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Vivre avec le poids du mal infligé aux Palestiniens

Breaking the silence : d’anciens soldats israéliens racontent

Tsahal est une armée de conscription. Le service national est obligatoire pour tous les citoyens, hommes et femmes. L’appel sous les drapeaux peut durer jusqu’à trente mois pour les jeunes filles et jusqu’à trente-six mois pour les jeunes garçons.

Pour ces derniers, la loi prévoit qu’ils peuvent être appelés à intégrer par la suite le service de réserve à des fins précises, dont l’entraînement en vue d’un état d’urgence, le maintien de la discipline et l’exécution de tâches opérationnelles. Les périodes de réserve peuvent être prolongées si l’état d’urgence est déclaré ou dans certaines conditions particulières.

La plupart des jeunes appelés subissent, durant les huit premiers mois de leur service, un entraînement très difficile avant de servir, un M-16 en main, dans les territoires occupés. Pour eux, le service militaire ne relève pas seulement du devoir vis-à-vis de l’État d’Israël. C’est aussi un devoir religieux. N’oublions pas que les conscrits sont très majoritairement juifs, les citoyens d’autres religions n’étant pas tenus de servir dans l’armée. Mais ces jeunes appelés ne reviennent parfois jamais totalement indemnes de leur service national. Après le stress des missions à risques et de l’Intifada, certains vont s’éclater en Inde ou en Thaïlande à la recherche de paradis artificiels, se perdant parfois en route… quand d’autres s’occupent de façon plus constructive.

L’association Breaking the silence est composée d’anciens soldats qui n’arrivent pas à vivre avec le poids du mal qu’ils ont infligé aux populations palestiniennes dans les territoires occupés, et qui cherchent un peu de paix intérieure en racontant ce qu’ils ont fait. Des visites guidées sur les lieux mêmes des combats sont même effectuées en autocars à partir de Jérusalem ; à l’intérieur du véhicule, quarante touristes occidentaux, le chauffeur et l’ex-soldat qui montre les lieux exacts où il opérait. Certains n’hésitent pas à aller à Hébron, malgré les violences perpétrées par les colons israéliens au centre-ville, là où se trouve le tombeau d’Ibrahim (Abraham pour les chrétiens).

La peur et le dégoût se dessinent dans les récits de ces ex-soldats. Les jeunes de 20 ans préfèreraient fréquenter les plages de Tel-Aviv ou aller à l’université plutôt que de se retrouver à blesser d’autres personnes. Pourtant, ils l’ont fait. On leur a enseigné que les musulmans étaient dangereux et qu’ils pouvaient mettre en danger la sécurité d’Israël. C’est d’ailleurs pour ça qu’ils se retrouvent, à Hébron ou ailleurs, à surveiller les terres que les colons fanatiques arrachent illégalement aux Palestiniens. L’un de ces anciens conscrits a raconté que la bataille médiatique faisait rage… même en temps de paix. Dans un jargon propre à Tsahal, on parle d’attaque « terroriste » lorsque les Arabes sont aux prises avec les Israéliens, mais il s’agit de « litiges » lorsque les colons s’attaquent à ces mêmes Arabes. Israël est plus que jamais le pays des deux poids, deux mesures.

Mais ces jeunes Israéliens de l’association Breaking the silence espèrent changer les choses… Ils ont pourtant fort à faire face à l’actuelle classe politique et aux mentalités de la société israélienne. Beaucoup de ces ex-conscrits sont en effet considérés comme des traîtres, voire comme des lâches, y compris par leurs propres familles. Mais ils sont peut-être les seuls en Israël à pouvoir dire « shalom » sans se renier.

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/article-breaking-the-silence-d-anci...

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