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Tareq Oubrou, l’imam de la République ou la théologie de la soumission

« Libéral », « modéré », « progressiste », « l’imam préféré de la république », les médias et le pouvoir politique ne tarissent pas d’éloges envers Tareq Oubrou le recteur de la mosquée de Bordeaux. Fait chevalier de la Légion d’Honneur en 2013, sur proposition du ministre de l’intérieur Manuel Valls, il a, peu à peu, incarné la figure de l’imam éclairé de la République. Pourquoi tant de démonstration d’affection à l’égard de cet imam dans une société qui transpire, pourtant, par tous ses pores, l’islamophobie et le racisme ?

Militant dans la mouvance islamique radicale dans sa jeunesse, Tarek Oubrou prône aujourd’hui l’adaptation d’un islam « décongelé » à « la couleur de notre époque ». Par un travail d’interprétation, l’imam modéré met toute son énergie au service d’une entreprise théologique d’« intégration de l’islam, comme religion, dans le paysage de la République ». La théorisation de l’adaptabilité de l’islam en terre française est formulée de manière aboutie dans un texte intitulé « Sharia de minorité : réflexion canonique pour une intégration de l’islam en terre laïque ». Malgré quelques concepts barbares (amphibologie, orthopraxie, géothéologie, principologie, etc.), car il faut donner une forme savante au propos, la démonstration est d’une simplicité biblique. L’enjeu est de mettre de l’ordre dans un contexte de « désordre religieux », où règne la confusion quant aux pratiques et aux représentations des croyants. Mais cette mise en ordre, «  faire le ménage » selon lui, doit passer par une théologie éclairée fondée sur le principe de la raison et de la « dialectique critique ».

Ordre et religion

Comme Janus qui veille aux portes du ciel, Tareq Oubrou a une tête à deux faces : le théologien et le politique. L’un sert l’autre mais dans un rapport de subordination. La théologie est chez Tarek Oubrou la bonne à tout faire du politique. Le sacré s’aplatit devant le profane. En dehors de la croyance en un Dieu unique et son Prophète Mohamed, tout peut être objet d’interprétation spéculative. Seule la raison du « théologien réaliste », qui prend en compte le contexte, est à même de guider la minorité musulmane en terre laïque. Si le texte sacré est objet d’interprétation, en revanche la République est indiscutable, chose politique non contextualisée, comme si elle était hors du temps et indépendante de toute détermination sociale. Elle est donnée comme un invariant, non soumise à la critique « dialectique » et historique. Le sacré s’adapte à l’immuable République. Selon Tarek Oubrou, « l’Europe, et notamment la France, est d’abord une terre de prospérité économique, d’égalité, de démocratie, de liberté, de sciences, de savoir...Le communautarisme étant banni par le modèle politique français. Au sein de cette communauté, les individus sont liés à la République dans son unité et indivisibilité – aujourd’hui on insiste plutôt sur la diversité dans l’unité de la République – par le contrat de la citoyenneté, lequel aux yeux de la charia est un contrat moral à honorer. Adhésion à une communauté religieuse et à une citoyenneté française, telle est la double appartenance que doit assurer notre conceptualisation de la sharia en France ».

Derrière le théologien, il y a le politique, derrière le savoir religieux, il y a la norme idéologique et politique. Au nom des compétences qu’il s’attribue et que le pouvoir lui attribue, le projet du théologien consiste à enchâsser la république de la minorité musulmane, la charria, dans la République française. Il souhaite mettre la religion « à l’abri de toute instrumentalisation », mais toute sa construction théologique inféode l’islam à la République qui prend les apparats du sacré. La loi des hommes est placée au-dessus de la loi de Dieu. A aucun moment, ne sont mis en question le capitalisme, les rapports de domination de classes et de races au sein de la société et à l’échelle des nations. C’est à cette condition de subordination du sacré et de légitimation de l’ordre, et à elle seule que l’imam est sorti de l’anonymat pour devenir l’intellectuel musulman médiatique et chéri de la République. S’il invite les musulmans à sortir de leur « prison mentale », c’est pour mieux les enfermer dans une autre prison mentale, celle de l’adoration de l’ordre politique actuel. A ce titre, faire commerce de la religion est nécessairement faire commerce d’opium.

