et cela finira par ressortir en pleine face de Mrs Fellous et Menara et leurs amis.
A ce procès on a bien vu que ce tribunal était fermé, ça été comme un exutoire, tout le monde s’est vidé les tripes, des prévenus aux témoins lumineux jusqu’aux avocats engagés (il y en a encore heureusement toujours un peu, il se peut même que ces deux là aient des maillots de faucheurs sous leur « soutane », ce sont en quelque sorte des « avocats défroqués »). Ils ont donné le coup de grâce. En nous, nous avons réussi mais dehors reste à faire. Avec ces témoignages écrit et le trait des artistes on arrivera sans doute à faire éclater la réalité aux yeux du public : un monde ouvert, vivant, divers, brillant qui attire les intelligences désintéressées (témoins lumineux, avocats engagés, bénévoles etc) a pulvérisé un monde fermé, stérile, mort (pour exemple le fossile de l’académie des sciences cité comme témoin adverse, Philippe KOURILSKY (on aurait bien interrogé monsieur au sujet de l’amiante, du sang contaminé et de l’étouffement de Tchernobyl, on a apprit par la suite qu’il est fondateur de la société Transgène et membre du conseil d’administration de Véolia). Souvent l’avocat adverse a du répéter que ce n’était pas le procès de l’INRA, mais cela ne trompait personne. JP Berlan a fini son témoignage justement en affirmant que « l’INRA a trahie », c’est bien sûr plus grave que cela car c’est bien la France qui a trahie. Les chercheurs de l’INRA ont pris une gifle dont l’un d’ailleurs au dire de leur avocat a failli ne pas s’en relever et on s’en excuse ; ils ont pris pour les autres et c’est vrai que c’est un gâchis. Ce gâchis nous le devons exclusivement aux membres du gouvernement, cette gifle leur était d’ailleurs adressée mais ils sont sans arrêt protégés par un cordon de CRS, trop lâches qu’ils sont pour affronter un réel débat public qui les ridiculiserait de toute façon car leur prévarication n’est plus à démontrer. Mais l’ouverture reste l’idée force de ces trois jours ; une grande vigneronne bourguignonne Mme Leflaive a demandé officiellement que la porte s’ouvre entre la recherche et la biodynamie.
Pour parler et se faire comprendre par toutes les catégories de personnes comme ces juges qui sont plutôt raides comme la justice, il fallait bien de mentionner des exemples. Le message était pourtant clair : Plus les gens croient avancer dans la recherche, plus ils prouvent qu’ils ne savent rien ; le champs des connaissances humaines est infinitésimal par rapport à "ce qu’il resterai à découvrir" et à quel prix en plus ?. La plupart des scientifiques s’inventent des certitudes, des oeillères pour avancer et des carottes (orgueil, vanité souvent , cupidité plus rarement)
Deux exemples à citer lors du prochain procès INRA (sûrement celui où on va nous reprocher d’avoir faucher les peupliers OGM, veuillez préparer vos tronçonneuses...)
M’étant plusieurs fois placé devant le CERN avec un symbole antinucléaire, un chercheur me dit en rentrant en voiture et martelant : " il n’y a pas de nucléaire ici, il n’y a pas de nucléaire ici". Il commençait vraiment à se fâcher. Ce monsieur, pourtant « réputé intelligent » était en train de me dire que le CERN ; le Centre Européen sur la Recherche Nucléaire n’était pas nucléaire ! (il parait qu’il ont changé l’appellation et qu’ils ont mouché Einstein dernièrement, faut voir...), il pensait centrale nucléaire bien sûr et tous les cotés négatifs qu’on lui impute et de se réfugier derrière la recherche fondamentale, alors que c’est ici le point de départ, l’endroit au monde où il y a le plus de scientifiques qui savent de quoi il en retourne lorsqu’on parle de radioprotection et du risque nucléaire. (d’ailleurs au Cern aussi ils y en a qui meurent ou vont pas bien...et les électro sensibles doivent déménager...)
Ils ne veulent voir que le côté "positif" , ils se créer ou on leur inculque des schémas mentaux, des oeillères, de sorte qu’ils ne voient ou ne veulent pas voir que par exemple c’est peut-être légitime de vouloir connaître l’infiniment petit, le secret de la matière, du génome etc mais ils sont près à brûler toute l’énergie de la terre pour cela. (Le Cern par exemple consomme autant d’électricité que la ville de Genève et on ne parle même pas de la quantité de matières (pillé au sud) gaspillée etc et autres dangers.
