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La cause ouïghoure, coqueluche de l’Occident (rappel)

L’angle d’attaque des médias internationaux, et donc des nôtres est à présent le Xinjiang avec ses Ouïghours.
Nous aurons donc l’occasion d’en reparler.
Ici, nous reproduisons un article que nous avions publié le 27 mars 2019.
C’est drôle comme LGS peut redonner à lire des articles qui ont plus d’un an.
LGS.

Reprise en boucle par les médias occidentaux, l’accusation portée contre la Chine s’est répandue comme une traînée de poudre : dans sa province stratégique du Xinjiang, Pékin aurait « emprisonné un million de Ouïghours dans des camps d’internement et contraint deux millions d’entre eux à suivre des cours de rééducation ». Les Ouïghours sont l’une des 54 nationalités minoritaires reconnues par la Constitution de la République populaire de Chine. Située à l’extrémité occidentale de la Chine, la Région autonome ouïghoure du Xinjiang a une population composite de 24 millions d’habitants, dont 46% de Ouïghours et 39% de Han.

Si les allégations de la presse occidentale sont exactes, la population ouïghoure, qui est estimée à 10 millions de personnes, aurait donc subi un monstrueux coup de filet ! Pour interner un million de personnes, en effet, il faudrait capturer pratiquement la moitié de la population adulte masculine de cette malheureuse ethnie. Curieusement, aucun témoignage ne mentionne cette disparition massive dans les rues d’Urumqi, de Kashgar et des autres cités de la province autonome.

Outre cette invraisemblance factuelle, le procès fait à Pékin souffre aussi de la partialité et de l’unilatéralité des sources d’information mentionnées. Croire sur parole le discours officiel est complètement naïf, mais tomber dans l’excès inverse en épousant aveuglément le discours oppositionnel ne vaut guère mieux. Or la narration médiatique relative à cette incarcération massive s’appuie sur un rapport rédigé par une organisation composée d’opposants au gouvernement chinois et financée par le gouvernement des Etats-Unis. (1)

Cette organisation qui a pignon sur rue à Washington, le « réseau des défenseurs chinois des droits de l’homme » (CHRD en anglais), est présidée par une fervente admiratrice du dissident chinois nobélisé Liu Xiaobo. Condamné à 11 ans de prison en 2009, puis décédé d’un cancer en 2017 peu après sa libération, ce dernier approuvait avec enthousiasme les interventions militaires US et appelait à la colonisation de son pays par les puissances occidentales afin de le « civiliser ». C’est ce réseau d’opposants en exil aux USA qui orchestre la campagne médiatique contre Pékin en présentant sa politique au Xinjiang comme une entreprise d’asservissement totalitaire.

Comme par hasard, l’une des principales sources citées dans le « rapport accablant » du CHRD n’est autre que « Radio Free Asia », une station de radio gérée par le « Broadcasting Board of Governors », agence fédérale supervisée par le Département d’État et destinée à promouvoir les objectifs de la politique étrangère des Etats-Unis. Une autre source importante est le Congrès mondial des Ouïghours. Organisation séparatiste créée en 2004, elle est considérée comme terroriste par les autorités chinoises qui l’accusent d’être à l’origine des sanglantes émeutes d’Urumqi qui, en 2009, donnèrent le signal d’une déstabilisation de toute la région. Installée aux USA, sa présidente avait obtenu le soutien officiel de George W. Bush en 2007.

Naturellement, cette organisation est financée par le « National Endowment of democracy », une émanation du Congrès des Etats-Unis qui constitue la cheville ouvrière des politiques de « changement de régime » et sur laquelle plane le soupçon d’une proximité douteuse avec la CIA. Comme le notent Ben Norton et Ajit Singh dans une étude récente, « la dépendance quasi totale à l’égard de sources liées à Washington est caractéristique des reportages occidentaux sur les musulmans ouïghours en Chine, comme sur ce pays en général, et ils présentent régulièrement des allégations sensationnelles ». (2)

En publiant un « Livre Blanc sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme et la protection des droits humains au Xinjiang », le 18 mars 2019, le gouvernement chinois a répondu à ces allégations. (3) Peu commenté en Occident – et pour cause - , le terrorisme djihadiste qui a frappé durement la Chine dans les années 2009-2014 a créé dans ce pays un véritable traumatisme. Depuis le carnage qui fit 197 morts à Urumqi en mai 2009, les attentats commis par les séparatistes se sont multipliés : Kashgar en mai 2011 (15 morts), Hotan en juillet 2011 (4 morts), Pékin (sur la place Tiananmen) en octobre 2013 (5 morts), Kunming en mars 2014 (31 morts), puis à nouveau Urumqi en avril (3 morts) et en mai 2014 (39 morts). Encore cette énumération ne mentionne-t-elle que les attentats les plus sanglants sur le sol chinois.

