RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Barcelone : Can Vies, de l’autogestion à la reconstruction

Le Centre Social Autogéré Can Vies, 17 ans de solidarité, d’autogestion et de culture (ou plutôt de contre-culture) durant lesquels se sont déroulés entre autre des centaines de débats, projections de films, représentations théâtrales, présentations de livres, ateliers de formations, concerts, dîners populaires. Entre autre…

C’est à Barcelone en 1997 dans le quartier populaire de Sants que naquit le projet de Centre Social Autogéré (CSA) Can Vies. L’aventure commence dans un bâtiment abandonné par l’entreprise gérant les transports publics de la ville (TMB). Bâtiment qui résume à lui seul l’histoire de Barcelone. Construit en 1879 comme entrepôt de matériel de construction, il est collectivisé en 1936 par la CNT pendant la guerre d’Espagne. Après la victoire de la dictature, il sera récupéré par le régime jusqu’à la mort de Franco. Il devient ensuite un nouveau un lieu de rassemblement des travailleurs.ses. Incendié lors d’un conflit social, le bâtiment se retrouve inoccupé. Il est alors récupéré par des jeunes des quartiers avoisinants pour devenir le Centre Social et Culturel très populaire que l’on connaît aujourd’hui. Le CSA Can Vies prend rapidement de l’ampleur à Barcelone. Il devient une lumière signifiante contre le capitalisme, le fascisme et la répression étatique. Une lumière qui, malgré les événements récents, n’est pas prête de s’éteindre.

En effet, en 2006 les « propriétaires » décident de récupérer le bâtiment occupé par le Centre Social pour le détruire dans le but de « réaménager le paysage urbain ». Après 8 années de procès, la décision tombe. Les occupant.e.s doivent être expulsé.e.s et quelques heures plus tard, la destruction commence. Commence alors également ce qui pourrait ressembler à une guerre civile entre la population des quartiers et la police. Environ 3.000 personnes des barrios se retrouvent instantanément dans la rue. Des barricades sont montées sur la route pour empêcher la police et la pelleteuse qui servira à la destruction de passer. La répression policière intense permettra néanmoins à la destruction de commencer. Les occupant.e.s parviennent cependant à mettre le feu à la pelleteuse et ainsi stopper la destruction. Pendant une semaine, jours et nuits, des affrontements ont lieu et se solderont dizaines d’arrestations (67 exactement) et des dizaines de civils blessés par des coups de matraque et des tirs de flash-ball. Aujourd’hui, un manifestant se trouve toujours derrière les barreaux, un mois après les événements. La destruction du centre social est tout de même interrompue. Le 31 mai, devant la contestation populaire et soutien de la population des barrios, le maire est obligé de renoncer à la destruction du bâtiment.

Dès le lendemain, plus de trois cents personnes s’unissent bénévolement pour évacuer les débris causés par la destruction partielle du bâtiment (la partie restante ne fut pas épargnée par les coups de pelleteuse et la violence des affrontements) avec comme perspective claire la reconstruction de Can Vies. Les débris sont alors transportés par les 300 travailleurs volontaires devant la mairie de Sants. Avec un message très claire ; « nous n’avons pas besoin de mairie, vous ne nous représentez pas ». Deux visions de société s’opposent, d’une part la vision verticale du gouvernement qui défend ses idées à coups de matraque sans aucune consultation populaire (hormis celles des intérêts de la bourgeoisie). Et d’autre part, la démocratie horizontale, soutenue par la population, qui construit un projet social et culturel depuis plus de 17 années et où toutes les décisions sont prises en assemblée populaire.

Sur place, nous pouvons voir le soutien dont jouit le projet Can Vies au sein de la population. A plusieurs reprises, lors des journées de reconstruction, des habitants de Sants viennent féliciter les nombreux travailleurs.ses venu.e.s reconstruire bénévolement le Centre Social. Les journées de reconstruction (en ce moment 3 par semaine) sont souvent suivies d’un diner populaire, d’activités diverses ou de manifestations (la dernière en date fut pour la libération du prisonnier politique arrêté il y a plus d’un mois lors de la répression policière).

Un tel projet de reconstruction nécessite évidemment un certain financement. Un projet a été lancé pour récolter 70.000 euros auprès de la population dans les quarante jours. Si l’objectif est atteint, 30.000 euros seront utilisés pour combler les frais judiciaires concernant les 67 personnes arrêtées durant les interventions policières, pour entamer des plaintes pour violation des droits de l’homme et contre les violences policières qui ont mené à des blessures (pour certain.e.s très graves) de dizaines de personnes. Les autres 40.000 euros seront investis dans la reconstruction de Can Vies. Comme de coutume, cette gestion se décidera bien évidemment en assemblée populaire et en démocratie directe. Après 12 jours, 20.000 euros ont déjà été récoltés. De nombreux bars et restaurants de Sants, mais également d’autres régions du pays catalan ont décidé d’attribuer leurs bénéfices au projet. Les nombreux centres sociaux que comptent Barcelone et ses alentours manifestent également leur soutien à Can Vies, qui est devenu un symbole de résistance, en organisant par exemple des concerts de soutien. De fait, Barcelona n’est pas surnommée Rosa del Foc pour rien ! (Rose de feu en Catalán).

La lumière de Can Vies ne peut être détruite. Ils ne pourront pas expulser la culture populaire. La solidarité et la démocratie directe sont plus qu’un centre social, c’est un projet de société. Les occupant.e.s le savent, ils ne se battent pas seulement pour Can Vies, mais également contre le capitalisme. Le gouvernement et la bourgeoisie l’ont vu- et le verront encore s’il le faut- ¡si Can Vies va a terra, barri en guerra !

Le lien pour aider financièrement (10 euros, ton nom sur le mur de Can Vies, 50 ton nom plus un t-shirt, etc) et pour se tenir informer : http://www.verkami.com/projects/9257-can-vies-viu-br-refemcanvies-br-e...

Un reportage sortira également dans les prochains jours.

Antoine Arnould
(depuis Barcelone)

URL de cet article 26131
  

Double Morale. Cuba, l’Union européenne et les droits de l’homme
Salim LAMRANI
En juin 2003, sous l’impulsion de l’ancien Premier ministre espagnol, José Marà­a Aznar, l’Union européenne décide d’imposer des sanctions politiques et diplomatiques à Cuba. Cette décision se justifie, officiellement, en raison de la « situation des droits de l’homme » et suite à l’arrestation de 75 personnes considérées comme des « agents au service d’une puissance étrangère » par la justice cubaine et comme des « dissidents » par Bruxelles. Le seul pays du continent américain condamné par l’Union européenne (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Nous sommes gouvernés, nos esprits sont moulés, nos goûts formés, nos idées suggérés, en grande partie par des gens dont nous n’avons jamais entendu parler.

Edward Bernays

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.