Mépris de classe

Cette conception du monde est propre à la classe moyenne dont fait partie Tareq Oubrou et à laquelle il s’identifie. Cette classe moyenne intellectuellement bornée et politiquement normative en appelle au respect de « l’ordre naturel », l’ordre politique contre le « désordre religieux », reflet mental de la masse musulmane ignorante. En effet, son édifice théologique réaliste « concerne les musulmans qui veulent vivre dans la légalité par rapport à leur religion, autrement dit ceux qui ont fait le choix de se conformer à la sharia. Rappelons que cette catégorie de musulmans est une minorité dans la minorité. La majorité des musulmans négligent beaucoup d’enseignements cultuels et moraux essentiels de l’islam – à cause de leur relâchement ou de leur ignorance tout simplement ».

Cette approche morale et légaliste repose sur une sociologie vague et abstraite de la « communauté musulmane », qui telle que la République, est une et indivisible. Il ne voit pas les différences de classes qui travaillent cette catégorie « communauté musulmane ». Sous sa plume, la seule distinction opérante est celle qui trace une frontière entre les éduqués des ignorants. L’idée que la majorité des musulmans serait marquée par l’ignorance trahit un mépris de classe qui a refait surface récemment dans une tribune dont il est l’un des signataires parmi une trentaine d’imams, « indignés » par l’antisémitisme. Dans cette tribune, qui fait suite au manifeste contre l’antisémitisme signé par 300 personnalités, il est écrit : « Notre indignation est aussi religieuse en tant qu’imam et théologiens qui voyons l’islam tomber dans les mains d’une jeunesse ignorante, perturbée et désœuvrée. » Indignés par le racisme antijuif, ces imams sont aveugles à leur propre racisme contre la jeunesse discriminée des quartiers populaires et des banlieues déshéritées.

Méprisant à l’égard de la masse ignorante, l’imam Tarek Oubrou remplit la fonction de ventriloque du pouvoir, notamment à l’occasion des agressions israéliennes contre les Palestiniens. Pendant la guerre de Gaza en 2014, il déclare dans les Cahiers de l’islam : « Le droit de manifester ou de déclarer ses opinions en public est garanti par les valeurs de la République. Cependant rien ne doit justifier les appels directs ou indirects à la haine et à l’importation de ce conflit sur le territoire. Cela remettrait en cause le pacte républicain qui unit tous les Français quelle que soit leur religion ou leur opinion politique »

Adepte de la « théologie de l’équilibre » pour préserver la « paix civile », Tarek Oubrou privilégie une fausse posture de neutralité dans une confrontation qui oppose des colonisés et des colonisateurs. Mais cette théologie de la soumission est-elle tenable à long terme ? De nombreux fidèles prennent peu à peu conscience que le théologien est d’abord un politique.

Tayeb EL MESTARI

COMMENTAIRES  

14/05/2018 09:44 par AF30

Je me félicite d’ être allé jusqu’au bout de ce texte dont le sujet m’indiffère totalement. Ces débats sur la, les religions pour ou contre alimentent gentiment la machine et permettent à ce genre d’individu d’exister et d’en vivre.

14/05/2018 13:20 par Salvador

L’imam de la mosquée de Drancy est bien grave lui aussi. Hassen Chalghoumi.
Je crois qu’un Nabe énervé l’avait épinglé il y a quelques années, dans sa courte vidéo (audio) intitulée "les collabeurs" (qu’il se rassure, il n’a pas été le seul : Boutih, Chebel, Debbouz, Sifaoui...).
Une bonne part de vérité quoi qu’on pense de l’auteur.
https://www.youtube.com/watch?v=RSGu6R_Kn2U

14/05/2018 19:07 par depassage

AF30
Les religions font parties des grandes idéologies, elles jouent un rôle très importants non pas par elle-même mais par l’intermédiaire de leurs adeptes qui deviennent très nombreux quand l’espoir vient à manquer en l’avenir. Comme elles sont floues du fait qu’elles sont un amas de scories des siècles, elles permettent à beaucoup de trouver ce qu’ils y projettent.