Confrontées à un phénomène semblable à la terreur importée en Syrie, les autorités chinoises ont réagi sans mollir. Dans le « Livre blanc » précité, Pékin affirme que, depuis 2014, 2 955 terroristes ont été arrêtés, 2 052 explosifs saisis et 30 645 personnes sanctionnées pour 4 858 activités religieuses illégales. Le document indique aussi que 345 229 copies de textes religieux illégaux ont été confisquées. Contrairement à ce qu’affirme la presse occidentale, il ne s’agit pas du Coran, mais d’une littérature wahabite takfiriste qui transpire la haine à l’égard des musulmans n’appartenant pas à cette obédience sectaire. Dans un pays où le pouvoir politique est jugé sur sa capacité à garantir la stabilité, il va de soi que toute tentative de déstabilisation – a fortiori par le terrorisme aveugle – est combattue sans pitié.

On peut juger cette politique particulièrement répressive. Elle l’est, et les autorités chinoises ne s’en cachent pas. Un cap a sans doute été franchi lorsque la terreur s’est répandue hors de la province du Xinjiang. La perspective d’un embrasement général du pays a fait planer le spectre d’un scénario à la syrienne. Cette crainte était d’autant plus justifiée que la principale organisation séparatiste ouïghoure, le parti islamique du Turkestan, sévit en Chine comme en Syrie, où les Ouïghours (qui seraient encore au nombre de 15 000, familles incluses) sont particulièrement appréciés au sein de la mouvance djihadiste. (4) Mais les défenseurs de cette noble cause oublient généralement de mentionner que cette organisation – qu’ils considèrent sans doute comme une association philanthropique - est la branche locale d’Al-Qaida.

Frappant à l’aveugle, ses attentats ont fait des centaines de morts. Devant cette vague de violence, que devait faire le gouvernement chinois ? Contrairement aux Etats occidentaux, la Chine n’expédie pas ses extrémistes chez les autres. Elle combat vraiment le terrorisme, elle ne fait pas semblant. La surveillance est généralisée, la répression sévère, la prévention systématique. La presse occidentale fustige les camps de rééducation chinois, mais elle observe un mutisme complice lorsque la CIA offre des camps d’entraînement aux terroristes. En Chine, la répression des activités extrémistes est massivement approuvée par la population, et cette politique a eu pour résultat de faire cesser la violence armée.

Mais les adversaires irréductibles du régime chinois font feu de tout bois : ils vont désormais jusqu’à incriminer son hostilité présumée à l’égard de l’islam. Or cette accusation repose sur du vent. La presse occidentale a cité des internautes qui auraient stigmatisé la religion musulmane et dénoncé la pratique du « halal ». Dans un pays où 300 millions de personnes tiennent un blog sur Internet et où la liberté de parole est beaucoup plus grande qu’on ne croit, des propos de toute nature sont tenus. Malheureusement, il y a des islamophobes en Chine comme ailleurs. Mais contrairement aux affirmations de la presse occidentale, le gouvernement chinois, de son côté, n’a jamais lancé de campagne contre la religion musulmane.

Car l’islam fait partie des cinq religions officiellement reconnues par la République populaire de Chine au côté du taoïsme, du bouddhisme, du catholicisme et du protestantisme. Les mosquées sont innombrables (35 000), et elles constituent parfois des joyaux du patrimoine national attestant l’ancienneté de la présence musulmane. Aucune discrimination légale ne frappe les musulmans, qui sont libres de pratiquer leur religion dans le respect des lois. Comme les Ouïghours, les musulmans Hui disposent également d’une région autonome, le Ningxia. Les femmes Hui portent souvent le hijab, et rien ne l’interdit. On trouve des restaurants halal à peu près partout, notamment dans les gares et les aéroports. A l’intérieur de la Chine, l’islam fait partie du paysage. A l’extérieur de ses frontières, la RPC coopère avec des dizaines de pays musulmans dans le cadre de la Nouvelle Route de la Soie.

Ceux qui soutiennent les séparatistes ouïghours et accusent Pékin de persécuter les musulmans commettent une triple erreur. Ils calomnient un pays qui n’a aucun contentieux avec le monde musulman et dont la politique a été saluée par l’Organisation de la Conférence islamique. Ils prennent parti pour des extrémistes affiliés à une organisation criminelle (Al-Qaida) dont la majorité des victimes sont de confession musulmane. Enfin, ils croient défendre les musulmans alors qu’ils servent les intérêts de Washington, qui est leur pire ennemi. Le problème du Xinjiang, ce n’est pas l’islam et sa prétendue persécution par les autorités chinoises. L’origine des troubles qui agitent cette partie du territoire chinois n’est pas religieuse, mais géopolitique : c’est l’instrumentalisation du religieux par des organisations sectaires qui doivent l’essentiel de leur nocivité à des complicités étrangères.