Aveuglés par leur passion de leurs expériences, leurs "découvertes" ils ne veulent pas voir que dans l’ombre attendent des militaires, des industriels, des politiciens etc toutes ces personnes que Einstein désignait comme moralement aveugles, bref des philanthropes qui vont faire des oeuvres de bienfaisance avec ces découvertes... des joujou comme des bombes à uranium appauvri par exemple distribués « gratuitement » aux gosses de Gaza, Faloujja, Basora, Libye etc.
Une autres fois devant la gare de Strasbourg (lors d’un transport de déchet radioactif qui est passé en pleine gare...), une femme policier renchérissait en parlant de Marie Curie (à chaque fois on y a droit). Pareil, je lui répondit que la Marie était tellement dans son monde, sa bulle, "son chère radium", aveuglée par sa passion, qu’elle n’a pas prise les mesures élémentaires de protection et elle en est morte avant l’âge comme son mari qui était déjà très affaibli avant de se faire renverser par un véhicule, et leur fille Irène aussi. Frédéric Joliot Curie aussi s’est fait « piéger », favorable au nucléaire civil au début (pas bon non plus de toute façon) et sa pile Zoé, quand il a vu que cela tournait (au vinaigre) pour la bombe nucléaire a montré son opposition et il s’est fait "démissionner" du CEA mais il était trop tard le mal était fait.
Pareil pour Einstein indirectement ou non il a participé à la fabrication de la bombe des USA, mais s’est rétracté ou a montré son opposition dès qu’il a su que les nazis ne menaçaient plus de la fabriquer, et il s’est fait taper sur les doigts, il était trop tard surtout le 6 Août 1945.
Pareil pour Sakarov, un des pères de la bombe H russe , retourné et réprimé aussi a passé le reste de ses jours à dénoncer cette barbarie, a fondé par exemple Belrad avec Nesterenko.
Ce dernier physicien biélorusse, de l’académie des sciences, était pronucléaire et avait même fabriqué une mini centrale portable PAMIR . Mais après Tchernobyl, il s’est aperçu de sa méprise et s’est retourné a été réprimé (a échappé à deux attentats). Il a fondé l’institut Belrad qui soigne les enfants de Tchernobyl où son fils continue l’oeuvre du père décédé en 2008 suite de sa contamination radioactive. http://belrad-institute.org/
Tout cela pour dire que les gens de l’INRA et autres scientifiques ont peut-être des nobles intentions, mais il ne faut pas isoler le gêne de l’humilité ou de l’esprit critique. (qui ne court pas les pages de leur revue interne "cahier de l’environnement". Toutes les entreprises ont ce genre de torche fesse où il est écrit que tout va bien dans le meilleur des mondes de cette entreprise, c’est du conditionnement, cela ne peut engendrer que des veaux). Ils doivent se poser la question à chaque fois : « qu’est ce que cela va détruire si je "fabrique" cela ? , est-ce que cela va faire évoluer ou "involuer" l’humanité ? » (voir Bernard Ronot dans "les blés d’or").
Et à partir du moment qu’ils travaillent sur une vigne OGM soi-disant résistante au cour noué, ils travaillent indirectement pour Monsanto puisque Monsanto a déjà déposé un brevet, cela ne dépend plus d’eux, cela dépasse déjà « leurs champs d’action », leur "bulle". Ces firmes et ces financiers sont complètement imbriqués dans les États, ils les contrôlent.
IG Farben n’a jamais été jugé ni ceux qui ont financé la mise en place de cette boucherie. Le modèle d’Hitler était Henry Ford qui lui même s’était inspiré du modèle de l’industrialisation des boucheries de Chicago. A Nuremberg n’a pas été jugé le fond du problème qui a engendré une telle barbarie. Le résultat se voit et se fait de plus en plus criant de nos jours ; faut-il être lâche, aveugle et idiot à ce point pour laisser quelques personnes accumuler autant d’argent et de pouvoir destructeur ?
Faut-il en être réduit à attendre que le môme attendu à l’Élysée soit mort née ou mal formé, en mauvaise santé suite au passage d’un nuage radioactif ou autre pollution industrielle lors de sa conception ? Pour que les hommes prennent enfin conscience ?
