Et maintenant, Rafael Correa dans la mire de la droite.

Maria Josefina Arce

Après les ex présidents du Brésil, Dilma Rousseff et Luiz Inacio Da Silva et Cristina Fernandez, de l’Argentine, maintenant c’est l’ex président équatorien, Rafael Correa qui est dans la mire de la droite. Ces quatre ex-présidents à la tête de gouvernements progressistes ont été visés par de fortes campagnes médiatiques. L’appareillage est sinistre mais le but est simple : Les couvrir de discrédit pour tenter d’empêcher leur possible retour au pouvoir, car ils bénéficient tous de fortes cotes de popularité.

La stratégie ourdie a aussi de points communs. On tente de les présenter ces dirigeants qui ont conduit leur pays à une croissance économique et à des conquêtes sociales remarquables, comme des corrompus pourris.

Maintenant, Rafael Correa est accusé d’association de malfaiteurs et d’implication dans la tentative d’enlèvement échouée contre Fernando Balda, ancien élu équatorien, en 2012, à Bogota, en Colombie.

Fugitif de la justice équatorienne qui l’avait condamné à deux ans de prison pour injures, Balda se trouvait dans la capitale colombienne.

Alors que Rafael Correa a fixé sa résidence en Belgique, il devait se présenter tous les quinze jours devant la Cour nationale de Justice, une mesure préventive qui est entrée en vigueur lundi.

Au lieu de se rendre à Quito, l’ex-président équatorien a opté pour se présenter au consulat de l’Equateur à Bruxelles. Ses accusateurs ont crié à la violation de la loi.

Pourtant, maître Ramiro Garcia, président du Collège des Avocats de Pichincha, a belle et bien considéré comme suffisant le fait que Rafael Correa se soit pointé au consulat de l’Equateur en Belgique pour observer l’accomplissement de la mesure préventive dictée par une juge équatorienne.

« Dans le cadre des critères de rationalité, il n’a aucun sens de demander à quelqu’un de parcourir la moitié du monde pour se présenter cinq minutes devant la Cour de justice, alors qu’il y a une délégation consulaire là-bas » a souligné le magistrat de grande renommée en Equateur, cité par le journal équatorien El Telégrafo.

Malgré l’attitude de collaboration de Rafael Correa qui a d’ailleurs nié à tout moment sa participation à la tentative d’enlèvement de Balda, le Parquet équatorien vient de dicter un mandat d’arrêt préventif à l’encontre de l’ex-président.

Rafael Correa qui a présidé le gouvernement équatorien entre 2007 et 2017, a réitéré à maintes reprises que les accusations portées contre lui et contre d’autres membres de son administration rentrent dans le cadre d’un plan de persécution politique qui cherche à éliminer ses capacités légales.

Ce n’est pas la première fois qu’il fait l’objet d’un harcèlement judiciaire. On a tenté de l’impliquer dans le scandale PETROCHINE, une affaire qui aurait porté préjudice à l’Etat pour 2 milliards 200 millions de dollars, suite à la vente anticipée de pétrole à la Chine sous son mandat.

La Cour des comptes de l’Equateur a d’autre part assuré le 9 avril dernier, qu’elle aurait trouvé « des indices de responsabilité pénale de l’ex-président dans la gestion de la dette publique ».

Il n’est pas de doutes. Contre Correa on répète le scénario utilisé en Amérique Latine contre des ex-gouvernants intéressés au sort des peuples. C’est pourquoi, de nombreux Equatoriens défenseurs de la Révolution citoyenne qu’a conduite pour 10 ans Rafael Correa, sont descendus ce jeudi dans la rue à Quito pour exprimer leur soutien à l’ex-président.

Ils ont rappelé à l’opinion publique que c’est le gouvernement qui a récupéré la souveraineté du pays andin en fermant la base de Manta. Un chapitre qui a mis fin à la présence militaire nord-américaine. A Bon entendeur !