Le problème du Xinjiang n’est pas davantage celui de la nation ouïghoure, intégrée dans la République populaire de Chine depuis sa fondation en 1949. Le Xinjiang faisait déjà partie de l’empire des Qing (1644-1912) et la présence chinoise y remonte à la dynastie Tang, il y a 1300 ans. Qu’il y ait des difficultés de cohabitation entre les uns et les autres n’est guère étonnant, s’agissant d’un problème auquel n’échappe aucun pays au monde. L’accroissement du peuplement han a sans doute nourri un sentiment de frustration chez certains Ouïghours. Mais cette situation paraît difficilement réversible. Le brassage multi-séculaire des populations et la fixation progressive des frontières ont uni une multitude de nationalités au sein de la République populaire de Chine. Elle a hérité de son prédécesseur impérial sino-mandchou l’essentiel de son assise territoriale. Il se trouve que les Ouïghours en font partie, et cet héritage historique ne saurait être balayé d’un trait de plume.

Les détracteurs de la Chine affirment que les Han (90% de la population) sont dominateurs. Mais s’ils avaient voulu dominer les nationalités minoritaires, Pékin ne les aurait pas exemptées de la politique de l’enfant unique infligée à l’ethnie han de 1978 à 2015. Ce traitement de faveur a stimulé l’essor démographique des minorités, et notamment des Ouïghours. Utiliser le langage servant à décoder les pratiques coloniales pour expliquer la situation des nationalités en Chine n’a aucun sens. Depuis Mao, aucune discrimination ne frappe les minorités, bien au contraire. Malgré son éloignement et son aridité, le Xinjiang se développe au bénéfice d’une population multiethnique. Encouragé par des opposants inféodés à l’étranger et des droits-de-l’hommistes sans cervelle, le séparatisme ouïghour est une folie que vient redoubler une autre folie : celle du djihadisme planétaire parrainé par Washington depuis quarante ans.

De même que le gouvernement des Etats-Unis a poussé les feux du djihad contre l’Union soviétique en Afghanistan, puis armé ses « proxys » du Moyen-Orient contre la Syrie, il instrumentalise aujourd’hui la cause ouïghoure pour déstabiliser la Chine sur son flanc occidental. Ce n’est pas un hasard si le Département d’État a annoncé en septembre 2018 qu’il étudiait la possibilité de sanctions contre la Chine pour sa politique au Xinjiang. Comme d’habitude, le discours humanitaire des chancelleries occidentales et de leurs ONG satellisées est la face émergée de l’action clandestine visant à organiser la subversion par la terreur. Loi du genre, les pays visés sont toujours ceux dont l’indépendance et le dynamisme constituent une menace systémique pour l’hégémonie occidentale.

La propagande djihadiste ouïghoure, aujourd’hui plus que jamais, cible la République populaire de Chine. Pour ses prédicateurs, la « nation du Turkestan » (c’est sous ce nom qu’ils désignent la majeure partie de l’Asie centrale turcophone) subit une oppression insupportable sur son versant oriental (Chine) comme sur son versant occidental (Russie). Lançant un appel au boycott de la Chine, ils fustigent les sévices historiques qui auraient été infligés par les Chinois aux Ouïghours, mentionnant des choses aussi absurdes que « le viol des musulmanes » ou « l’obligation de manger du porc ». Désenchanté par la tournure des événements au Proche-Orient, poussé par les services de renseignements turcs, le mouvement djihadiste du Turkestan a réorienté son combat : désormais, il entend frapper à nouveau l’ennemi proche (la Chine) plutôt que l’ennemi lointain (la Syrie). (5)

Il faudrait être naïf pour croire que la coïncidence entre cette propagande djihadiste, la fébrilité des opposants chinois et la stigmatisation de la Chine par les médias occidentaux est fortuite. Si l’on fait pleurer dans les chaumières sur le peuple ouïghour opprimé, ce n’est pas pour rien. Le moment est bien choisi. Alliée de la Russie, la Chine a fourni une aide précieuse à la Syrie dans son combat contre les mercenaires de l’Occident. Marginalisant les USA, elle participe activement à la reconstruction du pays. En Amérique du sud, elle soutient le Venezuela en lui achetant son pétrole, mettant en échec l’embargo occidental. La guerre commerciale avec Pékin est au mieux un jeu à somme nulle, et Washington en perçoit les limites. La réalité, c’est que la Chine est la puissance montante, les USA la puissance déclinante. Lorsque les deux courbes se croisent, tout est bon, du point de vue des perdants, pour tenter d’enrayer le cours des choses.

