Un général américain lance un avertissement : l’Iran doit arrêter de faire entrer des explosifs en Irak.
Fort Tarik, Irak, le 7 mai 2006, Reuters.
Dimanche, un influent général américain s’est rendu par les airs jusqu’à l’immense frontière désertique irako-iranienne et s’est engagé à mettre fin à la contrebande d’explosifs à laquelle, affirme-t-il, se livre l’Iran et qui cause des ravages au sein des forces armées américaines.
Arrivé à bord d’un hélicoptère que les gardes-frontières iraniens, perchés sur leurs miradors de l’autre côté, ont gardé dans le collimateur, le Général Peter Chiarelli, [1]numéro deux des forces armées américaines en Irak, a affirmé que les forces américaines et irakiennes chargées de la sécurité frontalière feraient « tout ce qui est en [leur] pouvoir » pour empêcher que l’on ne fasse sauter les convois.
Appelés engins explosifs improvisés (IED), les bombes artisanales sont la principale cause de mortalité américaine en Irak, où plus de 2 400 soldats américains ont été tués depuis l’invasion conduite par les États-Unis visant à renverser Saddam Hussein en 2003.
Washington et Londres affirment pouvoir prouver que les composants des IED très au point qui ont été employés contre les soldats britanniques dans le sud de l’Irak ont été produits en Iran, ce que dément Téhéran.
« Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher les IED de pénétrer en Irak, » a déclaré Chiarelli à des journalistes au poste frontière de Fort Tarik, un bâtiment spartiate entourés d’étendues désertiques écrasées de soleil qu’empruntaient autrefois les caravanes de la Route de la Soie.
« Cette frontière nous cause beaucoup de souci à cause des IED. Ces engins sont devenus beaucoup plus puissants qu’ils ne l’étaient en 2004 d’après mon expérience. Nous considérons qu’il est primordial d’arrêter les composants qui passent la frontière. »
Dans le but d’empêcher les combattants étrangers de se joindre à la guérilla anti-américaine en Irak et de lutter contre le trafic d’armes, l’armée américaine a bâti et équipé 258 forts frontaliers le long des frontières perméables iranienne, syrienne, jordanienne et saoudienne.
Formées par les Américains et d’autres militaires étrangers, les Forces frontalières nationales irakiennes comptent plus de 20 000 soldats.
Les États-Unis affirment que l’immense majorité des combattants étrangers passent par la frontière syrienne.
Tensions avec l’ iran avec l’ Iran
Chiarelli dit que le différend à propos des ambitions nucléaires de Téhéran qui oppose les puissances occidentales à l’Iran a amené les forces américaines et irakiennes à surveiller la frontière iranienne avec une vigilance accrue.
Le Major américain Vic Lindemeyer, un conseiller ès patrouilles frontalières, a affirmé que les contrebandiers empruntaient cette zone pour faire entrer en Irak des projectiles explosifs et des AK-47.
« La montée de la tension avec l’Iran nous a incités à faire preuve de prudence et à nous inquiéter des armes et autres équipements illégaux à toutes les frontières, » a déclaré Chiarelli, ajoutant que des gardes américains chargés de patrouiller le long de la frontière États-Unis/Mexique ont été envoyés en Irak pour former les Irakiens.
Les Irakiens de Fort Tarik ont dit avoir intercepté 1 972 clandestins qui essayaient de pénétrer depuis l’Iran, surtout des pèlerins iraniens désirant se rendre dans les villes saintes chiites de Nadjaf et de Kerbala.
Les 60 irakiens stationnés à Fort Tarik, où les températures dépassent largement les 50° pendant le long été irakien, partagent le bâtiment avec un contingent de soldats ukrainiens et polonais, qui transpirent abondamment dans leur tenue de combat.
Chiarelli et son entourage ont été invités à un déjeuner à la bédouine, des montagnes de riz accompagnés de mouton, que l’on mange avec les doigts, et debout.
Dans une des tours du fort, un membre irakien de la police des frontières braquait ses jumelles de l’autre côté de la frontière, où des gardes iraniens surveillaient depuis leur mirador.
Il a assuré que les Iraniens de la tour de garde sont tranquilles, d’habitude, mais qu’aujourd’hui l’arrivée de Chiarelli et des médias à bord d’une demi-douzaine de Black Hawks semblait les rendre nerveux.
« Mon travail est la surveillance de la frontière et la défense de mon pays, » a-t-il déclaré.
Ibon Villelabeitia
- Source : Reuters
www.alertnet.org/thenews/newsdesk/IBO759250.htm
- Traduction : Catherine-Françoise Karaguezian (www.egueule.com)
Iran : pétition contre la menace nucléaire... des USA !
[ S’ils n’espéraient pas en tirer un profit quelconque, les États-Unis ne se donneraient pas tant de mal pour amener l’Iran devant le Conseil de Sécurité. ]
Arrêtons la guerre en Iran avant qu’elle ne commence, par Gary Leupp.
Iran : Les vrais hommes vont à Téhéran, par M. Shahid Alam.
Iran : les USA achèvent les préparatifs en vue d’ une attaque, par Wayne Madsen.
"Colère et désespoir" de l’Amérique , par Philippe Grasset.
[1] Peter Chiarelli est ce même général qui avait déclaré, après le massacre d’hommes désarmés le 26 mars 2006, que la mosquée Moustafa n’en était pas une et que les fidèles qui n’en étaient pas avaient été en fait tués par les forces irakiennes et non par les Américains. Voilà le genre de choses qu’affirme le général Chiarelli
http://interet-general.info.