Maria Josefina Arce

 http://www.radiohc.cu/fr/especiales/comentarios/166288-et-maintenant-rafael-correa-dans-la-mire-de-la-droite

COMMENTAIRES  

07/07/2018 13:39 par act

La stratégie ourdie a aussi de points communs. On tente de les présenter comme ces dirigeants

ce com’ au sujet d’un comme de trop... ;)

07/07/2018 14:11 par legrandsoir

Corrigé. Merci de l’avoir signalé. Comme quoi...

07/07/2018 14:37 par Emilio

La fermeture de la base militaire US de Manta , a aussi permis de lever un verrou de transit de la cocaïne des narcos colombiens . La route du sud est devenue par la suite une des principales routes de la cocaïne. Des lanchas ultra rapides aux sous marins , via Galapagos , iles équatoriennes, vers le Mexique et USA ..

Aujourd ‘hui , vu l’explosion de jamais vu de cette ampleur , des cultures de coca en Colombie , 210 000 hectares officiels .. 400 000 hectares officieux ..et la reprise des fumigations des cultures de coca au glyphosate , par drones cette fois . Ce n’est plus seulement une route de transit qu’est devenu l’Equateur , mais un pays producteur en culture et labos de transformation de la coca en cocaïne !

Et pire encore , la démobilisation de la guerrilla Farc , a aussi implanté les dissidents , moins nombreux et donc plus vulnérables à un affrontement avec l’armée colombienne , au Vénezuela et en Equateur , comme base opérationnelle. L’exécution de 3 journalistes équatoriens , supposément par certains membres de cette dissidence ( allias El Guacho ..) n’est que la pointe de ce nouvel iceberg.

Et encore le pire du pire , ce sont des membres du cartel mexicain de Sinaloa, le plus puissant du Mexique avec les Zetas moins nombreux . 30 000 paramilitaires super armés sont dans ce cartel .. d’ex chapo Guzman . Ces hommes sont maintenant directement en Colombie et autres pays du sud continent , et plus seulement au Mexique. Leur nouveau rôle est d’occuper le terrain , laissé vacant par la démobilisation de la Farc.. Et là , on va avoir un SÉRIEUX problème , vu le degré de violences de ces narcos … ! Un retour à l’ère Pablo Escobar est très envisageable dans ces pays là..Colombie , Equateur , Venezuela, Pérou , Brésil . Il n’y a guère que la Bolivie qui a su habilement sortir de ce jeu du narcotrafic , en production du moins .

Parler de souveraineté nationale dans des Etats contrôlés par le narcotrafic .. ? Même le nouveau président mexicain devra négocier avec ces cartels .. du moins après son investiture en décembre prochain . Négocier leur degré de violence, que l’Etat devrait tolérer ..sans plus de possibles à ce stade .

07/07/2018 21:34 par Palamède Singouin

Ceux qui doutent de l’inéluctabilité du recours à la violence politique contre un ennemi qui ne recule devant rien seront, peut-être, déniaisés.
Question : qui veut monter en première ligne ?
Réponse : pas moi !
Alors : Debout les morts de 1789, de 1830, de 1848, de la Commune, de 39-45......

09/07/2018 08:48 par Louis St O

Comme je l’ai toujours dit, ce n’est pas des oligarques et leurs multinationales ou Médias, ou des banques qu’il faut avoir peur, nous pourront toujours les contraindre à faire ce que les lois leurs imposent, il faut craindre la Justice, la justice aux ordres (de la droite). Car c’est bien la justice qui condamne ceux qui ne plaisent pas au système. On le voit tous les jours dans les affaires avec des peines avec sursis si tu voles des millions et des condamnations à de la prison ferme pour un fromage.

09/07/2018 12:10 par act

@Louis-qui-l-a-toujours-dit ;)
Et cette "justice" elle est aux ordres de qui, hmm ?

12/07/2018 18:43 par Vania

Voici un article détaillé qui explique le caractère malveillant des accusations contre Rafael Correa.
https://actualidad.rt.com/actualidad/279872-ecuador-caso-balda-investigacion-rafael-correa

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