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Balayer devant sa porte pour ne pas propager les graines de l’illusion.

Les Cahiers communistes du « Comité de Base » : comibase@gmail.com

n°05 /04-10-2012

Cellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas-de-Calais.

Balayer devant sa porte pour ne pas propager les graines de l’illusion.

Les partis politiques à la gauche du PS, les organisations syndicales de travailleurs, et même Laurence Parisot du Médef (lors du débat avec B. Thibault) continuent à vouloir faire croire qu’une Europe Sociale est possible.

Quels arguments probants ont-ils pour défendre cette position : les rêves n’étant que des rêves et l’utopie ayant ses limites, il reste l’enjeu politicien, la naïveté, l’incompréhension de la géopolitique, ou la négation de la notion du dépassement du capitalisme par son stade suprême, l’impérialisme.

Dans une grande partie de ces organisations politiques et syndicales, classées à gauche, sont dispensées des formations politiques ou syndicales dans lesquelles les vieilles analyses d’un vieux barbu qui aurait 200 ans, restent une base fondamentale pour la compréhension du capitalisme, qui n’est pas moins que le pire ennemi des travailleurs, notamment quand il se transforme en impérialisme.

Marx avait scientifiquement démontré l’évolution du capitalisme, certes il n’avait pas la vision du monde du 21ème siècle ni connu tous les bouleversements technologiques et géopolitiques qui ont faits du 20ème siècle une période intense de transformation sociale.

Aussi et toutefois, si les théories scientifiques marxistes n’étaient plus d’actualité, on pourrait comprendre que le marxisme ne soit plus étudié dans les grandes écoles de la bourgeoisie planétaire, ni repris dans les formations politiques de droite comme de gauche, ni dans celles des syndicats… Si elles étaient dépassées, comme l’affirment avec un sourire narquois des experts surmédiatisés, ou l’une ou l’autre des plumes sarcastiques de journalistes économiques, fondus dans le système et corrompus par quelques euro supplémentaires en fin de mois, pourquoi donc sont-elles encore étudiées ?

C’est de la science économique et humaine, ce n’est pas de la philosophie qui reprend Platon ou Aristote, même si ces derniers forgent les esprits à la compréhension matérialiste du monde et des sociétés qui traversent le temps.

Dans le marxisme scientifique, basé sur la réalité des faits concrets, il n’y a pas de places pour les rêves, l’utopie ou la naïveté, et avec son camarade Engels, Marx a démonté et a démontré toutes les stratégies de la politique opportuniste et l’avancement du capitalisme dans le temps avec ses conséquences sociales sur l’humanité et la vie des travailleurs, et notamment le sort réservé à la classe ouvrière qui, par son travail crée les richesses et par son intelligence bouleverse le monde en le faisant avancer.

Hormis les sots ou les opportunistes sectaires qui à la moindre contradiction se prennent les pieds dans le tapis, qui peut aujourd’hui démontrer que la rivalité entre le capital et le travail n’est pas un fait concret, ou dire que la lutte des classes n’est pas fondée ?

Mario Draghi, le banquier de l’Europe, ayant lui-même sifflé la fin de l’illusion de l’Europe sociale (antisocial) en févier ; Manuel Barroso, le Président de la Commission européenne ayant menacé d’une possibilité fasciste (antisocial) lors d’une discussion en juin sur la rigueur budgétaire (antisocial), avec John Monks, le secrétaire général de la Confédération Européenne des Syndicats ; François Hollande et Angéla Merkel ayant répondu en juillet avec la mise en place de la règle d’or (antisocial) de restriction financière des budgets des Etats, aux exigences du FMI et du capital international sous tutelle de l’empire des USA (antisocial), les peuples de Grèce, d’Italie, d’Espagne, du Portugal ayant été frappés par les pires plans d’austérité (antisocial) de leur histoire ; les peuples britanniques, roumains, slovaques… ayant perdu quasiment leurs droits et leurs acquis sociaux (antisocial), les peuples d’Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas, de France étant aujourd’hui sous la menace… comment peut-on encore parler de l’Europe Sociale ?

Surtout quand des règles de libre concurrence non faussée ont été mises en place et qu’à la moindre contribution ou aide d’un Etat à un secteur économique, c’est l’aigle vengeur de la justice européenne qui attaque les proies, sous la protection des instances politiques européennes ; quand on ne parle plus du service public mais de serviceS d’intérêts généraux (SIG) ; quand l’Etat-Nation historique est démantelé par la régionalisation sous tutelle capitaliste et qu’on transforme les cartes IGN, sans pour cela accorder le moindre droit à l’autodétermination des peuples colonisés qui le souhaitent (comme la gauche socialiste basque, la gauche socialiste kanake, la gauche socialiste guadeloupéenne…) au nom de l’unité nationale.

Aussi que la grande bourgeoisie, la droite classique décomplexée, la gauche social-démocrate parlementariste, et une partie de l’extrême-gauche trotskyste inféodée, soient les avocats de cette Europe fédéralisée, c’est dans leur nature historique même, plus que centenaire pour les uns, bientôt centenaire pour les autres.

