Démocratie, il est des guerres perdues d’avance !

Il ne s’agit pas des guerres sanguinaires qu’organisent régulièrement le capital pour consolider son hégémonie économique, mais de celle qui oppose souvent la démocratie au système ultralibérale.

Guerre idéologique qui voudrait que la vraie démocratie soit la garante de la liberté des peuples. Guerre qui se cache puisque la fabrication du consentement, pour formater les esprits, insiste lourdement sur le fait qu’il n’y a de démocratie autre que celle des pays développés.

Conditionnés par des modèles dont ils ne connaissent pas tous les rouages perfides, les révoltés du printemps arabes prirent exemples sur nos sociétés. Certes, en apparence il n’y a aucune comparaison entre des régimes autocratiques, voire dictatoriaux auxquels ils étaient soumis, et le semblant de liberté que l’on donne apparemment aux citoyens d’un pays comme la France.

Pourtant, côtoyant l’enfer que l’OTAN, digne représentante du capital a semé en Libye, ils auraient du prendre conscience que cette guerre avait été décidée sans l’avis des peuples, contraints à cette abomination. Pour l’hexagone, Sarkozy prit seul la décision, c’est seulement lorsque les ravages meurtriers battaient leurs pleins, l’ingérence militaro-économique était à son comble, qu’il demanda à l’assemblée si l’on pouvait continuer les exactions destructrices !

Le peuple qui devrait être souverain n’ayant pas été consulté, nous sommes bien devant une décision autocratique ressemblant à s’y méprendre à la gouvernance des despotes renversés en Tunisie et en Egypte. Au demeurant, vouloir à tout prix s’inspirer du modèle occidentale ultralibérale n’est sans doute pas la solution pour aller vers une démocratie plus réelle.

D’autant qu’un autre exemple significatif montre les faux-semblants dans lesquels sont plongés nos sociétés prétendues démocratiques.

Coup de tonnerre dans landernau de la pensée unique, pour se faire bien voir du peuple Grec le premier ministre, Papandréou, a proposé un référendum pour décider de la conduite à tenir envers le dictat des financiers.

Au premier abord on applaudira des deux mains, enfin, un dirigeant qui demande l’avis du peuple. Mais, lorsque l’on ne se laisse pas emporter par un enthousiasme béat on peut se poser la question : qu’est-ce que cela peut bien cacher.

En effet, on sait que le dirigeant Grec est le président de l’internationale socialiste, mouvement d’accompagnement et par conséquence inféodé au capitalisme, donc, pour ne pas véritablement acquiescer tout il fait semblant de précipiter son suicide politique. Peut-être, même si cet apparent coup de bluff prit plus de réalité avec la sortie de sa majorité de deux députés socialistes affichant contrairement à d’autres une prise de position pour l’Europe ultralibérale (ou plus simplement soudoyés), on est cependant plutôt enclin à croire qu’il s’agit d’une manoeuvre politique.

On peut plus raisonnablement penser qu’il a voulu gagner du temps et temporiser les ardeurs de la contestation. Ce serait donc sous le prétexte d’une ouverture démocratique que le socialiste a embrouillé les cartes ? Il n’y a pas de quoi en être étonné, on connaît la propension qu’ont les socialistes à faire semblant de ne pas prendre de vraies décisions pour arriver à leur fins, l’abstention au congrès lors du vote sur le Traité de Lisbonne est là pour le rappeler, hypocrisie afin de ne pas se mettre le peuple sur le dos tout en cautionnant le système capitaliste. Comme ils sont coutumiers de ce genre de manoeuvre c’est une éventualité tout à fait plausible en attendant une réunion du G20 qui verra le responsable Grecs se faire convoquer par l’oligarchie capitaliste ulcérée que l’on est osé demandé l’avis des citoyens. Que c’est-il dit exactement ? Mystère, comme ces gens ne connaissent pas la démocratie il n’y a pas de raison qu’ils communiquent tout ouvertement et surtout honnêtement. Manoeuvre de Papandréou pour aussi faire union avec la droite pour imposer au peuple le diktat en évitant le piège des élections, chantage des oligarques porteurs de la bonne parole de la finance ?

Toutefois, comme le projet de référendum semble maintenant être tombé à l’eau, du moins la question sur la dette, on peut dire que le capital a gagné sa guerre idéologique.

Ceux qui rêvent de démocratie réelle doivent savoir que se ne sera pas sous un régime ultralibéral qu’ils peuvent espérer l’atteindre, au contraire, on peut plutôt craindre à une inclinaison politique en direction du fascisme si le système n’arrive pas à ses fins. Cela à d’ailleurs dèjà commencé avec le rognage insidieux des libertés, les tout pouvoirs que s’octroie peu à peu la police, la corruption qui devient de jours en jours la forme de gouvernance d’une société au service de dominant sans scrupule, etc.

Pour sortir de la pensée unique, décolonisons l’imaginaire en disant que nous ne sommes pas en démocratie, ouvrons les consciences à la totale liberté qui n’aura pas le profit comme unique but !

Sinon, se sera toujours une guerre perdue d’avance…

Michel Mengneau

http:// le-ragondin-furieux.blog4ever .com

COMMENTAIRES  

06/11/2011 16:32 par babelouest

Exactement la pensée que je me suis faite. De la part de Papandréou, ce référendum, dont il savait que le simple fait de l’envisager était hors de question, le faisait sortir du jeu la tête haute, quitte à revenir en "sauveur" plus tard. C’est un peu ce que fit un certain CdG, de mémoire en 1947.

Si le peuple veut la main, il lui faut la prendre entièrement, quitte à mettre en prison TOUTE la classe politique par sécurité, et à ne plus jamais déléguer ses pouvoirs. Cela entraîne une refonte complète de la société, puisque cela se réduit à ce que chacun, et tous à la fois, prennent en main la destinée de tous et de chacun. Cela ne peut se faire que par décisions locales bien sûr, quitte à déléguer au coup par coup pour des décisions impliquant une aire géographique et/ou ethnologique plus vaste.

C’est dire comme, dans le contexte actuel, nous sommes loin de cette configuration non pas idéale, mais nécessaire.

07/11/2011 08:42 par Mengneau Michel

En définitive, la démission de Papandréou prouve bien qu’il s’agissait d’une manoeuvre politique de sa part afin de se retirer en étant celui qui a proposé une ouverture démocratique pour ménager l’avenir vis à vis du peuple, tandis que cette magouille bien orchestrée cachait l’acceptation et la préparation à la mise en place du diktat financier.

C’était bien une guerre perdue d’avance quand on connait la perfidie des hommes politiques socialistes et leur profond attachement à la loi des marchés !

07/11/2011 14:40 par Bonjour

Une réflexion de plus qui me conforte dans l’idée que nous sommes en économie de guerre.

07/11/2011 19:38 par Safiya

Au risque de choquer, je pense que ce qui s’est passé en Tunisie et en Egypte ne sont que manoeuvres aussi, Ben Ali se la coule douce et où ? en Arabie Saoudite qui dit Arabie Saoudite dit Etats-unis. Moubarek vit une retraite dorée à Charm El Cheikh.

Pour moi ce sont donc des manoeuvres en vue de la création du Grand Moyen Orient, point barre !

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