Cela se comprend bien quand on sait que tout n’obéit pas à la volonté humaine ou plutôt peu obéit à la volonté humaine à une période courte et assez à une période longue. Tout résulte de motivations et d’actes contradictoires de plusieurs continents (simple image) propres aux humains qu’on peut réduire à trois continents : le continent individuel, le continent des institutions et le continent collectif avec des strates propres à chacun. À ces trois continents humains s’ajoute le continent des champs de leurs actions qu’on peut réduire à la nature d’une façon globale.

Toute analyse qui ne tient pas compte de la réalité de chacun de ces quatre continents et de leurs interactions restera toujours incomplete. Raison pour laquelle on parle beaucoup sans pouvoir tout expliquer lorsqu’on ne fait pas que fabuler pour compléter une incomplétude impossible à compléter. L’image du continent est là pour signifier une réalité obligatoirement complexe en apparence unitaire, mais ne l’est pas en réalité. Même un tout unitaire peut n’être qu’une vue de l’esprit malgré le fait qu’on prend pour vraie que tout découle de 1 même son absence.

14/05/2018 21:17 par Feufollet

Alors ? Quand tout va bien on a pas besoin de religion
Et quand ça va pas bien il faut la religion pour soulager les corps et les âmes
En principe, un pays, une nation, une communauté bien "civilisationné"
Ne doit plus s’aliéner à une religion quelle qu’elle soit
Cela n’exclut pas le "continent" de la spiritualité, vécue dans un sens de l’élèvement de l’esprit
Avec les religions, il y a un fort risque d’élan de barbarie qui peut se propager
La guerre en Syrie suffit à nous en convaincre
L’auteur de ce texte doit être classé parmi les imbéciles criminels qui s’ignorent
Incapables de comprendre que le dieux qu’ils construisent à leur image est odieux
Spiritualité OUI. Religion NON

15/05/2018 04:55 par depassage

Feufolet
Vous parlez comme si vous pouvez empêcher les gens de croire à une religion. Croire à une religion ou à toute autre chose, c’est un fait qu’on doit prendre tel, parce qu’on n’a pas de choix. Maintenant, si on veut lutter contre la religion en tant que refuge imaginaire à des personnes se sentant faibles ou en danger ou bien encore contre ceux qui utilisent les religions et bien d’autres idéologies qui reposent toujours sur des croyances pour aliéner ou abêtir les peuples ou les masses pour pouvoir les mettre sous leur domination et les exploiter pour leurs intérêts, Il est nécessaire de faire une différence entre les uns et les autres. Entre ceux qui y cherchent un refuge et ceux qui en font un moyen d’oppression en faisant croire aux opprimés que leurs conditions sont de l’ordre du divin. ou voulues par Dieu, il y a quand même un fossé que je n’oserai pas franchir de peur de tomber dedans comme beaucoup de gens ou presque tout le monde.
Selon l’image que j’ai utilisée, la spiritualité, les religions, les croyances, la culture, le savoir... font partie des strates des trois continents, donc la spiritualité ne peut pas être un continent mais une strate.

Je reprends mon sujet. Vous dites :

La guerre en Syrie suffit à nous en convaincre.