Bruno GUIGUE

Les illustrations sont des ajouts du GS.

Notes
1) https://tbinternet.ohchr.org/Treaties/CERD/Shared%20Documents/CHN/INT_...

2) https://www.legrandsoir.info/non-l-onu-n-a-pas-accuse-la-chine-de-dete...

3) http://www.ecns.cn/news/politics/2019-03-18/detail-ifzfmzhu2192664.shtml

4) https://asialyst.com/fr/2019/02/08/remi-castets-syirie-ouighours-respe...

5) https://www.madaniya.info/2018/12/03/ouighour-le-parti-islamiste-du-tu...

 https://www.legrandsoir.info/la-cause-ouighoure-coqueluche-de-l-occident.html?utm_source=Le%C2%ADGrand%C2%ADSoir&utm

COMMENTAIRES  

23/07/2020 15:04 par Renard

Une première remarque, ici la propagande CIAesque nous présente de gentils musulmans, alors que dès fois elle nous présente de méchants musulmans. Ce simple fait conduit à démentir la théorie du "Choc des civilisations" qui nous dit qu’une guerre latente a lieu entre la civilisation chrétienne et la civilisation musulmane or la réalité du monde est que l’on assiste à un affrontement entre bloc géopolitique (OTAN vs OCS en gros) qui comportent chacun des pays chrétiens (ou post-chrétien) et des pays musulmans.

Deuxième point, si la France avait fait ne serait-ce que le cinquième du quart de ce que la Chine a fait contre les djhadistes, LGS aurait crié à l’islamophobie, et ceci alors que la situation est plus grave en France qu’au Xinjiang. C’est assez rigolo de mon point de vue.

23/07/2020 16:57 par CN46400

Bravo, pour du réchauffé, c’est franchement super...

23/07/2020 17:23 par Patrizio Marie-Ange

En juillet 2009 déjà, le philosophe et historien de la philosophie Domenico Losurdo écrivait un article intitulé :

"Que se passe-t-il dans le Xinjiang"

à propos de l’émotion suscitée dan la “communauté internationale” par la prétendue répression des Ouïgours (“les Yoghourts” comme avait dit le ministre des Affaires étrangères de l’époque Bernard Kouchner, pas encore très bien renseigné sur les populations “victimes” des événements décrits par nos médias ) :

Extrait : “ Ceux qui, à gauche, sont enclins à transfigurer le séparatisme des Ouïgours feraient bien de lire l’interview donnée, quelques semaines avant les derniers événements, par Rebiya Kadeer, la leader du mouvement séparatiste ouïgour. Depuis son exil états-unien, parlant avec une journaliste italienne, voici comment s’exprime la dame susnommée : « Tu le vois, tu te comportes comme moi, tu as la même peau blanche que moi : tu es indo-européenne, tu voudrais être opprimée par un communiste à la peau jaune ? » [3]. Comme on le voit, l’argument décisif n’est pas la condamnation de cette « invasion » han et n’est même pas l’anticommunisme. Plutôt, la mythologie aryenne, ou « indo-européenne », exprime-t-elle toute sa répugnance pour les barbares à la « peau jaune » “.

Texte intégral sur : https://www.mondialisation.ca/que-se-passe-t-il-dans-le-xinjiang/14336

M-A Patrizio

23/07/2020 19:22 par CN46400

@ Renard
" LGS aurait crié à l’islamophobie,"
Parce que les romans dont on abreuve, en ce moment, le gaulois de base, sur ce sujet, seraient véridiques ?...

23/07/2020 19:54 par Mazig

J’ai toujours lu les articles de Bruno Guigue avec un certain intérêt , mais là , je dois faire part de mon étonnement quant à la manière dont il présente les choses dans cet écrit . Certes , il est indéniable que l’on ne peut accorder le moindre degré de crédibilité à la propagande occidentale , mais de là à prétendre que la version chinoise quant au problème Ouighour serait exempte de toute critique ou bien qu’elle serait digne d’intérêt et de bonne foi , le doute est de mise.Les birmans ont usé des mêmes arguments à l’égard des Rohingyas Le Wahabisme qui gangrène une partie du monde musulman tel un cancer qui suscite le dégout , ne saurait à lui seul justifier ce que subissent les Ouighours actuellement , abstraction faite de toute propagande américaine ou européenne. Sauf qu’à la lecture de cet article , j’ai relevé un grand nombre de fois ou les mots "terrorisme" ou "terreur" ont été utilisés, au point que j’ai eu l’impression d’être face à un article du Figaro , de Valeurs actuelles ou à l’écoute d’un discours de GW.Bush pendant sa propagande mensongère déversée en boucle pour justifier l’invasion de l’Irak. J’attends de lire les commentaires suivants , dont les auteurs non habitués de ce site, vont se délecter , en s’appuyant sur ce texte , à nous régaler de leur haine du musulman et leur rêve de voir se réaliser une déflagration civilisationnelle et l’avènement du chaos qu’ils appellent de leurs voeux.

