The Independent, mardi 27 février 2007.
Un reportage publié aux Etats-Unis juste au moment où le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad prévenait que le programme nucléaire de Téhéran n’avait "pas de marche-arrière", affirme qu’une unité du Pentagone prépare un bombardement de l’Iran, qui pourrait être entrepris "dans les 24 heures".
Le journaliste du New Yorker, Seymour Hersh, qui fait généralement autorité, a rapporté dans la toute dernière édition de l’hebdomadaire qu’un "groupe spécial de planification" avait été créé ces derniers mois sous l’égide des chefs d’état-major interarmes. Citant un ancien officier du renseignement, Hersh a dit que cette unité était "chargée de créer un plan de réserve pour bombarder l’Iran et qui peut être mis en application, sur l’ordre du président [étasunien], dans les 24 heures".
Ce rapport semble contredire les réfutations de l’administration Bush selon lesquelles elle ne planifierait pas la guerre contre l’Iran, malgré des préparatifs militaires étasuniens dans le Golfe.
Bryan Whitman, le porte-parole du Pentagone, a déclaré : "Les Etats-Unis ne prévoient pas de partir en guerre contre l’Iran. Suggérer le contraire est tout simplement faux, trompeur et malveillant."
Mais le dirigeant américain qui s’identifie le plus à une possible action militaire contre l’Iran, le vice-Président Dick Cheney, a répété la semaine dernière en Australie que "toutes les options" étaient sur la table.
Il est arrivé la nuit dernière à l’improviste à Oman, un Etat du Golfe situé stratégiquement de l’autre côté du Détroit d’Ormuz, face à l’Iran.
Le ministre adjoint aux affaires étrangères iranien, Manouchehr Mohammadi, a déclaré hier : "Nous nous sommes préparés à toute situation, même la guerre".
Le Président iranien a aussi été provocant, de façon caractéristique, la veille d’une réunion des puissances du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, appelées à discuter de l’augmentation de la pression contre le possible programme iranien d’armes nucléaires.
Le Président Ahmadinejad, qui déclare que ce programme est pacifique, a comparé la production iranienne de carburant nucléaire à un train "qui n’a pas de freins et pas de marche-arrière".
La Secrétaire d’Etat américaine, Condoleeza Rice, a déclaré à un journaliste de la télévision américaine qui l’interviewait : "Ils n’ont pas besoin d’une marche arrière. Ils ont besoin d’un bouton d’arrêt".
Anne Penketh
– The Independent, "US ’plans to bomb Iran’, despite denials", 26 février 2007. http://news.independent.co.uk
– Source : Alternatives international
http://alternatives-international.net
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L’horloge de L’Iran fait Tic Tac, par Robert Parry.