Mais qu’un certain nombre de dirigeants communistes, du Front de Gauche, et des organisations syndicales de progrès, insistent sur ce sujet de l’illusion sociale européenne, des questions se posent : « combien de temps encore, vont-ils encore mentir au Peuple ? » : « combien de temps encore vont-ils encore laisser les ultranationalistes, chauvins surmédiatisés -à la barre- de l’euro contestation, alors même qu’ils naviguent entre deux eaux, et qu’ils sont pour une Europe supranationale, si elle est blanche, chrétienne et capitaliste ? »

Là sont les grandes questions, alors qu’ils ne peuvent, de par leurs formations et leurs éducations, ignorer la réalité du fond de l’Europe politique impérialiste qui se construit et s’accélère depuis la chute du socialisme réel en URSS. Les masses populaires ne pourront pas longtemps faire confiance à des dirigeants qui les trompent et les bercent d’illusions, à moins que ces dirigeants ont eux aussi décidé d’ignorer le Peuple, ou qu’ils le considèrent comme ignares et incompétents à se prendre en charge lui-même… certes des questions agitatrices et des propos provocateurs, mais sans réponse formelle et argumentée toutes les suspicions sont fondées.

Comme il a été rappelé dans l’article 4 des cahiers communistes, les pays émergents sont une concurrence sans milite au stade actuel de la mondialisation… Cette course a une incidence directe pour les travailleurs des pays où la classe ouvrière s’est organisée pour gagner des droits et des acquis sociaux depuis plus d’un siècle. Ainsi, hormis dans quelques secteurs productifs à haute valeur ajoutée, les travailleurs occidentaux (des pays du G8) ne peuvent pas d’un point de vue économique être aussi rentables pour les profits exigés par les directoires pour satisfaire les actionnaires. Ce sont les dernières positions prises par les patrons du secteur de production automobile sur le « coût du travail » qui devraient éveiller les esprits dans ce monde désorienté.

Cette concurrence entres les capitalistes puis entre les pôles impérialistes continuera le temps nécessaire à l’organisation des travailleurs pour obtenir des droits nouveaux, d’où l’intérêt du capital à les maintenir le plus longtemps possible en castes, en clans, en ethnies et dans la religion. Plus le temps d’organisation des travailleurs de ces pays émergents, sera long moins vite ils s’organiseront en classe sociale antagonique à la classe dominante propriétaire des moyens de productions et d’échanges. Et plus les pays seront concentrés dans des impérialismes dominants, plus les concurrences seront exacerbées, plus les droits seront faibles… donc plus ce temps d’organisation de classe sera long.

Aussi même pour les empires : malgré leurs grandes armées, ils ont toujours été battus par des armées plus petites qui les ont affrontés unies, comme les guérillas sont toujours des poisons des armées structurées.

Ainsi les unions capitalistes ne sont jamais favorables aux travailleurs quand les unions de travailleurs le sont toujours, d’où la perpétuelle division organisée par le capital pour empêcher les unités dans notre classe, les concentrer là où il veut et les contrôler, par contre le capital sait organiser les unions dans sa propre classe pour défendre ses propres intérêts de classe.

Tant que les travailleurs auront le dos courbé et ne prendront pas eux-mêmes la mesure de leur puissance pour faire face à la machine capitaliste, et de l’intérêt de s’unir pour se défendre contre ses attaques, le capitalisme a de beaux jours devant lui. Pourtant, ce sont les peuples qui écrivent l’histoire, ils n’ont pas se justifier puisqu’ils en sont les acteurs principaux, pourtant trop encore se demandent pourquoi il faudrait encore parler de ce qui s’est passé avant quand on souffre au présent et que l’avenir est incertain.

Toutefois, si les jours du capitalisme sont inexorablement comptés de par la nature même de ses propres contradictions qui ont une fin, c’est aux travailleurs de diminuer le temps entre aujourd’hui et sa chute, aussi faut-il encore être pédagogues pour expliquer les raisons de leur exploitation. Force est de constater que trop pensent encore que : sans patrons capitalistes, sans directions capitalistes, sans productions capitalistes... rien n’est possible. Comme d’ailleurs beaucoup pestent contre l’Europe qui a fait flamber les prix et stagner les revenus voire baisser les salaires, mais semblent impuissants face à cette fatalité et à cette construction impérialiste qui apparaît comme une forteresse imprenable.

Aussi rappelons cet écrit de mars 2004 signé par les derniers valeureux résistants dont Georges Séguy, Lucie et Raymond Aubrac, Lise London, Stéphane Hessel ou Germaine Tillon dont le titre était «  A ceux qui feront le siècle qui commence  » - extrait : «  nous appelons les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats, héritiers de la Résistance, à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau « Conseil National de la Résistance » pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l’intolérance et de la guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales…  »

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