Les plus perspicaces qui ont suivi cette « affaire » depuis le début auront sans doute remarqué que la presse, au départ signalait 62 faucheurs et non 60 au final. Cela peut s’expliquer de la façon suivante :
Le 61ème faucheur est un biologiste colmarien nommé Pierre Azelvandre, il est le précurseur et avait « fauché » les vignes de l’INRA de Colmar plusieurs mois avant les autres en solo. Seulement ayant opéré seul, il n’a pas pu faire le travail correctement ; il n’a pu que couper les ceps qui ont été regreffés par la suite, son travail a été terminé seulement le 15 Août 2010 par un collectif venu de toute la France car c’est un problème d’ordre national. (et international d’ailleurs).
Azelvandre « purge actuellement sa peine » au sein du comité de soutien Colmar en tant que membre très actif, comité pour lequel on attend toujours votre soutien...http://www.soutiencolmar.onlc.fr/
Enfin le 62ème faucheur n’a pu se présenter comme prévenu au tribunal de Colmar le 28 Septembre 2011 pour cause de décès. Mais avant de mourir, il a pu laisser quelques notes pour se justifier ; seulement quelques larges extraits ont été reproduit ici, rien que par respect pour lui-même et sa famille, cela vaut la peine de s’y attarder :
« La bourgeoisie s’est avilie, par une folie de production et de puissance matérielle ; l’organisation même de cette folie de production ne pouvait créer des élites. La critique de cette organisation et le développement de la conscience révoltée pouvaient au contraire forger une élite de remplacement »...
« Le socialisme autoritaire a confisqué au contraire cette liberté vivante au profit d’une liberté idéale, encore à venir. Ce faisant, qu’il l’ait voulu ou non, il a renforcé l’entreprise d’asservissement commencée par le capitalisme d’usine. Par l’action conjuguée de ces deux facteurs, et pendant cent cinquante ans, sauf dans le Paris de la Commune (je note : qui n’a pas trahie l’Alsace et la Lorraine comme le gouvernement français de l’époque), dernier refuge de la révolution révoltée, le prolétariat n’a pas eu d’autre mission historique que d’être trahi. Les prolétaires se sont battus et sont morts pour donner le pouvoir à des militaires ou des intellectuels qui les asservissaient à leur tour. »...
« La contradiction de la révolution...se confond avec le drame de l’intelligence contemporaine qui, prétendant à l’universel, accumule les mutilations de l’homme. La totalité n’est pas l’unité. L’état de siège, même étendu aux limites du monde n’est pas la réconciliation. La revendication de la cité universelle ne se maintient dans cette révolution qu’en rejetant les deux tiers du monde et l’héritage prodigieux des siècles, en niant, au profit de l’histoire, la nature et la beauté, en retranchant de l’homme sa force de passion, de doute, de bonheur, d’invention singulière, sa grandeur en un mot. Les principes que se donnent les hommes finissent par prendre le pas sur leurs intentions les plus nobles. A force de contestations, de luttes incessantes, de polémiques, de persécutions subies et rendues, la cité universelle des hommes libres et fraternels dérive peu à peu et laisse la place au seul univers où l’histoire et l’efficacité puissent en effet être érigées en juges suprêmes : l’univers du procès. »...
« La révolte aux prises avec l’histoire ajoute qu’au lieu de tuer et mourir pour produire l’être que nous ne sommes pas, nous avons à vivre et faire vivre pour créer ce que nous sommes. »
« La révolte n’est pas en elle-même un élément de civilisation. Mais elle est préalable à toute civilisation. Elle seule dans l’impasse où nous vivons, permet d’espérer l’avenir dont rêvait Nietzsche : « Au lieu du juge et du répresseur, le créateur » formule qui éclaire seulement le drame de notre époque où le travail, soumis entièrement à la production, a cessé d’être créateur. »...
« Le mythe de la production indéfinie porte en lui la guerre comme la nuée l’orage »...
« « L’intelligence, dit Lazare Bickel, est notre faculté de ne pas pousser jusqu’au bout ce que nous pensons afin que nous puissions croire à la réalité. » La pensée approximative est seule génératrice de réel. La science d’aujourd’hui trahit ses origines et nie ses propres acquisitions en se laissant mettre au service du terrorisme d’État et de l’esprit de puissance. Sa punition et sa dégradation sont de ne produire alors, dans un monde abstrait, que des moyens de destruction ou d’asservissement. Mais quand la limite sera atteinte, la science servira peut-être la révolte individuelle. Cette terrible nécessité marquera le tournant décisif. »
« Le syndicalisme révolutionnaire partait de la base concrète, la profession, qui est à l’ordre économique ce que la commune est à l’ordre politique, la cellule vivante sur laquelle l’organisme s’édifie, tandis que la révolution césarienne part de la doctrine et y fait entrer de force le réel. Le syndicalisme, comme la commune est la négation, au profit du réel. »
« Mais l’absolutisme historique, malgré ses triomphes, n’a jamais cessé de se heurter à une exigence invincible de la nature humaine... »... « Les pensées révoltées, celles de la Commune ou du syndicalisme révolutionnaire, n’ont cessé de crier cette exigence à la face du nihilisme bourgeois comme à celle du socialisme césarien. La pensée autoritaire à la faveur de trois guerres et grâce à la destruction physique d’une élite de révoltés, a submergé cette tradition libertaire. Mais cette pauvre victoire est provisoire, le combat dure toujours. »...