23/07/2020 21:34 par Palamède Singouin

Remake de l’opération "Massoud l’Afghan" (de BHL, un de ses principaux promoteurs) qui avait fait apparaître dans tous les médias l’allié des Talibans en Afghanistan contre les soviétiques comme un héros de la liberté.

23/07/2020 23:37 par Xiao Pignouf

si la France avait fait ne serait-ce que le cinquième du quart de ce que la Chine a fait contre les djhadistes, LGS aurait crié à l’islamophobie

Mon petit goupil, non seulement ce genre de comparaison n’a aucune valeur mais en plus, l’article de M. Guigue le précise : il ne s’agit pas d’approuver entièrement toutes les méthodes chinoises, mais mais mais mais.... tant que les Chinois les approuvent, pourquoi devrait-on bouffer de la propagande occidentale anti-chinoise faite par des gens qui de toute façon n’en ont rien à secouer des Yaourts, et en plus la boucler ?

Enfin, j’aimerais que tu me trouves sur le GS le moindre article pro-djihadiste... le pire que tu pourras lire, ce sont des articles pro-palestiniens.

A comparer avec la France, mieux vaut le faire avec la tête en cherchant du côté de l’Histoire. Une différence fondamentale : les premières relations commerciales entre la Chine et le monde extérieur se sont faites avec le monde musulman, notamment la Perse, à une époque où nous en étions encore à vivre dans des huttes sans mettre un pied dans l’eau. Ces relations ont toujours été cordiales.

Bien plus tard, et malgré le fait que le monde musulman ait largement contribué à la transmission des savoirs de la Chine vers nos contrées éloignées, entre les Musulmans et les François, les Anglois ou les Espagnols, quelques mots suffisent à résumer l’ambiance : guerre permanente, croisades, Terre sainte... bref, tous les éléments qu’on retrouve aujourd’hui plusieurs siècles plus tard, sans la moindre amélioration.

Autre différence importante : en Chine, la religion, les religions, sont fermement soumises à la loi, à l’Etat. C’est clair, net et sans bavure. Quelle que soit la couillonnade religieuse à laquelle on a la faiblesse de croire, le PCC veille au grain.

En France, d’abord l’Eglise a fait la loi, couronné les têtes et préparé les guerres (de religions) et après une assez courte période de reprise en main, on sent récemment chez nos dirigeants une sorte de ventre mou, et même des velléités d’aspiration à être guide spirituel voire à s’auto-diviniser, ce qui ne peut que donner à l’Eglise l’impression qu’elle redevient essentielle...

Résultat, on trouvera guère plus tolérant que la Chine en matière de religion et de pratique religieuse. En France, certains ont un intérêt certain à entretenir une certaine animosité entre les confessions.

Bel article, et comme d’habitude très utile pour ceux dont les idées ne seraient pas très claires à propos d’une Chine éreintée ces temps-ci par des médias dont le doigt est davantage sur la couture du pantalon qu’à feuilleter des sources fiables.

24/07/2020 03:17 par CN46400

@Mazig
" vont se délecter , en s’appuyant sur ce texte , à nous régaler de leur haine du musulman"
Pour ma part je ne voie, dans cet exellent texte, rien qui soit susceptible de stimuler une quelconque "haine du musulman". A moins d’admettre que le terrorisme serait constituant de la religion musulmane, ce que Bruno Guigue n’avance jamais. Il est juste dommage que les musulmans, comme d’autres religions, n’aient pas encore, et partout, viré la cutie "Torquemada".

24/07/2020 04:23 par carlito

Les Yaourts 2.0
la grande cause "humanitaire" relancée par Trump fait partie du Virus Chinois et autre fariboles sur les ingérences du monstrueux maître du Kremlin.

Merci à Bruno Guigue de re-sortir ce plat réchauffé par la mediacrasie fondamentalement Pétainiste ;soutien infatigable des interventions néo-coloniales sous bannière OTAN.
Une lecture critique des aventures de Tintin est plus enrichissante que la participation aux messes médiatiques ; mais on peut aussi s’intéresser à l’histoire et surtout la géographie qui elle ne ment ni ne change.

