L’Union Européenne et l’immigration

Une sous-espèce à jeter après usage

Je ne sais pas si la majorité de nos concitoyens ignorent ce que l’on discute actuellement à Bruxelles à propos du traitement légal à appliquer aux immigrants sans papiers ou bien s’ils s’en moquent comme de leur première chemise.

A Bruxelles, l’UE est en train de débattre sur la possibilité d’enfermer pour une durée de plusieurs mois, dans des centres qui sont comme des prisons, ou pire, des personnes qui n’ont commis, tout au plus, qu’une faute administrative, mais non pas un délit, et que la justice n’a pas condamnées. Exactement comme à Guantánamo.

Manfred Webber, du Parti Populaire Européen, a déclaré que l’enfermement dans ces centres peut être utile « pour exercer une pression psychologique sur les internés ». Si cela ne constitue pas une apologie de la torture, que Dieu en soit témoin !

Dans la capitale de l’UE, nos mandataires discutent tranquillement y compris pour savoir s’il convient ou non d’expulser d’Europe, manu militari, des enfants immigrants arrivés à mi parcours de leur scolarité. Comme possible solution ils envisagent de les enfermer dans ces sous-prisons que sont les centres de rétention. Emprisonner des mineurs qui n’ont pas commis le moindre délit !

Il y est des représentants d’Etats européens pour soutenir, au cours de ce débat, qu’il est bien préférable de laisser tomber toutes ces précautions juridiques si coûteuses et source de tellement de complications et qu’il faut favoriser, une bonne fois pour toutes, l’expulsion sans délais des immigrants sans papiers par voie purement administrative et cela sans permettre que les juges - certains sont tellement impertinents, voyez-vous - fourrent leur nez dans ces affaires.

Claudio Fava, élu socialiste, a déclaré que cette directive en débat représente « une dégénérescence juridique qui traite les immigrants comme une sous-espèce humaine ». Exact.

Le capitalisme sauvage européen a transformé l’immigration en une sous-espèce humaine à jeter après usage. Avons-nous besoin d’une main d’oeuvre bon marché à faire grimper tout en haut de nos échafaudages ou bonne à se briser les reins dans nos champs, car c’est cela qu’exige la parfaite optimisation de nos profits ? Parfait. Mais arrivent les vaches maigres et voilà que l’industrie du bâtiment n’ouvre plus de chantiers et que nous avons sur place des travailleurs autochtones tout disposés à briser leurs propres reins pour les mêmes salaires… eh bien, disparaissez, retournez chez vous, pauvres bougres !

Pour peu que vous grattiez cette minable Europe, vous tombez sur Hitler.

Traduction Manuel Colinas

Rebelión
http://www.rebelion.org/noticia.php...

COMMENTAIRES  

19/05/2008 00:04 par r_i_d

//Je ne sais pas si la majorité de nos concitoyens ignorent ce que l’on discute actuellement à Bruxelles à propos du traitement légal à appliquer aux immigrants sans papiers ou bien s’ils s’en moquent comme de leur première chemise.//

Je ne sais pas si la majorité de nos concitoyens ignore que la majorité de nos concitoyens s’en moque du traitement légal ou non qu’on applique ou qu’on appliquera aux immigrants avec ou sans papiers.

Je ne sais pas si la majorité de nos concitoyens s’en moque ou non du traitement qu’on applique légalement ou non à leurs concitoyens. Je ne sais pas si la majorité de nos concitoyens s’en moque ou non de la majorité de nos concitoyens. Je ne sais pas si nos concitoyens sont mes concitoyens ou non. Je ne sais pas. Je ne sais rien. A notre époque, chacun sait bien qu’il ne sait rien.

19/05/2008 14:37 par Anonyme

Amis
Dessous la cendre
Le feu
Va tout brûler

La nuit
Pourrait descendre
Dessus
Nos amitiés

Voilà que d’autres bras tendus
S’en vont strier nos aubes claires
Voilà que de jeunes cerveaux
Refont le lit de la charogne

Nous allons compter les pendus
Au couchant d’une autre après-guerre
Et vous saluerez des drapeaux
En priant debout
Sans vergogne

Amis, dessous la cendre...

La nouvelle chasse est ouverte
Cachons nos rires basanés
Les mots s’effacent sous les poings
Et les chansons sous les discours

Si vos lèvres sont entrouvertes
Un ordre viendra les souder
Des gamins lâcheront les chiens
Sur les aveugles
Et sur les sourds

Je crie
Pour me défendre
A moi, les étrangers
La vie est bonne à prendre
Et belle à partager

Si les massacres s’accumulent
Votre mémoire s’atrophie
Et la sinistre marée noire
Couvre à nouveau notre avenir

Vous cherchez dans le crépuscule
L’espérance de la survie
Les bruits de bottes de l’Histoire
N’éveillent pas vos souvenirs

Amis, dessous la cendre...

20/05/2008 10:58 par Anonyme

c’est beau ! qui est le poète ? j’en redemande !

21/05/2008 01:03 par r_i_d

Moi aussi, j’en demande !

Le Grand Soir fait bien de publier les commentaires poétiques. Ils nous sortent du trou.

19/05/2008 16:58 par Jean Claude Goujat

Ne pas sombrer dans la facilité.
La majorité ecrasante des citoyens de l’europe n’est pas au courant de ce qui se trame dans les commissions européennes.
Pourquoi croyez vous qu’il existe un "journal militant d’information alternative" ?
Parce que les médias les plus regardés et les plus lu font leur travail d’information ?dans ce cas à quoi sert-il ?
Soyons sérieux cette info relayons la auprés de nos proche,sur le net,dans des tracts,avec tous les moyens possibles et imaginables.
Si parfois la passivité de beaucoup m’agace,je ne me laisserais entrainer dans des condamnations qui n’ont pas lieu d’être !

19/05/2008 17:21 par legrandsoir

Bien d’accord là -dessus.

Le Grand Soir.

19/05/2008 11:29 par coco_des_bois

Nos concitoyens sont parfaitement éduqués pour deux choses :
- ne penser qu’à leur gueule
- ne voir les choses que par la surface

Et cette éducation est parfaitement effective. On endoctrine très facilement les riches à penser à eux mêmes, en exacerbant le sentiment qu’ils ne doivent rien à personne et que leur réussite ne doit rien au hasard d’être né, ni au hasard tout court d’ailleurs. Les pauvres, eux, sont éduqués pour courir derrière les riches, pour un jour pouvoir en faire partie, ils veulent les mêmes attributs et seraient bien en peine de se soucier des autres alors qu’ils doivent déjà se débattre dans la merde ambiante.

Et comme personne ne nous explique comment fonctionnent ces flux migratoires, quelles sont les bases de tout ça, hé bien au pire on va regretter ces traitements "durs", on va un peu s’indigner, mais à l’image de Val dans Charlie, on sent quand même de façon diffuse que "quand même ma brave dame il faut bien réguler ces flux" ...

Oui, le libre échange, c’est la libre circulation de tout sauf des humains. On baisse la tête, on espère ne pas se faire remarquer, et on glisse ainsi doucement vers un régime violent et mensonger. Combien de parents dans les mouvements lycéens ? On baisse les yeux et on laisse l’orage passer.

Laisse pisser le mouton...

... tant qu’il ne te pisse pas dessus.

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