« La mesure, née de la révolte, ne peut se vivre que par la révolte. Elle est un conflit constant, perpétuellement suscité et maîtrisé par l’intelligence. Elle ne triomphe ni de l’impossible ni de l’abîme. Elle s’équilibre à eux. Quoi que nous fassions, la démesure gardera toujours sa place dans le coeur de l’homme, à l’endroit de la solitude. Nous portons tous en nous nos bagnes, nos crimes et nos ravages. Mais nôtre tâche n’est pas de les déchaîner à travers le monde ; elle est de les combattre en nous-même et dans les autres. La révolte, la séculaire volonté de ne pas subir dont parlait Barrès, aujourd’hui encore, est au principe de ce combat. Mère des formes, source de vrai vie, elle nous tient toujours debout dans le mouvement informe et furieuse de l’histoire. » ...
L’histoire ne peut plus être dressée alors en objet de culte. Elle n’est qu’une occasion, qu’il s’agit de rendre féconde par une révolte vigilante. « L’obsession de la moisson et l’indifférence à l’histoire, écrit admirablement René Char, sont les deux extrémités de mon arc ». Si le temps de l’histoire n’est pas fait du temps de la moisson, l’histoire n’est en effet qu’une ombre fugace et cruelle où l’homme n’a plus sa part. Qui se donne à cette histoire ne se donne à rien et à son tour n’est rien. Mais qui se donne au temps de sa vie, à la maison qu’il défend, à la dignité des vivants, celui -à se donne à la terre et en reçoit la moisson qui ensemence et nourrit à nouveau. Pour finir, ceux-là font avancer l’histoire qui savent, au moment voulu, se révolter contre elle aussi. Cela suppose une interminable tension et la sérénité crispée dont parle le même poète. Mais la vraie vie est présente au coeur de ce déchirement. »... « La vrai générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent »...
Albert Camus « L’homme révolté »
Mesure et démesure, il sera temps peut-être le 14 octobre, jour du délibéré de mesurer la distance entre Colmar et... Moscou.
En attendant merci
Merci qui ?
Merci Albert, merci Camus, merci Gandhi, merci merci.
Comme Il n’y a pas eu de brevet de déposé pour cette merveilleuse invention qu’est « la désobéissance civile et civique » qui depuis le temps de toute façon était tombée dans le domaine publique et c’est bien sa vocation, il se pourrait qu’elle nous évite cette guerre de tous contre tous que nous redoutons toujours.
merci à tous,
pour ce bref moment d’humanisme dans un « monde d’immondisme ». C’était beau ; c’est bien la beauté que nous voulons voir et que nous voulons vivre.
A ce procès de Colmar, tous étaient tellement motivé qu’il y en a même un, pas plus « chaud » que les autres qui a terminé ses motivations adressées aux trois femmes juges, femmes donc sensées être infiniment plus respectueuses de la vie, par cette phrase :
"Vous avez vu déjà là , un bel échantillon, c’est bien la France qui vous demande justice... Je vous demande de désobéir"
Mesure et démesure, des mesures indiquent un peu partout qu’il est temps que les professionnels de la recherche, de la justice et autres corps obéissants « sortent du rang des meurtriers » et reviennent rejoindre la contestation populaire au Bugey ce 15 octobre par exemple ou ailleurs. http://stop-bugey.org/
Ce n’est pas le conditionnement actuel qu’il y a dans les médias au sujet de cette farce d’élection 2012 qui changera grand chose. On prépare les gens à ce que rien ne change et ils mordent à l’hameçon prétextant « l’empire du moindre mal ». Il n’y a pas d’opposition politique réelle dans ce pays, car jusqu’à maintenant la seule qu’il y ai eu un jour s’est fait massacrer.
« Je vous demande de désobéir »
Quincy, le 12 octobre 2011