24/07/2020 11:21 par bostephbesac

On devrait demander au peuple Syrien (le vrai (pas celui de nos merdias)) ce qu’ il en pense de ces "yoghourt" !

24/07/2020 11:22 par bostephbesac

On devrait demander au peuple Syrien (le vrai (pas celui de nos merdias)) ce qu’ il en pense de ces Ouigours...........pro daesh en particulier !

24/07/2020 13:15 par Palamède Singouin

@ CN46400
" il est juste dommage que les musulmans, comme d’autres religions, n’aient pas encore, et partout, viré la cutie "Torquemada".

Vous voulez dire que "les musulmans" passent leur temps à envoyer "les infidèles" au bucher ?

24/07/2020 14:43 par Hervé Fuyet

Dommage que Lina Sankari et le journal l’Humanité ne soient pas plus lucides. Merci à Bruno Guigue de rétablir les faits véridiques

 :https://www.humanite.fr/chine-paris-demande-lacces-dobservateurs-au-xinjiang-691799

24/07/2020 18:32 par Renard

@Xiao

Cher Xiao, je relevais simplement le deux poids deux mesures : la Chine, puisqu’elle attaqué par la propagande atlantiste, peut utiliser la barre de fer pour mater les djihadistes alors que la France, puisqu’elle est un pays atlantiste, est forcément raciste et islamophobe si elle ose lever le petit doigt face aux même djihadistes.

Puis vous me dites que la comparaison n’a aucune valeur avant de justifier la politique chinoise, petit problème de rhétorique, là : si la comparaison n’avait aucune valeur vous ne vous serez pas senti obligé de défendre la politique chinoise.
Vous dites aussi que vous n’approuvez pas toutes les méthodes chinoises puis qu’il n’existe guère plus tolérant que la Chine en matière de religion, que puis-je répondre à ses injonctions contradictoires ?

Maintenant je n’ai pas dis que LGS a produit des articles pro-djihadistes, je sais bien que LGS n’est pas le NPA et son site Révolution Permanente qui eux ont soutenus ouvertement les djihadistes dans le conflit syrien (mais l’islamo-gauchisme est une invention de l’extrême-droite n’est-ce pas ?). Toutefois j’ai vu pas mal d’articles ici qui reprennent à leur compte l’escroquerie intellectuelle qu’est l’islamophobie.

24/07/2020 19:46 par CN46400

@Palamède Pingouin
Vous me voyez fort marri d’avoir, par inadvertance, mis sur le même plan, les vaillants jiadhistes musulmans qui nous ont débarrassé de Charb, Wolinski, et quelques autres, avec le sympathique catholique Torquemada réputé pour sa manière de faire rôtir tous ceux dont il sentait la foi en Jésus sur le déclin.....

24/07/2020 20:58 par Xiao Pignouf

@Renard,

vous me dites que la comparaison n’a aucune valeur avant de justifier la politique chinoise

si la comparaison n’avait aucune valeur vous ne vous serez pas senti obligé de défendre la politique chinoise.

Où et quand ai-je défendu la politique chinoise dans mon com ? Il s’agissait pour moi de contester vos propos sur le GS, pas d’approuver la politique chinoise, et aussi de me défendre en tant que lecteur contre la propagande médiatique (en approuvant le texte de B. Guigue), rien de plus. En tout dernier ressort, Renard, les affaires de la Chine concernent la Chine, ni plus, ni moins, donc pas la peine d’y voir autre chose qu’un soutien à la souveraineté chinoise.

M’est avis que vous devriez faire un tour chez l’ophtalmo.

Vous dites aussi que vous n’approuvez pas toutes les méthodes chinoises puis qu’il n’existe guère plus tolérant que la Chine en matière de religion, que puis-je répondre à ses injonctions contradictoires ?

Et je réitère, parce qu’il n’y a pas de contradiction entre la place de la religion en Chine, pays que je connais d’ailleurs plutôt bien puisque j’y ai vécu 10 ans et la lutte qui y est menée contre des groupes terroristes meurtriers. Ce sont donc deux choses différentes et absolument pas deux idées contradictoires. En outre, il faudrait également que vous m’ayez vu critiquer la politique de la France en matière de lutte contre le terrorisme, est-ce le cas ? Je ne crois pas. Enfin, où diantre y voyez-vous une injonction ? Vous donnez sérieusement l’impression non pas de réagir à des éléments réellement existants dans mon com, mais à des choses que vous vous imaginez que j’ai dites...

En ce qui concerne l’opinion des Occidentaux sur les affaires de pays étrangers, et la Chine en est un bel exemple, j’ai pris l’habitude de me rappeler systématiquement qu’il est plus tentant de la donner alors que fermer sa gueule demande davantage d’efforts.