De quoi ?
La guerre de la Syrie n’est pas une guerre de religion, mais une guerre de domination ou de soumission et au même temps une guerre pour des sphères d’influence entre les puissances. Si c’est l’islamisme qui vous inquiète, cela se comprend, mais à tort. car il a été utilisé par la civilisation occidentale depuis son émergence en tant que puissance mondiale. Il n’y a pas que l’islamisme qui avait été utilisé à des fins de domination, mais toutes les religions du monde, même celles des Amérindiens. Actuellement, la Mecque de l’islamisme, c’est Londres. c’est de là-bas que sont diffusées toutes les chaines de télévision de propagande islamiste. et aussi de la Turquie depuis qu’Erdogan est monté au pouvoir.
Voici un exemple sur comment les Anglais utilisent les islamistes.
10/05 - 18:23. LIBYE
Le gouvernement britannique s’est officiellement excusé jeudi auprès de l’ex-opposant libyen Abdelhakim Belhaj et de son épouse pour son rôle dans leur capture et leur transfert vers la Libye du colonel Kadhafi.
“Au nom du gouvernement de sa Majesté, je m’excuse sans réserve”, a déclaré la Première ministre Theresa May dans une lettre lue au Parlement par le procureur général Jeremy Wright à l’adresse de Belhaj et de sa femme, capturés en 2004 en Thaïlande puis transférés et torturés en Libye.
“Par ses actes, le gouvernement britannique a contribué à votre arrestation, votre transfert et vos souffrances”, a reconnu Theresa May dans sa lettre.Le procureur a précisé qu’outre ces excuses, le gouvernement britannique verserait 500.000 livres (565.000 euros) à Fatima Bouchar, épouse de Belhaj, mais rien à ce dernier qui n’a pas demandé de compensation financière, dans le cadre d’un accord mettant fin aux poursuites judiciaires entamées par le couple.
Six années de prison sous “tortures”
L’ancien militant islamiste, devenu le commandant militaire de Tripoli après la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, accusait Londres d’avoir fourni aux services du renseignement américains les informations ayant permis son arrestation puis son extradition vers Tripoli.Lui et sa femme Fatima, alors enceinte, avaient été arrêtés puis détenus à Bangkok par des agents du renseignement américain en 2004, alors que Belhaj dirigeait le Groupe de combat islamique libyen, anti-Kadhafi.Le couple avait été extradé vers Tripoli où Belhaj avait été torturé et emprisonné pendant six ans. Des dossiers exhumés des archives du régime de Kadhafi suggèrent qu’il avait été capturé grâce à un renseignement donné par les Britanniques après qu’il eut en vain demandé l’asile au Royaume-Uni. (AFP)

15/05/2018 17:08 par Autrement

La vidéo dont Salvador donne le lien vaut son pesant d’or, car outre ce qu’elle dit des "collabeurs", elle implique une dénonciation générale et radicale du monde du show-biz, de ses accointances et de ses exigences, et comment il faut ramper tous terrains pour rester parmi les "nominés", et être recrutés par les plus gros-gras sponsors. Combien de français "français", animateurs et amuseurs putassiers des plateaux-télé, mériteraient la même description, car ils relèvent de la même trahison de leur pays, d’eux-mêmes et du public, experts qu’ils sont en cuisine interlope, abrutissement et rigolade de caniveau. Et savez-vous, entre autres succès du vedettariat téléguidé (je l’ai vu sur Euronews, Fce 2 n’a pas encore osé le montrer, étant donné sans doute les autres spectacles qu’offre actuellement ce pays à la "communauté internationale"...) - que c’est une chanteuse israélienne avec ses contorsionnistes qui vient de se voir attribuer le prix de l’eurovision (et il faut la voir pour le croire, elle et son numéro de mémère obèse grotesquement maquillée en sorcière de magie noire), - moyennant quoi la cérémonie institutionnelle, avec tout le gratin VIP, aura lieu l’année prochaine en Israël ? C’est pas de la culture populaire, ça, c’est pas du grand show-biz euro-Trump ?

