Déclaration de la Cgt : La SNCM doit rester entreprise publique nationale


Le représentant du gouvernement a annoncé hier après midi la cession de la SNCM à un fonds d’investissement privé. En rupture complète avec les aspirations citoyennes et des élus locaux, cette attitude consacre légitimité et nécessité de mobilisation convergente des usagers et salariés dans la lutte pour préserver et développer la SNCM.

Pour garantir la continuité territoriale, les Corses et les continentaux ont besoin d’une entreprise nationale à caractère public, dégagée de la pression d’investisseurs financiers à la recherche de profit et sans reporter les charges sur la fiscalité locale. L’Etat solidaire doit garantir cet outil d’égalité de traitement, d’accessibilité aux transports pour tous, d’aménagement du territoire. Il le doit à la fois pour compenser le handicap insulaire et pour participer, en complément de la dotation versée à la collectivité, au développement économique et social des régions Corse et PACA. Pour la Cgt, la réponse aux besoins de trésorerie auxquels est confrontée la SNCM doit être associée à un projet industriel offensif sous maîtrise publique nationale et dont le but unique est d’assurer le service public de continuité territoriale.

La vérité doit être faîte sur la situation financière réelle de la SNCM. Depuis le 17 février 2005, date de la table ronde, cette lisibilité est réclamée unanimement par les collectivités territoriales, le sénateur-maire de Marseille et les organisations syndicales. Seul le gouvernement s’y refuse pour préserver ses négociations obscures et larvées avec les investisseurs financiers. Il suit un scénario préétabli, la décision de vente annoncée confirme la manoeuvre conduite depuis un an pour offrir ce bien public à prix d’ami. On nous refait le coup de Thomson cédé voici 10 ans pour le franc symbolique !

La Cgt n’entend pas laisser livrer ce joyau du service public maritime, outil indispensable de cohésion, structurant, aux armateurs privés. L’Etat doit garder une totale maîtrise industrielle et financière. Il doit responsabiliser les banques et s’engager sur les propositions alternatives portées par les organisations syndicales et validées par le comité d’entreprise. Que l’Etat envisage une recapitalisation en amont de la vente (113 M€) et au-delà le financement du plan social et s’y refuse, sous couvert de l’Europe, pour financer le fonctionnement du service public est tout simplement scandaleux ! D’autant que l’investisseur généreux, pour seulement 35 M€ mettrait ainsi la main sur le patrimoine collectif d’une valeur nettement supérieure à 300 M€.

Qu’il engage ainsi l’épreuve de force répressive et tente de criminaliser l’action syndicale unitaire des salariés est inacceptable et sans issue pour l’avenir de l’entreprise. La Cgt exige la tenue immédiate d’une nouvelle table ronde sur le fond du dossier avec toutes les parties. D’aucun ne saurait se contenter d’un simulacre de concertation dans le but de présenter les investisseurs et faire avaliser l’option de privatisation. Alors que le message du 29 mai et celui des mobilisations pour la défense des services publics qui fédère des collectifs de plus en plus divers sont profondément et clairement antilibéraux, le gouvernement persiste. La Cgt appelle à amplifier les mobilisations. Avec les salaires, l’emploi, les droits pour les salariés, l’enjeu des services publics justifie de faire du 4 octobre une étape puissante d’action par la grève et les manifestations.

Montreuil, le 27 septembre 2005


COMMENTAIRES  

07/10/2005 15:22 par Anonyme

Outre manche, le 2 janvier 80, éclatait un mouvement de protestation contre la conduite économique.
La nouvelle politique économique de "la dame de fer" conduisait au licenciement de 25 000 emplois.
Après une grève de trois mois, le 31 mars, le gouvernement cédait. (Chez nous, traduisez par la démission de Rafarin.)
Margaret Thatcher était confrontée à une perte de soutien au gouvernement.
Afin d’asseoir son autorité, elle déclencha la reconquête des Malouines de la façon la plus spectaculaire que cela pouvait l’être. Conquérant ainsi le soutien du peuple britannique.(chez nous, traduisez par la peur du terrorisme ou, des chômeurs et "fainéants" qui profitent du social).
Elle fut réélue le 9 juin 83 grâce à un discours prônant le retour des valeurs et, souhaitant faire baisser l’assistanat (Le gouvernement actuel nous tient dors et déjà le même discours).
Le retour à une politique économique d’assainissement provoqua la perte de 20 000 emplois chez les mineurs. Ceux-ci, déclenchèrent une grève. Thatcher annonçait déjà que le conflit allait être long et difficile. Ainsi en 84, commençait un mouvement protestataire qui devait durer un an.
La fin de cette grève eue lieu le 3 mars 85, sans qu’aucune des revendications n’est été acquise.
Le taux de chômage atteignait à cette époque presque 12 % de la population active.
La direction de Thatcher allait à l’encontre d’un peuple de plus en plus divisé socialement. Ne cédant à aucune revendication ni même aux grèves de la faim et, réprimant toute manifestation par la force.(Pas besoin de vous faire un dessin).
Malgré un taux de chômage le plus élevé des pays industrialisés, le budget restait excédentaire grâce en particulier aux privatisations d’entreprises très lucratives.(Dors et déjà envisagé chez nous).
Le 27 octobre 86 la bourse de Londres annonçait le "big-bang" qui, n’était autre qu’une déréglementation totale et, une informatisation des échanges. Ce qui signifiait l’ouverture de "marchés libres" sur une monnaie qui n’était plus basée sur l’once d’or mais, sur une "infinité virtuelle". La richesse d’un pays étant basée sur une production a faible coup et une valeur ajouté la plus importante possible (basculant ainsi complètement dans "le système de société de consommation"qui aujourd’hui devient de plus en plus difficilement contrôlable).
Le 11 juin 87, Thatcher était réélu pour la troisième fois.
Alors que tout semblait lui sourire, en 89, aux élections européennes, le parti travailliste fit une remontée spectaculaire. Vu l’inflation en constante augmentation malgré une balance économique positive, cela ne paraissait pas si surprenant…
En désaccord sur la défense de l’Europe, l’Angleterre restait solidaire des États-Unis en acceptant le 12 février 86 de devenir partenaire économique pour la construction d’un hélicoptère de combat américain. Une lettre rendit publique cette association, entraînant plusieurs démissions.( Chez nous ouvertement on critique les US et autres Pays, en privé, on crée des accords.)
Depuis, la Grande-Bretagne soutient les États-Unis dans toutes leurs initiatives justes ou, totalement dépourvue de valeurs morales.

Est ce vraiment ce que nous souhaitons ?
Souhaitons-nous une Europe contrôlée par les US, et une France contrôlée par l’Europe ?
Souhaitons nous remplacer la démocratie par un dictat économique ?
Et pour conclure, ne sommes nous plus que des "employés-consommateurs" ?

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