Toutefois j’ai vu pas mal d’articles ici qui reprennent à leur compte l’escroquerie intellectuelle qu’est l’islamophobie.

Bon, ben pouvez-vous donner les liens qui mènent à ces fameux articles ? A quoi cela sert de commenter un article si c’est pour déballer ses obsessions personnelles ? Je vous le demande.

25/07/2020 10:11 par Palamède Singouin

@ CN46400

A la tête de la sainte inquisition,Torquemada représentait une institution, l’Eglise catholique romaine et, par délégation, la monarchie "très catholique" espagnole.
Libre à vous de considérer que les Kouachi représentaient "les musulmans".

25/07/2020 11:47 par François de Marseille

@ Renard : "Deuxième point, si la France avait fait ne serait-ce que le cinquième du quart de ce que la Chine a fait contre les djhadistes, LGS aurait crié à l’islamophobie, et ceci alors que la situation est plus grave en France qu’au Xinjiang. C’est assez rigolo de mon point de vue."

En une seule phrases, 3 affirmations complétement fausses de mon point de vue, mais tu vas sans soucis me prouver, argument à l’appui, que je suis une bille dans le domaine :
1 : La France n’a pas fait le cinquieme du quart (5 %) de ce que la Chine a fait pour poursuivre les djihadistes.
2 : LGS crie à l’islamophobie quand la France combat le djihadisme
3 : La situation du point de vue du djihad est plus grave en France qu’au Xinjang

25/07/2020 15:47 par Renard

Et bien vive la souveraineté chinoise et la souveraineté française et celles de toutes les nations.

25/07/2020 18:40 par tchoo

Cher Goupil, vous prêtez à LGS des intentions et des propos que je n’ai lu nulle part. Aurais je louper quelque chose
Il faut avoir un chemin de raisonnement bien tortueux pour voir dans l’article de B G un quelconque malgame entre musulman et terroriste
bref une éclaircissement de vos propos et de votre pensée m’aiderait à considérer ceux ci

25/07/2020 19:00 par Xiao Pignouf

@Mazig

Moi aussi, j’ai relevé certaines incohérences dans votre commentaire :

mais de là à prétendre que la version chinoise quant au problème Ouighour serait exempte de toute critique ou bien qu’elle serait digne d’intérêt et de bonne foi

Je vous remets quand même des extraits de l’article de M. Guigue, et vous verrez qu’en lisant mieux, vos inquiétudes disparaîtront :

« Croire sur parole le discours officiel est complètement naïf, mais tomber dans l’excès inverse en épousant aveuglément le discours oppositionnel ne vaut guère mieux »

Ou bien :

« On peut juger cette politique particulièrement répressive. Elle l’est, et les autorités chinoises ne s’en cachent pas. »

ce que subissent les Ouighours actuellement , abstraction faite de toute propagande américaine ou européenne

D’accord, et lorsque qu’abstraction est faite, il vous reste quoi comme source d’informations ?

j’ai relevé un grand nombre de fois ou les mots "terrorisme" ou "terreur" ont été utilisés, au point que j’ai eu l’impression d’être face à un article du Figaro , de Valeurs actuelles

31 personnes civiles tuées au couteau et à la hache dans une gare, vous appelez ça comment ? De la résistance à l’envahisseur ? C’est bien d’ailleurs, je crois, la nature de votre raisonnement lorsque sous l’humeur de Théophraste vous superposez, assez malhonnêtement je dois dire, la soit-disant situation en Chine à celle d’Israël et ce faisant de façon insidieuse, les Ouïgours aux Palestiniens. A tout le moins, on ose espérer que vous avez mis un pied au Xinjiang pour être si sûr de votre fait, au contraire du superexpert en titre consulté par la presse occidentale. Il faudrait quand même avant d’en arriver à de telles inepties se renseigner un peu sur l’histoire de la Chine dont le Xinjiang fait intégralement et définitivement partie depuis le 17ème siècle.

En outre et pour finir, cet article n’a rien à voir avec les "Musulmans", il est d’abord une réponse à la couverture de Libé du 21 juillet et accusant en gros titres la Chine de génocide. Il s’agit de dénoncer un mensonge visant à calomnier un pays dont la politique anti-terroriste ne concerne que lui-même. Et votre commentaire se terminant sur la prédiction auto-réalisatrice de se voir incessamment sous peu confrontés à une pluie de paparazzades risque bien d’en être davantage la cause que l’article à proprement parler.