15/05/2018 19:40 par Feufollet

Depassage
Faut pas se perdre dans la tergiversation des sophistes
Je vous laisse à vos strates et continents
Qui sont votre mise en place bien élaborée des choses
Après, je n’ai pas sous entendu que la guerre en Syrie était religieuse
Mais sa composante religieuse est indéniable autant que manipulée
Si vous n’avez pas saisi ces éléments, je ne peux pas vous aider ici
Dans les antagonismes : Civilisation-barbarie, religion-raison
Votre cheminement ne n’amène guère de clairvoyance
Ou se perd-il dans les sinuosités obscures du religieux ?

15/05/2018 20:08 par Vagabond

Le nazisme était une religion ? Le stalinisme aussi ?
Je croyais que la guerre en Syrie était une guerre d’intérêts ? Il n’y avait pas une histoire de gazoduc au départ ? La mémoire humaine est sélective.
C’est vrai que les sionistes font une guerre de religion...
La guerre qui a décimé les indiens était une guerre de religion pas de colons avides ?
La guerre de sécession, encore une guerre fratricide de religion !
La guerre que la France a mené contre les algériens, encore une guerre de religion ! C’est fou !
L’esclavage, ah la guerre de religion !
Les guerres de Rome contre les "barbares", quelle saloperie la religion !
La guerre des USA, on sait que c’est pour la religion surtout le Vietnam !
Et puis, il y a la guerre de Carthage, la guerre des écossais contre les anglais, ...je ne suis pas wikipédia, je ne peux pas tout citer mais c’est sûr que toutes ces guerres étaient religieuses. L’être humain n’a besoin que de la religion pour tuer son prochain !

15/05/2018 23:53 par depassage

Feufollet
Il ne faut pas s’énerver. Vous constater des choses, vous les interprétez, c’est tout à votre honneur. Moi, je vous ai proposé une interprétation à partager et à approfondir. Rien de plus.

Dans les antagonismes : Civilisation-barbarie, religion-raison.

Les antagonismes sont réels ou ils n’existent pas. L’antagonisme entre civilisation et barbarie est un antagonisme idéologique qui peut être même raciste, car nous sommes tous des humains et nous aspirons à vivre, en quoi pouvons-nous être antagonistes ? S’il peut y avoir d’antagonisme, il ne peut se situer qu’au niveau des intérêts, d’abord des classes au premier niveau (classe pauvre, classe riche), ensuite au niveau des nations où le schéma des luttes des classes se reproduit (pays pauvre, pays riche).
Si je suis votre raisonnement, Israël est une civilisation appartenant à la sphère occidentale hautement civilisée et basée sur la raison (c’est ainsi que cette sphère se voit), elle doit donc par antagonisme anéantir tous les autres peuples du Moyen-Orient qui sont des barbares comme vous l’avez constaté dans le cas de la Syrie où l’élément religieux surtout islmistes a joué un grand rôle en oubliant qu’il a été financé et aidé par les civilisés et leurs alliés qui ne peuvent être que civilisés. Vous ne le pensez pas certainement, mais vous l’exprimez.

16/05/2018 02:25 par depassage

Ha, j’ai oublié cher Feufollet ! On ne peut pas être riche sans voler les autres. Tout le reste, c’est du camouflage. de caméléon.

16/05/2018 13:29 par Renard

La théologie est chez Tarek Oubrou la bonne à tout faire du politique. Le sacré s’aplatit devant le profane.

Oui donc il a un raisonnement laïc. L’islam s’est, à travers l’histoire, adapté à maintes coutumes et même à la structure matriarcale des familles indonésiennes mais qu’il s’adapte aux coutumes françaises serait une aberration ? On aime plus la laïcité maintenant à LGS ? Ce texte est clairement inspiré par l’extrême-droite anti-Républicaine et anti-laïc il a sa place chez Alain Soral mais pas ici je suis désolé..

Moi je trouve qu’il oeuvre à l’apaisement national M.Oubrou et que justement son discours de rattachement à la République permet d’accélérer la normalisation de l’islam ce qui fera à terme disparaître le racisme. L’auteur lui, en s’attaquant aux personnes œuvrant à l’apaisement contribue à perpétuer la division donc le racisme.

16/05/2018 14:36 par Autrement

En somme, ce que reproche l’auteur de l’article à l’imam en question, c’est de tenter une réconciliation entre la religion et la citoyenneté sous forme d’amalgame édulcorant qui finalement trahit l’une et l’autre, à la manière dont s’y sont pris nos pères de l’Église pour prôner l’adaptation de tous à l’ordre établi : "esclaves, obéissez à vos maîtres". Il lui reproche de passer sous silence le côté éventuellement subversif et critique de la religion musulmane, de même que les chrétiens ordinaires, oubliant complètement que Jésus chassait les marchands du temple, tentent de concilier l’évangile avec les lois du marché.

Il est clair qu’il n’y a pas de conciliation possible entre religion (quelle qu’elle soit) et citoyenneté dans un pays libre, sinon par l’instauration de la laïcité de l’État, c’est-à-dire la séparation claire et nette entre la sphère publique et la sphère privée, l’une et l’autre devant être également respectées. En ce qui concerne les femmes, puisque cela fait problème, on peut penser que ce respect implique l’interdiction du voie intégral, qui dissimule le visage et donc la personne, mais le libre choix pout tout autre particularité vestimentaire. La laïcité est le seul moyen pour que tous, en tant que citoyens à part entière, puissent prendre part en toute conscience à la vie politique, où doit régner le débat argumenté sur les institutions et les modes de gouvernement, et non la soumission plus ou moins détournée à des vérités révélées. Alors seulement peut être posée la question des fondements réels et matériels d’une société (propriété, droit...), et être envisagé son fonctionnement en vue d’une véritable émancipation de tous.

20/05/2018 22:46 par Feufollet

Depassage
"L’antagonisme entre civilisation et barbarie est un antagonisme idéologique qui peut être même raciste, car nous sommes tous des humains et nous aspirons à vivre, en quoi pouvons-nous être antagonistes ? "
Cher Depassage, si tout doit être égal (et égaux) par antiracisme, alors sombrons ensemble dans la béatitude
Si vous ne pouvez plus commettre de différence entre civilisation et barbarie
Alors le débat perd son sens
Je ne vous souhaite pas de vous trouver face à un barbare à votre moment ultime.

23/05/2018 01:52 par Salvador

@Autrement
Je trouve la distinction sphère publique/privée quelque peu bancale dans la mesure où elle permet bien souvent dans les faits de reléguer à la maison l’ensemble des convictions personnelles... religieuse au premier plan, cela s’entend lorsque l’on invoque la plupart du temps la sphère privée (argument récemment avancé pour justifier par exemple l’interdiction du voile à l’université par l’extrême droite). Que cherche-t-on par là en définitive ? L’invisibilité de l’ensemble de la population musulmane ?

Originellement, la laïcité ne s’applique qu’au fonctionnaire d’état, et uniquement à lui. Et c’est à mon sens amplement suffisant. La neutralité politique du fonctionnaire pose en revanche selon moi beaucoup plus question... être par exemple pour un professeur dans l’incapacité de pouvoir se positionner face à un groupe d’élèves pendant que dans le même temps, l’idéologie libérale, elle, bénéficie d’un véritable boulevard ! (incitations à emprunter la voie de l’apprentissage au collège, partenariats avec des entreprises au collège et au lycée, chaires d’universités allouées à des entreprises privées telles que Véolia...).

Quoi qu’en disent les détracteurs, les musulmans n’ont selon moi pas de problème avec la laïcité. C’était d’ailleurs l’avis du directeur de l’observatoire de la laïcité Jean-Louis Bianco. Celle-ci n’est invoquée, dans la grande majorité des cas, qu’à des fins politiques (par des gens plutôt de droite -mais de plus en plus à gauche ?-, et souvent amis de l’état hébreu : les musulmans de France avec lesquels vous éprouvez tant de difficultés sont les mêmes qui chez nous cherchent à nous "pousser à la mer", faut-il lire en filigrane... je pense aux faux laïcs Badinter, E.Lévy...)

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