En conclusion, je vous mets un extrait de cet article Wikipédia sur l’Alsace-Lorraine qui remet les choses en perspectives en matière de politique nationale d’assimilation linguistico-démographique :

« Sur le plan linguistique, dans les territoires ainsi recouvrés, le français remplaça l’allemand dans les services publics ainsi qu’à l’école selon la méthode d’enseignement directe, qui consistait sans transition à utiliser le français. Ce manque d’égard pour les populations majoritairement germanophones fut un drame, notamment pour les populations plattophones et alsacophones demeurées francophiles, alors même que les Allemands avaient laissé un enseignement francophone dans les parties non germanophones du Reichsland : en Moselle romanophone et dans le pays welche alsacien.

L’enseignement en Alsace-Lorraine est francisé avec succès, mais parvient cependant à résister aux tentatives de laïcisation du gouvernement français, en particulier celle du cartel des gauches en 1924 : la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905 n’ayant pas concerné l’Alsace-Lorraine annexée, un avis du Conseil d’État établit en 1925 que la loi du 18 germinal an X appliquant le concordat de 1801 est toujours en vigueur.

(...)

Les Alsaciens-Lorrains furent divisés par une « commission des triages » en quatre classes de citoyens, celles-ci étaient marquées par les inscriptions A-B-C-D sur leur carte d’identité41. Ce classement des citoyens fut établi en fonction de leur ascendance et caractéristique du degré supposé de francophilie ; chaque classe correspondait à des droits civiques différents42.

Les autorités françaises mirent en place une politique d’épuration assez brutale, et environ 200 000 résidents Lorrains ou Alsaciens, décrétés « Allemands » ou considérés comme insuffisamment francophiles furent soudainement expulsés43,44, tandis que des Alsaciens et des Lorrains dont les familles avaient fui leurs régions natales lors de l’annexion de 1871 effectuent le mouvement inverse. La moitié des Allemands expulsés parvient ensuite à revenir à la demande des États-Unis45. »

26/07/2020 16:38 par Renard

@François

En une seule phrases, 3 affirmations complétement fausses de mon point de vue, mais tu vas sans soucis me prouver, argument à l’appui, que je suis une bille dans le domaine :
1 : La France n’a pas fait le cinquieme du quart (5 %) de ce que la Chine a fait pour poursuivre les djihadistes.
2 : LGS crie à l’islamophobie quand la France combat le djihadisme
3 : La situation du point de vue du djihad est plus grave en France qu’au Xinjang

1 : entre la Chine qui fait la politique de répression dure décrit dans l’article au Xinjiang et la France qui peut se voir bloquer par la CEDH l’expulsion d’un imam qui lui est ouvertement hostile, il y a un gouffre.
En même temps c’est tout à fait logique suivant le positionnement géopolitique, la France qui est alliée au Qatar et à l’Arabie saoudite donc elle laisse prospérer tranquillement et faire leur prosélytisme les Frères Musulmans (Qatar + Turquie) et la ligue islamique mondial (Arabie saoudite). Je ne dis pas que ces organisations sont terroristes mais elles installent le terreau de base qui va permettre à Daech de recruter, elles ont en tout cas complètement noyauté les institutions représentantes des musulmans en France.
2 : Ba j’ai vu sur un LGS jadis un article de soutien à la manifestation contre l’islamophobie qui était elle-même organisé par le CCIF, qui est une annexe des Frères Musulmans, et pour la petite anecdote cette association compte les expulsions d’imam hostiles à la France comme des actes islamophobes (!). Je n’en veux pas à LGS qui diffuse de toute façon des articles de plusieurs point de vue, mais ce genre de lien existe.. Je me rappelle aussi d’un article nous présentant Tariq Ramadan comme un martyr de la justice française (Mdr).
3 : Déjà de base, l’islam en Chine est souffie, donc assez peu perméable au djihadisme, alors qu’en France on est dans l’islam sunnite. Je rappelle que 1700 français sont partis faire le djihad en Syrie, que la liste des attentats djihadistes en France est plus longue que celle des attentats djihadistes en Chine qu’il y a dans l’article, et ceci dans un pays beaucoup moins peuplé, donc la proportion est beaucoup plus élevée. Et tout ceci vient s’ajouter à un climat tendu sur fonds de violences urbaines, de montée de l’extrême-droite etc.. Oui je crois que la situation en France est plus grave à ce niveau, au doigt mouillé hein j’ai pas la science infuse..

Maintenant loin de moi l’idée de considérer comme imbécile ou obsédé ceux qui ne sont pas d’accord avec moi, on discute c’est tout.

03/08/2020 03:21 par Tao

Légère erreur, la présence Chinoise au Xinjiang ne remonte pas à la dynastie Tang (618 -690), bien que ce soit cette période qui verra la plus grande sinisation de la région ainsi que l’expansion la plus occidentale, mais bien dès la dynastie Han ( -206 - 220).

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